Le codex psijique : Différence entre versions
m (corrections orthographiques) |
m (c'est bien « j'apprendrai » dans le texte.) |
||
Ligne 37 : | Ligne 37 : | ||
<span id="2"></span> | <span id="2"></span> | ||
− | J'arrivai à la Cité mécanique dans une ruelle insalubre, d'un petit quartier peu fréquenté de la Forteresse d'airain, qui est la cité dans la Cité mécanique, si vous voyez ce que je veux dire. J' | + | J'arrivai à la Cité mécanique dans une ruelle insalubre, d'un petit quartier peu fréquenté de la Forteresse d'airain, qui est la cité dans la Cité mécanique, si vous voyez ce que je veux dire. J'apprendrai par la suite que j'eus de la chance d'arriver dans la Forteresse. Si l'on m'avait projeté dans le Rayon, j'aurais dû argumenter pour entrer dans la ville. Cela n'aurait pas été un problème, mais j'avais gagné du temps. |
La loi de l'espionnage, dans un endroit nouveau et étranger, veut que l'on se familiarise rapidement à l'endroit en trouvant la taverne la plus proche. Je suivis donc une personne à la mine assoiffée, et dotée d'un bras en métal, vers une auberge affairée appelée Les Cloîtres. C'est un nom amusant pour une taverne, puisque la boisson n'a rien de monastique, mais c'est peut-être dû à la mainmise des Apôtres mécaniques sur la ville. S'ils choisissent de prier en descendant du whisky aux Cloîtres, j'accompagnerai leurs dévotions. | La loi de l'espionnage, dans un endroit nouveau et étranger, veut que l'on se familiarise rapidement à l'endroit en trouvant la taverne la plus proche. Je suivis donc une personne à la mine assoiffée, et dotée d'un bras en métal, vers une auberge affairée appelée Les Cloîtres. C'est un nom amusant pour une taverne, puisque la boisson n'a rien de monastique, mais c'est peut-être dû à la mainmise des Apôtres mécaniques sur la ville. S'ils choisissent de prier en descendant du whisky aux Cloîtres, j'accompagnerai leurs dévotions. |
Version du 29 juin 2018 à 19:50
Média d'origine : Journal de Razum-dar
Par Razum-dar, environ 2E 583
Rapport d'activité de Razum-dar sur la Cour reflétée de la vice-reine
Après la conclusion de l'Affaire de la Reine-liche imga de Meirvale, je profitais de vacances bien méritées à la Consolation de Rid-Thar, au Perchoir de Khenarthi, avec mon élégante amie Ronronnette, lorsque je fus interrompu par l'agent Cariël, qui devrait se dispenser des approches furtives lorsqu'elles sont superflues, si elle veut rester aussi saine et vigoureuse. Cariël m'informa de l'inquiétant état de fait d'Étincelance, qu'elle me décrivit en termes si urgents que j'adressai à regrets une caresse d'adieux à Ronronnette, pour me rendre au plus vite au Couchant afin d'y enquêter. La manière aussi astucieuse qu'expéditive avec laquelle je réglai la question d'Étincelance fut décrite avec clarté et élan dans mon rapport précédent, et je ne le mentionne ici que comme raison de ma présence sur l'Île des Grands Elfes, qui m'amena peu de temps après à Alinor, à la cour de la vice-reine, l'estimable cousine de Votre Majesté, Alwinarwë. Pour en venir droit au but : j'ai un nez très sensible au parfum musqué de la trahison, et je le sentais flotter dans le palais royal. Mais je suis si occupé avec les affaires nées sur les pas de Votre Majesté à Auridia et sur le continent que je n'ai pas eu le temps de m'attarder à Alinor pour me familiariser avec l'entourage de notre si convenable vice-reine. À défaut, je cherchai un visage connu, et vis celui de mon vieil ami Telenger l'Artificier. Il descendait le grand escalier, sa mine austère rendue encore plus sombre par une barbe en grand besoin de taille. Je sais d'expérience que lorsqu'un Haut-Elfe aussi hautain que Telenger néglige sa toilette, c'est signe de grande mélancolie. J'emmenai donc le sinistre Artificier dans une taverne, pour lui payer un verre bien corsé et demander à mon vieil ami ce qui le troublait. Telenger raconta une longue et triste histoire : fruit de ses longues études et de son talent certain, il est à présent (dit-il) le plus grand mage vivant en matière de téléportation, mais ne peut se qualifier pour le poste si désiré de Sapiarque des Voyages transliminaux tant que Camilonwë occupe ce siège dans la Tour de Cristal. Et ladite Camilonwë refuse obstinément d'admettre que Telenger la surclasse dans les arts de circumpénétration transpontine. (Je possède un excellente mémoire en matière de jargon ésotérique.) Selon les normes altmeries, Telenger est presque aussi impulsif que Votre Majesté, aussi décida-t-il de procéder à un exploit de téléportation pour prouver son adresse sans égale ! Et quel meilleur moyen pour cela que de se rendre à, puis revenir de, l'île disparue d'Artaeum, retirée mystiquement de Nirn par la magie mystérieuse de l'Ordre psijique ?
La question étant rhétorique, je me contentai de commander une deuxième tournée, tandis que Telenger me décrivait le mois passé dans son laboratoire pour assembler un appareil appelé Déterminateur locationnel hyperagonal, ce qui est une vraie boule de poils entre les crocs, et que j'appellerai donc ci-après le Trouveur. Parce que Telenger m'expliqua enfin que l'appareil pouvait situer n'importe quel lieu désiré dans tout le Centre Gris, même ceux cachés par des défenses magiques. Votre Majesté imagine à quel point cette affirmation me fit dresser l'oreille. Car quel bienfait ce serait dans mon domaine… Bref, ce Trouveur, associé à un autre appareil au nom alambiqué que par soucis d'économie je nommerai le Projecteur, permettait à Telenger de localiser Artaeum la disparue, et de se projeter jusque dans la légendaire Tour Céporah. Il se trouva dans les quartiers utilisés par le demi-dieu elfe noir Sotha Sil lorsqu'il se rendit chez les Psijiques. Telenger emprunta une partie des recherches du Tribun, pour preuve de sa visite, et rentra à Alinor avant que les Psijiques importuns ne découvrent son arrivée et ne l'enquiquinent. Votre Majesté se demande donc le rapport entre tout ceci et la trahison au sein de la Cour reflétée de la vice-reine ? Ayez la patience d'un chat traquant une hirondelle, et je vous l'expliquerai. Telenger était face à un dilemne : il avait accompli un exploit magique époustouflant, mais enfreint ce faisant nombre de lois hautes-elfes, explicites comme tacites. Alors à qui pouvait-il se confier ? Il semble qu'une Haute-Elfe d'Alinor, la conseillère Penewën, ait acquis l'admiration de Telenger, qui souhaitait l'impressionner. Aussi lui fit-il jurer le secret avant de lui narrer son aventure, puis de lui montrer les écrits de Sotha Sil. Prise alors de ce que les Hauts-Elfes qualifient d'excitation, Penewën proposa d'aider Telenger. Si celui-ci la projetait en un lieu caché, elle pourrait témoigner à son retour du génie de l'Artificier. Mais au lieu d'Artaeum, protégée par la loi du Couchant, elle proposa que Telenger l'envoyât à la Cité mécanique, aussi difficile à pénétrer, mais appartenant aux déplaisants Elfes noirs, cible légitime des Aldmeris aventureux. Telenger accepta avec un enthousiaste idiot, trouva la Cité mécanique avec son Trouveur, et y projeta Penewën avec son Projecteur. Elle y passa plusieurs jours avant d'envoyer le signal de retour. À son retour, elle tourna la tête de Telenger à force de louanges, puis disparut essentiellement de sa vie, d'où sa morosité. Pour accompagner ma troisième tournée, je dis au mage de se réjouir, car c'était là un mystère, et qui était le meilleur ami de Telenger en matière d'éclaircissement des mystères ? Je lui dis que pour résoudre ledit mystère, je devais suivre dans les pas de la conseillère. Mais avant cela, j'aurais aimé avoir les notes du semi-divin Sotha Sil, et merci beaucoup. Lunes Noires ! De lire les notes de recherches du Dieu mécanique, j'en eus la queue tremblante. Car soudain, les pièces de mosaïque se mettaient en place. Je me laissai intrépidement projeter dans la Cité mécanique, où je découvris de nombreuses choses, que je vous raconterai après cette brève digression. J'aimerais auparavant faire remarquer que, conscient des intérêts de Votre Majesté, je collectai dans la Cité mécanique un grand nombre de documents et d'images que je suis las de transporter, et que j'inclus donc ici pour apporter du contexte à ma narration hors-pair, que je reprendrai un peu plus loin. ~Razum-dar
J'arrivai à la Cité mécanique dans une ruelle insalubre, d'un petit quartier peu fréquenté de la Forteresse d'airain, qui est la cité dans la Cité mécanique, si vous voyez ce que je veux dire. J'apprendrai par la suite que j'eus de la chance d'arriver dans la Forteresse. Si l'on m'avait projeté dans le Rayon, j'aurais dû argumenter pour entrer dans la ville. Cela n'aurait pas été un problème, mais j'avais gagné du temps. La loi de l'espionnage, dans un endroit nouveau et étranger, veut que l'on se familiarise rapidement à l'endroit en trouvant la taverne la plus proche. Je suivis donc une personne à la mine assoiffée, et dotée d'un bras en métal, vers une auberge affairée appelée Les Cloîtres. C'est un nom amusant pour une taverne, puisque la boisson n'a rien de monastique, mais c'est peut-être dû à la mainmise des Apôtres mécaniques sur la ville. S'ils choisissent de prier en descendant du whisky aux Cloîtres, j'accompagnerai leurs dévotions. Je compris rapidement que les habitants de la Cité mécanique sont parfois des gens, parfois des assemblages appelés factotums, et parfois un mélange : les Apôtres précités. Après une heure dans les Cloîtres, je n'avais ni vu ni entendu d'autre charmant Khajiit, et recevais des regards perpendiculaires des gardes Apôtres, aussi décidai-je qu'il était temps de m'intégrer. J'avais déjà appris que les drakes d'or se dépensaient aussi bien dans la Forteresse d'airain qu'ailleurs en Tamriel, aussi trouvai-je un tailleur dans la Salle des techniques raffinées pour acheter une tenue locale. Puis je posai quelques questions.
Ces sermons sont très excentriques, n'est-ce pas ? Même pour les Elfes noirs si facétieux, qui veulent tant être révolutionnaires qu'ils établissent des règles pour les y aider. Mais j'admets qu'en lisant six ou sept de ces écrits d'affilée, on commence à les comprendre, et j'en viens presque à douter de la doctrine de Libre Arbitre sous les Lunes de Mys'thar. Mais mieux vaut comprendre celui que l'on surveille, aussi excentrique soit-il. Et les Apôtres mécaniques ne sont pas faciles à comprendre. Votre majesté se rappellera l'intérêt qu'éveillèrent en moi les notes de Sotha Sil, que je n'ai pas expliqué. Le suspense améliore toujours un récit, mais seulement s'il finit par retomber. D'une main précise et mécanique, le Dieu mécanique décrivait un appareil mécanico-magique visant à investir d'émotions motelles des êtres mécaniques et sans cœur, les Factotums suscités. Mais si le Tribun nourrissait de grands espoirs pour cet « inducteur d'affect », pour des raisons personnelles obscures, il avait abandonné l'expérience après son échec sur les Factotums. L'objet n'éveillait d'émotions que chez les mortels. Eh oui, cela ne fonctionnait que sur les gens ! J'imagine déjà les royaux sourcils de Votre Majesté se hausser à ces mots, car vous comprenez à présent ce qui m'avait alarmé. Un objet magique capable d'instiller à son sujet une émotion spécifique possède des applications pratiques évidentes, surtout pour ceux qui voudraient brouiller le jeu politique. Et voilà ce qui m'amène dans cette Cité mécanique aux odeurs si étranges, où même les rats sont des machines (ce qui est un mauvais tour joué par Sotha Sil spécifiquement pour les pauvres Khajiits).
Je commençai donc à poser quelques questions discrètes pour trouver Penewën, l'amie de Telenger, qui l'avait convaincu de la projeter dans la Cité mécanique après avoir lu les notes de Seht. Et j'y parvins, car je suis si astucieux et aimable que même les glaciaux Apôtres mécaniques me trouvèrent charmant ! Je rencontrai un adjoint de la Basilique mécanique, une robuste Apôtre encore principalement organique nommé Alveno Apo. Elle répugnait à parler de Penewën, aussi décidai-je de devenir son très bon ami. Devenir le très bon ami d'Alveno prit du temps, mais elle possédait des vertus cachées qui me rendirent la tâche sympathique. Il est toujours préférable de s'amuser en travaillant, n'est-ce pas ? Dans l'intimité de son logement, Alveno finit par me révéler qu'elle avait illicitement laissé Penewën entrer dans un endroit pompeusement baptisé planisphère mnémonique, sorte de bibliothèque ou d'archive. À sa sortie, Penewën avait demandé si, contre un encouragement approprié, Alveno pourrait la mener à un autre site, au nom plus terre à terre de Huitième laboratoire de Barilzar. Et Alveno avait accepté. Bien sûr, je désirais à présent visiter ce même laboratoire, aussi persuadai-je Alveno de m'y mener, quoiqu'avec un encouragement sans doute différent de celui de Penewën. Qui que soit Barilzar, il ne se trouvait pas dans son laboratoire lorsque j'y entrai. J'y trouvai en son lieu une charmante assistante appelée Alarvynë, fort marrie car un équipement important confié à ses soins avait disparu. Sa Majesté devinera sans peine lequel.
Documents joints :
Je pris le temps de consoler Alarvynë, très chagrinée par le vol de l'Inducteur d'affect, tout en me demandant que faire. Suivre Penewën, certes, mais je n'avais aucune envie d'errer dans l'étrange Rayon comme un chaton aveugle. Heureusement, l'aimable Alarvynë avait un conseil, qui était de chercher un sage des terres perdues appelé l'Ermite flétri, qui réside dans une grotte près de la Vallée de lames. Les Apôtres donnent des instructions claires et précises, aussi me retrouvai-je rapidement devant ladite demeure. « Dix-sept, » dit une voix dans la caverne. Et à ma surprise, en sortit un oiseau, un corbeau noir qui — surprise ! — ne possédait aucune pièce mécanique. « Huit Divins, Huit Divins, » reprend-il. Je réfléchis à une réponse lorsqu'une silhouette encapuchonnée sort de l'obscurité et parle avec un bourdonnement typique. « Il dit s'appeler le Comte des Nombres. Si vous cherchez l'ermite, c'est moi. » Je ne vois pas le visage de cette personne, mais j'entends les cliquetis et vrombissements de ses mouvements. J'en nourris le sentiment de parler à une Apôtre très mécanique, voire un Factotum. « Mais cet oiseau, d'où vient-il ? », demandai-je. « Du dehors, répond l'ermite. Très loin. Il m'a trouvée, et m'a menée au cadavre d'un homme de la Cité, près d'ici. Mort de sa propre main. » À ces mots, je m'inclinai et me présentai. « Je suis Razum-dar, et je fais négoce de renseignements. Si vous avez la même vocation, commerçons. » Dans sa grotte, nous parvînmes à un accord poli, autour d'un thé âcre et infâme.
L'ermite me parla des Ombres murmurantes, des adeptes de la Nocturne introduits dans la Cité mécanique pour rallier à leur cause des habitants dépités comme feu Romien Garvette. Ils semblaient communier avec Oblivion en un leu appelé Fissure d'ombre. L'ermite me donna des instructions pour m'y rendre. En échange, je lui exposai certaines pratiques des prêtresses de Dibella, dont j'étais familier. L'ermite ne m'expliqua pas quel besoin elle en avait, et je ne posai aucune question. Naturellement, le Comte des Nombres m'accompagna à la Fissure d'ombre. Après tout, je me fais des amis partout. « Penewën ! » L'oiseau opina énergiquement du chef. Dans une grotte peu profonde, je vis des serres de pierre autour d'un bassin noir empestant l'Oblivion. Je repensai au Perchoir de Khenarthi et à Ronronnette, et me demandai s'il était pas temps de quitter le service de votre Majesté. Mais le corbeau croassa « On ne meurt qu'une fois ! » et plongea dans le bassin. Intrépide, je le suivis.
Certains pourraient décrire les alentours de la Fissure d'ombre, dans le Crépuscule éternel, comme pittoresque, mais je contesterais ce terme : les lieux sont infestés de Terreurs nocturnes flottantes et de loups crépusculaires qui, mon nez l'attestait, marquent leur territoire de manière abondante. Il y a aussi les scintèlmes, sortes de flammes bleues d'aspect inoffensif qui se seraient échappées de leur bougie. Mais leur approche me hérissait le poil comme lorsque Telenger pratique la magie de foudre. Désagréable. Et la Fissure est bien sûr très, très sombre. Et dans un état de délabrement consternant. Je jurai donc sans cesse in petto, lorsque je trébuchai dans le noir sur des gravats ou des branches mortes. Bien sûr, pour ne rien arranger, je suivais le Comte des Nombres, qui est un oiseau et n'apprécie pas l'utilité des chemins et des pistes, mais se dirige plutôt tout droit vers sa destination. En l'occurrence, un camp d'adeptes des Ombres murmurantes. « Romien ici, croasse-t-il. Onze fois ! » Mais lorsque je parviens au camp, il est désert. Néanmoins, le Comte des Nombres se pavanait dans le camp, l'air très fier, aussi fouillai-je les lieux, où je trouvai des copies des lettres contrariées de Romien Garvette précédemment présentées. Je trouvai également un dernier message disant « Plus maussade que jamais depuis que Penewën a voulu me soigner avec son appareil. Je n'en peux plus. Je vais retourner la chercher au Rayon, mais faute de la trouver, je dois mettre un terme à tout cela. Définitif. » Il est clair que Penewën a utilisé cet adepte de Nocturne comme un cobaye. Je demandai au Comte combien de fois Penewën était venue à cet endroit. « Deux fois ! » L'Alinoraine avait donc donc peut-être d'autres ambitions que de tester l'Inducteur d'affect sur Garvette. Je décidai d'inspecter la zone, ce qui demande moult efforts de discrétion, mais la Fissure d'ombre est plus petite que Mistral, et ma patience fut récompensée dans une tour au sommet d'une colline : je trouvai un groupe de femmes, mais mon intérêt n'est pas celui que vous pensez, car c'étaient des sorcières. Pas d'accortes sorcières du Wyrd, mais des harfreuses du crépuscule, et des Passereaux en colère. Je me cachai derrière une statue tronquée pour observer les sorcières de la nuit lancer de puissants sorts de divination pour surveiller différents points de Tamriel. Et peu à peu, je compris que les adeptes de Nocturne épiaient les autres adeptes daedriques dans notre monde mortel. Pourquoi la Maîtresse de la Nuit se souciait-elle des actes des autres Daedra ? La question était posée. Lorsqu'une sorcière voyait un livre ou un journal dans ses sorts de divination, elle lançait parfois Duplication pour invoquer une copie. C'était intéressant à regarder, mais les crampes me menaçaient. je pensais en avoir assez vu lorsqu'une cloche tinta dans la nuit. Lors, les sorcières abandonnèrent leurs divinations. Une fois qu'elles furent parties, je me pressai de récupérer une dizaine de magiscrits (car nulle main ne les avait touchés, vous comprenez…)
Lorsque j'utilise la Pierre de rappel, un portail à l'odeur cuivrée s'ouvre devant moi. De l'autre côté, je me retrouve à l'atelier de Telenger, à Alinor, prêt à lancer une pique sur la triste mine de Telenger. Mais Telenger n'est pas dans son atelier. Il n'y a qu'une Haute-Elfe. J'identifie Penewën d'après les descriptions d'Alveno et de l'Artificier. Penewën est peut-être encore plus surprise de me voir que moi de la voir, mais elle est rapide (pour une Elfe) et saisit le Projecteur de Telenger, sur le bureau devant elle. Je me lance héroïquement sur elle, droit vers le danger, mais Penewën tourne un cadran du Projecteur, règle un potentiomètre, et au moment où je l'atteins, un grand éclair surgit, avec une odeur de cuivre, une volute de fumée, et je suis… ailleurs. C'est une étrange pièce intérieure, avec des murs de grès en motifs rigides. La présence d'un lit me fait comprendre qu'il s'agit d'une chambre. Mais je n'ai pas le temps de fouiller, car quelqu'un se tient à la porte. Je plonge donc sous le lit pour m'y cacher, avec une aisance née de l'habitude (quant à savoir d'où me vient cette habitude, cela ne regarde pas Votre Majesté, si Vous me permettez cette réflexion). J'observe l'inconnue, car c'est bien une femme, qui plus est de variété humaine, vêtue des robes jaunes et grises de l'Ordre psijique. Ce qui est étrange car j'étais convaincu que tous les Psijiques étaient des Hauts-Elfes. J'observe cette Psijique (peut-être une Brétonne ?) fouiller dans une longue commode placée contre le mur opposé. Mais la Psijique brétonne ne semble pas trouver ce qu'elle cherche, car elle repart avec un haussement d'épaules agacé. Cela aussi m'intrigue, car je tenais tous les Psijiques pour des moines âgés dotés d'une sérénité mystique. Mais heureusement, la nouveauté ne me rebute pas. Je me rappelle également que Telenger avait déjà utilisé son Projecteur pour gagner l'île d'Artaeum. C'est peut-être l'un des réglages du cadran que Penewën a tourné avant de m'éjecter si rudement. Plus précisément, Telenger s'était projeté dans le quartier général psijique, la Tour de Céporah, où se trouvent les appartements privés de Sotha Sil. Je me cacherais donc sous le lit divin du Dieu mécanique en personne ? Vaguement embarrassé, j'en sors donc pour m'abriter près d'une table de chevet. Ce meuble arrête d'ailleurs mon attention — je crois même un instant voir flotter au-dessus une flèche blanche et lumineuse. J'ouvre le tiroir pour y trouver un étrange appareil, une poignée prolongée d'un globe bleu lumineux. Je glisse l'appareil dans ma besace. Votre Majesté n'a jamais vu la Tour de Céporah, bien sûr, mais sur la seule base de son esthétique, je ne puis vous la conseiller. Il y règne une atmosphère sloadienne qui me met mal à l'aise. Je décide donc de trouver la sortie. Je cours vers la porte, et suis surpris par un Altmer, pour la seconde fois en une demi-heure, car un grand Psijique se trouve sur le seuil. Et une troisième fois car ce Psijique me dit : « Vous devez être Razum-dar. ».
|