Confessions d'un voleur : Différence entre versions
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Version du 17 mars 2006 à 11:02
Confessions d'un voleur
auteur inconnu
Je suis un voleur. Mais attendez! comprenez-moi. Je suis
pas en train de dire ça pris d'un excès de fierté, mais je ne suis pas
honteux de mon occupation non plus. Les voleurs ont tout a fait
le droit d'exister dans l'Empire. Nous sommes supposé être
malhonnête. Mais ce qui me tue, c'est que les gens qui disent
cela sont bien sûr soit des marchands soit des prêtres. C'est
l'hôpital qui se fout de la charité. Des dirigeants comme nous !
Le crime, quand il est modéré, est bon pour l'économie. Le tout est de rester à quelques pas de votre victime puis de se faire oublier. Il ne reste plus qu'à faire un petit geste et le tour est joué ! Bien sûr, des voleurs stupides mais adroits continueront toujours de voler tout et n'importe quoi. Ce n'est bon pour personne. Et c'est là que les Guildes entrent en jeu. La Guilde des Voleurs est ce qu'ils appellent un contrôleur de crime. Nous nous protégeons les uns les autres et punissons les voleurs maladroits et qui ont les yeux plus gros que le ventre. Les rois comptent sur nous pour tenir les amateurs à distance. Oh bien sur il arrive qu'un roi nous balance. J'ai même eu l'occasion de voir mon propre Maître de Guilde se faire coincer en prison une fois ou deux.
Plusieurs de mes hommes m'ont rapporté avoir vu leur premier Maître de Guilde se faire pendre haut et court. Alors, la Guilde se défoula sur le roi et, croyez-moi, le résultat n'était pas beau à voir.
J'ai intégré la Guilde de la façon la plus simple qu'il soit, comme beaucoup de mes semblables. Cela remonte à plusieurs années, quand cet imposteur de Jagar Tharn était, comme tout le monde le croyait, à la tête de l'Empire. La ferme de mes parents se changea en huit acres de poussière et de roches et ils durent me mettre, moi et mes frères, à la porte. J'avais toujours la peau sur les os, mais pendant mon voyage jusqu'à la ville la plus proche, je m'étais endurci. Les pauvres emplacements municipaux où les plantes pouvaient pousser ne rendaient pas la ville plus riche que mes vieux parents ne l'étaient. J'ai fait tous les petits boulots possibles mais plus j'avais faim et froid, plus vite le seul boulot intéressant me passait sous le nez. Quand la saison pluvieuse arriva enfin, il tombait des cordes et je n'avais nulle part où rester.
J'ai été sacrement chanceux ce soir là de trouver la porte de la cave ouverte. Il s'est avéré que les propriétaires de la maison dormaient comme des loirs, parce que je les ai complètement volés comme s'ils eurent été aveugles. Ils ne se sont jamais réveilles. J'ai tout vendu à un prêteur sur gages véreux que je connaissais et j'ai passé les deux jours suivants comme un pacha. C'est à ce moment là que je reçu ma première visite de la Guilde.
Je me souviens à quoi ressemblait le contact mais je ne me souviens pas exactement de ce qu'il a dit. Cela devait être quelque chose comme : "Eh gamin ! Si tu veux voler par ici, il va falloir intégrer la Guilde. Sinon, moi ou un de mes hommes va te casser les bras pour que tu ne puisses plus voler". J'ai connu quelques personnes qui ont décliné l'invitation et ont continué a voler. J'ai moi-même cassé quelques bras. En ce qui me concerne, rejoindre la Guilde était la première offre intéressante de carrière depuis que mon père m'avait menacé de m'arracher la tête si je n'allais pas traire notre vache. En comparaison, ce contact était presque un gentleman. J'ai tout de suite accepté.
Evidemment, j'ai dû prouver ce que je valais avant d'être accepté. Mais avoir deux bras fonctionnels n'est qu'une petite part des avantages. Ils m'ont entraîné, enseigné et tenu loin des geôles de l'Empire.
Combien d'autres Guildes peuvent se vanter à juste titre d'avoir toujours un expert en contrefaçon sous la main ? Ainsi, réfléchissez à deux fois avant de traiter un marchand ou un prêtre véreux de voleur. Les voleurs respectent un certain code d'honneur - croyez-moi.