Un forgeron orsimer en Tourbevase, 2e partie

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
Révision datée du 18 novembre 2018 à 12:27 par Goultard (discussion | contributions) (Page créée avec « {{Book|developpeur=|auteur=Garnozag, maître forgeron|titre auteur=|date=|source={{média|Online}}|commentaire=|resume=|sous titre=|auteurIRL=|dateIRL=|langue=}} Un jour d... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
Média d'origine : TES Online

Par Garnozag, maître forgeron


Un jour de plus passé à Lilmoth. La forgeronne du coin, une vieille Argonienne astucieuse nommée Shukesh, est une femme comme je les aime. Elle est stoïque, dévouée à son travail et un peu exigeante. Je lui ai dit qu'elle était à moitié orque, elle m'a adressé un de ces sourires forcés typiques des Argoniens, qui peuvent aussi bien signifier leur amusement ou leur désapprobation la plus totale. Je suis incapable de faire la différence. Quand je l'ai rencontrée, elle travaillait sur une épée « Tusik » ; épée au sens large. En fait, j'ignore ce qu'est vraiment cette arme. C'est comme si une épée et un gourdin avaient fricoté, puis avaient fait sauter la moitié des dents de leur gosse et taillé le reste en pointe.

Soyons plus précis. On commence par un morceau de bois qui peut être long comme le bras ou la queue. Puis, on le travaille pendant environ une semaine, jusqu'à obtenir la forme d'une pagaie (les morceaux en cours de travail ressemblent à des rames). Beaucoup d'Argonien se contenteraient de teindre le bois et de passer à la suite, mais Shukesh est une maîtresse. Ce qui lui fait défaut en personnalité, elle le compense par la patience. Elle utilise des burins en os et en obsidienne, finement taillés, pour tracer des motifs complexes sur la pagaie. Il s'agit souvent d'animaux stylisés, comme des crocodiles et d'autres bestioles du marais. Mais, certains motifs sont dérangeants. Un Tusik en particulier m'a donné des frissons. Il était orné d'un crâne de teinte sombre orné d'une série de crêtes et d'épines. Elle a dit que c'était pour un « client spécial ». Je ne suis pas pressé de le rencontrer, celui-là.

Lorsque le bois est poncé, poli et teinté, Shukesh l'entrepose et commence à travailler sur la suite : la taille de la pierre. D'après elle, toutes sortes de pierres peuvent être employées, mais elle préfère l'obsidienne. Les pierres brutes sont taillées en forme de crocs de taille égale. Une fois terminées, elle les fixe dans les bords de la pagaie à l'aide de chevilles de bois ou d'os et de gomme de dépassa bouillie.

La gomme de dépassa est un drôle de truc. Ça sent comme l'aisselle d'une échatère, mais adhère comme une pâte au bois et à la pierre. Lorsqu'elle durcit, elle est presque impossible à briser, mais elle reste légère et flexible comme une pousse de bois-de-fer. J'ai expliqué à Shukesh que cette substance me rappelait le gesso de mammouth que nous utilisons parfois pour fixer le cuir. Elle m'a adressé un croassement, avant de déclarer : « L'arbre est plus facile à chasser que le mammouth, vrai ? » Difficile de la contredire.

Une fois les dents mises en place, il faut couvrir la poignée de bandes de cuir ou d'écorce, afin que la prise reste ferme malgré la pluie ou le sang. Et l'arme est ainsi terminée, sans le moindre bout de métal. En tout, il faut presque trois semaines pour la fabriquer.

Le plus remarquable n'est pas l'arme en elle-même (même si elle est fantastique à tout point de vue), mais la compétence nécessaire pour la fabriquer. Shukesh n'est pas qu'une forgeronne. C'est aussi une tailleuse de bois, une alchimiste, une tailleuse de pierre et une tisseuse. Un seul de ces arts peut prendre une vie à maîtriser et elle est douée dans les quatre. J'en ai presque honte. Je pourrais peut-être me mettre à la gravure sur bois, pendant mes loisirs. Mais, bon, difficile d'apprendre de nouveaux tours à de vieilles défenses.