La Bataille du Mont Ecarlate : Différence entre versions
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− | + | {{Book |sous titre=La bataille du Mont Ecarlate et l'ascension puis la chute des Tribuns|auteur=Malur Omayn |titre auteur=éditeur |source={{média|Morrowind}}|style=|commentaire=Apparaît dans [[TES Online|Online]] sans les deux derniers paragraphes, avec une traduction française différente, et en deux volumes. |langue=}} | |
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− | {{Book |sous titre=La | + | '''''Le texte qui suit est une transcription des dires du Seigneur [[Vivec]], adressés à un Prêtre Dissident, Malur Omayn, ayant demandé à Vivec des éclaircissements sur les traditions [[cendrais]]es de la bataille du [[mont Ecarlate]] et les prophéties ayant trait au [[Nérévarine]], ainsi qu’à des magistrats de l'Inquisition ayant aidé Vivec à interroger le Prêtre Dissident.''''' |
+ | Qui peut se souvenir avec précision des événements du lointain passé ? Mais tu m'as demandé de te raconter la bataille du mont Ecarlate, l'avènement des [[Tribunal|Tribuns]] et les prophéties ayant trait au retour de Nérévar. Voici ce que je peux t'en dire. | ||
− | + | Quand les [[Chimer]]s abandonnèrent les tentes et troupeaux de nos ancêtres nomades pour donner naissance aux premières Grandes Maisons, nous aimions les [[Daedra]], que nous vénérions comme des dieux. Mais nos frères [[Dwemer]]s rejetaient les Daedra et se moquaient de nos rituels sots, leur préférant leurs dieux de Raison et de Logique. C'est pour cela que Chimers et Dwemers s'affrontaient sans cesse jusqu'à la venue des [[Nordique]]s, qui envahirent [[Resdayn]]. Ce n'est qu'à ce moment que nous conclûmes une trêve avec les Dwemers pour repousser les Nordiques. | |
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+ | Une fois ceux-ci repoussés, le général Nérévar des Chimers et le général Dumac des Dwemers, qui avaient appris à s'apprécier mutuellement, décidèrent de transformer cet accord de circonstances en paix durable entre leurs deux peuples. A cette époque, je n'étais qu'un conseiller mineur de Nérévar, dont la reine [[Almalexia]] et le conseiller favori [[Sotha Sil]] pensaient qu'une telle paix était vouée à l'échec compte tenu du lourd passif existant entre nos deux peuples. Mais, à force de négociations et de compromis, Nérévar et [[Dumac]] parvinrent à préserver une paix fragile. | ||
− | + | Mais quand [[Dagoth-Ur]], seigneur de la [[Maison Dagoth]], et à qui Nérévar et les Dwemers faisaient confiance comme à un ami, nous apporta la preuve que le Haut Ingénieur [[Kagrénac]] des Dwemers avait découvert le [[Cœur de Lorkhan|Coeur de Lorkhan]], et appris comment utiliser les pouvoirs de cette terrifiante relique pour façonner un nouveau dieu, moquerie de nos croyances et arme redoutable, nous poussâmes tous Nérévar à faire la guerre aux Dwemers afin d’annhiler cette menace plânant sur la foi du peuple chimer et sa sécurité. Nérévar ne savait que faire. Il alla s'enquérir auprès de Dumac si l'accusation de Dagoth Ur était exacte, mais Kagrénac réagit très mal aux questions de Nérévar, lui demandant qui il pensait être pour prétendre juger les affaires des Dwemers. | |
− | + | Nérévar en fut encore plus préoccupé, et se rendit en pèlerinage à [[Monastère d'Holamayan|Holamayan]], temple sacré d'[[Azura]]. Cette dernière lui confirma que Dagoth Ur avait dit la vérité et que la création du nouveau dieu des Dwemers devait être empêchée à tout prix. Quand Nérévar vint nous répéter ce que la déesse lui avait dit, nous sûmes que nous avions eu raison et nous l'incitâmes une nouvelle fois à repartir en guerre, tout en lui reprochant la naïveté de sa confiance en son amitié, et en lui rappelant que son premier devoir consistait à protéger la foi et la sécurité des Chimers contre l'impiété et les dangereuses ambitions des Dwemers. | |
− | + | Nérévar se rendit une ultime fois à [[Vvardenfell]], dans l'espoir de préserver une fois de plus la paix par la négociation et les compromis. Mais cette fois les amis Nérévar et Dumac se querellèrent sérieusement, et en conséquence Chimers et Dwemers entrèrent en guerre. | |
− | + | Les Dwemers étaient bien protégés dans leur forteresse du mont Ecarlate, mais Nérévar attira la majorité des armées de Dumac à l'extérieur par la ruse, tandis que Nérévar lui-même s'infiltrait dans la montagne pour se rendre à la Chambre du Coeur avec Dagoth Ur et quelques autres compagnons. Là, Nérévar le Roi Chimer affronta Dumac le Roi Dwemer jusqu'à ce que tous deux s'effondrent, grièvement blessés et leurs magies épuisées. Voyant que Dumac n’était plus en état de le défendre et que Dagoth Ur et les autres le menaçaient, Kagrénac tourna ses outils vers le Cœur, et Nérévar dit qu'il vit Kagrénac et tous ses compagnons dwemers disparaître immédiatement du monde. Au même instant, partout les Dwemers se volatilisèrent sans laisser de trace. Mais les outils de Kagrénac étaient restés, et Dagoth Ur s’en saisit et les apporta à Nérévar, disant : | |
− | + | "Ce fou de Kagrénac a anéanti son propre peuple avec ces choses. Nous devrions les détruire sans attendre, au cas où elles tomberaient à nouveau entre de mauvaises mains." | |
− | Nérévar | + | Mais, avant de prendre sa décision, Nérévar était déterminé à conférer avec sa reine et ses généraux, qui avaient prédit cette guerre et dont il n’ignorerait plus les conseils. |
− | + | "Je vais demander aux Tribuns ce qu'il convient d'en faire, car ils ont montré plus de sagesse que moi par le passé. Reste ici jusqu'à mon retour, loyal Dagoth Ur." | |
− | + | Et Nérévar s'en alla, après avoir chargé Dagoth Ur de protéger les outils et la Chambre du Cœur jusqu’à son retour. | |
− | + | Ensuite Nérévar fut conduit jusqu'à nous, qui l'attendions au pied du Mont Ecarlate. Il nous raconta tout ce qui s'était passé sous la montagne. Nérévar dit que les Dwemers avaient utilisé des outils spéciaux pour se rendre immortels, que le Coeur de Lorkhan renfermait d’extraordinaires pouvoirs. (Ce n'est qu'ensuite que nous entendîmes d’autres que Dagoth Ur dire que les Dwemers avaient été détruits, et non rendus immortels. Et nul ne sait avec certitude ce qu'il en est exactement.) | |
− | + | Après avoir écouté Nérévar, nous le conseillâmes comme il le demanda, proposant : | |
− | Et | + | "Nous devrions préserver ces outils pour le bien du peuple chimer. Et qui sait, peut-être les Dwemers n’ont-ils pas disparus pour toujours mais seulement été transportés dans un lointain royaume, duquel ils pourraient un jour revenir pour menacer à nouveau notre sécurité. Nous avons donc besoin de garder ces outils, pour les étudier dans leurs principes, afin de protéger les générations futures." |
− | + | Et malgré des appréhensions sérieuses qu’il exprima, Nérévar accepta de suivre nos recommandations, à la condition que nous prêtions solennellement serment devant Azura de ne jamais utiliser les outils à la manière sacrilège des Dwemers. Nous acceptâmes tous sans hésiter, et prêtâmes serment en répétant les paroles de Nérévar. | |
− | + | Cela fait, nous le suivîmes à l'intérieur du mont Ecarlate, où nous retrouvâmes Dagoth Ur. Ce dernier refusa de nous livrer les outils, disant qu'ils étaient dangereux et que nous ne pouvions pas les toucher. Dagoth Ur se comportait de façon irrationnelle, affirmant que lui seul était suffisamment digne de confiance pour conserver les outils, alors nous devinâmes que ces derniers avaient dû l’affecter d’une façon ou d’une autre. Avec le recul, je pense désormais qu'en se retrouvant seul à leur contact, il avait appris le pouvoir des outils, et décidé d’une manière un peu confuse qu’il fallait qu’il les garde pour lui seul. Alors Nérévar et sa garde durent se résoudre à utiliser la force pour sécuriser les outils. Dagoth Ur et ses compagnons parvinrent à s'échapper, mais nous pûmes récupérer les outils, qui furent confiés à Sotha Sil pour être gardés en sécurité et étudiés. | |
− | + | Des années durant nous respectâmes nos serments jurés à Azura et Nérévar, mais durant cette période Sotha Sil dut étudier les outils en secret et deviner leurs mystères. Et enfin il vint nous trouver et nous fit part de sa vision d’un nouveau monde en paix, de justice et d'honneur pour les nobles, de richesse et de prospérité pour les gens du peuple, avec les Tribuns comme immortels patrons et guides. Et consentant à dédier notre existence pour donner naissance à cette vision d’un monde meilleur, nous avons effectué un pèlerinage jusqu’au mont Ecarlate pour nous transformer avec le pouvoir des outils de Kagrénac. | |
− | + | Mais à peine le rituel fut-il achevé et que nous commencions à découvrir nos nouveaux pouvoirs que la Princesse Daedra Azura apparut et nous maudit pour avoir renoncé à notre serment. Faisant appel à ses dons de prophétesse, elle nous assura que son champion, Nérévar, fidèle au serment, reviendrait châtier notre perfidie et s'assurer que telle connaissance profane ne serait jamais plus utilisée pour défier la volonté des dieux. Mais Sotha Sil lui dit : | |
− | + | "Les anciens dieux sont cruels et arbitraires. Les espoirs et craintes des Mers leur sont totalement étrangers. Vous appartenez au passé. Nous sommes les nouveaux dieux, nés de la chair, mais également sages et préoccupés par les besoins de notre peuple. Epargne-nous tes pathétiques menaces, esprit inconstant. Nous avons l’audace de la jeunesse et nous ne te craindrons pas." | |
− | + | C'est à cet instant que tous les Chimers furent transformés en [[Dunmer]]s et que notre peau devint grise comme les cendres et nos yeux rouges comme le feu. Sur le moment, bien-sûr, nous avons cru être les seuls affectés, mais Azura nous dit : | |
− | + | "Ceci est votre fait et non le mien. Vous avez choisi votre destin, et le destin de votre peuple, et d’aujourd’hui jusqu’à la fin des temps tous les Dunmers partageront la même destinée que vous. Vous vous prenez pour des dieux, mais vous êtes aveugles et tout n'est que ténèbres." | |
− | + | Et Azura nous laissa seuls dans le noir. Notre crainte était grande mais nous la masquèrent par des visages courageux et nous sortîmes du mont Ecarlate pour bâtir le nouveau monde de nos rêves. | |
− | + | Et ce nouveau monde que nous façonnâmes était beau et glorieux, et le culte que nous vouaient les Dunmers fervent et empreint de reconnaissance. Les Dunmers eurent d’abord peur de leur nouvelle apparence, mais Sotha Sil s'adressa à eux et leur expliqua qu'il ne s'agissait pas d'une malédiction mais d'une bénédiction, un signe que leur nature profonde avait changé et qu'ils avaient désormais la chance de devenir les Nouveaux Mers, plus des barbares craignant les fantômes et les esprits, mais des êtres civilisés pouvant s'adresser directement à leurs nouveaux amis et patrons immortels, les trois visages bienveillants des Tribuns. Et nous fûmes tous inspirés par le discours et la vision de Sotha Sil qui nous alla droit au cœur. Et, avec le temps, nous façonnâmes les coutumes et institutions d'une société juste et honorable, et la terre de Resdayn connut un millénaire de paix, d'équité et de prospérité inconnus des autres races sauvages. | |
− | + | Mais sous le Mont Ecarlate, Dagoth Ur avait survécu. Et alors même que la lumière de notre nouveau monde brillait plus forte que jamais, les ténèbres se rassemblaient dans les profondeurs de la montagne, des ténèbres très proches en essence de la lueur éblouissante que Sotha Sil avait tirée du Coeur de Lorkhan grâce aux outils de Kagrénac. Voyant que l'obscurité grandissait, nous la combattîmes et érigeâmes des murs afin de la contenir, mais il nous fut impossible de la détruire, car elle puisait sa force à la même source que notre propre inspiration divine. | |
− | Et | + | Et de nos jours, alors que [[Morrowind]] a été réduit au rang de province subjuguée par l'[[Empire Septim|Empire]] de l'Occident, que la gloire du Temple s'atténue chaque jour un peu plus et que la marée de ténèbres s'apprête à se déverser du mont Ecarlate, on nous rappelle Azura et la promesse du champion de son champion. Nous avons attendu, aveugles, dans le noir. Notre divine vision nous a abandonnés et nous ne sommes plus que l'ombre de nous-mêmes, honteux de notre folie, craignant notre propre jugement mais espérant encore la délivrance. Nous ignorons si l'étranger qui prétend accomplir les prophéties du Nérévarine est notre compagnon Nérévar ressuscité ou un pion de l'[[empereur]], la patte d’un chat d'Azura, ou un simple tour du destin. Mais nous insistons pour que tu adhères à la doctrine du Temple, que tu te conformes aux règles séparant le Hiérogryphe de l'Apogryphe et que tu ne parles pas de ce qui ne doit être discuté publiquement. Comporte-toi comme doit le faire tout prêtre digne de ce nom. Montre-toi fidèle aux voeux d'obéissance que tu as prêtés à tes chanoines et grands chanoines, et tout te sera pardonné. Mais défie-moi et tu sauras ce que signifie se dresser contre un dieu. |
− | + | Vivec | |
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Média d'origine : Morrowind Commentaire : Apparaît dans Online sans les deux derniers paragraphes, avec une traduction française différente, et en deux volumes.
La bataille du Mont Ecarlate et l'ascension puis la chute des Tribuns Par Malur Omayn, éditeur
Qui peut se souvenir avec précision des événements du lointain passé ? Mais tu m'as demandé de te raconter la bataille du mont Ecarlate, l'avènement des Tribuns et les prophéties ayant trait au retour de Nérévar. Voici ce que je peux t'en dire. Quand les Chimers abandonnèrent les tentes et troupeaux de nos ancêtres nomades pour donner naissance aux premières Grandes Maisons, nous aimions les Daedra, que nous vénérions comme des dieux. Mais nos frères Dwemers rejetaient les Daedra et se moquaient de nos rituels sots, leur préférant leurs dieux de Raison et de Logique. C'est pour cela que Chimers et Dwemers s'affrontaient sans cesse jusqu'à la venue des Nordiques, qui envahirent Resdayn. Ce n'est qu'à ce moment que nous conclûmes une trêve avec les Dwemers pour repousser les Nordiques. Une fois ceux-ci repoussés, le général Nérévar des Chimers et le général Dumac des Dwemers, qui avaient appris à s'apprécier mutuellement, décidèrent de transformer cet accord de circonstances en paix durable entre leurs deux peuples. A cette époque, je n'étais qu'un conseiller mineur de Nérévar, dont la reine Almalexia et le conseiller favori Sotha Sil pensaient qu'une telle paix était vouée à l'échec compte tenu du lourd passif existant entre nos deux peuples. Mais, à force de négociations et de compromis, Nérévar et Dumac parvinrent à préserver une paix fragile. Mais quand Dagoth-Ur, seigneur de la Maison Dagoth, et à qui Nérévar et les Dwemers faisaient confiance comme à un ami, nous apporta la preuve que le Haut Ingénieur Kagrénac des Dwemers avait découvert le Coeur de Lorkhan, et appris comment utiliser les pouvoirs de cette terrifiante relique pour façonner un nouveau dieu, moquerie de nos croyances et arme redoutable, nous poussâmes tous Nérévar à faire la guerre aux Dwemers afin d’annhiler cette menace plânant sur la foi du peuple chimer et sa sécurité. Nérévar ne savait que faire. Il alla s'enquérir auprès de Dumac si l'accusation de Dagoth Ur était exacte, mais Kagrénac réagit très mal aux questions de Nérévar, lui demandant qui il pensait être pour prétendre juger les affaires des Dwemers. Nérévar en fut encore plus préoccupé, et se rendit en pèlerinage à Holamayan, temple sacré d'Azura. Cette dernière lui confirma que Dagoth Ur avait dit la vérité et que la création du nouveau dieu des Dwemers devait être empêchée à tout prix. Quand Nérévar vint nous répéter ce que la déesse lui avait dit, nous sûmes que nous avions eu raison et nous l'incitâmes une nouvelle fois à repartir en guerre, tout en lui reprochant la naïveté de sa confiance en son amitié, et en lui rappelant que son premier devoir consistait à protéger la foi et la sécurité des Chimers contre l'impiété et les dangereuses ambitions des Dwemers. Nérévar se rendit une ultime fois à Vvardenfell, dans l'espoir de préserver une fois de plus la paix par la négociation et les compromis. Mais cette fois les amis Nérévar et Dumac se querellèrent sérieusement, et en conséquence Chimers et Dwemers entrèrent en guerre. Les Dwemers étaient bien protégés dans leur forteresse du mont Ecarlate, mais Nérévar attira la majorité des armées de Dumac à l'extérieur par la ruse, tandis que Nérévar lui-même s'infiltrait dans la montagne pour se rendre à la Chambre du Coeur avec Dagoth Ur et quelques autres compagnons. Là, Nérévar le Roi Chimer affronta Dumac le Roi Dwemer jusqu'à ce que tous deux s'effondrent, grièvement blessés et leurs magies épuisées. Voyant que Dumac n’était plus en état de le défendre et que Dagoth Ur et les autres le menaçaient, Kagrénac tourna ses outils vers le Cœur, et Nérévar dit qu'il vit Kagrénac et tous ses compagnons dwemers disparaître immédiatement du monde. Au même instant, partout les Dwemers se volatilisèrent sans laisser de trace. Mais les outils de Kagrénac étaient restés, et Dagoth Ur s’en saisit et les apporta à Nérévar, disant : "Ce fou de Kagrénac a anéanti son propre peuple avec ces choses. Nous devrions les détruire sans attendre, au cas où elles tomberaient à nouveau entre de mauvaises mains." Mais, avant de prendre sa décision, Nérévar était déterminé à conférer avec sa reine et ses généraux, qui avaient prédit cette guerre et dont il n’ignorerait plus les conseils. "Je vais demander aux Tribuns ce qu'il convient d'en faire, car ils ont montré plus de sagesse que moi par le passé. Reste ici jusqu'à mon retour, loyal Dagoth Ur." Et Nérévar s'en alla, après avoir chargé Dagoth Ur de protéger les outils et la Chambre du Cœur jusqu’à son retour. Ensuite Nérévar fut conduit jusqu'à nous, qui l'attendions au pied du Mont Ecarlate. Il nous raconta tout ce qui s'était passé sous la montagne. Nérévar dit que les Dwemers avaient utilisé des outils spéciaux pour se rendre immortels, que le Coeur de Lorkhan renfermait d’extraordinaires pouvoirs. (Ce n'est qu'ensuite que nous entendîmes d’autres que Dagoth Ur dire que les Dwemers avaient été détruits, et non rendus immortels. Et nul ne sait avec certitude ce qu'il en est exactement.) Après avoir écouté Nérévar, nous le conseillâmes comme il le demanda, proposant : "Nous devrions préserver ces outils pour le bien du peuple chimer. Et qui sait, peut-être les Dwemers n’ont-ils pas disparus pour toujours mais seulement été transportés dans un lointain royaume, duquel ils pourraient un jour revenir pour menacer à nouveau notre sécurité. Nous avons donc besoin de garder ces outils, pour les étudier dans leurs principes, afin de protéger les générations futures." Et malgré des appréhensions sérieuses qu’il exprima, Nérévar accepta de suivre nos recommandations, à la condition que nous prêtions solennellement serment devant Azura de ne jamais utiliser les outils à la manière sacrilège des Dwemers. Nous acceptâmes tous sans hésiter, et prêtâmes serment en répétant les paroles de Nérévar. Cela fait, nous le suivîmes à l'intérieur du mont Ecarlate, où nous retrouvâmes Dagoth Ur. Ce dernier refusa de nous livrer les outils, disant qu'ils étaient dangereux et que nous ne pouvions pas les toucher. Dagoth Ur se comportait de façon irrationnelle, affirmant que lui seul était suffisamment digne de confiance pour conserver les outils, alors nous devinâmes que ces derniers avaient dû l’affecter d’une façon ou d’une autre. Avec le recul, je pense désormais qu'en se retrouvant seul à leur contact, il avait appris le pouvoir des outils, et décidé d’une manière un peu confuse qu’il fallait qu’il les garde pour lui seul. Alors Nérévar et sa garde durent se résoudre à utiliser la force pour sécuriser les outils. Dagoth Ur et ses compagnons parvinrent à s'échapper, mais nous pûmes récupérer les outils, qui furent confiés à Sotha Sil pour être gardés en sécurité et étudiés. Des années durant nous respectâmes nos serments jurés à Azura et Nérévar, mais durant cette période Sotha Sil dut étudier les outils en secret et deviner leurs mystères. Et enfin il vint nous trouver et nous fit part de sa vision d’un nouveau monde en paix, de justice et d'honneur pour les nobles, de richesse et de prospérité pour les gens du peuple, avec les Tribuns comme immortels patrons et guides. Et consentant à dédier notre existence pour donner naissance à cette vision d’un monde meilleur, nous avons effectué un pèlerinage jusqu’au mont Ecarlate pour nous transformer avec le pouvoir des outils de Kagrénac. Mais à peine le rituel fut-il achevé et que nous commencions à découvrir nos nouveaux pouvoirs que la Princesse Daedra Azura apparut et nous maudit pour avoir renoncé à notre serment. Faisant appel à ses dons de prophétesse, elle nous assura que son champion, Nérévar, fidèle au serment, reviendrait châtier notre perfidie et s'assurer que telle connaissance profane ne serait jamais plus utilisée pour défier la volonté des dieux. Mais Sotha Sil lui dit : "Les anciens dieux sont cruels et arbitraires. Les espoirs et craintes des Mers leur sont totalement étrangers. Vous appartenez au passé. Nous sommes les nouveaux dieux, nés de la chair, mais également sages et préoccupés par les besoins de notre peuple. Epargne-nous tes pathétiques menaces, esprit inconstant. Nous avons l’audace de la jeunesse et nous ne te craindrons pas." C'est à cet instant que tous les Chimers furent transformés en Dunmers et que notre peau devint grise comme les cendres et nos yeux rouges comme le feu. Sur le moment, bien-sûr, nous avons cru être les seuls affectés, mais Azura nous dit : "Ceci est votre fait et non le mien. Vous avez choisi votre destin, et le destin de votre peuple, et d’aujourd’hui jusqu’à la fin des temps tous les Dunmers partageront la même destinée que vous. Vous vous prenez pour des dieux, mais vous êtes aveugles et tout n'est que ténèbres." Et Azura nous laissa seuls dans le noir. Notre crainte était grande mais nous la masquèrent par des visages courageux et nous sortîmes du mont Ecarlate pour bâtir le nouveau monde de nos rêves. Et ce nouveau monde que nous façonnâmes était beau et glorieux, et le culte que nous vouaient les Dunmers fervent et empreint de reconnaissance. Les Dunmers eurent d’abord peur de leur nouvelle apparence, mais Sotha Sil s'adressa à eux et leur expliqua qu'il ne s'agissait pas d'une malédiction mais d'une bénédiction, un signe que leur nature profonde avait changé et qu'ils avaient désormais la chance de devenir les Nouveaux Mers, plus des barbares craignant les fantômes et les esprits, mais des êtres civilisés pouvant s'adresser directement à leurs nouveaux amis et patrons immortels, les trois visages bienveillants des Tribuns. Et nous fûmes tous inspirés par le discours et la vision de Sotha Sil qui nous alla droit au cœur. Et, avec le temps, nous façonnâmes les coutumes et institutions d'une société juste et honorable, et la terre de Resdayn connut un millénaire de paix, d'équité et de prospérité inconnus des autres races sauvages. Mais sous le Mont Ecarlate, Dagoth Ur avait survécu. Et alors même que la lumière de notre nouveau monde brillait plus forte que jamais, les ténèbres se rassemblaient dans les profondeurs de la montagne, des ténèbres très proches en essence de la lueur éblouissante que Sotha Sil avait tirée du Coeur de Lorkhan grâce aux outils de Kagrénac. Voyant que l'obscurité grandissait, nous la combattîmes et érigeâmes des murs afin de la contenir, mais il nous fut impossible de la détruire, car elle puisait sa force à la même source que notre propre inspiration divine. Et de nos jours, alors que Morrowind a été réduit au rang de province subjuguée par l'Empire de l'Occident, que la gloire du Temple s'atténue chaque jour un peu plus et que la marée de ténèbres s'apprête à se déverser du mont Ecarlate, on nous rappelle Azura et la promesse du champion de son champion. Nous avons attendu, aveugles, dans le noir. Notre divine vision nous a abandonnés et nous ne sommes plus que l'ombre de nous-mêmes, honteux de notre folie, craignant notre propre jugement mais espérant encore la délivrance. Nous ignorons si l'étranger qui prétend accomplir les prophéties du Nérévarine est notre compagnon Nérévar ressuscité ou un pion de l'empereur, la patte d’un chat d'Azura, ou un simple tour du destin. Mais nous insistons pour que tu adhères à la doctrine du Temple, que tu te conformes aux règles séparant le Hiérogryphe de l'Apogryphe et que tu ne parles pas de ce qui ne doit être discuté publiquement. Comporte-toi comme doit le faire tout prêtre digne de ce nom. Montre-toi fidèle aux voeux d'obéissance que tu as prêtés à tes chanoines et grands chanoines, et tout te sera pardonné. Mais défie-moi et tu sauras ce que signifie se dresser contre un dieu. Vivec |