Journal de Naryu/Cité impériale : Différence entre versions

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Version du 4 février 2018 à 20:49

Média d'origine : TES Online : Morrowind

Par Naryu Virian, environ 2E 583


Cité impériale


Vuldronu Oth

TES3-Morag Tong Cachet.png

Le personnage susdit a été désigné pour exécution honorable selon la tradition et la pratique légales de la Morag Tong.

Un autre contrat m'avait amenée à la cité impériale, avant la Coalescence. À l'époque, j'étais passée par la grande porte. Là, j'ai dû me faufiler par les égouts. Je n'avais aucune envie d'aller à la cité impériale. On a l'impression que contrecarrer Molag Bal n'a servi qu'à peindre une grosse cible sur Tamriel, avec la capitale de Cyrodiil en guise de centre. C'est le point de convergence de deux mondes en guerre, et les assassins n'ont pas leur place dans les guerres. La raison d'être de la Morag Tong est de régler les problèmes entre Grandes maisons pour éviter les conflits ouverts. Une fois les hostilités déclarées, les assassins n'ont plus qu'à attendre que ça passe. Si seulement j'avais pu…

En surface, la ville était un charnier, une nécropole… la plus grande ville de Tamriel à moitié ensevelie sous les fosses d'Oblivion. Les chaînes des Ancres noires s'étiraient jusque dans le ciel tourbillonnant tandis que des abominations ailées caracolaient autour de la Tour d'or blanc comme autant de charognards au-dessus d'une carcasse. Les souvenirs parfaits que je gardais de la ville avant la guerre ne me servaient à rien. Pire : ils m'égaraient plus souvent qu'ils ne m'aidaient. Les horreurs d'Havreglace rôdaient dans les rues, coordonnées par des Drémoras… des sortes d'Ordonnateurs, mais daedriques. Partout, les créatures invoquées pullulaient. pas étonnant que Vuldronu Oth se soit réfugiée là.

Oth est une magicienne qui s'est spécialisée dans l'invocation des Daedra. Du point de vue d'un assassin, c'est très pratique. Vous voulez tuer un marchand dans son sommeil ? Invoquez un galopin dans sa chambre, faites-lui mener l'exécution, puis bannissez-le. Pouf ! Plus besoin de fuir. Si Oth convoitait des secrets d'invocation pour contribuer à l'Index du Simulacre, c'était l'endroit rêvé. Si tant est qu'elle a pu survivre assez longtemps pour repérer les lieux, établir un plan et le mettre à exécution. Comment allait-elle s'y prendre ?

J'ai joué les fantômes, de porte en pilier, pour éviter les Daedra et prendre mes repères. Quatre armées se disputaient le contrôle de cette cité brisée, chacune entièrement déterminée à exterminer les autres, mais cela ne me simplifiait pas la vie. Quiconque me repérerait partirait du principe que j'espionnais pour un des rivaux et m'ajouterait à sa liste d'extermination. Je devais faire profil bas et essayer de deviner où Vuldronu Oth avait pu aller. Au centre, bien sûr. Mais en hauteur, à la Tour d'or blanc, ou en dessous, dans les antiques cryptes ayléides ?

Faute d'info, je devais choisir, consciente que quoi que je choisisse, haut ou bas, ce serait la mauvaise solution, parce que ce serait trop simple sinon. Ou alors, je suis trop maniaque pour ne pas fourrer mon nez partout. Bref le temps que j'arrive au quartier de l'Arène, j'en avais assez de me prendre des cendres d'Oblivion sur la tête et j'ai voulu m'abriter en sous-sol. Si ce n'est qu'au milieu des gravats, je n'ai pas trouvé d'accès aux égouts.

Je réalisais que je me trouvais sans doute dans le mauvais quartier, de toute façon, et que je devrais trouver un lieu doté d'une signification mystique. Aussi ai-je bifurqué vers le Temple de l'Unique, à l'ouest. Clairement, il y avait de la magie dans l'air. Et pas qu'un peu. Les assassins ne sont pas équipés pour faire face à ce genre de choses. J'étais en sous-nombre, et largement dépassée par la puissance de ce qui se passait, quelque chose entre la mort et la damnation. Alors j'ai reculé pour réfléchir tranquillement. J'ai horreur de ces saletés de guerres.

J'étais entrée dans la ville en suivant un peloton de commandos elfes noirs, et j'étais déguisée en soldat d'élite du Pacte de Cœurébène. Les parties en métal brillaient un peu trop à mon goût, mais l'ensemble était sinistre, et j'aimais bien marcher en cliquetant, me faisant passer pour un soldat. Mais là, ça devenait problématique. Le quartier du Temple était noyé sous les troupes du Domaine, la plupart aux prises avec les Daedra, mais elles auraient toutes sauté sur l'occasion d'attaquer un guerrier du Pacte. L'armure rouge piquante devait dégager. J'ai envisagé de poignarder un Daedra pour lui piquer sa tenue, mais je n'étais pas certaine qu'il s'agisse d'une armure amovible. Il aurait pu s'agir d'une carapace. J'ai décidé d'intégrer les Aigles… mais même si je n'aime pas les Hauts-Elfes, je n'avais pas ordre d'en tuer. Heureusement, ce ne fut pas nécessaire.

Il y avait déjà plein de soldats du Domaine Aldmeri fraîchement occis à dépouiller. Malgré cela, il ne fut pas aisé de constituer une tenue complète : ils étaient morts de façons assez horribles, déchiquetés par des colosses de chair ou empalés par des atronachs de glace. Fauchés dans la fleur de l'âge, de longues vies elfiques écourtées par centaines, et pourquoi ? Pour servir les ambitions impériales de la reine Ayrenn ? Pour les « idéaux » du Thalmor ?

La Morag Tong était une ligue d'assassins, elle tend à inspirer peur et haine… mais nous ne tuons que des cibles individuelles, et seulement après autorisation. Les soldats du Domaine, du Pacte et de l'Alliance commettent de véritables massacres et sont salués comme des héros. Heureusement que je ne suis pas aigrie, hein Crâne ? Sinon ta mort aurait été moins rapide. Mais ne nous égarons pas : les massacres. Ça fait près d'un siècle que je suis dans la Tong, j'ai survécu à la peste Knahataine et à la deuxième invasion akaviroise. Alors des morts j'en ai vu. Mais jamais rien de comparable au carnage de la cité impériale pendant la Coalescence. Le temps que j'arrive au quartier des Nobles, j'étais presque hypnotisée : j'avais l'impression qu'il fallait un témoin. Lentement j'ai traversé les rues occupées par l'Alliance de Daguefilante.

Dans les jardins elfiques, j'ai croisé une escouade d'Orques de l'Alliance qui se battaient contre des Impériaux en noir ralliés à Molag Bal sous le nom de « Légion Zéro ». Les sales… Pour une fois, j'étais du côté des Orques. pas assez pour les aider, mais quand même. J'ai continué jusqu'au territoire du Pacte, en remettant mon armure rouge pointue.

Une fois revenue au quartier du Souvenir, j'ai jeté un coup d'œil dans la prison impériale, et j'en suis ressortie fissa parce que clairement, je n'avais pas envie d'y mettre les pieds. Il était largement temps que je me remette au travail. Je me cachais de quelques traqueurs du vide xivkyn quand je me suis dit ça. Et là, j'ai été rejointe par une autre personne tout aussi discrète. Il m'a dit qu'on m'observait depuis un moment, et qu'on avait décidé de me contacter. Il ne m'a pas dit son nom, rien qu'un titre : le Dragon de Couronnes.

Je lui ai dit, en choisissant mes mots, que je cherchais le cœur des invocations daedriques de la ville, en étudiant attentivement sa réaction. J'ai ajouté que je ne savais pas s'il fallait chercher sur ou sous la surface. Il a hoché la tête et répondu : « Tu ne trouverais pas ce que tu cherches sous la terre. Les profondeurs cachent les secrets de la Cathédrale du feu du dragon, assiégée par les Daedra. Si tu tentes de t'y rendre, je t'en empêcherai. Mais ce que tu cherches est dans la Tour. » Clairement, ce Dragon de mes dents représentait ceux qui gardent ce que cherchaient les Daedra.

Sans me quitter des yeux, il commença à parler des Daedra invoqués qui profanaient sa ville. Il a parlé des crépuscules périlleux, des ogrims, des Drémoras et des xivkyns, ces brutes assassines qui sont la garde personnelle de Molag Bal. Il me parla des atrocités qu'il avait vues, sans cesser d'évaluer ma réaction. Puis il se tut pour me laisser parler un moment. J'ai expliqué au Dragon que je cherchais une autre étrangère, qui venait pour apprendre à mieux invoquer les Daedra sur Tamriel, pour reproduire ailleurs ce qui se déroulait ici. Où pourrait-elle apprendre de tels secrets ?

Le Dragon sembla prendre une décision. Il me parla de la Barathrum Centrata, le point central des égouts de la ville, que les Daedra avaient converti en un terminal de portails vers Havreglace. Il proposa de m'y conduire. Je le remerciai, mais dis : « Les portails Oblivion ne sont qu'un effet. Celle que je traque cherche la cause. » Le Dragon hocha de nouveau la tête, lentement, et répondit : « Dans ce cas, va à la Tour d'or blanc. Et pardonne-moi, mais tu devras y aller seule. Car même nous ne pouvons nous y rendre. »

Il m'indiqua la rue qui menait au centre de la ville, où un énorme colosse de chair commandait une patrouille qui parcourait inlassablement le pied de la Tour : « Tu devras accomplir ce que même les troupes des alliances n'ont pu faire. »

« Tu devras franchir les murailles et accéder à l'Avenue de l'empereur vert, la rue qui enserre le pied de la Tour. Bonne chance, étrangère. » Et sur ces mots, le Dragon de Couronnes disparut dans l'ombre. Je me retournai face à la Tour. Au travail ! Un officier drémora passait devant la porte où j'étais cachée. Je suis sortie derrière elle et je lui ai passé ma lame en travers de la gorge, en ce geste gracile qu'on appelle « Crescendo du violon ». Ça fonctionna aussi bien que sur un mortel. Et nom d'un s'wit, on peut leur retirer leur armure.

Après avoir enfilé la tenue de la Drémora, je lui ressemblais passablement… de loin. Mais de près, ils ne se laisseraient pas berner une seule seconde. J'allais devoir croiser des patrouilles sans dire un mot. Je trainai dans les environs, pour observer les troupes Daedra jusqu'à être certaine d'imiter leurs gestes et manières, puis suivis une patrouille dans la porte brisée de l'Avenue de l'empereur vert. Et là, devant moi : La Tour d'or blanc. Deux minutes plus tard, j'ouvrais sa lourde porte barrée de fer, et j'entrais.

Comme le reste de la ville, la Salle du Trône impérial était ravagée. Une abomination était lovée sur le trône de rubis et sifflait sur les Daedrats qui trottaient devant elle. Préférant m'en tenir au périmètre de cette grande salle, je me faufilai discrètement vers la droite, en suivant des traces récentes dans le lichen bleu qui envahissait tout. Quelqu'un approchait : une Drémora, furtive, les bras pleins de vieux tomes.

C'était Vuldronu Oth, déguisée comme moi avec une armure drémora. Je souris. Je ralentis pour la croiser au moment où un poteau nous cacherait du truc sur le trône. Oth passa, je me retournai et jouai du violon sur sa jugulaire. Je rattrapai les livres qu'elle lacha. Devant la Tour, je les lançai dans une flaque de liquide bleu, où ils se dissolvèrent. Trois de faits. Pas mal, hein, Crâne ?