Par Zoellène Ruqueville, érudite et ancienne garde
Dans ma jeunesse, je patrouillais dans la Baie de Gonfalon, pour m'assurer que chacun était en sécurité. Pendant cette époque, j'ai peu à peu appris à apprécier la qualité et l'utilité de l'équipement fourni par la garde, conçu par le vieux Canis. Aigri, affamé et acariâtre... mais toujours attentif aux besoins des gardes.
Comme il le répétait souvent : "Avoir l'air impressionnant, c'est secondaire, tête de lard. Mais ça peut être utile."
- Haches
- Ces merveilles à deux lames sont assez tranchantes pour couper un cheveu dans le sens de la longueur, ça m'a permis de gagner quelques paris. Et la hampe est gainée de cuir d'ornaug souple. Ne demandez pas comment Canis fait pour l'assouplir, vous préférez ne pas savoir.
- Ceintures
- Si vous aimez les ceintures ordinaires, celles-ci ne sont pas pour vous. Dans la caserne, on raconte que l'emblème représente les barons de la monnaie qui avaient acheté l'Ile-Haute dans les origines. C'est pour ça que nous appelions notre capitaine "Aiglemer". Je crois que c'est encore en vigueur.
- Bottes
- Quand on patrouille, mieux vaut avoir des bottes confortables. Quand on se retrouve devant des ruffians, on veut des bottes qui font mal. Celles-ci font les deux, grâce aux chasseurs d'ornaugs qui nous fournissent en cuir, et bien sûr à la magie du vieux Canis.
- Arcs
- Les gardes patrouillent souvent seuls, ce qui rend nos carquois aussi imposants qu'utiles. Les décorations en métal servent aussi de protection, ce qui est bien utile quand on est face à plusieurs adversaires. Nos flèches à tête large sont fabriquées avec des plumes de corbeaux fournies par les druides du coin.
- On m'a dit un jour qu'ils discutaient avec les oiseaux pour les convaincre de donner leurs plumes de leur plein gré, mais je pense que c'est de la flûte.
- Plastrons
- Un mélange de peau d'ornaug ajustée et d'acier de l'Ile-Haute permet à chaque garde de faire tailler son plastron sur-mesure, pour assurer qu'il lui aille au mieux.
- J'aime particulièrement la sangle en diagonale, qui me permettait de tenir ma chope après le service. Le capitaine Aiglemer n'était pas toujours ravi, mais après le service, je ne suis plus de service.
- Dagues
- Si vous êtes du type à avoir les mains moites pendant un combat à mains nues, cette dague est faite pour vous. Je ne sais pas quelle technique merveilleuse Canis a pu utiliser pour rendre le cuir d'ornaug aussi imperméable, mais ça marche. Une fois, j'ai eu à récupérer ma dague au fond d'un litron de bière (ne cherchez pas à savoir pourquoi), et elle était parfaitement sèche quand j'ai dû m'en servir pour me défendre, l'instant d'après.
- Gants
- On a tous porté des armures qui devaient nous protéger les mains, et en fin de compte nous gênaient plus qu'autre chose. Ça n'a jamais été le cas avec nos gants et gantelets. Les sangles restent serrées et le cuir souple nous permet d'avoir un bon toucher. Les protections en métal, elles, sont idéales pour détourner les coups. Je peux personnellement assurer que l'on peut pratiquer une opération chirurgicale dans une ruelle avec ces gants, si vous doutez encore.
- Casques
- Après avoir pris plus d'un coup sur le cabochon, laissez-moi vous parler de ces casques. Même les versions les plus légères protègent le front contre les coups, et la doublure intérieure protègent des effets à long-terme d'une bonne dérouillée.
- Oui, en été, ils finissent par tenir trop chaud, mais si vous étalez vos cheveux sur votre crâne, vous resterez au sec.
- Jambières
- Vous préférez les grandes robes amples, ou les jambières imperméables ? Les deux sont possibles, avec une sacrément bonne concoction de Canis qui protège contre la gerbe, la pluie, la pisse, les taches de bouse et le vent ordinaire de la baie.
- Masses
- Quand on affronte un ivrogne hargneux, le pommeau de ces masses est plus pratique que les pointes. "Réagissez à la hauteur de la menace, n'envenimez pas les choses." C'est ce qu'Aiglemer nous répétait chaque soir dans la caserne. Et je partage son avis. Si vous préférez les armes à deux mains, brandissez l'emblème de l'aigle des mers afin de proclamer votre autorité.
- Boucliers
- On ne peut pas rater l'aigle des mers sur le bouclier d'un gardien des Systres, à moins que vous ne cherchiez à lui planter une flèche dans le lard. Dans ce cas, le bouclier remplit parfaitement son office en déviant non seulement les flèches, mais aussi les autres attaques... à condition de bien l'utiliser.
- Si vous le retournez, on peut même jouer aux dés dedans. Enfin, moi, je n'aurais jamais fait ça, bien sûr.
- Cela dit, portez toute votre armure : avoir les mains nues, c'est se réserver de mauvaises surprises, quand on est garde.
- Épaulières
- Parfois, on a besoin d'enfoncer des portes. Et les portes de la Baie de Gonfalon résistent aux coups de pieds, alors il faut jouer des épaules. Heureusement, ces styles d'armure absorbent une partie de l'impact, grâce au cuir d'ornaug sous le métal.
- Mais ne faites pas ce genre de chose pour le plaisir, et prenez un bon bain chaud après le service.
- Je ne compte plus le nombre de fois où il a fallu que je plonge pour tirer un abruti de la baille. Disons que je connais aussi bien les quais que les marins du coin.
- Une astuce d'ancienne garde, rien que pour vous : la bave de pangrit fait un bon imperméabilisant pour le tissu. Ne me remerciez pas.
- Bâtons
- La double pointe de nos bâtons réglementaires était un clin d'oeil de Canis. Un de ses vieux amis était mage, mais pas très bon. Alors il a imaginé ça pour dissuader les petites frappes de planter son ami.
- Réfléchissez : est-ce que vous avez vraiment envie de quelqu'un vous plante ça dans l'épaule et tourne un coup ? Pour les amateurs des arts mystiques, la foudre ou le feu qui crépitent dans ce bâton le rendent encore plus intimidant.
- Épées
- Si quelqu'un n'avait pas compris qu'il affrontait un gardien des Systres, l'oiseau de proie sur la garde de l'épée doit vite le mettre au parfum. La poignée tient parfaitement dans la main, et j'ai toujours trouvé que le panier avait une élégance qu'on trouve rarement sur des épées courantes.
- Mais ne faites pas n'importe quoi avec, hein ? Cet emblème a encore un sens pour ceux qui patrouillent tous les jours.
|
