Le feu de l'Hist

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES Online

Par Pegareem


Beaucoup nous demandent comment nous trouvons nos compagnons, bien que les Argoniens ne connaissent pas le plaisir comme les Mers.

Cela pourrait sembler absurde, mais j'ai rencontré mon époux d'une manière inhabituelle, et je pense que l'Hist nous a parlé, à tous les deux, pour s'assurer que nous nous trouvions là où ne pourrions que nous rencontrer et tomber amoureux. Cela, en dépit de ma certitude que je ne me marierai jamais.

Le premier message de l'Hist m'a prise par surprise. J'étais en train d'essayer de ranger le magasin, organisant le fouillis du mieux possible, lorsque j'ai soudain entendu ma propre voix dans mon esprit, me disant « attends-le ».

« Attends qui ? » demandai-je à voix haute, revenant en sursaut à la réalité.

Silence.

Confuse, je me retournai brusquement, renversant la lampe qui lança un trait d'huile enflammée dans la pièce.

L'huile se répandit partout, sur les tas de tissu, dans la corbeille à papiers, et dans la paille sur le sol. En un instant, une simple source de lumière transforma la pièce encombrée en brasier.

Des langues de corail léchèrent les herbes sèches pendant au plafond, et je réalisai que j'étais restée là, la bouche pendante, alors que la fumée et les flammes tourbillonnaient partout.

La hutte ne m'avait jamais paru aussi vaste. Noire de fumée, incandescente, retentissant d'un grondement sourd, de craquements… Je plissai les yeux, la main sur la bouche, et je titubai vers la porte qui semblait reculer au fur et à mesure.

« Il y a quelqu'un là-dedans ? Ohé ? »

« Moi ! »

J'atteignis la porte lorsqu'elle s'ouvrit brusquement, faisant bondir les flammes dans ce qui ressembla à un saut de victoire. Une main sombre agrippa la mienne, me tirant à l'extérieur.

« Êtes-vous blessée ? »

Je secouai la tête en toussant. « Moi, ça va. Mais le magasin… »

Nous nous retournèrent tous les deux. Le feu, si puissant dans la hutte confinée, avait trouvé un adversaire à sa taille dans le chaume mouillé du toit.

« Merci pour votre aide », dis-je, tournant enfin la tête vers mon sauveur.

Nos yeux ne se quittèrent pas : nous nous étions reconnus. L'Hist nous avait choisi l'un pour l'autre, et ni l'un ni l'autre n'avions plus rien à attendre.