Meurtres sur commande : Différence entre versions

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Version du 4 octobre 2014 à 11:54

Média d'origine : TES Online

Extrait du journal de Mjahlar Virian
Par Mjahlar Virian


Aussi loin que je m'en souvienne, ma vie a été consacrée à une seule et unique chose : tuer mon prochain. Il ne s'agissait pourtant pas de meurtres gratuits. Mes proies devaient avoir transgressé la loi, causé du tort à l'une des maisons de Morrowind, ou profané les enseignements sacrés du Tribunal.

Leurs vies m'appartenaient. On peut même dire qu'elles m'étaient offertes, car ces individus méritaient de mourir. Et j'étais doué pour le meurtre.

Mes victimes ignoraient généralement qu'elles allaient avoir affaire à moi. Certaines savaient qu'elles avaient assassiné un innocent, spolié l'une des maisons, ou même couché avec la mauvaise personne. Mais chacune affirmait pourtant qu'elle n'avait rien fait de mal, que je me trompais, qui s'agissait de quelqu'un d'autre. Je peux cependant vous garantir qu'un couteau sous la gorge permet d'obtenir une confession complète avec une étonnante facilité.

Je les éliminais l'une après l'autre d'une rapide entaille à la gorge. Leurs cris étaient ainsi étouffés par l'épais liquide rouge qui jaillissait de leurs veines pour emplir leurs poumons.

Je me réjouissais de leur mort. Elle me procurait un plaisir que je ne trouvais dans aucune autre activité. Oui, telle était ma vie.

Les gens me craignaient. M'aimaient. Moi, ainsi que mes frères et sœurs. Selon les circonstances, nous étions chassés ou accueillis à bras ouverts.

On nous considérait parfois comme des héros, parfois comme des meurtriers. Les puissants tombaient sous le tranchant de nos lames. Et nos commanditaires les suivaient peu après.

Mais nous étions devenus trop parfaits et une erreur fut commise. Nous avons fait s'abattre le bras vengeur de la justice sur une victime innocente.

Car même le contrat le plus clair est toujours susceptible d'être le fruit d'une erreur judiciaire. Le contrat ne ment jamais, mais il n'est pas nécessairement juste pour autant. La plus minime des actions, aussi inoffensive semble-elle, peut provoquer une tornade destructrice pour ceux qui passent après elle.

La fierté obscurcit le jugement, comme peuvent en témoigner des murs éclaboussés de sang après un moment de passion. « Morag Tong » ; ces mots sont comme un hurlement qui refuse de mourir. Ils résonnent de par le monde, nous assimilant à des assassins sans pitié qui ne suivent aucune règle et n'obéissent à aucune loi.

La Morag Tong, toujours cachée, travaillant en secret, s'est soudain retrouvée exposée. Certains voulaient même nous tirer en pleine lumière. Nous avons donc choisi de nous faire oublier. Nos contrats furent moins nombreux, nos missions devinrent plus ordinaires. Nous étions devenus les simples commis de nobles désabusés. Mais nous avons tenu bon.

Et nous avons obéi. Nous sommes restés loyaux. Nous avons juré sur nos vies de servir la cause. Peu importe les difficultés ; il n'était pas question de renier notre serment. Quand bien même le monde nous tournait le dos, nous ne devions pas dévier de notre voie.

Nos chefs nous parlent en secret. Ils nous disent de faire preuve de patience. Ils nous assurent que le jour viendra où le monde aura de nouveau besoin de notre soif de justice. Car les ténèbres vont bientôt s'abattre sur le pays.

Et la Morag Tong redeviendra indispensable.

Mais je suis vieux et mes jours sont comptés. Je me prépare à partir vers Vounoura et je dois transmettre ce fardeau à quelqu'un de plus jeune. Quelqu'un de moins expérimenté, de moins sage. Mon fils et ma fille marcheront bientôt dans mes pas, mais ils n'ont jamais connu notre grandeur passée. Ils devront forger une nouvelle voie pour la Morag Tong.

L'ombre de la guerre approche et personne n'échappera à sa colère.

La Morag Tong devra alors faire table rase des injustices subies. Elle devra être prête.