Journal de Naryu/Wrothgar

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES Online : Morrowind

Par Naryu Virian, environ 2E 583


Wrothgar


Rels Llothri

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Le personnage susdit a été désigné pour exécution honorable selon la tradition et la pratique légales de la Morag Tong.

Il n'y a qu'une seule boîte à correspondance secrète de la Morag Tong dans tout Wrothgar, parce qu'on n'a rien à faire là-bas. Elle se trouve dans la ville portuaire de la forteresse de Morkul, une escale entre Pointe-Nord et Solitude. Lorsque j'ai débarqué sur les quais de Morkul pour aller à la guilde des guerriers, où se trouve la boîte, j'espérais vraiment un coup de chance. Je n'avais aucune piste concernant mes deux prochaines cibles, Rels et Myvryna Llothri. Le mari et la femme. J'avais besoin d'aide.

Et par les Trois, il y avait une lettre ! Et plutôt longue, en prime. C'était clairement une preuve que les Llothri ne se savaient pas poursuivis par un assassin. Sinon, ils auraient évité les sites de la Tong. La lettre venait de Rels, adressée à sa femme et collègue, Myvryna, sous forme de rapport. Parce que c'est elle qui commande.

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« J'ai ma contribution à l'Index du Simulacre, disait la lettre. Huit parchemins pour invoquer des galopins parias, ces petits Daedra du Fossendre de Malacath. On m'a dit que leur pouvoir spécial est la diversion visuelle des Parias, qui empêche les mortels de les voir en les forçant à regarder partout sauf là où ils se trouvent. Un mortel peut acquérir ce pouvoir en… consommant… un galopin paria. Il faut utiliser les parchemins dans la journée qui suit leur rédaction, aussi vais-je invoquer les galopins, puis les cacher jusqu'à ce que les Clandestins en aient besoin. Ça va me prendre du temps. »

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« La magie qui les lie est très volatile, poursuivait la lettre, et sujette à la décrépitude ætherique. Il faudra abriter les galopins dans un souterrain profond, à l'écart les uns des autres pour que leur proximité ne les éveille pas. Heureusement, je suis très doué pour aller sous terre. »

Quel s'wit ventard ! Je continuai ma lecture : « Donc, je compte traverser Wrothgar, déposer les galopins parias dans les cavernes d'Osroche, la forteresse de Brisegivre, Orsinium-la-Vieille, la prison de Fharun, Rkindaleft, le souvenir du Paragon, le Tertre de l'exilé et Zthenganaz. Puis je te retrouverai à la Nouvelle Orsinium. » Rels Llothri a toujours été méticuleux. Si méticuleux qu'il avait dressé la liste de ses destinations par ordre alphabétique. Je n'avais aucune idée de l'ordre dans lequel il comptait s'y rendre ! Le sale ficelard. J'allais me faire un plaisir de l'exécuter.

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J'ai demandé une carte à la guilde des guerriers, noté les destinations de Llothri et décidé de commencer par l'est pour revenir vers l'ouest. Je me méfiais un peu des routes orques, alors je préférais traverser la campagne vers les montagnes du nord-est.

J'ai eu tort. Le terrain de Wrothgar est accidenté, et au lieu des landes vides auxquelles je m'attendais, j'ai trouvé un environnement riche d'une myriade de bestioles décidées à me tuer… comme des échatères cornues.

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Et j'appris bientôt que tous les géants ne vivent pas à Bordeciel.

Le Morag Tong est plus à son aise chez les Dunmers urbains de Morrowind. À vrai dire nos compétences sont mal adaptées aux forêts glacées du nord. Pire, en moins d'une heure, ma paire de bottes préférée était fichue. Alors quand je finis par me sortir des côtes glacées et quand je croisai une route qui montait vers le nord, je la pris. Et je découvris avec surprise que les Orques construisent des routes encore meilleures que celles des Dunmers. En fait, tous leurs bâtiments et outils semblent particulièrement robustes et pratiques. Clairement, il fallait que je corrige mes aprioris sur les Orques.

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Mais il y avait bien des autochtones sauvages dans la région : les Riekr, des Gobelins des glaces avec des durzogs des neiges.

Même la harfreuse qui m'a prise en embuscade à un gué était adaptée au nord glacial, avec davantage de plumes que ses cousines de l'est. Et elle lançait des sorts de givre. Mais j'étais tellement contrariée par mes bottes que je l'ai chargée aussi sec, et elle ne put lancer qu'un seul trait de glace avant de prendre mes deux lames dans la poitrine.

Il y avait une montagne immense à ma droite, que la carte identifiait comme Chagrin. Mais je voulais des profondeurs, pas des sommets, et j'étais devant la forteresse de Fharun, sous laquelle devait se trouver la prison éponyme dont parlais Llothri.

Comme me l'a souvent dit mon père, Crâne, j'ai le don pour me retrouver en prison, mais quant à en sortir… Mais pas de prison pour moi cette fois-ci, comme j'appris en soudoyant deux gardes de Fharun. On n'avait vu aucun visiteur correspondant à la description de Rels Llothri à Fharun, et puisque c'est sa femme qui a le don du déguisement, cela réglait la question : il n'était pas encore passé. J'ai bifurqué vers le sud.

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Le dernier site sur la liste de Llothri, Zthenganaz, était tout proche. Une ruine dwemer, comme l'indique son nom imprononçable. Il est assez facile de la trouver, c'est un grand dôme cuivré, mais trouver l'entrée vers ses profondeurs oubliées est bien moins aisé. Je finis par découvrir une crevasse sous un surplomb, qui donnait dans un passage glacial. Quand j'arrivai dans ces couloirs dwemers, je constatai qu'aucune trace de pas ne marquait l'épaisse couche de poussière; Llothri avait peut être commencé par l'ouest, à l'autre bout de Wrothgar.

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Donc direction l'ouest. Prochain arrêt : Les cavernes d'Osroche. Juste derrière l'entrée de la caverne, je trouvais enfin un signe encourageant : un rierk mort, glissé derrière un pilier de briques, tué de toute évidence d'un Évidage de pomme. Llothri aurait aussi bien pu écrire « Morag Tong » sur le mur avec du sang. Si ce n'est que plus personne ne le fait. Il était peut-être encore à l'intérieur ! À tout le moins, je devais regarder s'il n'y avait pas un galopin paria ici. En fredonnant l'Hymne discret, je m'enfonçai dans la caverne.

Derrière un village riekr, mes yeux m'ont confirmé ce que mon nez signalait déjà : des ogres. De terribles brutes, bien sûr, mais plus faciles à éviter que ces Gobelins des glaces rusés. J'arrivai dans de vieilles catacombes orques, mais je ne m'arrêtai pour les fouiller : Llothri comptait cacher son galopin le plus loin possible de l'entrée. Je le trouvais derrière un trône de pierre, tout au fond du fond des tunnels. Un sac de peau huilée, d'environ un pied de long, fermé au fil de cuivre. À l'intérieur se trouvait un petit homoncule noir et puant. Un galopin endormi. Si je me rappelais bien la lettre, un mortel pouvait gagner ses pouvoirs en le consommant ? S'il voulait dire qu'il fallait le manger, l'idée était franchement écœurante. Je suis peut-être une tueuse professionnelle, mais j'ai des limites. Je ne vis aucune trace de Llothri, alors je pris le galopin et partis.

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Je trouvai d'autres traces dans le tertre de l'exilé, une crypte nordique égarée au sud-ouest de Morkul. Pour un assassin bien entraîné, Crâne, même un ragnard mort peut être informatif, et celui que je trouvai m'apprit que Llothri n'avait pas beaucoup d'avance. Mais ce tertre était vaste et complexe. M'y frayer un chemin ne fut pas aisé. Je ne rattrapai pas Llothri, mais dans la partie sud du tertre, je trouvai un autre galopin ensaché. Je le rangeai avec le premier.

Le sac était glissé dans une urne, près d'un grand bas-relief.

J'essayais de comprendre la signification du panneau quand j'entendis des pas lourds et lents derrière moi. Je me retournai, face à une créature tout droit sortie des légendes nordiques : un prêtre dragon qui baissait son bourdon dans ma direction. Je roulai sur le côté au moment où il en fusait un trait ardent. Je le sentis me frôler. Si Llothri était encore dans le tertre, il ne s'éterniserait sans doute pas ! Je me mis à courir.

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La forteresse de Brisegivre n'a que quelques siècles, on ne peut pas la qualifier d'antique. En fait, les ravages du temps sont sans doute moins nombreux que ceux causés par les Crevassais qui y résident aujourd'hui. Mais qu'attendre d'autre de la part d'un peuple qui révère les harfreuses ? Je trouvai une sentinelle Nédhiver morte, signe que Llothri était passé, mais le corps se décomposait déjà. Le passage n'était pas récent. La piste était donc froide… mais j'avais encore un galopin caché à retrouver.

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Je le trouvais caché par Rels Llothri au fond d'une caverne naturelle sous la forteresse, près d'un drôle d'arbuste dont les Crevassais s'occupaient. Je trouvai aussi un autre guerrier Nédhiver fourré dans un tonneau, ce qui me perturba. Pas parce que c'était un cadavre, mais parce que Llothri tuait à tour de bras, sans ordre d'exécution. Cette infraction aux règles de la Tong choquait. Si nous ne suivons plus les règles sacrées, nous ne sommes plus que des meurtriers, non ?

Il ne restait que trois sites sur la liste de Llothri, dont deux à l'ouest. Je décidai de commencer par Orsinium-la-Vieille, ne serait-ce que par curiosité. Je grimpai une longue volée de marches le long d'une falaise, et me retrouvai devant la porte, sans aucune endroit où me cacher, au moment où elle s'ouvrait à la volée. Llothri était poursuivi par une demi-douzaine de prêtres de Malacath. Ils crièrent en me voyant, convaincus que j'étais sa complice, et nous redescendîmes tous les deux l'escalier quatre à quatre. Je fuis vers le sud, et Llothri vers l'est.

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Une fois revenue sur mes pas, je surpris assez de conversation pour savoir qu'il n'avait pas pu rentrer, et que je n'avais donc pas de galopin à chercher. Largement distancée par ma cible, je partis à l'est, vers Rkindaleft. À la porte, les traces de pas dans la neige me montrèrent qu'il était entré, mais pas encore sorti. Enfin !

Mais ce ne fut pas si simple. Rkindaleft était le plus grand site dwemer que j'aie jamais vu. Et je viens de Vvardenfel ! Et histoire d'être pénible, Llothri avait alerté tous les automates. Je sauvai de justesse mes jolies fesses d'une hache de centurion particulièrement contrarié. Derrière un planétaire géant, je découvris le galopin, mais Llothri avait trouvé une autre sortie.

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Cela ne laissait que le souvenir du Paragon, une vieille forteresse montagnarde occupée par une étrange secte orque consacrée à Trinimac, un antique dieu aldmeri. Ah, ces Orques ! Je ne les comprendrai jamais. D'ailleurs, je renonçai en trouvant une sentinelle assassinée.

Le cadavre avait été caché selon les méthodes de la Tong, et j'ai remercié Llothri intérieurement de m'avoir fourni un déguisement en enfilant cette armure de Trinimac, endommagée mais utilisable. Ce que j'ignorais, c'est que Llothri avait compté sur ma réaction, et avait marqué l'armure de manière à la reconnaître s'il la revoyait. Tandis que j'entrais d'un pas d'Orque dans cette vieille forteresse-forge, avec un salut familier pour les adeptes de Vosh Rakh, je me jetais dans le piège de Rels Llothri.

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Le piège se referma au moment où j'entrai dans les chambres de la loyauté.

L'adepte que je saluai au passage était, en fait, Llothri en armure de Trinimac complète. Il se glissa derrière moi avec une dague et tenta de jouer le « crescendo du violon » sur mon cou. Il faillit m'avoir. Mais comme tu ne le sais que trop bien, Crâne, je suis incroyablement rapide et agile. Je me baissai pour glisser entre ses mains avant qu'il ne me tienne vraiment, je me retournai et tirai mes poignards.

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Nous étions là, deux assassins en armure complète, à nous donner des coups dans un camp plein d'ennemis en armes. Avec un tel vacarme, tous les guerriers à proximité allaient rappliquer. Je devais l'achever rapidement, et c'est ce que je fis. Les deux lames coulissèrent, dans ce geste que l'on appelle « Évidage de la truite ». Mais de lourds pas d'Orques approchaient de trois directions différentes. Au centre de la chambre, je vis un arbre, ceint d'un muret. Je sautai à l'intérieur pour me plaquer contre les pierres.

Une dizaine d'adeptes entrèrent en bringuebalant, avec force cris en découvrant le cadavre de Llothri. J'étais coincée.

Affolée, je fouillai dans la besace que j'avais prise sur le cadavre de Llothri, et j'en tirai le galopin paria. Puis… je… je le mangeai. Je n'essaierai pas de décrire son goût, ni l'étrange nausée qui me prit. Mais quand je me relevai, aucun des Vosh Rakh ne me remarqua. Nauséeuse mais invisible, je traversai leurs rangs. Une fois à l'extérieur, je fouillai la besace, où se trouvaient trois autres galopins et une lettre inachevée : « Plus qu'un donjon, Myvryna, et je te retrouverai à Orsinium… »