Keshu : L'Aileron noir part en guerre, tome 1
Média d'origine : TES Online
Par Peek-Ereel, amie et confidente de Keshu l'Aileron noir
La saison après que l'Aileron noir était rentré des ruines des Aînés (comme elle appelait la civilisation avancée des Saxhleels du passé lointain), nous fûmes très occupés à insuffler vie aux espoirs et aux désirs de Keshu. En plus d'apprendre une petite partie de la façon dont vivaient les Aînés, Keshu avait développé de nouvelles façons de penser lors de sa période de contemplation dans les ruines. Elle nous était revenue avec un rêve. Certains vous diront que dès son retour de ces ruines, Keshu voulut ramener à la vie cette antique société saxhleel. Elle était certes décidée à en apprendre davantage sur le passé, mais son rêve initial était bien plus simple. Elle voulait défendre les Saxhleel contre la menace des étrangers. Je crois que la capture de Xocin par les esclavagistes elfes noirs avait affecté Keshu de manière profonde. Et la libération de ces captifs n'avait été que le premier pas de sa destinée. Keshu décida de créer une armée. Elle appela des volontaires de tout le marais, et un nombre étonnant de recrues répondit à son appel. Les anciens des villages, sylvegardes et parlesèves étaient dubitatifs, mais ils décidèrent de laisser l'Hist décider du cours des événements. Comme toute chose dans la vie des Saxhleels, si Keshu arrivait à ses fins, alors son plan avait été destiné à réussir. Et si elle échouait ? Alors elle disparaîtrait dans le marais pour ne jamais en ressortir. Ainsi allait la vie au Marais noir. Mais quel que fût le sort de Keshu, ses débuts furent implacables. Le groupe initial, familièrement surnommé la Légion de l'Aileron noir, comptait plus de vingt-cinq individus. Keshu et Vos-Huruk en furent les premiers instructeurs et formateurs, mais d'autres guerriers de renoms se rallièrent bientôt sous sa bannière, comme le mage de bataille appelé Feu-de-Nulle-Part, et la résistante Tueuse-d'Elfes. Ils apportèrent leur expertise et soulagèrent notre bien aimée chef d'une partie de la formation. Lorsque Keshu les jugea enfin prêts à faire leurs preuves, elle détermina une cible et y braqua sa nouvelle arme. Nous allions attaquer une caravane d'esclavagistes de la maison Drès, et libérer les captifs. La planification et l'entraînement prirent quelques semaines de plus, pour tenir compte de toutes les éventualités que Keshu ou ses conseillers rapprochés purent imaginer. Nous espionnâmes l'enclave drès. Nous explorâmes les itinéraires les plus probables entre Fort-tempête et Morrowind. Nous observâmes. Nous attendîmes. Puis nous passâmes à l'action. La caravane de la maison Drès quitta Fort-tempête par une matinée pluvieuse, sans grande agitation. Plus d'une cinquantaine de nos frères et sœurs d'œuf étaient enchaînés les uns aux autres en colonne, forcés de marcher entre deux gros chariots, chacun tiré par un attelage de guars. Des gardes de la maison Drès étaient assis sur ces chariots, marchaient de part et d'autre de la colonne et patrouillaient en avant et en arrière de la caravane, sur des chevaux ou autres bêtes de selle. En tout, on comptait une trentaine de guerriers elfes noirs pour garder la caravane. Pour cette manœuvre, Keshu comptait vingt-six légionnaires de l'Aileron noir. Nos guerriers étaient nerveux. Pour la majorité d'entre eux, ce serait la première vraie bataille, et tout entraînés qu'ils soient, tout acquis qu'ils soient à la cause de Keshu, ils restaient sujets aux mêmes peurs associées aux situations de vie ou de mort. Keshu et ses officiers restaient visibles, affichant une assurance et détermination qui contribuaient grandement à calmer nos troupes. Nous partîmes tendre l'embuscade à la caravane au moment où elle abordait un passage étroit, à quelques centaines de pas de la frontière de Morrowind. Keshu donna le signal en s'élançant contre l'ennemi. Nous la suivîmes, déferlant de nos cachettes comme autant de termites quittant une poutre évidée. Aucun des Elfes noirs n'aurait pu deviner comme nous étions nerveux. La stratégie de Keshu fonctionna à merveille. Une fois la bataille finie, les gardes elfes noirs étaient morts ou s'étaient rendus, et bien que nous ayons essuyé quelques blessures mineures, aucun de nos légionnaires n'avait perdu la vie. La mission s'était déroulée à merveille, et la réputation de Keshu grandit encore à chaque esclave que nous libérâmes.
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