Fragmentae Abyssum Hermaeus Morus

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
Aller à : navigation, rechercher
Auteur réel : Lawrence Schick
Média d'origine : TES Online

Par Anonyme


…Aussi Ysgramor collecta-t-il les lamentations des Épouses-Géantes, pour les porter à Froa et Grosta, qui les tissèrent en une Corde Larmoyante, afin qu'Ysgramor puisse de nouveau encorder son puissant arc, Loin-Tireur. Dorénavant, Loin-Tireur soupira chaque fois qu'on le prenait en main, et gémit lorsqu'il tirait. Et Ysgramor décida de l'emmener à la chasse.

Il traqua et tua nombre de proies dans la forêt gelée d'Atmora, avant de s'arrêter à un gué pour se désaltérer. Là, de l'autre côté du ru, bondit le Cerf Blanc de Forelgrim, et la flèche d'Ysgramor le rata. Enragé de cet échec, il prêta le serment de poursuivre le Cerf Blanc jusqu'à le tuer de ses mains. Mais le cerf était rusé et silencieux, et passa telle une brume sur la neige. Ysgramor, sans cesse, l'aperçut et le perdit de vue. Car même le soupir de la Corde Larmoyante était plus sonore que le Cerf Blanc.

Lorsqu'il perdit une nouvelle fois la piste et s'arrêta, plein de frustration, un Lièvre parut, et lui dit :

« Le cerf vit dans ce val, là-bas.

– Comment le sais-tu ? demanda Ysgramor au Lièvre.

– Je le sais car j'ai de longues oreilles. En vérité, si tu avais d'aussi grandes oreilles que les miennes, tu entendrais ta proie où qu'elle se rende.

– Alors, j'aimerais que mes oreilles soient aussi longues que les tiennes. »

À ces mots, la truffe du Lièvre frissonna, et Ysgramor sentit ses oreilles s'allonger. Mais un renard bondit depuis les fourrés jusque sur le Lièvre et le tua. Ysgramor, fasciné, sentit ses oreilles reprendre leur taille ordinaire.

Et le Renard prit la parole : « Sache, mortel, que je suis Shor, et que sous mes pattes gît non pas Lièvre, mais plutôt Herma Mora, qui par la ruse t'avait amené à devenir Elfe. Dorénavant, mortel, ne compte que sur les méthodes ordinaires des hommes, et tourne le dos aux tromperies des Elfes, sans quoi tu deviendras l'un des leurs. Et maintenant, va. Le Cerf Blanc t'attend bien dans le val. »

Hyrma MORA pado ADA oia NAGAIA aba AGEA cava APOCRA dena GORIA gandra ARCAN

« Hermaeus Mora, plus ancien qu'Ada, Céphaliarque abyssal, écoute mes suppliques indignes, car je viens mendier le savoir qu'on me refuse. Ce que je cherche est nommé sur ce parchemin, que je consomme en ton honneur, ô démon du savoir. Car mon désir de savoir est sans mesure, et en récompense, tout prix que tu demanderas sera exaucé. AE HERMAO MORA. »

AE HERMA MORA ALTADOON PADHOME LKHAN AE AI

(Mon rêve suivant me montra) Apocrypha, où je parcourais les salles obscures au milieu des (livres sans nom), au milieu de concepts et d'arguments que j'inhalais comme autant de fumerolles. Ma main gauche tenait un rouleau de vélin, et ma droite une plume. J'écrivais des histoires en passant, et pourtant le rouleau restait vierge, car tandis que j'écrivais (les mots) sous les (mots) au-dessus s'effaçaient.

Alors, je m'arrêtai devant un socle de lapis, car elle contenait (un objet) qui m'avait jusqu'alors échappé, une urne à la crête étrange. Aussi (déposai)-je rouleau et plume pour saisir et soulever le couvercle.

(Dans l'urne) se trouvait un (fluide) visqueux et bruyant, où flottait, gris et luisant, l'(organe de la pensée) d'un mortel. Et je savais, quoique j'ignore comment, que ce liquide n'était pas de la saumure, et que le cerveau n'était pas préservé, mais bien vivant, alerte et empli d'un intellect sombre. Je lâchai le couvercle et (relevai le) regard, et vis (derrière le socle) un long couloir sans fin, bordé de part et d'autre de socles innombrables, (chacun avec sa) propre urne.

(Ce qui explique qu'à) mon réveil, je m'étais mordu la langue jusqu'au sang.