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Voilà qui est prometteur ! Mes semaines de recherches tatillonnes concernant les collections si mal organisées du Château de Leyawiin ont porté leurs fruits. Comme je m’y attendais, un complexe religieux datant des premiers jours de l’Empire alessien était bel et bien caché sur les côtes désertes du Bois noir. Je découvris ces ruines enterrées sur un îlot tout à fait quelconque, au sud-est de la capitaine du Bois noir. Le tunnel grossièrement taillé qui menait à ce temple antique avait clairement été utilisé récemment, sans doute par des bandits ou des contrebandiers, mais heureusement aucun de ces malandrins n’était encore présent. Je commencerai mes explorations demain.
8 âtrefeu, 2E 575
Il ne reste presque rien des étages supérieurs de ce temple caché, mais j’ai beaucoup appris en examinant l’architecture et les bas-reliefs qui ont survécu au passage des siècles. Des symboles effacés, que seul un frottis délicat au parchemin et au charbon peut révéler, laissent imaginer d’antiques secrets. Des symboles signifiant « en-dessous » ou « plus bas » associés à « colère » ou « rage » ont dû être à l’origine du nom actuel de ces lieux, le Creux du Mépris.
J’ai aussi découvert d’étonnantes allusions à « celui qui attend dans les ténèbres », « le destructeur » et « le dévoreur », autant de sobriquets de la divinité primordiale Sithis. Cet endroit devait jouer un rôle capital dans l’adoration de Sithis chez les Nibenais d’antan. Inutile de remarquer à quel point c’est étrange. La vénération de Sithis était tout à fait courante dans cette région, mais elle est plus souvent associée avec les Argoniens, et non les races moins bestiales. Le Creux du Mépris était-il un refuge secret pour une secte qui espérait imiter les Ayléides et leur vénération du chaos ? Je dois poursuivre mes recherches.
14 âtrefeu, 2E 575
Quelle grande découverte ! Dans la Salle de l’Obélisque, j’ai découvert un passage menant à des étages inférieurs du temple, caché derrière un mur effondré. J’ai ordonné à mes assistants de déblayer l’accès à ces cavernes et des chambres. Vivement demain. Cela dit, il règne dans ce passage un froid étrange. J’ai presque l’impression que la pierre a conscience de notre intrusion.
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L’étendu des cavernes que nous avons découvertes est étourdissante. Des passages tortueux relient des pièces sur plusieurs centaines de pas après la limite précédente de nos explorations. Elles paraissent pour la plupart inachevées, mais il se trouve au moins deux grandes salles en contrebas. Nous avons surnommé la première la Salle de Sithis. La deuxième est le Cœur du Mépris, à cause de gravures que nous y avons trouvées. Il règne dans cette chambre un silence froid mais attentif qui vous pénètre jusqu’aux os au bout de quelques instants. Ce n’est sans doute qu’une propriété étrange de l’air souterrain.
Mes assistants sont de plus en plus nerveux. Ils pensent qu’une sorte de pouvoir comment à s’agiter dans les chambres que nous venons de mettre au jour. Eliendro m’a supplié de reconstruire le mur qui fermait auparavant les étages inférieurs, mais je n’ai bien sûr aucune intention de céder à ses peurs sans fondement. Les recherches de terrain ne sont pas pour les timorés !
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La plaie ! Eliendro a disparu. Yalisseth soutient qu’il a été emporté par les ténèbres du Creux du Mépris, mais c’est évidemment absurde. Je sais qu’il a décidé de se laisser guider par ses peurs absurdes, et qu’il a abandonné son devoir. Il boit certainement du mauvais vin à Leyawiin pour préparer son retour chez lui. Malheureusement, Yalisseth refuse à présent de poser le pied dans les salles inférieures. Je lui ai dit qu’elle pouvait rester au camp, et que je poursuivrai mon travail au Cœur seul.
Quelle gamine ridicule.
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