TESO:Archives du maître du savoir/L'Archive Infinie

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Date de publication : 27/10/2023

Par Maître Malkhest, 2E 582
Maître Malkhest nous fait profiter de sa connaissance de l'Archive infinie en Apocrypha dans ces toutes nouvelles Archives du maître du savoir.


Les Archives Maitre Savoir Archive Infinie.jpg

Je m'appelle Malkhest, et je suis le maître de l'Archive infinie. En toute honnêteté, je fus très surpris que l'antiquaire Bénèle me propose cette intervention. Comprenez bien, je ne suis qu'un humble chercheur. Le temps que j'ai passé dans l'Archive infinie fut des plus informatifs, mais il existe d'autres érudits bien plus éminents sur Nirn, en Apocrypha et au-delà, qui auraient aussi bien pu répondre aux questions de ce forum.

Cela dit, je suis toujours heureux de pouvoir parler de mon travail. L'Archive infinie est un vaste dépôt de connaissances inscrit dans les profondeurs d'Apocrypha, le domaine d'Hermaeus Mora. Je suis, en réalité, un simple assistant dans une bibliothèque tout à fait unique.

Comme vous le savez sans doute, elle est depuis peu envahie par un seigneur Daedra assez puissant appelé le Replicanum de Tho'at. C'est une bien sombre époque pour l'Archive infinie. Si vous en avez la force et le courage, j'espère que mes réponses aujourd'hui vous donneront envie de découvrir notre partie de ce domaine. Je ne le cache pas, nous avons besoin d'aide.

Quoi qu'il en soit, en tant que Maître de l'Archive, j'ai contemplé l'infini. Aujourd'hui, nous contemplons vos questions. Au travail.

Salutations, maître Malkhest,

Je me demande comment des mortels, des créatures et même d'autres Daedra qui ont menacé Tamriel peuvent se reconstituer dans l'Archive infinie. S'agit-il de copies à l'identique qui conservent leurs souvenirs, ou simplement de créatures qui imitent l'apparence d'autres êtres ?

Dans l'attente à la fois impatiente et inquiète de votre réponse,

—Mage de bataille palatin Absentis Vesanus

Mage de bataille, me demandez-vous comment l'Archive infinie peut recréer des livres accidentellement détruits dans quelque aile éloignée ? Ou, peut-être, ramener un chercheur maladroit à la vie après qu'il a basculé d'une falaise, le nez dans un livre ? C'est aussi simple qu'une chose peut l'être en Apocrypha.

Tous les objets et tous les êtres qui entrent dans l'Archive infinie sont catalogués par l'Index. Des fils du destin sont tissés entre l'Index et le contenu du catalogue. Lorsqu'un fil se rompt, la copie cataloguée juste avant cette rupture est restaurée, saine et sauve, dans l'Index. Ce ne sont ni des copies, ni des reproductions. Il s'agit de la chose elle-même, piochée dans un moment différent de sa ligne de destinée.

C'est une occurrence quotidienne dans l'archive, mais incroyablement puissante, j'en conviens. Les lignes du destin sont la spécialité d'Hermaeus Mora. Je ne sais pas si cela pourrait fonctionner ailleurs.

Salutations Ceruval,

Les créatures d'encre originaires de l'Archive infinie sont-elles considérées comme des Daedra ? Pourrait-on les invoquer comme d'autres Daedra ? Naturellement, de tels fac-similés ne pourraient jamais faire véritablement partie de ma collection, mais je vois un grand potentiel pour essayer de nouveaux enclos afin de vérifier que les spécimens ne s'échapperaient pas, une fois acquis.

—Eristaanwë

Ah, les maligraphies. C'est moi qui leur ai donné ce nom, vous savez. Tout semble très complexe, jusqu'à ce qu'on le couche en termes plus simples. Ces étranges êtres daedriques imitent des êtres vivants sont créés par le truchement du seigneur Daedra le Replicanum de Tho'at.

Ce sont des Daedra, en quelque sorte, parce que les maligraphies sont des Daedra. Et Tho'at est toutes les maligraphies. Elle a conçu un moyen de séparer son nymique, de combiner sa puissante magie daedrique avec l'encre des livres de l'Archive. Par cette imprégnation mystique, elle parvient à manifester un nombre infini d'êtres.

C'est fascinant, vraiment, parce qu'ils ne sont pas directement créés par Tho'at, mais par l'infusion de son pouvoir dans les pages. C'est-à-dire que si elle s'inspire d'un récit d'une terrible bête de Hauteroche pour créer une maligraphie, cette bête sera très puissante. Mais si l'ouvrage venait à décrire une délicate biche, la maligraphie en partagerait la disposition inoffensive.

Pardonnez-moi si mes travers de chercheur refont surface. Pour répondre à votre question, j'ai mené des essais limités avec d'autres adeptes de Mora. Les maligraphies ne semblent pas survivre en dehors des limites de l'Archive. La plupart sont sans doute une fonction de la magie que Tho'at a employée pour les créer. Il est bon de savoir que, aussi dangereuses que les maligraphies puissent devenir, elles resteront enfermées avec moi.

Yo m'sieur Malkhest,

J'ai cru comprendre que le Replicanum de Tho'at est un Daedra, mais de quel type ? On dirait presque du verre vivant…

—Sieur Cyandor de Seyda Neen

Yo ? Admettons, sieur Cyandor.

Je comprends que les érudits comme le vulgum pecus ont besoin de classifier et catégoriser les êtres issus des domaines daedriques. Après tout, cela représente l'essentiel de mon travail de chercheur et de bibliothécaire. Mais Tho'at nous rappelle que l'Aurbis est rempli de merveilles et d'horreurs qui dépassent nos rêves les plus fous.

Tho'at occupe cet espace raréfié près du sommet de la société daedrique, un échelon seulement sous les princes eux-mêmes. C'est un Seigneur Daedra, et comme bon nombre de seigneurs, elle possède certainement un monde propre, dans ce vide infini qui bouillonne au dehors. S'il n'existe qu'une poignée de princes, on compte des dizaines de Seigneurs Daedra connus, et une quantité potentiellement infinie qui n'a pour l'instant jamais interagi avec quiconque aurait pris la peine de noter cette expérience.

Tho'at nous rappelle à tous que les Daedra sont, par leur nature même, inexplicables. Leurs objectifs, leurs pensées et leur culture même nous échapperont à jamais.

Salutations, maître Malkhest,

Ces dernières années, je tente d'étudier les domaines de poche. Cette « Archive infinie » pourrait-elle être classifiée comme un domaine de poche, ou sa raison d'être, cette vaste bibliothèque sans toutes les bêtes qui y apparaissent depuis peu, pourrait-elle être recréée dans un de ces domaines ?

—Dilineth, élève de la guilde des mages de Leyawiin

C'est un champ d'étude ambitieux et unique pour un mage novice, mais j'approuve votre décision. Nous devons parfois regarder au-delà de l'évidence pour trouver notre véritable vocation. Ma réponse à vos deux questions, jeune mage, est oui.

L'Archive infinie est un domaine annexe qui se trouve dans la grande trame d'Apocrypha. Les érudits rêvent d'un monde ordonné et délimité, mais la réalité est plus complexe. De nombreux Daedra qui en possèdent le pouvoir et la volonté peuvent créer un domaine. Reportez-vous si vous le désirez aux écrits de Dénogorath l'Archiviste d'effroi, qui prétend avoir catalogué 37 000 de ces instanciations (et je pense que le nombre réel serait bien plus élevé).

Pour bien des êtres daedriques, créer un domaine est une énorme entreprise, et s'il existe des milliers et des milliers de plans et de domaines de poche, la plupart sont assez petits. Ce n'est pas le cas avec les domaines daedriques des puissants princes. Le pouvoir énorme que possédaient ces êtres dans les brumes du lointain passé a formé de vastes domaines, presque illimités en fait, autour d'une graine initiale.

Comme bien des érudits l'ont observé, les domaines sont les Princes. Et les Princes sont les domaines. Au moindre caprice de Mora, les mers d'Apocrypha bouillonnent et les brumes du Chroma incognito s'ouvrent. Ainsi en va-t-il avec l'Archive infinie, qui est un sous-domaine créé dans les vastes murs d'Apocrypha il y a plusieurs siècles.

Un conseil, jeune Dilineth. Si vous voulez vraiment reproduire l'Archive sans l'influence du Replicanum de Tho'at, venez me consulter. Je peux vous aider à identifier les livres qu'il faudra éviter.

Très honorable maître Malkhest,

Au nom de la grande maison Telvanni, moi, Inari, vous demande comment Hermaeus Mora peut posséder une telle autorité sur les fils du destin et les choses qui n'ont pas encore eu lieu dans l'Archive infinie, et avoir une telle influence sur le Mundus, alors qu'il lui est interdit d'affecter Nirn par le pouvoir du Pacte de Havreglace ?

—Inari Telvanni

Si le Grand œil est de fait puissant, je pense que vous lui attribuez une influence qu'il ne possède pas, pas plus qu'il ne la cherche d'ailleurs. « Hermaeus Mora voir et sait, » comme le dit le proverbe. C'est une bonne description du rôle du Sachant inévitable. Il observe, il indexe, il apprend.

Ce que Mora ne fait pas, c'est tordre les fils du destin eux-mêmes. Même Mora, malgré toute sa puissance, ne peut pas se dresser directement sur le cours du destin. À ma connaissance, cela serait une impossibilité. Le Grand œil doit agir de la même manière que les autres princes Daedra. Et comme vous le faites remarquer, de par les restrictions imposées sur Nirn par le Pacte, il doit avant tout agir par l'intermédiaire d'un agent mortel. Je trouve rassurant de savoir que même s'il peut voir le cours de la rivière avant nous, Hermaeus Mora doit suivre les rapides du destin comme vous et moi.

Puisque l'Archive infinie abrite des documents des événements significatifs qui furent ou auraient pu être, j'imagine qu'on y trouve aussi des informations sur des personnalités ou artefacts de légende. Si ma théorie est exacte, et que vous êtes en mesure de, et disposé à, partager ce genre d'informations émanant de l'Archive infinie, pouvez-vous me dire où se trouve actuellement l'artefact Chrysamère, ainsi que toute information (voire théorie ou supputation) concernant ses origines ambiguës ?

—Dame Gratias des Chevaliers de saint Eléidon

Certainement. Chrysamère. Une épée à deux mains, de type claymore. Forgée vers la fin de l'ère Meréthique par une forgeronne brétonne renommée, Astérie Bedel. C'était une forgeronne accomplie, qui aimait à combiner les techniques des hommes et des Mers pour fabriquer ses objets. Tout cela est certain, car au cœur même de la lame réside son poinçon un nœud de mage qui rappelle les premiers jours de la culture brétonne.

L'histoire en revanche qui mena cette lame mortelle, quoique bien fabriquée, à devenir « l'épée des héros » dépasse le cadre de l'Archive infinie. Certainement, elle fut influencée par la magie des ancêtres elfiques de la société brétonne, et gagna des enchantements à mesure qu'elle passait de main en main. Elle fut maniée dans les guerres qui assurèrent au clan Direnni la domination de Hauteroche, et fut présente au premier sac d'Orsinium. Ses enchantements défensifs furent affûtés et remaniés pour protéger son porteur lors d'un long siège du clan des géants Tonnechute à Fendretour. Et elle joua un rôle, bref mais important, à la bataille des landes de Glénumbrie.

J'ai le regret d'ignorer l'emplacement actuel de la lame, même après un examen attentif de nos archives. Ma meilleure approximation, si vous voulez aller la chercher, repose sur une série de lettres échangées entre un chercheur elfe noir de Cœurébène et une receleuse khajiit de la ville d'Albâtre. L'un ou l'autre de ces lieux pourrait contenir un indice sur son emplacement actuel.

Mais faites vite. Cette lame ne reste jamais très longtemps entre les mains d'un même mortel.

Si vous deviez mettre en garde des aventuriers, héros et explorateurs aguerris contre un danger spécifique de cet endroit. Le genre de personnes déjà bien préparées à tout ce qu'Oblivion pourrait leur opposer… quels sont les dangers les plus inattendus qu'ils affronteront dans l'Archive infinie ? Comme je l'ai souvent dit à mes jeunes recrues : « Ce n'est pas le haj mota que vous voyez qui vous tuera. »

—Raltin

Pour commencer, je les mettrais en garde contre leur orgueil. Après cela, les choses les plus inattendues, les plus dangereuses, sont celles auxquelles on s'attend le moins. Si cela semble déplacé, dans ce domaine d'Apocrypha décidé à la connaissance et aux écrits, cela cherche certainement à vous tuer.

Ah, et attention si l'Archive forme une arène autour de vous. Un coup ne vous tuera pas forcément, mais comme je peux vous le dire par expérience personnelle, la chute est très longue vers les fondations de la bibliothèque inférieure.

Salutations, érudit Malkhest,

L'Archive infinie entrepose le passé, le présent et l'avenir potentiel, pas seulement les écrits. Des histoires orales, comme les sagas des grands Vateshrans Eoinola et Allaghach, ou les récits magiques des trameurs bosmers, pourraient-elles y trouver leur place ? Et dans ce cas, comment sont-elles entreposées ? Et quid des histoires qui n'ont jamais été racontées ?

—Tyrrosh du clan Brûloup, historien et érudit crevassais

Oui et non. Je respecte profondément les traditions orales des cultures auxquelles vous faites référence, et d'autres encore. Toutefois, l'Archive infinie est avant tout un amalgame de toutes les choses écrites d'Aurbis.

Quelques rares histoires racontées de cette manière ont pu arriver dans l'Archive sous forme de témoignages immortalisés par des chercheurs, ou de notes visant à guider un artiste qui voulait parfaire sa performance. Mais comme vous en conviendrez certainement, on perd beaucoup à coucher sur le papier un art oral et éphémère.

À, j'imagine, maître Malkhest,

Si votre « Archive infinie », comme vous le dites, possède des archives de tout « ce qui fut, est ou pourrait être, » alors logiquement, la question que je vais vous poser devrait déjà s'y trouver, n'est-ce pas ? Dans ce cas, alors vous devriez pouvoir me dire : Quelle est la réponse à ma question ?

—Benny Deux-Pouces, Illusionniste, Sceptique

Laquelle ? Vous en avez posé, et auriez pu en poser, tellement. Certaines sont plus intelligibles que d'autres. Je ne vais pas toutes les recopier, mais vous devriez consulter le livre Questions infinies et possibilités à l'occasion. Vous les y trouverez toutes.

Et tout cela reste caduc puisque, si je devais me montrer strictement pédant, je vous dirais que la réponse claire est que ces quelques mots que je trace, de ma plume sur ce parchemin, sont la réponse à votre question. Honnêtement, c'est à croire que vous n'avez jamais étudié l'Élucidation théorique.


Bon. Voilà que je m'emporte. Il me semble que l'heure est venue de mettre un terme à cette correspondance. Merci des questions que vous m'avez envoyées. J'espère que mes réponses vous auront intéressés. À très bientôt dans l'Archive infinie.