Journal d'Ulfsild : le Dragon

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
Révision datée du 14 juin 2024 à 21:04 par Goultard (discussion | contributions) (Page créée avec « {{Book|developpeur=|auteur=|titre auteur=|date=|source={{média|Online}} - ''Gold Road''|commentaire=|resume=|sous titre=|auteurIRL=|dateIRL=|langue=}} Je n'ai jamais eu l... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
Média d'origine : TES Online - Gold Road


Je n'ai jamais eu le goût des énigmes. Et pourtant, elles ont quelque chose qui attire l'oreille, même pour une personne comme moi. Une séduction irrésistible, une tentative de découvrir leur sens caché.

C'est avec cela que j'ai lutté après avoir entendu la fable de Mizbi. Elle m'avait été racontée par une chante-lune d'une bande de nomades croisés dans les jungles de Malabal Tor. Rien qu'en l'écoutant, je sentais qu'il y avait une couche plus profonde de vérité dans les énigmes de cette histoire. C'était comme si je la voyais ! Si seulement j'avais pu l'écrire. J'aurais lu et relu ces mots jusqu'à ce que la solution prenne forme devant moi.

Lorsque nous nous sommes arrêtés cette nuit-là, il faisait chaud et humide, même pour ceux qui avaient l'habitude de ce climat. Une Nordique comme moi aurait perdu le sommeil, même sans être obnubilée par Mizbi et son Dragon. Leurs énigmes. Je laissai les ronflements de Shal dans notre tente et vagabondai, espérant trouver la nomade qui nous avait raconté cette histoire. Si je la croisais assez tôt, elle pourrait peut-être me la répéter.

Mais je ne trouvai qu'une seule personne éveillée à cette heure tôtive. Un petit Khajiit de Cathay, si jeune qu'il avait à peine les premières ébauches de rayures sur sa fourrure. Je m'assis en face de lui devant le feu, qui avait dû mourir depuis plusieurs heures déjà.
« Tu ne devrais pas dormir, petit ? »

Il me répondit sans se détourner qu'il aimait regarder les étoiles parcourir le ciel. Je lui demandai s'il avait une étoile ou un signe préféré, et il fut pris de timidité. Le visage entre les mains, il répondit :
« Je me demande si elle me voit !
– Qui cela ? » Je levai les yeux, comme si je pouvais surprendre celle qui le faisait rougir ainsi.

« Elle n'est pas là pour le moment. Sous le tonnerre des sabots qui galopent, elle dresse son regard deux fois chaque nuit pour le cligner de l'œil. »

Une énigme ? bien sûr. Une devinette pour enfant, plutôt, alors j'avais même une chance de la résoudre. Les sabots qui galopent… le Destrier. Deux fois chaque nuit ?
« L'étoile du crépuscule ? Azura ?
– Azurah, » répéta-t-il. Une main sur la poitrine, il poussa un soupir rêveur. Alors seulement il sembla me remarquer. Il se redressa.
« Vous êtes la sorcière ! » dit-il avec révérence. Les autres nomades avaient discuté de notre passage. « On peut faire un échange ? »
Il se glissa près de moi et pressa quelque chose de lourd dans ma paume. C'était une pierre de lune polie, grosse comme une prune.

« Quel genre d'échange ?
– Cette plume ! » proposa-t-il en désignant mon chapeau.

Oh. Cette plume. Je rechignais à m'en séparer, et à son grand chagrin, je refusai. Il referma néanmoins mes doigts sur la pierre de lune.

« Mais, l'échange, dit-il comme si nous avions déjà accepté.
– Je tiens beaucoup à cette plume. Je l'ai depuis que j'avais ton âge ! »

Et peut-être à cause de la curiosité qui pétillait au fond de ses grands yeux bleus, je lui racontai la fable de l'indrik. Qui se mêla à mes propres rencontres avec l'Indrik, lorsque j'étais enfant puis une fois devenue adulte. Et quand je tentai de lui rendre la pierre de lune, il la refusa.

« C'est un bon échange pour vos histoires, » dit-il comme si j'avais remporté un jeu auquel nous aurions joué.

J'observai la pierre de lune.
« Je peux l'échanger contre une histoire ?
– Une histoire. Une chanson. Une plume. N'importe quoi de raisonnable. » C'était peut-être une façon enfantine de considérer le commerce et les échanges. Mais si cela lui semblait équitable, cela me convenait.

« Connais-tu l'histoire de Mizbi et de son Dragon ?
– Cette vieille histoire ? tout le monde la connaît. »

Tout le monde sauf moi. Du moins pas par cœur, contrairement aux autres nomades et à lui. Pas encore, du moins. Je le saisis par le poignet et pressai la pierre de lune dans sa paume velue.

« Alors raconte-la-moi, dis-je en sortant plume, encre et parchemin. Et raconte-la lentement. C'est mon tour de trouver ce Dragon. »