De La Grande Bibliotheque de Tamriel
Dialogue entre le prêtre Earnarelwe des Huit et le Druide Maxelot du cercle de Lithérature. Entendu dans les rues de Vastyr, et transcrit pour la postérité par Dunius Sosia.
(Il faut remarquer que l'auteur a régulièrement réussi à prévoir le moment où les différends éclateraient entre ces deux personnalités religieuses, et à apporter un petit pain pour l'occasion. Leur interaction est plus proche des joutes chères aux nobles que des discussions entre amis. L'auteur les trouve très divertissantes et s'efforce de n'en rater aucune.)
« Druide ! Préparez-vous à un interrogatoire !
– Ah, mon bon ami. Comment se porte la cathédrale ?
– Trêve d'amabilités. Comment pouvez-vous vous limiter à Y'ffre ? N'avez-vous aucun respect pour les mannes envoyées par les Divins ?
– La formulation semble peu équitable.
– Pardonnez-moi, mais la question demeure, druide. Pourquoi Y'ffre est-il le seul dieu qui mérite votre vénération ?
– Eh bien, je ne peux pas m'exprimer sur les croyances d'autrui, mais… Bien, regardez autour de vous ? Comment pouvez-vous voir cette beauté sans vous prosterner ? C'est le présent d'Y'ffre. J'apprécie les présents que je reçois.
– N'est-ce pas trop restrictif ?
– Non. Oh ! Vous pensez que je devrais vénérer Kynareth ou Mara ? Ce sont des dieux acceptables, bien sûr. Vous pouvez chanter leurs louanges, mais vos Divins ne me parlent pas vraiment. Honnêtement, je ne comprends pas comment vous trouvez le temps de tous les honorer.
– Le temps ? Chacun des Divins possède son festin et ses célébrations propres. Nous saluons leur œuvre en toutes choses, et offrons la gratitude requise.
– Cela semble bien répétitif.
– Répétitif ? Pah. La répétition est l'ordre naturel de Nirn. Le cycle des saisons en une roue perpétuelle. Les oiseaux et les troupeaux migrent avec régularité. Les pluies tombent selon un itinéraire prévisible. Vous ne vénérez que la répétition.
– Et vous ne comprenez pas à quel point la nature est sauvage. Spontanée, mystérieuse. Oui, nous suivons les saisons comme Y'ffre l'enseigne, mais vous suivez les festivals et les célébrations.
– Les Divins attendent notre vénération.
– Bien sûr.
– Qui suis-je pour contester leur sagesse et leurs ordres ?
– Rien qu'un simple prêtre à leur service ?
– Vous pensez avoir remporté cette discussion, n'est-ce pas ?
– Ce n'est rien, mon ami. Je suis sûr que vous serez mieux préparé la prochaine fois.
– Demain, au marché, à l'heure habituelle ?
– Bien sûr. Je ne raterais pas l'une de nos discussions pour tout le miel qu'Y'ffre nous apporte !
– La prochaine fois, druide, je désire entendre vos réflexions sur la vénération dans une cathédrale.
– Dedans ? Loin des arbres et de l'herbe ? Loin du vent ? Mais il n'y a rien à prier, là-dedans.
– Oh que si ! Loin des distractions que représentent les forêts que vous vénérez, on trouve les Divins à l'œuvre au plus profond de nous. On entend leur voix en toute chose. On…
– Earnarelwe ! Gardez vos arguments pour demain !
– Mille excuses. À demain. »
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