Voyages dans les Châtelleries occidentales

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES Online - Greymoor

Par Griffes-Encrées


Si seulement mes frères et sœurs de coquille m'avaient accompagné lors de ce voyage dans le vaste nord ! Bien que certains jours, je comprends pourquoi ils ont préféré rester dans les bains de boue tièdes de Gideon. Le Bordeciel occidental et ses peaux-sèches n'ont pas l'habitude de voir des voyageurs du Marais noir, dirait-on. Mais ils semblent plus accueillants envers moi qu'envers leurs voisins de l'est. Ils les traitent de « buveurs de lait » en crachant par terre. Quel gaspillage de mucus !

Je supposais que le Bordeciel occidental n'était fait que de pierre et de rochers. Mais on trouve beaucoup plus de variété dans ce qu'ils appellent les différentes « châtelleries », même si elles ont un nom odieux pour ceux qui n'ont pas la langue ronde.

Haafingar est le crâne de la coiffe, si l'on considère le Bordeciel occidental comme un tel accessoire. Les vents glacés de la Mer des Spectres bousculent constamment la région, et l'essentiel de sa côte est dévasté. Mais il y a un refuge, là où les fleuves de la châtellerie rencontrent la mer, où se dresse la ville de Solitude. Si Haafingar est le crâne, alors Solitude est la fève d'uxul sur le crâne ! C'est une version très nordique d'une métropole, l'on n'y trouve presque aucune fleur, aucun bain de boue chaude ni aucun ver odorant. Mais j'y ai trouvé quelques conforts familiers venus de l'autre bout de Tamriel – apparemment de manière clandestine, car les habitants découragent le commerce avec les étrangers.

* * *

Je comptais accompagner une caravane pour aller de Solitude à Orsinium, mais l'accent de ces Nordiques me perdait, et je me retrouvai en route pour une autre châtellerie du Bordeciel occidental. Celle qu'on appelle Hjaalmarche.

Lorsque je la vis, ce fut la première fois depuis mon départ que j'eus le mal du pays. Ses marécages, quoique touchés çà et là par le givre, me rappellent les bourbiers fétides du Marais noir. Les huttes de boue qu'on y rencontre sont de bien pâles imitations de celles de ma patrie. Et les habitants ne tirent presque aucune nutrition dans cette putréfaction fertile ! Ils se nourrissent principalement de chasse et de pêche, sans penser aux racines qui fermentent dans l'eau croupie à leurs pieds ! Je voulus évangéliser les habitants de Morthal, la « capitale » de la châtellerie, mais ce fut vain. Hélas. Je découvris que leurs maisons de rondins sont un nid fertile pour les larves de termites. J'en fais sécher quelques-unes en ce moment, pour offrir quelques friandises aux jeunes du village.

* * *

Puisque je ne pouvais plus me rendre à Orsinium, je décidai de voir la troisième châtellerie du Bordeciel occidental. Karthald, comme on l'appelle. Et les Nordiques parlent aussi d'un village appelé le Guet de Karth. J'ai déjà confondu les deux, et chaque fois, les peaux-sèches de la région me regardent comme si je dressais la crête de la jubilation à un festin d'os ! Que Sithis m'emmène loin d'ici !

Si loin de la Mer des Spectres, cette châtellerie propose le climat le plus doux de tout le Bordeciel occidental. Mais le terrain est si accidenté et rocailleux que l'on peut difficilement y planter quoi que ce soit. Bien que déserte, cette province reste un champ de bataille entre les Nordiques du Bordeciel occidental et les Crevassais du sud, grands amateurs de bâtons en tous genres.

Ma visite au Guet de Karth (ne pouvaient-ils vraiment pas trouver un meilleur père-de-nom que la rivière Karth ?), capitale de la châtellerie, fut mémorable. Dressée comme une forteresse sur des promontoires rocheux, elle a pour mission de surveiller les voisins au sud du Bordeciel occidental. Toute cette châtellerie n'a éclos que récemment, il y a moins de cinq ans à ce que l'on m'a dit. Mais je ne parle que des frontières dessinées sur la carte : les peaux-sèches ont un profond attachement à la terre, et certains clans vivent ici depuis des générations. Ils semblent très adaptés au rôle de protecteurs d'une patrie.

* * *

Demain, je vais enfin prendre un chariot qui, je l'ai confirmé trois fois, se rend à Orsinium. Si ce séjour au Bordeciel occidental n'a pas été réellement lucratif, il fut éducatif. J'ai hâte de partager ce que j'y ai appris avec mes frères de coquille à Gideon !