Journal d'un prisonnier
Média d'origine : TES Online
Je ne me rappelle plus qui je suis, ni ce que je fais ici. J'ignore ce que j'ai pu faire pour mériter cette terrible existence, mais ce dût être abominable. Pourquoi sinon serais-je prisonnier de la Tour des mensonges ? Aujourd'hui, j'ai broyé des rochers. Des dizaines de rochers. Des centaines. Il fallait les briser, puis les concasser, puis les pulvériser. C'était un travail éreintant. Mais je l'ai fait. Je l'ai fait, jusqu'à ce que les bras m'en tombent, que les mains m’en saignent. Puis j'ai continué. Aujourd'hui, un ogrim m'a torturé. Il m’a mené dans une des cabanes, m'a mis au pilori, puis m'a fouetté avec une lanière. La douleur... elle était interminable. J'ai laissé mon esprit dériver, pour essayer de me souvenir d'autres lieux, une époque plus heureuse. Je sais que j’ai pensé à quelque chose, mais le souvenir s'en est enfui. C'est comme si j'essayais de saisir la brume avant qu'elle se lève. Ou autre chose, dans le même ordre d'idée. De quoi étais-je en train de parler ? Aujourd'hui, j’ai écoute Ifriz l'égareur. Il aime tant parler. Il n'en finissait pas, de louer la vie dans la Tour des mensonges. Je pourrais l’écouter parler toute la journée. Cela me réconforte. Cela me fait peur. Cela me donne envie de pleurer. Pourquoi me crie-t-il ainsi dessus ? Pourquoi ? Quel jour sommes-nous ? Des insectes. Il y a des insectes qui me rampent dessus. Partout sur mon corps. Dans mes yeux. Dans ma bouche. Je tente de les écarter, mais ils reviennent toujours. Insistants. Persistants. Douze. Aujourd'hui, nous sommes jaunes. J'ai remercié mon tortionnaire ogrim, aujourd'hui. Pour me montrer à quel point il se soucie de moi, il m'a battu une heure de plus. Mon crâne me démange. Pourquoi les rochers crient-ils ? Chaque fois que je les frappe de ma masse, ils crient de douleur. Je crois que j'appartenais à une guilde, avant. Je crois que c'est pour ça que je suis là. Nous avons dû faire quelque chose de jaune. |