Les "Fous" de la Crevasse

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES 5 : Skyrim

Apprendre à connaître les Parjures
Par Arrianus Arius, de l'Académie impériale



Depuis la légendaire victoire de Tiber Septim sur les "Barbares locaux" à la bataille du Vieux-Hroldan, Impériaux et Nordiques considèrent les habitants de la Crevasse comme de vulgaires sauvages, sujets à de soudaines crises de violence, adorant des divinités aussi anciennes qu'hérétiques et vouant un culte à des bêtes et esprits de la nature que toute personne civilisée se garderait bien d'approcher. Mais cette opinion ne correspond qu'à la réalité vue à travers le prisme du vainqueur ; un état des lieux incomplet, faussé par les querelles incessantes qui ont opposé l'Empire au peuple, ancien et fier, qui habitait cette terre bien avant que Tiber Septim ne foule le sol de Tamriel. J'espère ici produire un examen plus précis, plus complet et plus juste d'un groupe qui souffre depuis trop longtemps des qualificatifs dévalorisants de "fauteurs de troubles", "ennemis publics" et "bandits".

Commençons par les Parjures, les soi-disant "fous" de la Crevasse. La Légion impériale ne les considère que comme de vulgaires brigands, se contentant de constater leurs razzias et embuscades incessantes au sein de la châtellerie sans jamais se préoccuper des raisons qui les poussent à attaquer. S'il ne s'agissait que d'un groupe de bandits, l'acquisition d'or tout en limitant leurs pertes humaines serait la motivation unique de leurs actes. C'est pourtant l'inverse qui est vrai en ce qui concerne les assauts des Parjures : ils laissent souvent derrière eux de grandes quantités d'or et leurs combattants n'hésitent pas à donner leur vie plutôt que de se faire capturer par l'Empire.

C'est poussé par ce paradoxe que je suis arrivé à Markarth, la capitale de la Crevasse, pour y enquêter. Là, j'ai rencontré une vieille dame qui m'a demandé de taire son nom dans mon ouvrage. Elle m'a raconté la longue histoire de sa famille, qui d'après elle est originaire de Haute-Roche, fief bréton (ce qui expliquerait la ressemblance entre les deux peuples). Elle m'a raconté l'invasion des Nordiques, comment ils leur avaient confisqué leurs terres, leurs dieux, leur culture... Lorsqu'on lui parle des Parjures, la vieille dame confie qu'ils sont les "vrais" hommes et femmes de la Crevasse : ceux qui ont refusé d'abdiquer devant les Nordiques... ceux qui pratiquent encore les traditions ancestrales que les autres habitants de la Crevasse ont marchandées contre la paix.

Avec le temps, j'ai pu établir une relation de confiance avec beaucoup d'autres indigènes qui ont confirmé les dires de la vieille dame. L'un d'eux m'avait même organisé une rencontre avec celui que je prenais pour un ancien de son village... mais le jour du rendez-vous, j'ai été emmené dans un camp orné de crânes d'animaux, de têtes tranchées et de coeurs encore battants dont j'avais entendu parler à la Cité impériale, dans des rapports militaires. C'est dans ce camp que j'ai fait la rencontre de Cortoran, un Parjure très amusé à l'idée que je transcrive sa vision des choses, que je rapporte mot pour mot ci-dessous :

"Tu veux savoir qui sont les Parjures ? Nous sommes le peuple contraint à piller sa propre terre, à brûler ses propres récoltes. Nous sommes le fléau des Nordiques. La hache qui s'abat dans la nuit. Le cri qui survient avant que les dieux ne viennent prendre ton âme. Nous sommes les vrais fils et les vraies filles de la Crevasse. Les esprits et les sorcières vivent ici depuis la nuit des temps, et ils sont de notre côté. Va-t'en. Va-t'en dire à ton Empire que le jour viendra où nous règnerons à nouveau. Et ce jour-là, c'est nous qui enterrerons vos morts dans une terre qui ne vous appartiendra plus."