Nouveau guide impérial de Tamriel/Martelfell : Différence entre versions
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− | + | |texte={{Lettrine|L}}e royaume aride situé à l'ouest de Colovie et au sud de la Baie d'Iliaque est à l'abandon. Lors de la Première Ère, les Aldmers appelaient cette contrée désertique « Hegathe » et les Nèdes, « Terre-trépas ». Quiconque partait l'explorer finissait par avoir les poumons bouchés par le vent et le sable, et les pieds marqués par les rochers brûlants. Les seules empreintes qu'on y trouvait étaient celles de sabots écailleux ou de griffes appartenant aux créatures monstrueuses qui hantaient ces terres. Le bannissement des Rougegardes sur ces rivages a donc porté ses fruits, ce dont ils peuvent être fiers : ils ont su transformer cette contrée, leur nouveau foyer, en une province puissante et un nouveau territoire sous mandat pour leur peuple. Ce pays n'est plus « Terre-trépas ». C'est Martelfell. | |
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[[Fichier:Alikr desert NGI.png|300px|sans_cadre|droite|Le désert d'Alik'r]] | [[Fichier:Alikr desert NGI.png|300px|sans_cadre|droite|Le désert d'Alik'r]] | ||
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− | + | |texte={{Lettrine|C}}omme un banc de poissons carnassiers, l'armada des Ra-Gadas fit des ravages sur les côtes de Tamriel alors que commençait l'invasion yokuda. Des guerriers impitoyables - ils n'avaient plus rien à perdre, leur archipel ayant été englouti par les mers occidentales - fondirent à l'improviste sur les colonies côtieres de Brétons et d'Orques maraudeurs, et les taillèrent en pièces. Il n'y eut pas de quartier. La province de Martelfell et le gouvernement des Na-Totambus de Yokuda - mieux connus, par la suite, sous le nom de Rougegardes - prospéraient. Les exploitations agricoles et les religions s'épanouissaient malgré l'aridité du climat. Les Elfes et les hommes s'alarmèrent de ces victoires éclair et de la construction rapide de Sentinelle, cité aux nombreux bâtiments surmontés de dômes aériens aux mosaïques resplendissantes, aux portes mêmes du grand désert. Alors que les Brétons s'apitoyaient sur leur sort, les Rougegardes s'échinaient à apprivoiser leur environnement hostile. Il fallut plus d'un siècle, et l'avènement du royaume d'Orsinium, pour que les Brétons fassent ravaler aux Rougegardes leur arrogance. Il en résulta une trêve précaire, mais aussi le début d'échanges économiques. | |
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Le temps referme les plaies, même les plus profondes. La récente Alliance de Daguefilante tient toujours, et les cités-états de Sentinelle comme de Fort Hallin sont prêtes à se battre pour le roi Émeric de Cumbrie, même si les régions les plus écartées de Martelfell se tiennent encore sur la défensive. La hiérarchie sociale de Sentinelle (les Aïeux) sait parfaitement gérer les relations diplomatiques avec Hauteroche. Mais la proximité des Orques s'avère insupportable pour les Rougegardes, malgré leur engagement et leur honneur. Pour le moment, chacune des deux factions a tenu parole, bien que les tâches nécessitant qu'elles se côtoient fassent serrer des dents et soient l'objet de multiples contrôles. Les Rougegardes sont peut-être moins nombreux, mais l'Alliance prospère grâce à eux, et plus précisément grâce à la politique expansionniste stratégique de Fahara'jad, le roi des Aïeux, à ses généraux qui prennent la peine d'anticiper les conflits et à ses marins, particulièrement doués. | Le temps referme les plaies, même les plus profondes. La récente Alliance de Daguefilante tient toujours, et les cités-états de Sentinelle comme de Fort Hallin sont prêtes à se battre pour le roi Émeric de Cumbrie, même si les régions les plus écartées de Martelfell se tiennent encore sur la défensive. La hiérarchie sociale de Sentinelle (les Aïeux) sait parfaitement gérer les relations diplomatiques avec Hauteroche. Mais la proximité des Orques s'avère insupportable pour les Rougegardes, malgré leur engagement et leur honneur. Pour le moment, chacune des deux factions a tenu parole, bien que les tâches nécessitant qu'elles se côtoient fassent serrer des dents et soient l'objet de multiples contrôles. Les Rougegardes sont peut-être moins nombreux, mais l'Alliance prospère grâce à eux, et plus précisément grâce à la politique expansionniste stratégique de Fahara'jad, le roi des Aïeux, à ses généraux qui prennent la peine d'anticiper les conflits et à ses marins, particulièrement doués. | ||
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− | + | |texte={{Lettrine|L}}'histoire de l'épée divine, ou « Ansei », remonte au temps du seigneur Frandar Hunding, le premier prince-guerrier. A cette époque, le royaume de Yokuda vivait une guerre civile endémique. Les érudits ayant consacré leur vie à la poésie et au savoir furent contraints de rejoindre leurs rustres congénères pour apprendre le chant de la lame. Lorsque le citoyen Randic Torn voulut unifier l'empire du Yokuda, il fit décréter que seuls les guerriers plus connus sous le nom de chantelames seraient autorisés à en porter. | |
− | |texte=L'histoire de l'épée divine, ou « Ansei », remonte au temps du seigneur Frandar Hunding, le premier prince-guerrier. A cette époque, le royaume de Yokuda vivait une guerre civile endémique. Les érudits ayant consacré leur vie à la poésie et au savoir furent contraints de rejoindre leurs rustres congénères pour apprendre le chant de la lame. Lorsque le citoyen Randic Torn voulut unifier l'empire du Yokuda, il fit décréter que seuls les guerriers plus connus sous le nom de chantelames seraient autorisés à en porter. | ||
Frandar était issu d'un milieu d'artisans prisant par-dessus tout la beauté d'une lame imprégnée de magie. Mais ce fut leur puissante foi envers les dieux de la guerre qui leur permit d'invoquer, par la pensée, des épées de lumière insaisissable. Les Ansei dont la piété ne connaissait plus aucune limite firent même mieux : ils donnèrent consistance à la lumière, une consistance capable de trancher à peu près n'importe quoi. Pour les désarmer, il fallait désormais les couper de leur propre esprit. Le Shehai d'Hunding a occis des entités merveilleuses et monstrueuses. Suite à la défaite du seigneur Janic et des sept liches qui le protégeaient, Hunding se retira dans les monts Hattu. Désormais invincible, il consacra les 30 années qui suivirent à l'écriture d'un ouvrage regroupant tous ses enseignements : le Livre des Cercles. Alors qu'Hunding se préparait à mourir, son isolement fut interrompu par l'arrivée de ses propres citoyens. | Frandar était issu d'un milieu d'artisans prisant par-dessus tout la beauté d'une lame imprégnée de magie. Mais ce fut leur puissante foi envers les dieux de la guerre qui leur permit d'invoquer, par la pensée, des épées de lumière insaisissable. Les Ansei dont la piété ne connaissait plus aucune limite firent même mieux : ils donnèrent consistance à la lumière, une consistance capable de trancher à peu près n'importe quoi. Pour les désarmer, il fallait désormais les couper de leur propre esprit. Le Shehai d'Hunding a occis des entités merveilleuses et monstrueuses. Suite à la défaite du seigneur Janic et des sept liches qui le protégeaient, Hunding se retira dans les monts Hattu. Désormais invincible, il consacra les 30 années qui suivirent à l'écriture d'un ouvrage regroupant tous ses enseignements : le Livre des Cercles. Alors qu'Hunding se préparait à mourir, son isolement fut interrompu par l'arrivée de ses propres citoyens. | ||
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| style="width:350px;" |[[Fichier:TourRougegarde.png|center]] | | style="width:350px;" |[[Fichier:TourRougegarde.png|center]] | ||
| style="width:450px;" | {{Cadre NGI | | style="width:450px;" | {{Cadre NGI | ||
− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|F}}ahara'jad hérita d'un royaume en proie à l'incertitude. Son prédécesseur, Ramzi le Distrait, avait été aussi égoïste qu'influençable et il n'avait absolument rien fait pour ses sujets lorsque la Peste Knahataine les avait décimés. Ramzi crut voir un châtiment divin lancé par Ruptga pour le punir de ses faiblesses. Lorsque la mort rampante frappa ses courtisans, Ramzi s'enferma dans son propre palais et commença à mourir de faim, trop épouvanté pour oser sortir. La peste plongea le royaume dans le chaos. C'est alors que Fahara'jad, membre des Aïeux, s'empara du trône de Sentinelle. |
On murmura que les Aïeux complotaient quelque chose. Les citoyens de Sentinelle devinrent complètement paranoïaques. L'absence de chef à poigne s'avéra catastrophique pour cette colonie jadis prospère, jusqu'au jour où le jeune et bravache Fahara'jad, originaire de la lointaine Bergame, entra à Sentinelle et s'autoproclama roi. Les chefs des provinces méridionales s'y opposèrent violemment, mais les vizirs des Aïeux et les chefs du septentrion lui accordèrent leur soutien. Avait-il pressenti que le sud risquait de se soulever contre lui ? Toujours est-il que Fahara'jad fut le plus malin : il rejoignit l'Alliance de Daguefilante et se proclama haut-roi de l'ensemble de Martelfell. Au sud, on écumait de rage face à tant d'impudence, mais les ennemis de Fahara'jad n'étaient pas en mesure de faire quoi que ce soit contre lui. | On murmura que les Aïeux complotaient quelque chose. Les citoyens de Sentinelle devinrent complètement paranoïaques. L'absence de chef à poigne s'avéra catastrophique pour cette colonie jadis prospère, jusqu'au jour où le jeune et bravache Fahara'jad, originaire de la lointaine Bergame, entra à Sentinelle et s'autoproclama roi. Les chefs des provinces méridionales s'y opposèrent violemment, mais les vizirs des Aïeux et les chefs du septentrion lui accordèrent leur soutien. Avait-il pressenti que le sud risquait de se soulever contre lui ? Toujours est-il que Fahara'jad fut le plus malin : il rejoignit l'Alliance de Daguefilante et se proclama haut-roi de l'ensemble de Martelfell. Au sud, on écumait de rage face à tant d'impudence, mais les ennemis de Fahara'jad n'étaient pas en mesure de faire quoi que ce soit contre lui. | ||
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| style="width:350px;" |La cérémonie s'acheva sur une impressionnante démonstration d'épées et de lumière, par une chantelame d'âge vénérable, puis on servit des fruits secs et l'on s'étendit sur de luxueux oreillers pour fumer l'herbe de tonnerre. C'est alors que j'aperçus une poignée de plumes hérissées. L'un des convives de Fahara'jad était un vizir des Couronnes de Rihad qui, après quelques coupes de vin de grenades corsées, décrivit l'Alliance de Daguefilante comme un « pacte de servitude par lequel notre roi si fourbe se prosternait aux pieds des seigneurs de Haltevoie. » Le vizir fut rapidement éconduit, mais son intervention montre bien que les nouvelles alliances contractées par le roi ne font pas l'unanimité. | | style="width:350px;" |La cérémonie s'acheva sur une impressionnante démonstration d'épées et de lumière, par une chantelame d'âge vénérable, puis on servit des fruits secs et l'on s'étendit sur de luxueux oreillers pour fumer l'herbe de tonnerre. C'est alors que j'aperçus une poignée de plumes hérissées. L'un des convives de Fahara'jad était un vizir des Couronnes de Rihad qui, après quelques coupes de vin de grenades corsées, décrivit l'Alliance de Daguefilante comme un « pacte de servitude par lequel notre roi si fourbe se prosternait aux pieds des seigneurs de Haltevoie. » Le vizir fut rapidement éconduit, mais son intervention montre bien que les nouvelles alliances contractées par le roi ne font pas l'unanimité. | ||
| style="width:550px;" |{{Cadre NGI | | style="width:550px;" |{{Cadre NGI | ||
− | |texte=L'instabilité est le mot d'ordre des agents impériaux disséminés en Tamriel. Il s'agit d'affaiblir les ennemis de l'empire pour mieux triompher ! Nos agents de terrain nous signalent avec satisfaction que la société rougegarde est irrémédiablement fracturée, à tel point que l'Alliance de Daguefilante semble être la seule chose qui protège Martelfell d'une guerre civile. Les lignes de bataille sont tirées d'est en ouest : Au nord, les colonies côtières sont gouvernées par de cruels marchands marins néanmoins ouverts sur l'extérieur : ce sont les Aïeux. Les nomades sont également plus enclins à coopérer avec des étrangers - peut-être parce que le commerce est une composante essentielle de leurs traditions. Ces peuples sont fidèles au roi Fahara'j'ad et à l'Alliance de Daguefilante. Si l'empire décide de passer à l'action, il serait préférable de nouer des relations diplomatiques avec cette faction. | + | |texte={{Lettrine|L}}'instabilité est le mot d'ordre des agents impériaux disséminés en Tamriel. Il s'agit d'affaiblir les ennemis de l'empire pour mieux triompher ! Nos agents de terrain nous signalent avec satisfaction que la société rougegarde est irrémédiablement fracturée, à tel point que l'Alliance de Daguefilante semble être la seule chose qui protège Martelfell d'une guerre civile. Les lignes de bataille sont tirées d'est en ouest : Au nord, les colonies côtières sont gouvernées par de cruels marchands marins néanmoins ouverts sur l'extérieur : ce sont les Aïeux. Les nomades sont également plus enclins à coopérer avec des étrangers - peut-être parce que le commerce est une composante essentielle de leurs traditions. Ces peuples sont fidèles au roi Fahara'j'ad et à l'Alliance de Daguefilante. Si l'empire décide de passer à l'action, il serait préférable de nouer des relations diplomatiques avec cette faction. |
Au sud, on trouve les cités poussiéreuses et balayées par le sable des déserts de Martelfell. Les réfugiés les plus récents de Yokuda s'y sont établis et se font appeler « les Couronnes ». Ils observent d'archaïques rituels de Yokuda avec un zèle propre à impressionner un prêtre d'Arkay. Et il n'est pas de peuple plus entêté sur ce continent. Ils estiment que les Aïeux sont corrompus par leurs « acoquinages tamrieliques » et trouvent l'Alliance de Daguefilante pour le moins suspecte. | Au sud, on trouve les cités poussiéreuses et balayées par le sable des déserts de Martelfell. Les réfugiés les plus récents de Yokuda s'y sont établis et se font appeler « les Couronnes ». Ils observent d'archaïques rituels de Yokuda avec un zèle propre à impressionner un prêtre d'Arkay. Et il n'est pas de peuple plus entêté sur ce continent. Ils estiment que les Aïeux sont corrompus par leurs « acoquinages tamrieliques » et trouvent l'Alliance de Daguefilante pour le moins suspecte. | ||
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− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|L}}e palais de Sentinelle, que les autochtones appellent « Samuruik», domine de sa hauteur la capitale de Martelfell. Bien qu'il s'étale dans toutes les directions, le château reste une place forte conçue pour soutenir un siège et le parc boisé qui l'entoure occupe une bonne partie de la ville. C'est là que résident la famille royale, ses domestiques et courtisans ainsi que les nombreux diplomates circulant entre les principaux villages de l'Alliance de Daguefilante. Le dôme doré situé au centre de la citadelle et ses tours richement ornées la protègent des invasions, mais c'est dans l'enceinte de ses murs de pierre froide et dans ses chambres secrètes que coule le plus de sang. Ses murs couverts de tableaux et de tapisseries sont maculés par des siècles d'usurpation sanglante. Les petites gens disent, pour plaisanter, qu'il existe un domestique dont l'unique tâche est de laver le sang des superbes et nombreux tapis du château. Ils ont même inventé l'expression « Je préfère être nettoyeur de tapis à Samuruik ! » pour parler d'une tâche ingrate ou interminable. Mais cette expression est plus drôle dans sa langue d'origine. |
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− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|L}}es Aïeux, qui ont conservé des liens avec le Second Empire, réussissent à survivre au sein des peuplades indigènes de Tamriel. Les dieux auxquels ils vouent un culte sont similaires aux divinités impériales et brétonnes. Leurs rivaux, les Couronnes, révèrent avec plus de zèle encore les anciens dieux Yokuda. |
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− | + | |texte={{Lettrine|C}}hez les Rougegardes, l'étrange pratique consistant à momifier les morts s'applique dès que l'esprit est parti en quête de Tu'whacca. On étend le corps sur une table pour le laver à l'aide d'huiles et de feuilles. Avant d'ouvrir avec précision la tête et le thorax, le corps est vidé de son sang ; le cerveau, le coeur et différents organes sont déposés dans des vases de cérémonie. Ce rituel profondément religieux s'achève par une semaine de prières chantées et de deuil au cours de laquelle le corps est enveloppé dans d'interminables bandelettes de cérémonie. Enfin, le corps est inhumé dans un sarcophage peint, dans une tombe souterraine, avec les armes, serviteurs et animaux de compagnie préférés du défunt. | |
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''Pratique répugnante – pas étonnant que les morts reviennent sur terre.'' | ''Pratique répugnante – pas étonnant que les morts reviennent sur terre.'' | ||
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− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|L}}es Déserts d'Alik'r sont réellement inhospitaliers : tempêtes de sable fréquentes, chaleur étouffante... Si le paysage déconcertant ne sape pas vos forces et votre énergie, les tranchedunes ou les scorpions s'en chargeront. Une tribu ancienne et énigmatique arpente ces terres maudites : les Ash'abah. Bannis de la société rougegarde, ses membres évoluent sous le commandement de Marimah, formidable guerrier au corps couvert de cicatrices. Ces parias n'obéissent à aucun chef régional et changent de lieu de vie comme le sable du désert. On raconte que les Ash'abah terminent l'œuvre commencée par les trois grandes protections Ansei. À l'instar de ces héros des temps anciens, les Ash'abah laissèrent leur foi de côté pour sauver le peuple rougegarde. Car lorsque les morts, honorés ou honnis, sortent de terre pour frapper les Rougegardes, les Ash'abah frappent en retour, tandis que leurs frères restent paralysés. |
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''Je trouvai ce texte légèrement exagéré lorsque j'en pris connaissance, mais tout est vrai. Bien sûr, tout sera plus clair lorsque je l'aurai réécrit.'' | ''Je trouvai ce texte légèrement exagéré lorsque j'en pris connaissance, mais tout est vrai. Bien sûr, tout sera plus clair lorsque je l'aurai réécrit.'' | ||
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Je demandai de l'eau : le sable ondulait et tanguait sous mes yeux. Ce n'était pas un malaise dû à la chaleur. Je poussai un cri perçant lorsque le sol se mit à écumer. Une crête dorsale blanche perça la dune. J'étais tout-à-coup face à une énorme gueule noire. Je me souviens avoir trébuché sur le côté tandis qu'un Ash'abah plantait sa lance dans la gueule de la créature. Le serpent géant à carapace, dont j'appris plus tard qu'il s'agissait d'un «tranchedune », poussa un rugissement avant d'être attaqué de tous côtés. Plusieurs épées transpercèrent la bête sous sa carapace et elle poussa un ultime soupir gémissant. Nous montâmes un camp improvisé et je badigeonnais le corps, qui commençait déjà à émettre une odeur nauséabonde. Dès lors, je pris la précaution de rester en permanence à l'abri, au milieu du groupe d'Ash'abah. | Je demandai de l'eau : le sable ondulait et tanguait sous mes yeux. Ce n'était pas un malaise dû à la chaleur. Je poussai un cri perçant lorsque le sol se mit à écumer. Une crête dorsale blanche perça la dune. J'étais tout-à-coup face à une énorme gueule noire. Je me souviens avoir trébuché sur le côté tandis qu'un Ash'abah plantait sa lance dans la gueule de la créature. Le serpent géant à carapace, dont j'appris plus tard qu'il s'agissait d'un «tranchedune », poussa un rugissement avant d'être attaqué de tous côtés. Plusieurs épées transpercèrent la bête sous sa carapace et elle poussa un ultime soupir gémissant. Nous montâmes un camp improvisé et je badigeonnais le corps, qui commençait déjà à émettre une odeur nauséabonde. Dès lors, je pris la précaution de rester en permanence à l'abri, au milieu du groupe d'Ash'abah. | ||
| style="width:400px;" |{{Cadre NGI | | style="width:400px;" |{{Cadre NGI | ||
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|texte=''Les habitants des Déserts d'Alik'r''<br /> | |texte=''Les habitants des Déserts d'Alik'r''<br /> | ||
''Compilé par Frère Fabricius''<br /> | ''Compilé par Frère Fabricius''<br /> | ||
− | + | {{Lettrine|S}}i les chasseurs argoniens partis en reconnaissance dans le Marais noir évoquent un monstrueux dragon aquatique - un poisson géant doté d'un museau reptilien et d'une peau épaisse et écailleuse - il existe des légendes similaires chez les trappeurs nomades du Désert d'Alik'r. Le tranchedune ressemble en bien des points à ce monstre aquatique, mais il s'est adapté aux sables brûlants du désert occidental d'Alik'r. Les créatures pratiquant la chasse en embuscade tels que le tranchedune se sont parfaitement adaptées à ces terres arides et impitoyables. La bête est démesurée - elle peut atteindre trois chevaux mis bout à bout - et sa queue est recouverte d'une véritable armure en écailles de chitine. Contrairement au dragon des mers, le tranchedune a appris l'art primitif de la patience. Son système digestif lui permettant de survivre avec très peu de nourriture, le tranchedune s'enfouit sous le sable et reste immobile pendant des jours en attendant sa prochaine victime. | |
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La première chose que l'on aperçoit du tranchedune, c'est sa crête dorsale qui fend le sable une fraction de seconde avant l'attaque. Le sol tourbillonne alors comme sous l'effet de remous. La proie ne comprend qu'au tout dernier moment qu'une gueule aux dents acérées se referme sur elle. Si sa première morsure ne suffit pas à immobiliser sa proie, le tranchedune s'efforce de la ralentir, de l'écraser de sa masse, de l'étouffer ou de l'entraîner sous le sable pour l'asphyxier. | La première chose que l'on aperçoit du tranchedune, c'est sa crête dorsale qui fend le sable une fraction de seconde avant l'attaque. Le sol tourbillonne alors comme sous l'effet de remous. La proie ne comprend qu'au tout dernier moment qu'une gueule aux dents acérées se referme sur elle. Si sa première morsure ne suffit pas à immobiliser sa proie, le tranchedune s'efforce de la ralentir, de l'écraser de sa masse, de l'étouffer ou de l'entraîner sous le sable pour l'asphyxier. | ||
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− | + | |texte={{Lettrine|D}}es légendes circulaient déjà sur ces créatures semblables à des crabes géants avant que les premiers rougegardes ne soient partis explorer l'océan de dunes des Déserts d'Alik'r. Le scorpion géant, n'ayant d'autre prédateur que le tranchedune, prit des proportions gigantesques. Sa circonférence est comparable à celle du taureau ; il est doté de deux horribles pinces à l'avant, de six pattes plus petites aux griffes acérées et d'une immense queue segmentée et préhensile - une véritable merveille de la nature, mais aussi et surtout l'arme naturelle la plus redoutée de Martelfell. Lorsque cette monstruosité repère sa proie, elle se déplace avec célérité sur le sable sans jamais s'y enfoncer. | |
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En général, ce sont d'abord les pinces qui entrent en jeu : elle saisit sa proie avant de la frapper de la queue, ce qui s'avère la plupart du temps rapide, douloureux et fatal. Si l'aiguillon acéré ne tue pas immédiatement sa victime, le venin mortel qu'il injecte dans la plaie la paralyse. La proie sans vie ou paralysée est ensuite lentement dévorée et digérée de façon externe. Pour éviter de subir une mort de cette violence, il est conseillé d'attaquer par derrière et de mettre la queue hors d'état de nuire, car la carapace durcie de la bête s'avère particulièrement difficile à percer. Les aiguillons de scorpions géants sont très prisés par les chamans de l'Ash'abah, mais ces derniers préfèrent les chasser eux-mêmes plutôt que de devoir les acheter. | En général, ce sont d'abord les pinces qui entrent en jeu : elle saisit sa proie avant de la frapper de la queue, ce qui s'avère la plupart du temps rapide, douloureux et fatal. Si l'aiguillon acéré ne tue pas immédiatement sa victime, le venin mortel qu'il injecte dans la plaie la paralyse. La proie sans vie ou paralysée est ensuite lentement dévorée et digérée de façon externe. Pour éviter de subir une mort de cette violence, il est conseillé d'attaquer par derrière et de mettre la queue hors d'état de nuire, car la carapace durcie de la bête s'avère particulièrement difficile à percer. Les aiguillons de scorpions géants sont très prisés par les chamans de l'Ash'abah, mais ces derniers préfèrent les chasser eux-mêmes plutôt que de devoir les acheter. | ||
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− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|U}}ne histoire de Lamia s'introduisant dans la maison, la nuit, suffit à calmer les enfants surexcités. Il en existe bien des variations, mais toutes ont ceci en commun : un voyageur ensorcelé subit une mort atroce et douloureuse, déchiqueté par les griffes et les dents d'une Lamia. Cette créature aquatique représente un danger bien connu des pêcheurs de Daguefilante. Récemment, des Impériaux en mission d'exploration et différents vizirs du Désert d'Alik'r ont découvert une race de Lamia agressive et sauvage native du désert, mais très similaire aux Lamias déjà connues en termes de structure osseuse et de mode d'attaque. |
Les Lamias sont des femmes-serpents, bien qu'on les sache hermaphrodites : elles pondent des œufs comme tous les reptiles (oeufs qu'elles abandonnent, leur progéniture doit donc survivre sans l'aide d'une mère). Les plus superstitieux pensent qu'il s'agit de femmes tombées sous le coup d'une malédiction, mais rien n'a jamais été prouvé à ce sujet. Les Lamias, quand elles se redressent, font la taille d'un Bréton adulte. Elles se servent de leur longue queue pour se maintenir en équilibre quand elles ne sont pas sous l'eau. Leurs griffes acérées et empoisonnées, leur tête ophidienne et leur queue recouverte d'écailles ne les ont pas rendues très populaires en Tamriel. | Les Lamias sont des femmes-serpents, bien qu'on les sache hermaphrodites : elles pondent des œufs comme tous les reptiles (oeufs qu'elles abandonnent, leur progéniture doit donc survivre sans l'aide d'une mère). Les plus superstitieux pensent qu'il s'agit de femmes tombées sous le coup d'une malédiction, mais rien n'a jamais été prouvé à ce sujet. Les Lamias, quand elles se redressent, font la taille d'un Bréton adulte. Elles se servent de leur longue queue pour se maintenir en équilibre quand elles ne sont pas sous l'eau. Leurs griffes acérées et empoisonnées, leur tête ophidienne et leur queue recouverte d'écailles ne les ont pas rendues très populaires en Tamriel. | ||
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− | + | |texte={{Lettrine|L}}es mausolées maudits situés dans les terres dévastées proches de Bergame contiennent des hordes de morts-vivants. Les pilleurs de tombes parlent d'un spectre terrible, une créature encapuchonnée inspirant la peur et flottant dans l'air froid et vicié. Contrairement aux fantômes, les spectres n'ont aucune mémoire. Ils ont été ressuscités d'entre les morts ou invoqués par un sort de nécromancie. Ils flottent au-dessus du sol, sans un bruit et sans une pensée. Mais dès que quelqu'un franchit le seuil de l'endroit qu'ils gardent, la magie qui les maintient en vie les aiguillonne et ils passent à l'attaque, violemment et sans la moindre pitié. | |
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''Par le chevalier galant Titianus Iulus, Gardien de Ska'vyn'' | ''Par le chevalier galant Titianus Iulus, Gardien de Ska'vyn'' | ||
− | + | {{Lettrine|D}}e vastes plaines salées sans rien pour se nourrir. Des bancs de sable soumis aux caprices des vents. Des créatures aux griffes acérées et des carcasses squelettiques. D'atroces créatures rôdant sur et sous le sable. De brusques tempêtes de sable qui vous asphyxient et vous désorientent. Des nappes d'eau empoisonnées par l'accumulation de sel. De profonds bancs de sables qui vous ralentissent et des falaises infranchissables. Des gorges à contourner pendant des jours et des jours. Le désert profond d'Alik'r est un pays cauchemardesque. D'après ce chercheur, rares sont les Rougegardes à pouvoir survivre plus de quelques jours dans cet enfer. De toute évidence, les régions côtières de Martelfell sont bien plus propices à la survie : l'intérieur des terres est une région maudite, desséchée et vide, un furoncle sur le dos de Tamriel, où aucune race ou presque n'a daigné s'établir. Seules les plus redoutables ont réussi à s'y habituer. | |
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''Titianus Lulus ferait bien de sortir dans le vaste monde, il nage dans l'erreur.'' | ''Titianus Lulus ferait bien de sortir dans le vaste monde, il nage dans l'erreur.'' | ||
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− | + | |texte={{Lettrine|L}}'architecture souvent imposante des intérieurs de Martelfell peut varier de la tente nomade et spartiate aux dômes robustes des splendides bâtiments situés au cœur de Bergame. Ce chapitre sera consacré à ces derniers. Demandez à n'importe quel Rougegarde digne de ce nom de vous parler de l'habitation dans laquelle il se retire à l'issue de sa journée de travail, il vantera sa solidité, sa flexibilité, sa fraîcheur et sa beauté travaillée. Dans l'ensemble, il aura raison : ces étrangers ont apporté en Tamriel bien des idées architecturales Yokuda novatrices, que nous serions avisés d'imiter et de perfectionner. | |
− | |texte=L'architecture souvent imposante des intérieurs de Martelfell peut varier de la tente nomade et spartiate aux dômes robustes des splendides bâtiments situés au cœur de Bergame. Ce chapitre sera consacré à ces derniers. Demandez à n'importe quel Rougegarde digne de ce nom de vous parler de l'habitation dans laquelle il se retire à l'issue de sa journée de travail, il vantera sa solidité, sa flexibilité, sa fraîcheur et sa beauté travaillée. Dans l'ensemble, il aura raison : ces étrangers ont apporté en Tamriel bien des idées architecturales Yokuda novatrices, que nous serions avisés d'imiter et de perfectionner. | ||
Si vous parlez au tailleur de pierres impérial qui a reconstruit les nefs, les murs et les créneaux d'un bâtiment cyrodiilien suite à un raid, il vous dira à quel point il est difficile de réparer des pierres aussi travaillées et aussi lourdes. Si la plupart des constructions impériales doivent être démolies et reconstruites à l'issue d'un conflit, de nombreux éléments décoratifs Yokuda, comme les escaliers volants ou les dômes décoratifs, ont été conçus de telle sorte qu'ils s'écroulent lors d'une attaque ou d'un séisme afin de faciliter leur reconstruction par la suite. Mais ces structures n'en sont pas moins solides et défient fièrement la chaleur écrasante qui règne en ces lieux. Il n'est pas nécessaire d'être architecte pour comprendre que ces structures reflètent la maison originale des Rougegardes. | Si vous parlez au tailleur de pierres impérial qui a reconstruit les nefs, les murs et les créneaux d'un bâtiment cyrodiilien suite à un raid, il vous dira à quel point il est difficile de réparer des pierres aussi travaillées et aussi lourdes. Si la plupart des constructions impériales doivent être démolies et reconstruites à l'issue d'un conflit, de nombreux éléments décoratifs Yokuda, comme les escaliers volants ou les dômes décoratifs, ont été conçus de telle sorte qu'ils s'écroulent lors d'une attaque ou d'un séisme afin de faciliter leur reconstruction par la suite. Mais ces structures n'en sont pas moins solides et défient fièrement la chaleur écrasante qui règne en ces lieux. Il n'est pas nécessaire d'être architecte pour comprendre que ces structures reflètent la maison originale des Rougegardes. | ||
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''Par Frère Opilio Congonius'' | ''Par Frère Opilio Congonius'' | ||
− | + | {{Lettrine|L}}es Rougegardes révèrent leurs défunts avec autant, voire plus de ferveur, que bien des races adorent leurs propres divinités. Un Bréton déposera un cercueil dans une terre consacrée, sous une voûte ornée ; un Nordique placera un corps séché par le vent sur une corniche, dans un caveau ; les Rougegardes, quant à eux, érigent des structures funéraires aussi vastes qu'impressionnantes en l'honneur de leurs morts. Les liens d'honneur liant les Rougegardes, des limbes précédant la naissance à celles qui suivent la mort, sont des plus solides. Ces mausolées élancés et disproportionnés sont la représentation la plus pure du jusqu'au-boutisme architectural Yokuda. Ils ont pour fonction de propulser les âmes vers leurs dieux putatifs. | |
L'exemple le plus représentatif de ces sites funéraires est peut-être le Trône de Tu'whacca, érigé au sommet d'un vaste plateau dans les Déserts d'Alik'r de Martelfell. Ce temple démesuré a été construit en l'honneur du Dieu Farceur, également appelé le Berger des Âmes et le Gardien des Lointains Rivages. Après avoir laissé en contrebas les pâturages et le désert, et gravi l'escalier de pierre taillé dans le flanc du plateau, on est tout d'abord frappé par la vue à couper le souffle qui s'offre au sommet de cette vaste étendue de roche et de sable. Après avoir dépassé les Gardiens du Trône, qui veillent sans relâche et soutiennent le trône de Tu'whacca, l'oeil se pose sur la véritable splendeur de ce lieu saint. | L'exemple le plus représentatif de ces sites funéraires est peut-être le Trône de Tu'whacca, érigé au sommet d'un vaste plateau dans les Déserts d'Alik'r de Martelfell. Ce temple démesuré a été construit en l'honneur du Dieu Farceur, également appelé le Berger des Âmes et le Gardien des Lointains Rivages. Après avoir laissé en contrebas les pâturages et le désert, et gravi l'escalier de pierre taillé dans le flanc du plateau, on est tout d'abord frappé par la vue à couper le souffle qui s'offre au sommet de cette vaste étendue de roche et de sable. Après avoir dépassé les Gardiens du Trône, qui veillent sans relâche et soutiennent le trône de Tu'whacca, l'oeil se pose sur la véritable splendeur de ce lieu saint. | ||
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| style="width:400px;" |{{Cadre NGI | | style="width:400px;" |{{Cadre NGI | ||
− | + | |texte={{Lettrine|L}}'avant-poste de la Lame de Leki a été construit lors de la Première Ère, autour de l'autel du même nom. Taillée dans des roches locales, l'immense statue représentant une main agrippant une épée servait toujours de point de repère, d'idole et de marque pour les Rougegardes en pèlerinage. Les érudits locaux se disputent parfois sur certains détails, mais il est admis que l'autel de Leki a été fondé par le dernier des Ansei pour devenir un temple d'entraînement, où ces derniers pourraient transmettre aux générations futures leur science du combat à l'épée. Aujourd'hui, des Rougegardes viennent des quatre coins de Martelfell pour étudier sous la lame brisée. | |
− | |texte=L'avant-poste de la Lame de Leki a été construit lors de la Première Ère, autour de l'autel du même nom. Taillée dans des roches locales, l'immense statue représentant une main agrippant une épée servait toujours de point de repère, d'idole et de marque pour les Rougegardes en pèlerinage. Les érudits locaux se disputent parfois sur certains détails, mais il est admis que l'autel de Leki a été fondé par le dernier des Ansei pour devenir un temple d'entraînement, où ces derniers pourraient transmettre aux générations futures leur science du combat à l'épée. Aujourd'hui, des Rougegardes viennent des quatre coins de Martelfell pour étudier sous la lame brisée. | ||
Tous viennent prendre des leçons, de l'enfant apprenant la concentration l'épée à la main au guerrier adulte cherchant à se perfectionner et à méditer, jusqu'au maître souhaitant obtenir quelque ultime conseil. D'après certaines légendes locales, les esprits des Ansei disparus veillent sur le cœur et les désirs de ceux qui s'entraînent dans ce temple. Les Ansei, également connus sous le nom de chantelames, recrutaient des membres de l'ordre parmi les enfants de 11 ans. Les garçons devenaient des « Frères de la lame » et les filles obtenaient le titre de «Vestales de l'esprit ». L'Ansei le plus célèbre est Frandar Hunding (dont on trouvera le récit de la vie et des tribulations dans l'Appendice 13). | Tous viennent prendre des leçons, de l'enfant apprenant la concentration l'épée à la main au guerrier adulte cherchant à se perfectionner et à méditer, jusqu'au maître souhaitant obtenir quelque ultime conseil. D'après certaines légendes locales, les esprits des Ansei disparus veillent sur le cœur et les désirs de ceux qui s'entraînent dans ce temple. Les Ansei, également connus sous le nom de chantelames, recrutaient des membres de l'ordre parmi les enfants de 11 ans. Les garçons devenaient des « Frères de la lame » et les filles obtenaient le titre de «Vestales de l'esprit ». L'Ansei le plus célèbre est Frandar Hunding (dont on trouvera le récit de la vie et des tribulations dans l'Appendice 13). |
Version du 13 janvier 2015 à 13:09
Média d'origine : Édition Impériale de TES Online
Par Flaccus Terentius, de la Société Géographique Impériale, 2E581
Les Rougegardes de l'Alliance de Daguefilante
La traversée de la Baie d'Iliaque m'a permis de me documenter sur l'histoire de Yokuda. Une histoire marquée par la violence, la soif de pouvoir et la fourberie.
Je m'attendais presque à voir le roi Fahara'jad juché sur un palanquin, mais je m'étais juré de ne pas céder aux préjugés avant d'entrer dans le palais aux mosaïques. On me fit attendre plus de deux heures dans la salle d'audience, mais le roi me parut bien plus sympathique lorsque je me rendis compte qu'il donnait énormément de sa personne. Il résolut un différend à propos d'une source potable polluée par les excréments d'un troupeau en ordonnant qu'on abatte toutes les bêtes ou qu'on les déplace. Il confisqua la harpe d'un musicien accusé d'en jouer avant l'aube. Enfin, il me fit signe de m'approcher. « Soyez le bienvenu à Martelfell et dans notre foyer Flaccus Terentius .» Fahara'jad m'a rendu mes papiers. « Vous êtes un éclaireur ? Il vous faut des gourdes, peut-être ? Le désert d'Alik'r ne pardonne pas. Je vais vous expliquer, mon ami : donne ce mot à n'importe quel marchand et prend ce dont tu as besoin. » Quelle gentillesse ! Nous poursuivîmes cette conversation d'égal à égal, le roi ayant le bon goût de respecter mon titre d'Émissaire-érudit. Il m'invita à la cérémonie du mariage, prévu pour le lendemain. Sa plus jeune fille, la princesse Lakana, été fiancée au duc Nathanial de Château Alcaire. J'acceptai. Ce roi rusé semble vouloir renforcer son réseau d'alliances.
Alors que les festivités se terminaient, je repérais un visage familier : un marchand impérial à qui j'avais adressé un signe lors de la cérémonie s'approcha de moi. Il me montra le registre qu'il tenait sous le bras, puis une porte latérale. Il était probablement venu pour une livraison de gourde. Je le suivis à l'intérieur, où nous pourrions discuter en toute discrétion. Il pointa du doigt le symbole d'Akatosh que masquait sa cape et murmura : « Je suis le chevalier affidé Maximian Memmius. Pourquoi ne vous êtes-vous pas présenté à Daguefilante ? » En proie à la plus grande confusion, écrasé par la chaleur ambiante, je ne répondis rien. «Euh… mes gourdes ? » demandai-je. « A Havreglace, vos gourdes ! » me répondit-il avec hargne. « Nous vous suivons à la trace depuis la scierie de Deleyn. Vous avez oublié le rendez-vous, ou quoi ? » « Écoutez, mon brave. » Je baissai la voix et pointai vers lui un index accusateur : « Je vous rappelle que vous vous adressez à l'Émissaire-érudit du régent ! J'exige qu'on me témoigne un minimum de respect ! » Il me repoussa violemment contre le mur du palais, la main contre ma trachée. Un jardinier argonien leva les yeux vers nous, puis repris précipitamment son travail. « Non, c'est toi qui vas m'écouter, sale petite nymphe ! Mon capitaine veut savoir pourquoi tu n'as pas envoyé de rapport sur Hauteroche. On prend du bon temps dans les tavernes et dans les palais des puissants, et on oublie sa mission ? » Il desserra son étreinte, conscient de ma confusion. Puis il s'empara de mon journal et le feuilleta sans ménagement, la mine renfrognée. Je lui intimai l'ordre d'en ménager le vélin. « Que les scorpions vous emportent, vous ». Sur ces mots, mon « ami » impérial me lança le guide, tourna les talons et partit précipitamment vers le port. Je l'aurais bien suivi, mais je me souvins que les quartiers pauvres n'étaient pas faits pour moi. Quelle était la mission de cet homme ? Plus important, quel était son problème ? Des rapports ? On m'a demandé de compiler un guide de voyage !
Avoir maille à partir avec un adepte pris de démence, c'est une chose, mais être malmené par un confrère, c'est une trahison ! J'en informerai le chancelier Tharn. Mais pour le moment, pas question de laisser une larve pourrie gâter ma tarte au scrib, comme on dit, d'autant qu'il me reste beaucoup de choses à voir et à peindre dans les rues animées de Sentinelle. L'architecture de cette ville est à couper le souffle ! Moi qui m'attendais à trouver des huttes vétustes, je découvris une guilde des guerriers empreinte de majesté et dotée de canaux fonctionnels faisant office de ventilation et isolant le bâtiment de la chaleur étouffante et des nuits sans nuage. Des maçons particulièrement habiles ont érigé ces monuments d'un royaume foncièrement étranger. Je n'écris pas ceci de gaieté de cœur, mais nos architectes auraient beaucoup à apprendre sur la circulation de l'air, ici. À Bravil, ma chambre est située un peu trop près des latrines du poste de garde à mon goût.
Au temple, l'office divin se terminait juste alors que j'apportais les dernières touches à la peinture de l'hôtel. Bon nombre de femmes portaient l'armure, mais d'autres avaient revêtu de longues robes avec lesquels jouait la légère brise marine de l'après-midi. Je m'efforçais de ne parler à personne. « Oh, quelle journée délicieuse. Votre beauté égalerait-elle votre capacité à manier une lame ? » demandais-je. La femme s'arrêta et nos regards se croisèrent. « Puissiez-vous atteindre sans encombre le but de votre voyage, mon ami en sueur, » répondit-elle avant de s'éloigner.
En descendant vers le port, où les majestueux navires marchands en provenance de Haltevoie et au-delà déchargeaient leur cargaison, je l'aperçus : il était aussi discret que les favoris d'une Nordique. Uwafa, ce sale réfugié de Daguefilante, cet adepte maléfique, était ici même, dans les rues de Sentinelle ! Mon estomac se souleva et mes joues s'empourprèrent de colère. Je m'arrêtai pour mieux vérifier qu'il s'agissait bien de lui. Pas de doute possible. Instinctivement, ma main se referma sur le pommeau de ma dague. Il fallait qu'Uwafa paie - déjà deux fois que nos chemins se croisaient. « Kidnappeurs ! » Marchands et villageois me dévisagèrent : je pointai frénétiquement du doigt en direction de l'homme à la cape noire puis m'élançai à sa poursuite. À me voir filer comme le vent, on eût dit que j'avais des trolls aux trousses. Uwafa m'avait repéré et il s'éloignait déjà, se faufilant avec la grâce d'un smilodon entre les étals du marché. Il s'engouffra dans une ruelle étroite et je l'y suivis en crachant son nom détestable entre deux inspirations. « Voleur ! » criai-je pour faire bonne mesure. Sous mes pieds, les dalles étaient noyées sous les eaux d'écoulement et je me frayai un passage entre les rigoles. J'émergeai dans une petite cour entourée de solides murs percés de meurtrières. Uwafa avait disparu. Je connaissais mal ce quartier de Sentinelle situé à l'écart des temples bruissants d'activité et de la foule. Debout dans cette cour, loin du cœur de la ville, je fus pris d'inquiétude. Je sentis une violente douleur à l'arrière du crâne et m'écroulai en avant dans un puits de ténèbres.
« Normalement, il aurait fallu s'installer dans une grotte, près de Daguefilante », devisait-il. Pour toute réponse, je poussai un grognement étouffé. « Ah, vous êtes enfin réveillé. Bien. L'application du fer rouge est plus douloureuse encore si la victime se débat. » Je laissai échapper un juron étouffé. « Détendez-vous, Flaccus Terentius », répondit Uwafa. « L'heure n'est plus à la colère, pour vous. » Quelque chose s'agita derrière Uwafa. Un corps enveloppé dans des bandelettes de tissu si serrées qu'elles lui formaient une seconde peau était descendu de l'alcôve de sa crypte et nous regardait fixement de ses orbites vides. Uwafa adressa un hochement de tête à son serviteur puis me dit : « Vous n'avez pas entendu la nouvelle ? La nécromancie est une pratique légale dans l'empire… » Sa voix diminua de volume, comme s'il écoutait quelqu'un qui n'était pas avec nous. L'espace d'une fraction de seconde, j'eus une vision : le grand nécromancien Mannimarco que tout le monde avait en horreur. Uwafa déchira ma chemise et se saisit d'un tisonnier servant à marquer le bétail. Le tisonnier émettait une lueur bleue. « Pour commencer, vous porterez la Marque du Ver », énonça-t-il d'une voix douce en me caressant les cheveux. « Un petit échauffement avant le sacrifice ». Il appliqua le tisonnier contre mon torse. Ma peau se figea et se fendilla tandis que je me tordais de douleur sur l'autel, marqué à jamais du signe du Ver noir.
Cette créature a peut-être de courtes pattes, mais sa rapidité et fulgurante.
Pense-bête : pas assez effrayant, à repeindre.
Je n'arrive toujours pas à comprendre comment les éclaireurs impériaux ont fait pour passer à côté des colonnes rougegardes prospérant au sein du désert. Nous avons rencontré un nombre étonnamment élevé de Rougegardes vivant dans des villages rudimentaires. Au départ, bien sûr, les Ash'abah n'étaient pas les bienvenus ici, mais j'ai passé un peu de temps à dessiner des objets de leur vie quotidienne primitive, comme le récupérateur d'eau de pluie en forme de tentes plantées à l'envers et les aqueducs souterrains permettant de faire circuler l'eau. Je pris quelques échantillons de plantes grasses et croisai quelques chevriers. Cet endroit grouille de vie, il suffit de savoir où chercher.
Par endroits, on trouve d'antiques ruines elfiques à l'intérieur des terres. Les Rougegardes s'y aventurent pour y dérober des dépôts de malachite brute. J'ai vu un mineur ouvrir une géode que la dérive des dunes avait exposée au grand jour. On les récolte pour les joyaux et les cristaux qu'elles contiennent. Enfin ! J'en ai ma claque des créatures terrifiantes : on m'a certifié que je ne risquais plus rien une fois arrivé à Bergame, si ce n'est qu'on vide ma bourse. Apparemment, les marchands du coin pratiquent un commerce proche de l'extorsion pure et simple. Pour bien marquer, bien que cela puisse paraître comique, leur animosité, les Ash'abah ont établi leur campement à l'extérieur de la ville, derrière une dune. Ainsi, les habitants de Bergame peuvent prétendre qu'ils ne sont pas là. Ridicule ! Par chance, on ne me considère pas comme un paria et je suis autorisé à me promener en ville pour m'y ravitailler.
Avant de me lancer dans le troc, il fallait que je repère une auberge. Les Ash'abah ont peut être une sainte horreur de toute boisson plus forte que le thé, mais je ne partage pas leurs réticences. En fait, je commandai même un puissant remontant pour me remettre des émotions de ces derniers jours. Je repérai vite un endroit agréable et optai pour un balcon, à l'étage. Alors que je laissais mon regard vagabonder entre les interstices du toit de toile, et se perdre dans la nuit étoilée, au-delà de Masser et Secunda, on m'apporta un pichet de vin de Grenade. Douce Mara, quel délicieux breuvage ! En fait, je ferais bien d'en commander un autre. Une fois mon vin terminé, j'enfilai un talisman censé améliorer mes talents de marchandage et pénétrai avec assurance dans le marché de Bergame, où régnait une grande activité bien que la nuit fût tombée. Au milieu des bêlements de chèvres, des cris de marchands vêtus de robes, des odeurs de viande et d'encens, je commençai par m'arrêter au petit étal d'un forgeron pour refournir mon stock d'armes. Malgré mes efforts répétés, je fus incapable d'acheter quoi que ce soit. Je n'eus guère plus de succès chez l'herboriste : les herbes séchées, racines et poudres réactives que j'y achetais étaient deux fois plus chères qu'à Haltevoie ! Nouvel échec lorsque je voulus acheter des gourdes. Je n'en avais cure : je n'avais pas dépensé toute ma solde. Je poursuivis donc ma promenade et marchandai avec acharnement un assortiment d'authentiques moulins à prièreTu'whacca en peau de Lamia (qui n'avaient rien d'imitations argoniennes, à ce qu'on me dit). Il fallait également que je fasse l'acquisition de baguettes de radiesthésie magiques en vertèbres de tranchedune : le marchand m'offrit une garantie sans la moindre radiesthésitation ! C'était drolatique et nous rîmes à gorge déployée. Je remarquai alors une femme qui vendait de grandes outres de vin de grenade. D'humeur toujours aussi joyeuse depuis mon dernier repas, j'avais très envie de ce breuvage des plus délicieux. J'ai peut-être payé un peu plus que ce que j'aurais dû. Quelle idiot impulsif j'ai été ! Je rebouchai la bouteille dès que je m'aperçus que je portais une amulette permettant de marcher au fond des océans. Je me tenais peut-être un peu mieux, mais j'avais perdu toute crédibilité pour marchander efficacement quoi que ce soit. Pire encore, mon ivresse signifiait que j'avais été dépossédé sans vergogne de tout mon or alors que j'entrais en titubant dans une nouvelle merveille architecturale. Je ne pouvais rien faire d'autre que m'asseoir pour dessiner les tapis entrelacés en poil de chèvre, les urnes et les lanternes dorées et incrustées de joyaux, enfin les meubles d'un goût exquis. Je regrettai amèrement d'avoir dilapidé toutes les pièces des Ash'abah. C'est alors que l'une de mes baguettes de radiesthésie transperça mon outre de vin, tachant au passage un coûteux rouleau de soie. Je m'éclipsai discrètement avant que le marchand de soie ne se rende compte de quoi que ce soit.
Le Trône de Tu'whacca s'avère être bien plus qu'un banal tombeau : c'est aussi un monument aux morts aux proportions stupéfiantes. Pas étonnant que ce rituel soit important : il y a assez de défunts enterrés là pour invoquer une ville entière de morts-vivants ! Tandis que les Gardiens du Trône se retiraient dans les ruines pour le rite qui durerait 36 heures, on m'arrêta à l'entrée pour me renverser un sac sur la tête et on ne laissa méditer dans l'enclos à chèvres. Apparemment les étrangers ne doivent pas assister à ces rituels. J'étais soulagé d'attendre là, malgré la forte odeur d'excréments. Des bribes de souvenirs datant de la dernière fois où l'on m'avait traîné dans un mausolée me revenaient à l'esprit et la marque sur mon torse se mit à me démanger.
Marimah triompha des revenants. Des prêtres accoururent pour évaluer la gravité de ses blessures. Il les repoussa d'un signe de la main et enjamba les vêtements vides encore fumants et frémissants éparpillés sur le sable. Je crus sincèrement que j'allais rejoindre Ra Boshek dans un au-delà perdu, mais Marimah me fit signe de le suivre jusqu'à l'autel de Leki, où il rinça son visage trempé de sueur. Il me fit calmement remarquer en s'essuyant le front : " Vous avez eu un contact impur avec Ra Boshek. Vous n'êtes plus digne de rester avec nous. Quelques instants plus tard, les Ash'abah rassemblèrent les restes des revenants et disparurent de la Lame de Leki. Je dessinai sans conviction quelques carreaux de cérémonie et l'autel avant d'engager, penaud, un guide pour qu'il m'emmène jusqu'à la côte prendre un bateau pour Abondance. "Un paria de la tribu des parias ! Un exilé parmi les exilés !" J'esquissai un demi-sourire à Jack, le cocher, et lui intimai l'ordre de se taire. Plus tard, la marque sur ma poitrine devint brûlante et mes hurlements finirent par me réveiller : j'avais fait un cauchemar. J'eus une vision de vers rampant dans l'orbite vide d'un cadavre. Ils dévoraient sa bouche tandis que le corps sans vie tremblait violemment puis explosait. C'est alors que Mannimarco en personne fit son entrée. Il plongea la main dans ma poitrine, par la marque, et serra le poing. Je me tordis de douleur. Après quelques larmes vite réprimées, je me retrouvai dans le port et repris le contrôle de mes émotions. Après m'être procuré une ultime outre de vin de grenade, je montai à bord du ferry et jurai de ne plus jamais revenir.
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