Guide de poche de l'Empire, Troisième édition/Val-Boisé
Auteur réel : Ted Peterson Média d'origine : Édition collector de Oblivion
Par la Société Géographique Impériale, 3E 432
LES VESTIGES SOLITAIRES : VAL-BOISÉ L 'IMMENSE FORÊT AU SUD-OUEST DU CONTINENT A longtemps joué un rôle de tampon entre les ambitions des Humains de Cyrodiil et celles des Elfes de l'archipel du Couchant. Une immensité verte, un labyrinthe végétal dans lequel se cachent des cités qui croissent comme des fleurs, la patrie des Bosmers est le jardin de Tamriel.
L'histoire de Val-Boisé remonte au commencement même des chroniques : la date généralement utilisée comme début de l'ère Première est la fondation de la dynastie de Camoran par le roi Eplear de Val-Boisé. L'histoire du pays débuta bien sûr longtemps avant la première année de l'ère Première. Avant la venue des Humains ou des Mers, le pays recouvert de forêts était un assortiment de créatures et de civilisations étranges. Centaures, hippogriffes, satyres, minotaures, géants, basilics, fées, hydres et primates intelligents, tous florissaient quand les premiers Aldmers posèrent le pied sur ses rivages. En fait, le premier défi qu'ils devaient relever dans la hiérarchie de la vie sylvestre était de passer du statut de proie à celui de prédateur. Alors que les Aldmers s'adaptaient de corps et d'esprit à leur nouvel environnement, ils commencèrent à être connus sous le nom de Bosmers. En échange de la protection d'Y'ffre, le dieu de la forêt (un des anciens esprits ou un membre du panthéon), ils jurèrent de ne jamais tuer, blesser ou manger la végétation de leur nouvelle patrie. Eplear réussit à unir les Bosmers sauvages dans l'âme, et ce succès compte parmi les actions militaires les plus remarquables de l'histoire de Tamriel. La dynastie de Camoran était elle même très loin des empires humains qui se créèrent au cours de l'ère Première. La diversité était la loi des forêts et les Bosmers accueillirent les esclaves qui avaient fui les Ayléides, puis les Ayléides fuyant la rébellion alessienne et pour finir le nouvel Empire lui-même en signant un traité commercial en 1E340 avec ceux qui venaient tout juste d'échapper au joug brutal des Ayléides. Le traité fut de courte durée et l'hostilité grandit entre la dynastie et l'Empire quand le prophète Marukh commença à répandre son enseignement. L'un des adeptes les plus fervents de Marukh, Borgas le roi des Nordiques fut victime de la célèbre Traque Sauvage de Val-Boisé quand il se rendit à Cyrodiil pour appeler à une guerre commune contre les Bosmers. Val-Boisé en profita pour se défendre et donner un coup dévastateur à ses nouveaux ennemis. Bordeciel, pendant les cinquante années suivantes, allait connaître de grands troubles. Même après la révocation de la Réforme alessienne de Marukh, la guerre continua le long des frontières entre Cyrodiil et Val-Boisé. Lorsque l'impératrice Herda améliora les relations avec l'Ouest colovien, les attaques s'intensifièrent. Ce n'est qu'en 1E2714, après une guerre incessante et la peste provenant de l'île de Thras, que Val-Boisé tomba dans l'escarcelle de l'Empire cyrodilien. La dynastie de Camoran existait toujours, mais ses pouvoirs étaient diminués. L'Empire, désireux de s'assurer que Val-Boisé ne se tournerait pas contre son nouvel occupant, offrit l'indépendance à chaque seigneur de la dynastie pour éviter qu'ils ne s'unissent contre un ennemi commun. Falinesti, Silvenar, Havre, Archen, Faneracine et Foyeraie abandonnèrent leur statut de comptoir commercial pour devenir des puissances à part entière. Pendant des siècles, les Bosmers se montrèrent des sujets obéissants sinon loyaux de l'Empire cyrodilien. Lors de sa chute, en 2E430, les Camoran tentèrent de rétablir leur autorité sur d'autres royaumes, mais la différence culturelle était trop importante pour réussir l'union. Sans puissance supérieure pour juguler leurs ambitions, ils guerroyèrent les uns contres les autres, les Khajiits à l'est et les Coloviens au nord. Val-Boisé n'offrit aucune résistance aux assauts côtiers des Maormers de Pyandonée. Une autre puissance extérieure fut nécessaire pour réunifier Val-Boisé : la patrie des anciens Bosmers, l'archipel du Couchant. Le royaume elfique unifié de Val-Boisé et de l'archipel du Couchant, le Domaine Aldmeri, fut la puissance la plus stable de Tamriel jusqu'à l'avènement de Tiber Septim. Le nouveau gouvernement de Val-Boisé fut nommé le Thalmor, une assemblée de chefs Bosmeri et de diplomates Altmeri. Bien que n'étant pas particulièrement populaire, le Thalmor valait tout de même mieux que le chaos des années précédentes et dura jusqu'à ce que les armées de Tiber Septim ne l'éliminent. Très sagement, l'empereur autorisa Val-Boisé à garder quelques symboles de son indépendance, les conseils tribaux et un roi Camoran. Pendant deux cent cinquante ans, la paix régna à Val-Boisé. La guerre de l'Archipel et la guerre du Diamant rouge qui ravageaient d'autres régions de l'Empire n'atteignirent pas le pays. L'Empire utilisa la province à son gré et la négligea pour le reste. Peu à peu, les Bosmers se mirent à éprouver de l'aversion pour une autorité qui semblait de plus en plus étrangère, un terreau idéal pour les horreurs qui allaient suivre. En l'an 249 de l'ère Troisième, un prétendant à l'ancien trône Camoran fit son apparition, et avec des alliés ordinaires et daedriques, assaillit Val-Boisé, détruisant tous ceux qui se dressaient sur son chemin. Les Bosmers furent lents à réagir et à s'unir devant la menace, et nombre d'entre eux étaient trop terrifiés pour s'opposer à l'Usurpateur camoréen. Certains étaient enchantés d'être libérés, même par la force, du carcan de l'Empire. Cette minorité grandit avec le pouvoir de l'Usurpateur et, quand sa puissance fut consolidée à Val-Boisé, il tourna son attention vers le nord. Il fallut presque deux décennies de tyrannie avant que Val-Boisé ne réussisse à se débarrasser de l'oppression de Haymon Camoran. Quand il perdit le pouvoir, ses conquêtes à Colovie et à Martelfell se soulevèrent et son armée fut détruite en 3E267 dans la baie d'Iliaque, entre Martelfell et Hauteroche. Val-Boisé était un pays exsangue après le départ de l'Usurpateur. Ayant perdu confiance en l'Empire, en l'archipel du Couchant et en ses dirigeants, les Bosmers se replièrent sur eux-mêmes. La population quitta les villes pour s'installer dans la forêt, retrouvant ainsi ses traditions premières. Il n'est pas surprenant que dès que la province montra des signes de faiblesse, ses voisins avides décident de l'attaquer. Aucune autre province ne souffrit autant que lors du Simulacrum impérial que Val-Boisé. L'Empire n'étant pas disposé à lui porter assistance et à le défendre, le pays fut attaqué à l'est par Elsweyr et à l'ouest par l'archipel du Couchant, tous deux s'emparant de parties importantes du territoire. La faiblesse politique de Val-Boisé était manifeste depuis plus de vingt ans et les Bosmers semblent s'être résignés à cet état de fait. Nombreux sont ceux qui considèrent le pays comme un simple lieu géographique sans but politique. Seuls les clans ou les familles ont encore le sens de l'honneur, et le sentiment national qui n'a jamais été très fort semble avoir disparu. Le conseil tribal ne s'est plus réuni depuis des décennies. Val-Boisé semble être à la dérive. Mais il y a cependant des signes montrant que d'autres forces sont à l'œuvre. La Traque sauvage a été revue pour la première fois depuis cinq cents ans bien que l'on ne sache pas très bien quel but elle poursuit. Falinesti, la « ville des arbres qui marchent », a pris racine pour la première fois dans les chroniques. Un nouveau prophète bosmer nommé le Précurseur est apparu, prêchant le retour de l'ancien dieu de la forêt, Y'ffre, chargé de cadeaux pour son peuple. Que ces faits soient des événements isolés ou les signes d'un profond changement à venir pour Val-Boisé reste à voir.
|