Par Télenger l’artificier, 2E 582
A lire : Une civilisation répugnante
- « J'ai deux questions. Tout d'abord, quelle est la relation entre les Sloads et les Maormers ? Ces deux races n'ont pas dû manquer d'occasions de se côtoyer. Ensuite, ont-ils le moindre lien avec le Culte du Ver sur le continent ? Soyez maintes fois remercié de vos lumières, et puisse Mauloch guider votre bâton et éclairer votre chemin. » - Urgazul gro-Brashnuk, historien d'Orsinium et gardien des secrets de forge
- « Bienvenue, frère d'érudition ! Pour autant que nous puissions le dire depuis le Couchant, où nous avons accumulé davantage d'expérience que tout autre concernant les Sloads, ces derniers sont hostiles envers toutes les autres races mortelles. Bien que l'on ait retrouvé des signes de communication diplomatique entre les Sloads et les Maormers (cf. « Une civilisation infâme »), il s'en trouve au moins autant pour indiquer des conflits entre les hommes crapauds et les Elfes des mers. Cela n'a rien d'étonnant, puisque les Elfes des mers et les Sloads sont en guerre contre toutes les autres races mortelles. Les Maormers semblent se lamenter d'être cantonnés à la Pyandonée, un triste archipel marécageux d'îlots puants. Nul ne sait toutefois ce qui pousse les Sloads à tant de bellicosité.
- Quant à votre seconde question : on m'a rapporté des spéculations sur une entente entre les Sloads et le Roi des Vers autoproclamé ; mais de faits, points. Quelqu'un en Cyrodiil en sait peut-être davantage, mais moi, non. J'imagine que les Yeux de la Reine possèdent des informations, mais ils ne m'en ont pas fait part, bien naturellement. »
- « Ô sage Artificier, le sombre destin des membres de l'expédition perdue de Bendu Olo nous fut récemment révélé, dans les profondeurs d'Havreglace. Cette Tour de corail rencontrée par la Flotte de Toutes voiles d'une nature similaire aux autres Tours de Nirn, ou s'agissait-il d'une perversion daedrique ? » – Legoless, Doyen des Explorateurs Unis des études académiques
- « Puisque la Tour de corail est tombée, il ne nous reste plus que des suppositions éclairées. Malgré toute leur perversité, les Sloads sont des sorciers au talent certain, et tout semble indiquer que la Tour de corail servait à la fois de concentrateur et de projecteur d'énergie mystique. Je ne suis guère disert au sujet des Tours, mes propres centres d'intérêt étant de nature plus pragmatique, mais cela s'accorde en partie avec le rôle et l'utilisation que les mythohistoriens prêtent aux Tours de Nirn. La Tour de corail était-elle une « authentique » tour comme notre Cristal loyal d'Alinor ou une imitation ratée comme la Flèche Funeste ? Je crains que nous n'en sachions que trop peu pour formuler une réponse certaine. »
- « Ô très grand Artificier, faites-nous part de vos lumières (ô combien étendues) sur la présence des Sloads dans le Marais noir. Quand a-t-on rapporté leur apparition pour la première fois ? Pourraient-ils encore y rôder de nos jours. Les Argoniens ont-ils une relation particulière avec les Sloads ? » – TheHumanFloyd
- « Les Sloads ? Dans le Marais Noir ? Vous m'étonnez, TheHumanFloyd. Sur quelles sources appuyez-vous ces intéressantes allégations ? Car si elles se vérifient, les conseillers en sécurité de la reine doivent en être alertés au plus vite ! »
- « Lors de mes voyages, j'ai entendu parler du Pilier de Thras. Est-il exact que les Sloads y pratiquent des sacrifices ? Et si oui, avec quelles intentions ? Est-il également vrai que certaines victimes disparaissent avant d'avoir touché le sol ? Que deviennent-elles ? Accessoirement, de quoi le Savon de Sload est-il fait ? J'ai entendu parler d'une usine entière à Hauteroche consacrée à sa production par écrasement des larves de Sloads ! » – Bertille Montrose, Libraire et érudite matrice brétonne
- « Tant de questions ! Vous autres Brétons nous semblent toujours un peu frénétiques, à vouloir accomplir tant de choses au cours de votre brève existence. Mais j'imagine que cela se comprend. »
- Mais pour revenir à vos questions : le Pilier de Thras ? Faites-vous allusion à la Tour de corail engloutie à l'époque de la Flotte de Toutes voiles, ou d'un nouvel édifice ? S'il s'agit d'un nouveau bâtiment, ce « Pilier » correspondrait à certaines rumeurs qui me sont parvenues, selon lesquelles les Sloads entendaient reconstruire leur Tour, voire aurait commencé l'ouvrage. Les Thrassiens maîtrisent une magie puissante, bien sûr. Pas seulement la nécromancie, mais la capacité de façonner le corail sur lequel ils vivent à la manière des Elfes de Val-boisé avec leurs arbres. Pourraient-ils mener ce corail à pousser rapidement depuis la Mer des Perles, pour s'élancer vers le ciel et reconstituer leur tour ? La question mérite étude. Peut-être la Sapiarque de Divination…
- « Mais assez spéculé. Abordons un sujet sur lequel nous avons, pour une fois, des certitudes : le Savon de Sload ! Il circule bien des idées fausses sur les origines du Savon de Sload, et je suis ravi d'avoir l'occasion d'en lever quelques-unes. Considérons tout d'abord la biologie métamorphique des Sloads. Ils commencent leur vie sur l'atoll thrassien sous une forme que l'amiral Bendu Olo décrivit comme « de répugnantes larves amorphes ». Ignorées par leurs pesants parents, ces larves finissent par trouver le chemin de la mer, où elles mutent en quasi-céphalopodes marins appelés « polwygules ». Leur corpulence force les Sloads adultes à passer beaucoup de temps dans la lagune de leur atoll, au milieu de ces polwygules. Les larves trop lentes pour éviter les pseudopodes de leurs parents sont attrapées et utilisées, ce qui élimine les membres les plus faibles d'une génération et fournit la matière première du Savon de Sload.
- Les polwygules capturés sont jetés dans un chaudron bouillonnant où elles se décomposent peu à peu en un bouillon visqueux. Ce bouillon est soumis à un mélange alchimique au milieu de matériaux connus seulement des Sloads, puis versé dans des moules pour y refroidir. Une fois solidifiées, les barres de savon sont emballées dans des boyaux d'anguille pour les conserver.
- Ce savon servirait aux Sloads pour leurs rituels nécromantiques. Je ne connais que peu cet art, mais posséder un réactif émulsifié composé de ses propres descendants intensifie profondément la magie de la non-vie. Le Savon de Sload est rare hors de Thras, et les alchimistes sont prêts à payer une fortune pour bénéficier de ses propriétés uniques pour la création de potions d'agilité et, surtout, la mutation de la personnalité. Alianora la Rouge, notre Sapiarque de l'Alchimie, affirme que le Savon de Sload n'a jamais été analysé de manière minutieuse hors de Thras, et pourrait contenir de nombreuses autres propriétés alchimiques inconnues. C'est en outre un excellent astringent, doux mais très actif, qui vous laisse une peau fraîche et juvénile. »
« Commençons par le commencement : je tiens à récupérer mon livre sur le « Croc à affûter », Télenger. Ensuite, plusieurs érudits suggèrent que la Peste thrassienne était de nature surnaturelle, née de pactes avec les princes Daedra comme Namira le Prince de la Putrescence et Peryite le Prince de la Pestilence. Pensez-vous que ces affirmations soient fondées, mon vieil ami ? » – Eis Vuur, érudit errant et à louer
- « Eis Vuur ! Bien sûr, je vous ferai envoyer ce tome par messager de l'Étalon noir dès que je serai de retour dans mon laboratoire. Il faudra simplement que je trouve un autre objet de la bonne taille pour, euh, caler mon calcinateur lillandrilique. (Hum.)
- La Peste thrassienne, fléau de la Première ère, fut surnommée de manière populaire Famine des limaces à cause des gastropodes rampants vecteurs de cette maladie dévorante, qui infectèrent aussi bien les humains que les animaux sauvages ou le bétail. On comprend aisément comment l'on pourrait associer ce fléau à Namira ou Peryite, puisque la sphère spirituelle des Daedra comprend aussi les limaces et sanies, tandis que celles du Contremaître est aussi responsable des maladies et contaminations. L'on sait de source sure que les Sloads font commerce avec les Princes, aussi l'implication de Namira et Peryite est-elle crédible. Toutefois, il ne faut pas oublier la Théorie de l'Engeance pestilente, émise par le douteux Divayth Fyr, qui postule que ces limaces infectieuses n'étaient que des versions mutées des limaces engendrées par les Sloads eux-mêmes. Toutefois, puisque la Peste fut éliminée par Syrabane, nous ne possédons aucun échantillon pour déterminer laquelle de ces hypothèses est correcte. Ces théories ne sont d'ailleurs pas mutuellement exclusives, et il se pourrait que la vérité soit ailleurs. Seuls les Sloads connaissent la vérité. Peut-être, Eis Vuur, lors de vos voyages de hasard ou de services tarifés, pourrez-vous passer par Thras pour poser la question ! »
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