De La Grande Bibliotheque de Tamriel
Par Joseryne Madier
La terre du caveau noire sur mes bottes cirées
J'arrivai au seuil de l'effroi sans respirer.
Cachés là , sous les hauts feuillages desséchés,
Les loups hurlaient en un chœur noir comme le péché.
Je ne m'y suis aventurée qu'une seule fois,
Jeune aventurière au cœur fier et intrépide,
Les cheveux encore vierges de la caresse du vide,
L'âme innocente, encore jamais mise aux abois.
Sur les empestecornes parmi les os moussus,
Mes pieds trouvèrent un appui tremblant et glissant.
Et dans cette brume, ignorés, tout juste perçus
Glissent des créatures au gosier glapissant.
Derrière, devant, tout autour, j'entendais leur râle.
Comme une scie entonnant mon hymne funéral.
Puis les hurlements ? Oh ? cet hymne lancinant.
À la gloire d'Hyrcine et ses chiens dominants.
Je m'enfuis en courant dans les ronces tendues
Paniquée comme un lièvre à la meute livré,
Chaque pas raide et tremblant des crocs attendus,
De l'évidente halali des bêtes enivrées.
Je franchis enfin la lisière, le souffle court
La peau déchiquetée et tous les membres gourds,
Mais les loups m'épargnèrent, tapis entre les troncs,
Un feu avide brillant dans leurs grands yeux ronds.
« Fuis ces lieux », semblaient-ils me crier sans un mot
« Retourne à ton foyer, à tous tes plaisirs creux »,
« Mais sache qu'en tous lieux, ces féroces animaux
Attendront ton retour pour l'ultime traque du dieu »
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