Journal de Naryu/Orsinium : Différence entre versions
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Je lui donnai une pichenette sur le nez. « Bonjour, thane sylvestre, soufflai-je. À ce que j'ai vu, tu n'as pas vraiment besoin des pouvoirs du casque. » Il sourit. « C'est plus pour le prestige, en fait. Allons parler à Umutha, pour voir ce qu'elle a dit à ta tante. On devrait lui apporter un cadeau pour la faire parler. Une statuette de {{EmNaryu|héros orque}}, peut-être ? » | Je lui donnai une pichenette sur le nez. « Bonjour, thane sylvestre, soufflai-je. À ce que j'ai vu, tu n'as pas vraiment besoin des pouvoirs du casque. » Il sourit. « C'est plus pour le prestige, en fait. Allons parler à Umutha, pour voir ce qu'elle a dit à ta tante. On devrait lui apporter un cadeau pour la faire parler. Une statuette de {{EmNaryu|héros orque}}, peut-être ? » | ||
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« Trop ordinaire, » protestai-je. Nous avons fini par lui acheter une {{EmNaryu|tapisserie orque}} antique. La conservatrice était ravie. Elle a posé le livre qu'elle étudiait. Je crois que c'était le « Mystère du {{EmNaryu|Repos de l'Honneur}}. » Et elle nous a dit ce que l'on voulait savoir. « Tous les érudits orques savent que Kharag gro-Khar était un héros du clan Shatul. C'est ce que j'ai dit à Algutha. » | « Trop ordinaire, » protestai-je. Nous avons fini par lui acheter une {{EmNaryu|tapisserie orque}} antique. La conservatrice était ravie. Elle a posé le livre qu'elle étudiait. Je crois que c'était le « Mystère du {{EmNaryu|Repos de l'Honneur}}. » Et elle nous a dit ce que l'on voulait savoir. « Tous les érudits orques savent que Kharag gro-Khar était un héros du clan Shatul. C'est ce que j'ai dit à Algutha. » | ||
Version actuelle datée du 3 août 2018 à 16:58
Média d'origine : TES Online : Morrowind
Par Naryu Virian, environ 2E 583
Orsinium
Grâce au rapport de Rels Llothri, je savais ce qu'il cherchait à Wrothgar. Mais pour sa patronne et épouse Myvryna, je n'avais pas eu cette chance. Pire : en tant que spécialiste du déguisement au sein de la Morag Tong, Myvryna pouvait prendre n'importe quelle tête. Donc, je ne la trouverais pas par hasard. Tout ce qui était certain, c'est qu'elle se trouvait à Orsinium, la capitale orque. Techniquement, la nouvelle ville du roi Kurog devrait s'appeler « Nouvelle Orsinium », mais personne ne l'appelait comme ça. Le roi Kurog s'était peut-être dit qu'en construisant sur un nouveau site, il briserait la déveine qui avait mené au sac et à la destruction récurrente d'Orsinium-la-Vieille. Cette fois, les Orques espéraient bâtir pour durer. Nous verrons bien. J'espérais juste trouver assez de civilisation pour acheter une paire de bottes correcte. La première chose que je remarquai à Orsinium, c'était la verticalité. Les assassins aiment la verticalité. Parce que personne ne lève jamais les yeux. Une personne méfiante regarde autour d'elle dans la rue, pendant que tu la suis depuis les toits, sans te faire voir. Dans une ville pareille, j'allais être à mon aise. C'était un vrai soulagement, Crâne, de sortir de la campagne pour retrouver un environnement urbain digne de ce nom. Même les intérieurs d'Orsinium avaient des plafonds vertigineux. Et les murs étaient souvent décorés de bas-reliefs qu'on pouvait escalader, en cas de besoin. C'était tant mieux : J'allais peut-être avoir besoin des Arts de l'araignée pour m'échapper, si je me démasquais en posant trop de questions. Quand on commence à poser des questions, on s'affiche aussitôt comme une pièce de l'échiquier, un élément inconnu à éviter, voire à éliminer de la partie. On joue le rôle de la mouche collée dans une toile, qui tire sur les brins jusqu'à ce que l'araignée vienne la dévorer. Si tu vois l'araignée arriver, tu peux la prendre par surprise avant qu'elle ne comprenne que tu es également une araignée. Mais si elle est trop prudente, ou s'il y a plusieurs araignées… C'est pour ça que j'ai horreur de poser des questions. Mais je n'avais plus le choix, alors je pris ma mine la plus innocente et, de ma douce voix d'enfant, je commençai à interroger les passants dans les rues d'Orsinium : garçons d'écurie, mendiants, désœuvrés et marchands. « Je cherche ma tata… vous auriez vu une Elfe Noire ? » Myvryna ne ressemblait sans doute plus à une Dunmer, mais il fallait bien essayer. « J'ai un message pour une marchande itinérante, mais je ne sais pas quel nom elle utilise. Il y a des nouveaux-venus, en ville ? » Ça pouvait me rapporter une piste, ou faire décamper ma cible… voire provoquer une embuscade. Tu comprends pourquoi j'ai horreur de poser des questions ? Autant se peindre avec une cible dans le dos. La première nuit, je rencontrai quelques voleurs qui dépouillaient un messager dans une ruelle. Lorsque je m'approchai d'un pas tranquille, ils se redressèrent et mirent la main sur leur arme. « Cinq drakes pour vous si vous me montrez le refuge local, leur annonçai-je. » « Qu'est-ce qui nous prouve que tu n'es pas de la garde ? demanda la femme. » En guise de réponse, je plantai une de mes bottes toutes neuves dans le messager. Ça ne me fit pas plaisir, mais la voleuse hocha la tête et m'emmena vers une porte blanchie à la craie. Je la payai. Le refuge de hors-la-loi se trouvait dans une grande citerne sous la place devant le fort de l'Escarpe. Gonflé ! Mais c'était l'endroit parfait pour apprendre quelque chose à Orsinium. Effectivement, après une rapide visite des lieux, un f'lah d'Elfe des bois tout maigre, qui fumait une pipe à insectes dans un coin, me fit signe d'approcher. « Encore en vie, hein ? lança-t-il avec un rictus sur ses jolies lèvres. À la façon dont tu furète, ça m'étonne presque. Je m'appelle Gadnuth Oreyn, et je sais peut-être où est ta cible. » « Ma cible ? répondis-je. Je cherche juste ma tante. » Il sourit de plus belle. « Dans un refuge de hors-la-loi ? Non. Tu es de la Morag Tong, ou je veux bien manger ma pipe. Et ta… tante… aussi. Je ne peux pas m'attaquer tout seul à un assassin de la Tong, alors on doit pouvoir s'entraider. » Il avait de grands yeux francs qui, avec son sourire, me rendaient terriblement méfiante. Comment refuser ? « Par où commence-t-on ? » Et il me répondit : « Par le temple du courroux. Les dieux orques sont de la partie. » « Des dieux ? m'étonnai-je, je croyais qu'ils n'en avaient qu'un, le prince Daedra Malacath. » Gadnuth souffla un double anneau de fumée d'insecte. « À Orsinium, Malacath a un rival, Trinimac. À moins que ce ne soit un autre aspect du même Divin. Y'ffre soit loué, je ne suis pas théologien. Mais le roi Kurog soutient Trinimac, au moins de manière tacite, et ça hérisse le poil des adorateurs de Malacath. C'est là que ta tante intervient. » « Pour ce que ça vaut, elle s'appelle Myvryna Llothri, annonçai-je. Et oui, elle est de la Morag Tong. » « Oui. Et pour l'heure, elle se fait passer pour une Orque, m'informa Gadnuth. Le roi Kurog a fondé un musée de l'histoire des Orques, la maison de la gloire des Orsimers. Il autorise les agents royaux à collecter des reliques orques qui amplifieront le prestige de sa cour et rendront les Orques fiers de leurs ancêtres. Ce qui pourrait faire progresser le culte de Trinimac. L'une de ces reliques est le casque de Kharag gro-Khar. J'ai proposé de le rapporter à Kurog, mais il a préféré confier ce travail à une charmante aventurière orque appelée Algutha gra-Varda. Ta tante. » Il haussa un sourcil et sourit. « Ce n'est pas vraiment ma tante, tu sais. » « Tu sais quoi, ténébreuse beauté ? Je m'en doutais, répondit Gadnuth. Par contre, je ne comprends pas pourquoi elle veut cette relique. Je sais pourquoi moi, je la veux : les Elfes des bois la connaissent sous un autre nom, le casque d'Oreyn Ursegriffe. Si je la rapporte à Val-boisé, mon clan me nommera Thane sylvestre. C'est une relique bosmer, elle n'a rien d'orque. Ce ragnard de Kharag gro-Khar était un voleur, qui a dérobé la réputation et le casque d'Ursegriffe. » « Quel sac de nœuds, soupirai-je. La politique orque est plus complexe que je ne l'aurais cru. Mais je doute que Myvryna fasse tout ça pour aider telle ou telle faction. Dis-moi, cher thane sylvestre… ce casque a-t-il des… propriétés particulières ? » « Il paraît, murmura Gadnuth avec un sourire complice. On dit qu'il donne à qui le porte une dextérité et une endurance divines. » Je lui rendis son sourire. « Tiens donc… J'imagine plusieurs activités qui seraient améliorées par ces… capacités. » Il me caressa la joue. « C'est pour ça que la Morag Tong s'y intéresse, belle ténébreuse. » Je lui mis un coup de dents sur le doigt, jusqu'au sang. « Ce n'est pas la Tong qui le cherche. Myvryna fait cavalier seul, je ne sais pas pourquoi. » « Dans ce cas, tu me permettras de le garder ? demanda-t-il. » « Pourquoi cette question ? demandai-je en battant des cils. Allons-nous partir… chasser… ensemble ? » Il déglutit péniblement. « Ça ne te parait pas une bonne idée ? » « Tu me plais bien, Gadnuth, avouai-je. Tout à coup, j'ai très envie de… trouver ce casque. Trouvons un endroit confortable où tu pourras m'en dire davantage. » Il me prit par la main. « Viens avec moi, obscure beauté. Je sais où aller. Le Club privé du roi. C'est à deux pas. » Et c'était bien le cas. Nous trouvâmes un coin sombre où nous rapprocher. « Mais ce Kharag était un adorateur de Malacath, murmura-t-il. Le casque est donc une relique de ses adorateurs. » Je lui mordillai l'oreille. « Et qu'est-ce que cela signifie ? » « Ça signifie… » Il semblait essoufflé. Et la tête ailleurs. Le pauvre. « Il doit être entre les mains d'un clan loyal à Malacath, sans doute en tant que souvenir sacré de leur prêtrise. Les clans ont tous des émissaires à Orsinium, ces jours-ci, pour préparer la Grande assemblée de Kurog. J'ai suivi ta tante Myvryna (enfin, Algutha) et elle a discuté avec tous les adeptes de Malacath, l'un après l'autre. La dernière à qui elle a parlé était Umutha, conservatrice de la maison de la gloire des Orsimers. Embrasse-moi. » Et je l'ai embrassé. Longtemps. Plusieurs fois. Ce qui a mené à une période prolongée d'amabilités croissantes. On buvait un breuvage que le barman appelait Les-Dieux-M'aveuglent, et les heures qui ont suivi sont un peu floues. On a dû trouver une chambre, parce qu'on s'est réveillés le lendemain matin, sous des fourrures, dans une chambre de location. Je lui donnai une pichenette sur le nez. « Bonjour, thane sylvestre, soufflai-je. À ce que j'ai vu, tu n'as pas vraiment besoin des pouvoirs du casque. » Il sourit. « C'est plus pour le prestige, en fait. Allons parler à Umutha, pour voir ce qu'elle a dit à ta tante. On devrait lui apporter un cadeau pour la faire parler. Une statuette de héros orque, peut-être ? » « Trop ordinaire, » protestai-je. Nous avons fini par lui acheter une tapisserie orque antique. La conservatrice était ravie. Elle a posé le livre qu'elle étudiait. Je crois que c'était le « Mystère du Repos de l'Honneur. » Et elle nous a dit ce que l'on voulait savoir. « Tous les érudits orques savent que Kharag gro-Khar était un héros du clan Shatul. C'est ce que j'ai dit à Algutha. » Après ça, ce fut facile. Les Shatul occupent une région montagneuse juste au nord-est de la ville, pour protéger un site sacré de Malacath, le Talus sanglant. (Ah, ces Orques !) Derrière les portes, nous avons trouvé un sillon de sang qui faisait honneur à son nom, jusqu'au temple appelé sanctuaire de la prouesse. Un prêtre terminait de se vider de son sang devant la porte. À l'intérieur, Myvryna ! Algutha avait posé sa lame sur l'autel et riait en se coiffant d'un calot assez ridicule. « La Tong me rattrape trop tard ! cria-t-elle. Je suis invincible ! » Gadnuth lâcha un hoquet de surprise : « Le casque ! » Myvryna prit son épée et bondit, et nous rejoignit en seulement deux bonds —assez près pour activer mon Talisman de Cape Tourbillonnante. La bourrasque la repoussa contre l'autel, étourdie, et mes lames lui tranchèrent la colonne vertébrale avec un « Élagage de l'arbuste. » Gadnuth ramassa le casque. « Tu permets ? » « Avec mes compliments. » Et je l'embrassai longuement sur la bouche.
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