Journal de Naryu/Vvardenfell, passé : Différence entre versions

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Version du 8 février 2018 à 19:54

Média d'origine : TES Online : Morrowind

Par Naryu Virian, environ 2E 583


Vvardenfell, dans le passé

J'ai repensé à mon dernier rendez-vous à Vivec, Crâne. Celui que j'avais pris après avoir reçu les ordres des Sept Clandestins des mains du grand maître, puis après avoir cambriolé son bureau un peu plus tard le soir même. Vu ce que j'y avais trouvé, j'avais gravi le long escalier du Palais de Vivec dès le lendemain matin. Je m'étais présentée à l'archi-chanoine comme grande maîtresse de la Morag Tong. Il eut l'air dubitatif, mais je produisis le signet confisqué dans le bureau de Vérano, et cela me valut une audience avec le Guerrier-Poète. C'était la première fois que je me retrouvais devant la Divine Présence, et j'étais plus qu'un peu nerveuse. Si Vivec était au courant des plans de Vérano, je deviendrais un obstacle à éliminer.

J'allais peut-être au-devant de la mort. Et si le seigneur Vehk me transformait en sonnet, ou en vvardvark ? Ça ne m'irait pas du tout. Nous arrivâmes à l'entrée de la salle d'audience. L'archi-chanoine me fit entrer face à Vivec en personne, suspendu en l'air, vibrant de pouvoir divin. On aurait dit qu'il était le centre de l'univers, et que je basculais vers lui, dans lui… Puis il sourit, et toute peur disparut. Alors je lui montrai les notes de Vérano, je lui expliquai comment le grand maître avait manipulé ses maîtres subordonnés pour qu'ils forment les Sept Clandestins, afin d'avoir une raison de les éliminer et de les rendre coupables de ses propres manigances, qui le laisseraient seul maître de la Tong et marionnettiste en chef des maisons Redoran et Hlaalu.

« Indigne… et même prétentieux…, commenta le seigneur Vivec. Qu'attendez-vous de moi, assassin ? » La gorge serrée, je répondis, « La sanction du Tribunal pour l'exécution extrajudiciaire du grand maître. » Il hocha la tête. « Accordée. Mais c'est un adversaire phénoménal, doté de nombreuses ressources. Je vais vous donner un allié. » Il se tourna vers un Exalté et lui ordonna : « Faites entrer cet étranger. » L'agent sortit puis revint avec… un ours (un ours ! dans le palais !), suivi d'un Rougegarde large d'épaules. « Assassin, voici Boldekh. C'est un gardien, un guerrier de la Nature. »

Le Rougegarde hocha la tête. Et son ours aussi. « J'espère que c'est à propos de Vérano, dit-il. » Vivec le rassura : « Exactement. Comme vous, cette charmante exterminatrice veut sa mort. Vous unirez vos forces pour le vaincre. Où est-il ? me demanda-t-il tout de go. » « À la maison Redoran, seigneur… à Balmora ou Ald'ruhn, réussis-je à répondre. » « Alors ne perdez pas de temps, conclut Vivec. Et tuez-le loin des regards, pour éviter les questions. Maintenant, partez, au nom de Vivec. »

« Pourquoi voulez-vous tuer Vérano ? demandai-je à Boldekh, tout en regardant son ours. » Il grogna : « Il y avait un bosquet sacré, sur votre Côte de la Mélancolie. Vérano a ordonné son abattage pour construire un entrepôt commercial. Ma… partenaire… est morte pour le défendre. Ça vous convient ? » Je hochai la tête. C'était le moindre des crimes de Vérano, mais ça me convenait.

Nous suivîmes sa piste jusqu'au Skar d'Ald'ruhn. Là, un mendiant, espion à ses heures, nous informa que Vérano s'était renseigné sur le caveau ancestral Hleran, alors on en fit autant. Il se trouvait dans une foyada voisine, et un dévoreur, un Daedra invoqué, en gardait la porte. Il disparut soudain, signe que celui qui l'avait invoqué avait à son tour disparu.

Une fois à l'intérieur, nous trouvâmes un portail magique, et le franchîmes juste avant qu'il ne se referme. Nous débouchâmes dans une tour de sorcier telvanni, sans doute du côté de Sadrith Mora.

Des voix nous provenaient de la pièce voisine… dont celle de Vérano. « Alors comme ça, vous avez travaillé avec Barilzar, et vous pouvez me faire entrer dans la ville de Seht ? disait-il. » Une vieille voix éraillée lui répondit : « Entrer et sortir… moyennant finances. » Vérano ajouta : « On l'a tué hier. » « Alors partez, soupira la voix éraillée. » Le silence ne fut plus interrompu que par le bruit reconnaissable d'un portail qui s'ouvre. Boldekh et moi débouchâmes, mais Vérano était déjà parti. Il nous fallut un moment pour « convaincre » le Telvanni surpris de nous envoyer à ses trousses. L'ours a bien aidé.

La Cité mécanique : J'entraperçus les rouages de son dôme lorsque nous le frôlâmes, puis nous arrivâmes dans le royaume secret de Sotha Sil. La rumeur veut qu'aucun mortel n'y soit venu depuis des années ; les traces de pas que Vérano avait laissés dans la poussière tendaient à le confirmer. « Et vous, pourquoi vouloir le tuer ? demande Boldekh, peut-être pour combler le silence. » « Vérano a trompé mes amis, les a poussé à trahir leur serment, puis m'a envoyée les tuer, répondis-je. » « Et vous refusez de le faire, grogna-t-il. »

« Oh non. Il faut absolument les tuer. Les Ordres sont valides, et je respecterai mon serment, assurai-je. Votre ours n'a pas l'air heureux. » Boldekh haussa les épaules. « L'odeur est bizarre, et le monde lui manque. Il ne comprend pas que nous sommes toujours dans le monde… ou dans une copie. Je n'avais jamais compris que Sotha Sil était votre dieu de la Nature. Je pensais que vous n'en aviez pas. »

Nous parcourûmes des salles faites de métal, accompagnés par l'écho de nos pas. La truffe de l'ours nous indiquait la piste de Vérano quand les traces de pas venait à manquer. « Vous froncez vos charmants sourcils. Vous ne comprenez pas ce que nous faisons là, dirait-on, repris-je. J'ai lu les notes de Vérano. Il cherche l'Index du Simulacre de Sotha Sil, le pouvoir pour lequel ses subordonnés ont cru se révolter. Cela n'avait rien de fantaisiste, il est bien réel. Il est ici. Nous ne pouvons pas laisser Vérano le prendre. »

Trois sauroïdes infectieux bondirent d'une conduite pour nous attaquer. Bref, nous creusions notre retard : ces machins avaient l'air fragiles, mais ils ne l'étaient pas. Au contraire. Pour vaincre le sien, Boldekh utilisa une magie de givre assez impressionnante, que je n'avais jamais vue. « Vous êtes douée, me dit Boldekh quand je rangeais mes armes. » « Je me disais la même chose à propos de vous, répondis-je » « Alors pourquoi cet air inquiet ? » J'éclatai de rire. « J'aimerais que vous me regardiez de la même façon que vous regardez votre ours. » Il se permit un léger sourire, puis fronça les sourcils et souffla : « Chut. Il est juste devant nous. »

Rapidement mais en silence, nous passâmes le coude du couloir, pour déboucher dans l'atelier d'un mécaniste. Vérano était là, une sacoche à clous de cuivre dans une main et une pierre runique dans l'autre, pour ouvrir un portail. Il nous vit, montra les dents puis passa le portail, en touchant la pierre runique au passage. Nous le suivîmes prestement, mais le portail tourna légèrement lorsque nous entrâmes. Nous en sortîmes dans les ruines de Mudan, et Vérano n'y était pas. « C'est un antique site dwemer, je le connais, me dit Boldekh. Vérano ne doit pas être loin. Séparons-nous pour le chercher. » Il partit à gauche, moi à droite… et je trouvai notre proie la première.

Vérano était flanqué de gardes du corps qui avaient dû l'attendre. Lorsque je bondis au milieu d'eux, ils détalèrent. Je crus qu'ils avaient peur de moi, jusqu'à voir les automates dwemers qui déferlaient de Mudan. J'essayai de traverser leurs rangs pour rejoindre Vérano, mais je n'avançais pas… jusqu'à ce que Boldekh et l'ours arrivent. Nous éliminâmes les araignées. Vérano courait vers Mudan. Quelle erreur ! Les portes s'arrachèrent, propulsées par une flamme magique quand un colosse dwemer en sortit.

Boldekh dressa une rune protectrice bleue pour nous protéger, mais Vérano fut dévoré par les flammes. Sa chair bouillie avant de s'évaporer, et la sacoche de l'Index fut réduite en cendres. Donc, je n'eus pas besoin de tuer mon grand maître. Il me suffit de survivre à l'attaque du colosse. Pendant que Boldekh attirait son attention, je trouvai une baliste dwemer à répétition, et je criblai l'automate de carreaux.

Je me suis approchée du squelette de Vérano. Il restait à peine assez de sang pour tracer le seau de la Tong sur les pavés. Alors je t'ai pris dans ma main, Crâne, et j'ai dit « S'il faut que j'assassine mes amis, tu viens avec moi pour me voir faire, fetcher. » Boldekh me regardait, bouche bée. « J'ai donné ma parole, lui expliquai-je. J'appartiens à la Morag Tong. »