La vérité de la chasseresse

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES Online

Par Anonyme


La vérité de la chasseresse, partie 1

Selliel se tenait face au bosquet. Celle-ci lui rappelait son enfance et les heures passées à escalader les falaises de Malabal Tor.

Entrevoir le ciel dans cette partie de la jungle était chose presque impossible. Ceux qui rêvaient d'horizon n'avaient d'autre choix que de trouver refuge au sommet des plus hauts pics.

Bien que ce fut la première fois qu'elle le voyait, le bosquet fit naître en elle un profond sentiment de nostalgie.

Selliel traversa lentement le bosquet, en s'assurant que sa tête ne dépasse pas des herbes hautes.

Elle traquait sa proie depuis des heures, un imposant chevreuil aux impressionnantes ramures.

Celui-ci se tenait au bord du bosquet, se nourrissant de figues et de baies qui ne poussaient que dans cette partie du bosquet.

Selliel encocha une flèche, ralentit sa respiration-et commença à compter. Un, deux, trois... puis relâcha la flèche.

Celle-ci siffla dans les airs, étêtant les hautes herbes sur son passage. Le chevreuil s'enfuit dans la forêt alors que la flèche allait se ficher dans l'arbre au pied duquel il se tenait.

Selliel se rua dans la forêt à son tour, humant l'air en quête d'une piste. Ses narines captèrent une odeur âcre provenant de la falaise qui lui faisait face.

Se frayant un passage parmi la végétation, Selliel entreprit de l'escalader.


La vérité de la chasseresse, partie 2

La main de Selliel allait d'une pierre à l'autre avec précaution. Elle savait qu'elle devait trouver rapidement le daim. Une fois au sommet, elle pourrait repérer sa proie et lui couper la route.

Mais la racine qu'elle avait saisie pour se soulever jusqu'à la saillie suivante céda sous son poids. En tombant, Selliel prit son couteau de chasse et le planta dans le mur de terre.

Le couteau ralentit sa chute, mais pas assez. Elle heurta violemment une pierre saillante, puis rebondit et glissa dans une petite crevasse à flanc de falaise. Sonnée, Selliel essuya ses mains ensanglantées sur ses hauts-de-chausses. Il s'était écoulé bien trop de temps. Elle avait sans doute perdu le daim.

Elle grogna et cracha sur la pierre. Prudemment, elle reprit ses appuis et recommença à escalader. Elle alla de prise en prise sans perdre le ciel de vue. Son chemin sur la falaise fut bientôt marqué d'empreintes de mains sanglantes.

Elle finit par atteindre le sommet de la falaise et s'effondra, à bout de souffle. Un rire silencieux et amer s'échappa de ses lèvres alors qu'elle roula sur le côté. C'est alors qu'elle remarqua deux yeux jaunes dans les buissons, à moins de vingt pas.

Selliel s'assit, sans perdre le loup de vue. Il gronda et bondit sur elle, mais elle se jeta de côté et l'entailla de son couteau en criant, comme pour le défier. Elle ne se laisserait pas tuer.

Le loup fit une volte et montra ses crocs, mais hésita. Selliel en profita pour lancer son couteau, dont la lame s'enfonça entre les yeux du loup. Il s'éteignit avant que son flanc ne touche le sol.

Selliel prit le temps de respirer. Elle retira le couteau du loup et regarda la forêt, en quête d'une proie. Du mouvement, à l'est. Des bois. Elle pouvait encore l'avoir.

Elle se rua dans la forêt.


La vérité de la chasseresse, partie 3

Selliel avançait dans la forêt, accroupie. Elle guettait les traces du chevreuil dont elle suivait la piste. S'écoula-t-il des minutes ou des heures ? Elle l'ignorait. Bientôt, elle ne connaissait que la chasse.

Ce ne fut que lorsque Selliel croisa le ruisseau qu'elle comprit sa fatigue. Son combat contre le loup solitaire, un peu plus tôt, l'avait épuisée plus qu'elle ne l'aurait cru. Elle plongea les mains dans l'eau fraîche et en but. Elle ferma les yeux un instant

Après quelques longues gorgées, elle rouvrit les yeux. Le chevreuil qu'elle avait traqué pendant des heures se tenait à cinq pas d'elle, les lèvres plongées dans le même ruisseau. Selliele se figea

Le chevreuil parut dévisager Selliele un instant. Puis il se cabra avant de frapper violemment le sol de ses sabots.

Selliel bondit en arrière. Arc en main, flèche encochée. Le chevreuil se cabra de nouveau. Selliele retint son souffle. Il la dominait de toute sa hauteur, et la regardait en face. Selliel compta, un, deux, trois…

Le chevreuil baissa les sabots et se détourna. Selliel vit trois petites biches derrière lui. Elle se figea. Puis le cerf avança calmement vers elle, et écarta délicatement l'arc du bout d'un bois.

Selliel tendit la main, hésitante, et le cerf lui lécha la paume. Puis il renâcla et retourna dans la forêt. Les biches suivirent le cerf. Selliel les laissa partir.

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Elle retourna à la falaise. Le loup était là où elle l'avait laissé. Aucun charognard n'avait dérangé la bête. Elle le dépeça, l'équarrit et fourra la viande dans sa besace. Puis elle entreprit le long retour vers sa maison.