Nouveau guide impérial de Tamriel/Hauteroche : Différence entre versions
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{{Book|auteur=[[Flaccus Terentius]]|titre auteur = de la [[Société Géographique Impériale]]|date=2E581 |source=Édition Impériale de [[TES Online]]}} | {{Book|auteur=[[Flaccus Terentius]]|titre auteur = de la [[Société Géographique Impériale]]|date=2E581 |source=Édition Impériale de [[TES Online]]}} | ||
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<big>Les Brétons de l'Alliance de Daguefilante</big></center> | <big>Les Brétons de l'Alliance de Daguefilante</big></center> | ||
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|commentaire=Un guerrier dreugh, surgissant de la brume. J'ai cru que j'allais m'évanouir... | |commentaire=Un guerrier dreugh, surgissant de la brume. J'ai cru que j'allais m'évanouir... | ||
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Je garde peu de souvenirs de mon périple de la Cité impériale jusqu'à Haltevoie, tant ce premier voyage en haute mer m'a rendu malade. C'est avec un immense soulagement que j'ai vu notre navire atteindre enfin les eaux plus calmes de la Baie d'Iliaque. Le capitaine a mis une chaloupe à ma disposition pour rejoindre le rivage. Sitôt à terre, j'ai posé mes affaires sur la jetée avant de faire signe à un enfant crasseux. Motivé par la promesse d'une pièce d'or, il s'est empressé de m'indiquer le plus court chemin vers le centre d'Haltevoie. Confiant, j'ai emprunté son "raccourci", mais les pavés sous mes pieds ont rapidement laissé place à la boue, les bâtiments autour se faisant de plus en plus précaires et miteux. Des visages émaciés m'observaient depuis ces taudis lugubres. | Je garde peu de souvenirs de mon périple de la Cité impériale jusqu'à Haltevoie, tant ce premier voyage en haute mer m'a rendu malade. C'est avec un immense soulagement que j'ai vu notre navire atteindre enfin les eaux plus calmes de la Baie d'Iliaque. Le capitaine a mis une chaloupe à ma disposition pour rejoindre le rivage. Sitôt à terre, j'ai posé mes affaires sur la jetée avant de faire signe à un enfant crasseux. Motivé par la promesse d'une pièce d'or, il s'est empressé de m'indiquer le plus court chemin vers le centre d'Haltevoie. Confiant, j'ai emprunté son "raccourci", mais les pavés sous mes pieds ont rapidement laissé place à la boue, les bâtiments autour se faisant de plus en plus précaires et miteux. Des visages émaciés m'observaient depuis ces taudis lugubres. | ||
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J'ai réussi à contenir mon agacement et à dessiner ces créatures aux airs de crustacés. Revenant sur mes pas, j'ai retrouvé le petit menteur et je l'ai vertement sermonné sur ses méthodes. | J'ai réussi à contenir mon agacement et à dessiner ces créatures aux airs de crustacés. Revenant sur mes pas, j'ai retrouvé le petit menteur et je l'ai vertement sermonné sur ses méthodes. | ||
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|commentaire=Campagne de Havre-tempête, vue depuis les portes de Haltevoie. | |commentaire=Campagne de Havre-tempête, vue depuis les portes de Haltevoie. | ||
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''Aucune allusion à la guerre de Ranser contre Émeric, ni au sac de Taillemont.'' | ''Aucune allusion à la guerre de Ranser contre Émeric, ni au sac de Taillemont.'' | ||
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J'ai passé un peu de temps à étudier et à peindre la campagne de Havre-tempête, un charmant domaine fait de collines vallonnées, de plaines alluviales, de saillies rocheuses et de boqueteaux anciens. L'endroit pourrait être enchanteur s'il n'était pas plongé dans une perpétuelle pénombre et fréquemment secoué par le tonnerre quand les éclairs de rage de Kynareth déchirent le ciel. | J'ai passé un peu de temps à étudier et à peindre la campagne de Havre-tempête, un charmant domaine fait de collines vallonnées, de plaines alluviales, de saillies rocheuses et de boqueteaux anciens. L'endroit pourrait être enchanteur s'il n'était pas plongé dans une perpétuelle pénombre et fréquemment secoué par le tonnerre quand les éclairs de rage de Kynareth déchirent le ciel. | ||
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Mon audience avec le roi (et ma requête pour l'exploration à travers sa province) ne tenait qu'à moi. "Émeric Premier, comte de Cumbrie, roi de Haltevoie, et par la grâce des Divins, haut-roi de l'Alliance de Daguefilante. Avancez et prosternez-vous." Un héraut imposant m'a fait signe d'approcher. Émeric a jeté un rapide coup d’œil à mes documents officiels avant de poser son regard sur moi. C'était un homme encore relativement jeune, mais ses yeux étaient déjà cernés de rides ; les guerres de sa province l'avaient manifestement usé. | Mon audience avec le roi (et ma requête pour l'exploration à travers sa province) ne tenait qu'à moi. "Émeric Premier, comte de Cumbrie, roi de Haltevoie, et par la grâce des Divins, haut-roi de l'Alliance de Daguefilante. Avancez et prosternez-vous." Un héraut imposant m'a fait signe d'approcher. Émeric a jeté un rapide coup d’œil à mes documents officiels avant de poser son regard sur moi. C'était un homme encore relativement jeune, mais ses yeux étaient déjà cernés de rides ; les guerres de sa province l'avaient manifestement usé. | ||
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"Voyons... Flaccus Terentius, c'est bien cela ? Vous êtes un émissaire du chancelier Tharn ? Je trouve l'homme déplaisant, mais c'est un des puissants de Cyrodiil. Pour | "Voyons... Flaccus Terentius, c'est bien cela ? Vous êtes un émissaire du chancelier Tharn ? Je trouve l'homme déplaisant, mais c'est un des puissants de Cyrodiil. Pour | ||
le moment tout du moins. Il a alors fait signe à un Rougegarde portant les insignes de la Garde du lion. "Veillez à la sécurité de notre hôte. Terentius, vous pouvez retirer vos fonds à la banque de Haltevoie. Ce sera tout..." | le moment tout du moins. Il a alors fait signe à un Rougegarde portant les insignes de la Garde du lion. "Veillez à la sécurité de notre hôte. Terentius, vous pouvez retirer vos fonds à la banque de Haltevoie. Ce sera tout..." | ||
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Ah, les rois ! | Ah, les rois ! | ||
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|commentaire=Émeric de Cumbrie, haut-roi de l'Alliance de Daguefilante | |commentaire=Émeric de Cumbrie, haut-roi de l'Alliance de Daguefilante | ||
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{{Lettrine|P}}our les Brétons, le roi Émeric de Cumbrie est l'incarnation même de la réussite. Au lieu de paresser dans un palais et de maltraiter ses serviteurs, il a passé sa jeunesse à apprendre le commerce auprès de son père tout en suivant un entraînement martial rigoureux chez les dragons lourds de Ménévia. L'été, il escortait la caravane d'Abondance, mettant à l'épreuve son courage contre les gobelins et les Crevassais. Il n'avait que vingt ans lorsque les envahisseurs de Durcorach l'ont contraint à se retrancher derrière les murailles de Haltevoie avec d'autres guerriers-marchands. | {{Lettrine|P}}our les Brétons, le roi Émeric de Cumbrie est l'incarnation même de la réussite. Au lieu de paresser dans un palais et de maltraiter ses serviteurs, il a passé sa jeunesse à apprendre le commerce auprès de son père tout en suivant un entraînement martial rigoureux chez les dragons lourds de Ménévia. L'été, il escortait la caravane d'Abondance, mettant à l'épreuve son courage contre les gobelins et les Crevassais. Il n'avait que vingt ans lorsque les envahisseurs de Durcorach l'ont contraint à se retrancher derrière les murailles de Haltevoie avec d'autres guerriers-marchands. | ||
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{{Lettrine|L}}es récents conflits commerciaux dans la Baie d'Iliaque ont engendré une alliance puissante, conséquence de périodes de troubles répétées. En 2E 541, un puissant Crevassais du nom de Durcorach, le "Dragon noir", a uni les tribus de la Crevasse et envahi Hauteroche, pillant une grande partie de la province. Ce n'est qu'aux portes de Daguefilante que son avancée a finalement été stoppée et ses troupes renvoyées vers Bordeciel. Réalisant à quel point leurs royaumes indépendants étaient vulnérables, les rois de Daguefilante, Haltevoie, Camlorn, Abondance et Taillemont ont alors conclu l'alliance de Daguefilante, s'engageant à unir leurs forces pour répondre de manière rapide et brutale à toute nouvelle tentative d'invasion de leurs terres fertiles. | {{Lettrine|L}}es récents conflits commerciaux dans la Baie d'Iliaque ont engendré une alliance puissante, conséquence de périodes de troubles répétées. En 2E 541, un puissant Crevassais du nom de Durcorach, le "Dragon noir", a uni les tribus de la Crevasse et envahi Hauteroche, pillant une grande partie de la province. Ce n'est qu'aux portes de Daguefilante que son avancée a finalement été stoppée et ses troupes renvoyées vers Bordeciel. Réalisant à quel point leurs royaumes indépendants étaient vulnérables, les rois de Daguefilante, Haltevoie, Camlorn, Abondance et Taillemont ont alors conclu l'alliance de Daguefilante, s'engageant à unir leurs forces pour répondre de manière rapide et brutale à toute nouvelle tentative d'invasion de leurs terres fertiles. | ||
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''Il est agaçant de constater que les auteurs de ce guide décidément inepte ne font aucune mention des prouesses du réseau maritime de l'Alliance, mis en place par Émeric pour unir les rois de Hauteroche autour du commerce. Aujourd'hui encore, des navires appareillent constamment des ports de Haltevoie, Daguefilante, Abondance et Sentinelle. Cette flotte marchande pourrait devenir une force navale redoutable en quelques heures seulement. Par Arkay, mes prédécesseurs n'étaient vraiment pas perspicaces.'' | ''Il est agaçant de constater que les auteurs de ce guide décidément inepte ne font aucune mention des prouesses du réseau maritime de l'Alliance, mis en place par Émeric pour unir les rois de Hauteroche autour du commerce. Aujourd'hui encore, des navires appareillent constamment des ports de Haltevoie, Daguefilante, Abondance et Sentinelle. Cette flotte marchande pourrait devenir une force navale redoutable en quelques heures seulement. Par Arkay, mes prédécesseurs n'étaient vraiment pas perspicaces.'' | ||
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{{Lettrine|L}}es ordres de chevaliers militants existent dans Hauteroche depuis que les Bretons se sont libérés du joug des Direnni. Avant la signature de l'Alliance de Daguefilante, la Garde du lion faisait partie de ces ordres autonomes, qui servent la province sans pour autant se soumettre à la moindre autorité. Leur doctrine est simple et inébranlable : combattre pour le bien de Hauteroche et de tous les Brétons. Même si à l'origine, ces guerriers d'élite avaient pour ambition irréaliste de rendre la justice et d'imposer la paix, ils ont su s'adapter pour devenir des gardiens vigilants, toujours prêts à repousser les menaces de toute nature. Chacun des rois de la province peut faire appel à ces combattants exceptionnels pour renforcer les rangs de son armée. | {{Lettrine|L}}es ordres de chevaliers militants existent dans Hauteroche depuis que les Bretons se sont libérés du joug des Direnni. Avant la signature de l'Alliance de Daguefilante, la Garde du lion faisait partie de ces ordres autonomes, qui servent la province sans pour autant se soumettre à la moindre autorité. Leur doctrine est simple et inébranlable : combattre pour le bien de Hauteroche et de tous les Brétons. Même si à l'origine, ces guerriers d'élite avaient pour ambition irréaliste de rendre la justice et d'imposer la paix, ils ont su s'adapter pour devenir des gardiens vigilants, toujours prêts à repousser les menaces de toute nature. Chacun des rois de la province peut faire appel à ces combattants exceptionnels pour renforcer les rangs de son armée. | ||
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La Garde du lion est extrêmement populaire à travers Hauteroche, et bien que certains seigneurs soient contrariés par son autonomie, et par l'infériorité de leurs propres troupes, ils gardent le silence ou se montrent ouvertement enthousiastes quand vient le moment de solliciter son aide pour faire face à une catastrophe. La plupart des chevaliers de l'ordre ont approuvé la fusion des différentes régions de la province décidée par l'Alliance, y voyant la consécration de leur mission originelle de réunification du peuple bréton. C'est donc sans surprise que le seigneur général de la Garde du lion a juré allégeance à la nouvelle alliance. Depuis, ses chevaliers servent de garde d'élite aux souverains locaux, et font preuve d'un dévouement sans faille. | La Garde du lion est extrêmement populaire à travers Hauteroche, et bien que certains seigneurs soient contrariés par son autonomie, et par l'infériorité de leurs propres troupes, ils gardent le silence ou se montrent ouvertement enthousiastes quand vient le moment de solliciter son aide pour faire face à une catastrophe. La plupart des chevaliers de l'ordre ont approuvé la fusion des différentes régions de la province décidée par l'Alliance, y voyant la consécration de leur mission originelle de réunification du peuple bréton. C'est donc sans surprise que le seigneur général de la Garde du lion a juré allégeance à la nouvelle alliance. Depuis, ses chevaliers servent de garde d'élite aux souverains locaux, et font preuve d'un dévouement sans faille. | ||
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La guerre et la violence font partie de la vie à Hauteroche ; leurs séquelles sont gravées sur les bâtiments et sur le visage des anciens. Pour les Brétons, le fond passe avant la forme, comme en témoigne la simplicité de leur architecture et de leur style vestimentaire. Leur gouvernement féodal, qui divise la province en cités-États, encourage le nationalisme mesquin et les conflits frontaliers, un frein regrettable à la prospérité de la région. Les individus sont répartis selon trois classes sociales bien distinctes : la paysannerie pauvre, puis la classe moyenne des marchands et des artisans, et enfin un imbroglio de nobles et de familles régnantes. Ajoutez à cela quelques ordres de chevalerie autonomes, ainsi qu'une petite élite de magiciens qui s'estime au-dessus du lot, et vous aurez une idée assez précise de la société brétonne. Mais attention : toutes les rivalités internes s'évanouissent quand des forces extérieures menacent ce système. | La guerre et la violence font partie de la vie à Hauteroche ; leurs séquelles sont gravées sur les bâtiments et sur le visage des anciens. Pour les Brétons, le fond passe avant la forme, comme en témoigne la simplicité de leur architecture et de leur style vestimentaire. Leur gouvernement féodal, qui divise la province en cités-États, encourage le nationalisme mesquin et les conflits frontaliers, un frein regrettable à la prospérité de la région. Les individus sont répartis selon trois classes sociales bien distinctes : la paysannerie pauvre, puis la classe moyenne des marchands et des artisans, et enfin un imbroglio de nobles et de familles régnantes. Ajoutez à cela quelques ordres de chevalerie autonomes, ainsi qu'une petite élite de magiciens qui s'estime au-dessus du lot, et vous aurez une idée assez précise de la société brétonne. Mais attention : toutes les rivalités internes s'évanouissent quand des forces extérieures menacent ce système. | ||
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|texte={{Lettrine|L}}e Premier empire a soumis les Brétons et les a convertis au culte des huit Divins. Et pourtant, même sous le joug impérial, des divinités mineures ont gardé une grande influence sur les plus superstitieux d'entre eux : | |texte={{Lettrine|L}}e Premier empire a soumis les Brétons et les a convertis au culte des huit Divins. Et pourtant, même sous le joug impérial, des divinités mineures ont gardé une grande influence sur les plus superstitieux d'entre eux : | ||
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Le culte de ces entités est strictement interdit par les Impériaux, et même si l'étude de ces idoles hérétiques est encouragée, il y a une ligne claire entre analyse et adoration. Une ligne à ne pas franchir. | Le culte de ces entités est strictement interdit par les Impériaux, et même si l'étude de ces idoles hérétiques est encouragée, il y a une ligne claire entre analyse et adoration. Une ligne à ne pas franchir. | ||
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+ | En visitant avec émerveillement la grande cité de Haltevoie, j'ai réalisé toute l'emprise du roi Émeric sur ses sujets, pour la plupart loyaux. Mes chaperons de la Garde du Lion étaient polis, sans chercher pour autant à cacher leur mépris. J'ai dessiné leurs armes et armures malgré les questions sarcastiques qu'ils me posaient, comme "Êtes-vous vraiment un écrivain explorateur, ou simplement l'espion le plus maladroit de l'histoire ?". J'ai souri à leurs provocations, mais sous mon attitude respectueuse, je bouillais de colère. | ||
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+ | |commentaire=J'ai peint ici les symboles des huit Divins tels qu'ils apparaissent sur le jubé de la cathédrale. | ||
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Après mon expérience désagréable avec la Garde du Lion, j'ai été soulagé de trouver un moment de paix dans la cathédrale de Haltevoie. | Après mon expérience désagréable avec la Garde du Lion, j'ai été soulagé de trouver un moment de paix dans la cathédrale de Haltevoie. | ||
La prêtresse Gidric m'a appris que la noblesse de la ville venait prier ici, et que le couronnement d'Émeric avait eu lieu sous cette voûte. Cela ne m'a pas surpris : ces arcades de pierre sont certes loin d'avoir la magnificence de celles de la grande cathédrale de la Cité impériale, mais elles constituent une prouesse architecturale digne de respect. Les Brétons ont vraiment fait de leur mieux. | La prêtresse Gidric m'a appris que la noblesse de la ville venait prier ici, et que le couronnement d'Émeric avait eu lieu sous cette voûte. Cela ne m'a pas surpris : ces arcades de pierre sont certes loin d'avoir la magnificence de celles de la grande cathédrale de la Cité impériale, mais elles constituent une prouesse architecturale digne de respect. Les Brétons ont vraiment fait de leur mieux. | ||
Baigné par la lumière d'Aetherius qui filtrait à travers les vitraux du sanctuaire, j'ai senti la chaleur de Mara pour la première fois depuis mon arrivée à Haltevoie, et j'en ai profité pour reposer un peu mes os fatigués. Un dernier moment de répit avant mon départ. | Baigné par la lumière d'Aetherius qui filtrait à travers les vitraux du sanctuaire, j'ai senti la chaleur de Mara pour la première fois depuis mon arrivée à Haltevoie, et j'en ai profité pour reposer un peu mes os fatigués. Un dernier moment de répit avant mon départ. | ||
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Il était temps pour moi de quitter Haltevoie et de partir vers le nord, plus loin dans la province. La Garde du Lion m'a proposé une monture, mais ma peur des gros animaux m'a contraint à refuser. Le sac plein de provisions, je suis parti à pied sur la route de la cité de Taillemont, dans la région de Brisecime. | Il était temps pour moi de quitter Haltevoie et de partir vers le nord, plus loin dans la province. La Garde du Lion m'a proposé une monture, mais ma peur des gros animaux m'a contraint à refuser. Le sac plein de provisions, je suis parti à pied sur la route de la cité de Taillemont, dans la région de Brisecime. | ||
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− | Mis à part des fermes isolées, progressivement remplacées par des ravines et des monts escarpés, j'ai croisé très peu d'habitations avant d'atteindre l'Abbaye des parias. Ce monastère, qui porte bien son nom, est ouvertement consacré au culte d'Azura. | + | |image=ON-StatueVaermina.png |
+ | |commentaire=La statue de l'adversaire d'Azura, Vaermina, Prince daedra des cauchemars. Par chance, je n'ai pas croisé les adeptes qui ont allumé ces bougies… | ||
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+ | Mis à part des fermes isolées, progressivement remplacées par des ravines et des monts escarpés, j'ai croisé très peu d'habitations avant d'atteindre l'Abbaye des parias. Ce monastère, qui porte bien son nom, est ouvertement consacré au culte d'Azura. Sœur Jerique, l'une de ses prêtresses, m'a même invité à « communier avec l'Ombre de lune ». J'ai poliment refusé, mais j'ai accepté le breuvage sucré qu'elle m'a proposé. Bien qu'hérétique, la présence d'Azura était étrangement réconfortante. | ||
Loin d'être rassasié, j'ai repris la route pour finir par trouver une petite auberge à l'âtre et au propriétaire fort accueillants. La bière qu'il m'a servie m'est rapidement montée à la tête, et j'ai décidé de faire une petite promenade au crépuscule pour m'éclaircir les idées. | Loin d'être rassasié, j'ai repris la route pour finir par trouver une petite auberge à l'âtre et au propriétaire fort accueillants. La bière qu'il m'a servie m'est rapidement montée à la tête, et j'ai décidé de faire une petite promenade au crépuscule pour m'éclaircir les idées. | ||
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« Prenez garde, Flaccus Terentius. Les dangers sont nombreux sous le clair de lune ». | « Prenez garde, Flaccus Terentius. Les dangers sont nombreux sous le clair de lune ». | ||
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+ | |commentaire=L'hideux visage d'un sanguinar | ||
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J'ai poussé un cri de surprise. Mais la voix était familière, rassurante. C'était Jerique. Je me suis alors rappelé ce qu'elle m'avait dit sur les Songeurs transcendants de Vaermina, de dangereux fanatiques actifs dans la région. Nerveux, j'ai sollicité son aide, et elle m'a raccompagné jusqu'à l'auberge. | J'ai poussé un cri de surprise. Mais la voix était familière, rassurante. C'était Jerique. Je me suis alors rappelé ce qu'elle m'avait dit sur les Songeurs transcendants de Vaermina, de dangereux fanatiques actifs dans la région. Nerveux, j'ai sollicité son aide, et elle m'a raccompagné jusqu'à l'auberge. | ||
J'ai été réveillé le lendemain matin par l'aubergiste venu m'apporter mon petit-déjeuner. Une rose noire était posée sur la table à côté de moi. | J'ai été réveillé le lendemain matin par l'aubergiste venu m'apporter mon petit-déjeuner. Une rose noire était posée sur la table à côté de moi. | ||
− | + | Un détachement de soldats brétons s'est joint à moi sur la route de Taillemont et m'a offert sa protection pendant notre marche (un peu trop soutenue à mon goût) vers le Nord depuis Nouesseuil, laissant Havre-Tempête derrière nous. Il convient ici de revenir un peu sur l'histoire sanglante de Brisecime. | |
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− | Un détachement de soldats brétons s'est joint à moi sur la route de Taillemont et m'a offert sa protection pendant notre marche (un peu trop soutenue à mon goût) | ||
Le paysage tourmenté de Brisecime abrite une variété de vampires sauvages appelés Sanguinars. Par chance, leur mal ne semble pas très contagieux, ou la région en serait déjà infestée. | Le paysage tourmenté de Brisecime abrite une variété de vampires sauvages appelés Sanguinars. Par chance, leur mal ne semble pas très contagieux, ou la région en serait déjà infestée. | ||
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|texte='''La guerre du roi Ranser, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)''' | |texte='''La guerre du roi Ranser, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)''' | ||
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''J'ai trouvé ce rapport en faisant des recherches sur Hauteroche dans les archives impériales. Il a été écrit plus tard que le guide de Leovic, et contient des informations qu'il faudra que j'inclue dans ma nouvelle version.''}} | ''J'ai trouvé ce rapport en faisant des recherches sur Hauteroche dans les archives impériales. Il a été écrit plus tard que le guide de Leovic, et contient des informations qu'il faudra que j'inclue dans ma nouvelle version.''}} | ||
− | [[Fichier:NGI_P14_IMG01.jpg|center | + | [[Fichier:NGI_P14_IMG01.jpg|center]] |
<center>''J'ai déroulé la peinture de Brisecime que j'avais achetée à Haltevoie. L'artiste mériterait d'être renvoyé, de préférence par catapulte, pour cette œuvre fantasque ; il n'a manifestement jamais mis les pieds au nord de Vieusseuil.''</center> | <center>''J'ai déroulé la peinture de Brisecime que j'avais achetée à Haltevoie. L'artiste mériterait d'être renvoyé, de préférence par catapulte, pour cette œuvre fantasque ; il n'a manifestement jamais mis les pieds au nord de Vieusseuil.''</center> | ||
{{Cadre NGI | {{Cadre NGI | ||
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''« Prudents et furtifs » ? Si j'en crois les rumeurs, leurs apparitions sont de plus en plus fréquentes.'' | ''« Prudents et furtifs » ? Si j'en crois les rumeurs, leurs apparitions sont de plus en plus fréquentes.'' | ||
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« C'était un Sylvegol » m'a expliqué Mannick, encore haletant, alors que je peignais le corps de cet étrange homoncule sylvestre. « Ils ont commencé à apparaître récemment dans les forêts du Nord et du centre de la province. Personne ne sait pourquoi. » | « C'était un Sylvegol » m'a expliqué Mannick, encore haletant, alors que je peignais le corps de cet étrange homoncule sylvestre. « Ils ont commencé à apparaître récemment dans les forêts du Nord et du centre de la province. Personne ne sait pourquoi. » | ||
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|texte=<poem>'''Wergital l'enfant-loup''' | |texte=<poem>'''Wergital l'enfant-loup''' | ||
'''Attribué à Édouard Longtemps''' | '''Attribué à Édouard Longtemps''' | ||
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|image=ON-CathBedraud.png|commentaire=Le sinistre cimetière bréton de Cath Bedraud ; Mannick affirme que les ronces sont récentes. | |image=ON-CathBedraud.png|commentaire=Le sinistre cimetière bréton de Cath Bedraud ; Mannick affirme que les ronces sont récentes. | ||
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L'étape suivante a été aussi longue qu'épuisante. Heureusement, ma traversée de Sorcemarr s'est faite sans incident. Les notes du guide sont pour la plupart exactes, et incluent une représentation fidèle de l'antre d'une Macrale, ainsi qu'un portrait effrayant de ces ermites verruqueuses. Mais comment nos brillants explorateurs ont-ils pu patauger dans ce marais et oublier d'en mentionner l'odeur ? | L'étape suivante a été aussi longue qu'épuisante. Heureusement, ma traversée de Sorcemarr s'est faite sans incident. Les notes du guide sont pour la plupart exactes, et incluent une représentation fidèle de l'antre d'une Macrale, ainsi qu'un portrait effrayant de ces ermites verruqueuses. Mais comment nos brillants explorateurs ont-ils pu patauger dans ce marais et oublier d'en mentionner l'odeur ? | ||
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|texte={{Lettrine|L}}e marais central de Glenumbrie, Sorcemarr, est un marécage primitif qui se caractérise par plusieurs espèces uniques de roseaux et de mousses, ainsi que par des arbres noueux et rabougris au feuillage lourd et bas. Cet environnement hostile est difficile à cartographier avec précision ; les topographes impériaux sont gênés par la brume pesante et les vapeurs toxiques émanant de ses nappes stagnantes. Le caractère inaccessible de ce marais et la grande richesse de sa flore sont peut-être ce qui pousse les Macrales à vivre dans d'aussi sordides conditions. | |texte={{Lettrine|L}}e marais central de Glenumbrie, Sorcemarr, est un marécage primitif qui se caractérise par plusieurs espèces uniques de roseaux et de mousses, ainsi que par des arbres noueux et rabougris au feuillage lourd et bas. Cet environnement hostile est difficile à cartographier avec précision ; les topographes impériaux sont gênés par la brume pesante et les vapeurs toxiques émanant de ses nappes stagnantes. Le caractère inaccessible de ce marais et la grande richesse de sa flore sont peut-être ce qui pousse les Macrales à vivre dans d'aussi sordides conditions. | ||
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Les Macrales de Sorcemarr sont des créatures craintives et solitaires, rarement vues par les voyageurs. Les aubergistes locaux racontent souvent qu'elles sont les premières disciples d'Y'ffre, ou qu'elles dévorent les os des enfants turbulents, mais ces légendes absurdes ne sont destinées qu'à impressionner ces derniers. L'explorateur Amphion Gargilius a survécu à sa rencontre avec l'une de ces sorcières, la décrivant comme « une femme sauvage, grande et émaciée, vêtue de haillons et s'occupant du marais comme un fermier de ses champs... » Les Macrales sont aussi puissantes que repoussantes. Elles n'hésitent pas à démembrer les aventuriers imprudents (ainsi qu'en atteste le bras coupé d'Amphion) ou à les brûler de leur magie destructrice. Si leur nature est clairement détestable, leurs origines demeurent un mystère. | Les Macrales de Sorcemarr sont des créatures craintives et solitaires, rarement vues par les voyageurs. Les aubergistes locaux racontent souvent qu'elles sont les premières disciples d'Y'ffre, ou qu'elles dévorent les os des enfants turbulents, mais ces légendes absurdes ne sont destinées qu'à impressionner ces derniers. L'explorateur Amphion Gargilius a survécu à sa rencontre avec l'une de ces sorcières, la décrivant comme « une femme sauvage, grande et émaciée, vêtue de haillons et s'occupant du marais comme un fermier de ses champs... » Les Macrales sont aussi puissantes que repoussantes. Elles n'hésitent pas à démembrer les aventuriers imprudents (ainsi qu'en atteste le bras coupé d'Amphion) ou à les brûler de leur magie destructrice. Si leur nature est clairement détestable, leurs origines demeurent un mystère. | ||
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<center>''L'imposant et mystique Wyrdarbor des Wyresses de Beldama.''</center> | <center>''L'imposant et mystique Wyrdarbor des Wyresses de Beldama.''</center> | ||
Après avoir manqué de perdre une botte dans ces marécages, j'ai finalement réussi à laisser la boue et la brume derrière moi pour pénétrer dans les bois touffus de Glenumbrie. Je m'efforçais d'allumer un feu de camp quand j'ai eu la surprise d'être réprimandé par une inconnue vêtue de vert et de marron. | Après avoir manqué de perdre une botte dans ces marécages, j'ai finalement réussi à laisser la boue et la brume derrière moi pour pénétrer dans les bois touffus de Glenumbrie. Je m'efforçais d'allumer un feu de camp quand j'ai eu la surprise d'être réprimandé par une inconnue vêtue de vert et de marron. | ||
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<center>''Le féroce loup-garou des terres sauvages brétonnes''</center> | <center>''Le féroce loup-garou des terres sauvages brétonnes''</center> | ||
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J'ai fui à toutes jambes, abandonnant ma botte dans un fossé, persuadé de sentir l'haleine fétide de la bête sur ma nuque Jetant un regard par-dessus mon épaule, je l'ai vue s'arrêter pour ramasser une cruche avant de se remettre à ma poursuite J'ai remercié les huit Divins (dans l'ordre) en voyant enfin les gardes de la scierie. Le loup-garou était à portée de flèche, il a hurlé avant de prendre la fuite, sa musette sous le bras, alors que je m'écroulais au pied d'un de mes sauveurs. Si ce monstre n'avait pas été aussi attaché à sa ferraille... Enfin, je préfère ne pas y penser. | J'ai fui à toutes jambes, abandonnant ma botte dans un fossé, persuadé de sentir l'haleine fétide de la bête sur ma nuque Jetant un regard par-dessus mon épaule, je l'ai vue s'arrêter pour ramasser une cruche avant de se remettre à ma poursuite J'ai remercié les huit Divins (dans l'ordre) en voyant enfin les gardes de la scierie. Le loup-garou était à portée de flèche, il a hurlé avant de prendre la fuite, sa musette sous le bras, alors que je m'écroulais au pied d'un de mes sauveurs. Si ce monstre n'avait pas été aussi attaché à sa ferraille... Enfin, je préfère ne pas y penser. | ||
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|texte='''Survivre aux loups-garous, de Venustinius Perquitienus'''<br /> | |texte='''Survivre aux loups-garous, de Venustinius Perquitienus'''<br /> | ||
{{Lettrine|Q}}u'il soit en poste dans une garnison de Camlorn ou victime de l'inhospitalité de Bordeciel, tout Impérial se doit de connaître les terribles symptômes de la lycanthropie. Les attaques de créatures contaminées par la Sanies Lupinus se faisant de plus en plus fréquentes, il est de votre devoir d'apprendre ce qui suit et d'agir en conséquence. | {{Lettrine|Q}}u'il soit en poste dans une garnison de Camlorn ou victime de l'inhospitalité de Bordeciel, tout Impérial se doit de connaître les terribles symptômes de la lycanthropie. Les attaques de créatures contaminées par la Sanies Lupinus se faisant de plus en plus fréquentes, il est de votre devoir d'apprendre ce qui suit et d'agir en conséquence. | ||
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Si le combat est inévitable, équipez-vous d'une arme en argent, une matière extrêmement efficace contre ces monstres. Dans tous les cas, vous pouvez vous attendre à subir des blessures profondes. En cas d'infection, prévenez votre supérieur pour recevoir les derniers sacrements d'Arkay avant votre exécution. | Si le combat est inévitable, équipez-vous d'une arme en argent, une matière extrêmement efficace contre ces monstres. Dans tous les cas, vous pouvez vous attendre à subir des blessures profondes. En cas d'infection, prévenez votre supérieur pour recevoir les derniers sacrements d'Arkay avant votre exécution. | ||
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J'ai récupéré ma botte avant de me retirer à la taverne locale. Une serveuse au visage couvert de taches de rousseur m'a servi des saucisses avant de pousser un hoquet de surprise en voyant ma plume d'écriture. « C'est une plume de harpie ! » s'est-elle exclamée avec un grand sourire. | J'ai récupéré ma botte avant de me retirer à la taverne locale. Une serveuse au visage couvert de taches de rousseur m'a servi des saucisses avant de pousser un hoquet de surprise en voyant ma plume d'écriture. « C'est une plume de harpie ! » s'est-elle exclamée avec un grand sourire. | ||
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Les harpies étaient bien là, et en nombre. Je me suis caché dans un buisson pour esquisser à la hâte un spécimen vigoureux dans toute son impudeur. Ne laissez pas leur apparence humaine vous tromper : ces créatures n'ont rien de civilisé. Je les ai vues régurgiter un gruau infect pour nourrir leurs petits et se battre entre elles dans un tourbillon de cris stridents et de serres tranchantes. Je suis reparti avec trois plumes que j'avais ramassées, et une nouvelle estime pour mon fournisseur. | Les harpies étaient bien là, et en nombre. Je me suis caché dans un buisson pour esquisser à la hâte un spécimen vigoureux dans toute son impudeur. Ne laissez pas leur apparence humaine vous tromper : ces créatures n'ont rien de civilisé. Je les ai vues régurgiter un gruau infect pour nourrir leurs petits et se battre entre elles dans un tourbillon de cris stridents et de serres tranchantes. Je suis reparti avec trois plumes que j'avais ramassées, et une nouvelle estime pour mon fournisseur. | ||
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|texte={{Lettrine|S}}i les origines et le mode de reproduction des harpies sont encore mal connus (et font d'ailleurs l'objet de débats houleux entre les érudits de la Cité impériale), il semble certain que ces viles créatures sont apparentées aux oiseaux. On ignore comment ces abominations ont pu apparaître, mais le festival de Riglametha (célébré à Martelfell) les présente comme des femmes qui se seraient unies à des corbeaux dans l'ancien temps. | |texte={{Lettrine|S}}i les origines et le mode de reproduction des harpies sont encore mal connus (et font d'ailleurs l'objet de débats houleux entre les érudits de la Cité impériale), il semble certain que ces viles créatures sont apparentées aux oiseaux. On ignore comment ces abominations ont pu apparaître, mais le festival de Riglametha (célébré à Martelfell) les présente comme des femmes qui se seraient unies à des corbeaux dans l'ancien temps. | ||
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D'un point de vue biologique, les harpies sont très semblables aux oiseaux communs ; elles construisent des nids (un amas de cailloux, de branches, de mousses et de feuilles consolidé par leur salive) pondent des œufs et ramènent des proies à leurs petits. Elles se rassemblent en petites communautés matriarcales, respectueuses et soumises à l'autorité de la doyenne ou de la femelle la plus puissante de la colonie. Résolument carnivores, elles sont peu regardantes sur l'origine et la qualité de leur viande, et peuvent aussi bien dévorer un cerf fraîchement abattu qu'un marchand malavisé ou une charogne vieille d'une semaine. Farouchement territoriales, elles attaquent les intrus à coups de serres contaminées, de préférence au visage. Les plus âgées sont même capables d'utiliser la magie. | D'un point de vue biologique, les harpies sont très semblables aux oiseaux communs ; elles construisent des nids (un amas de cailloux, de branches, de mousses et de feuilles consolidé par leur salive) pondent des œufs et ramènent des proies à leurs petits. Elles se rassemblent en petites communautés matriarcales, respectueuses et soumises à l'autorité de la doyenne ou de la femelle la plus puissante de la colonie. Résolument carnivores, elles sont peu regardantes sur l'origine et la qualité de leur viande, et peuvent aussi bien dévorer un cerf fraîchement abattu qu'un marchand malavisé ou une charogne vieille d'une semaine. Farouchement territoriales, elles attaquent les intrus à coups de serres contaminées, de préférence au visage. Les plus âgées sont même capables d'utiliser la magie. | ||
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|commentaire=La cité de Daguefilante : les rues sont en réalité plus animées, mais je tenais à mettre en valeur l'architecture pittoresque des lieux | |commentaire=La cité de Daguefilante : les rues sont en réalité plus animées, mais je tenais à mettre en valeur l'architecture pittoresque des lieux | ||
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|commentaire=La cité de Daguefilante | |commentaire=La cité de Daguefilante | ||
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− | {{Lettrine|L}}a famille royale des Deleyn occupe une place centrale dans l'histoire récente de Daguefilante. Leur lignée remonte au roi Donel, souverain de cette cité-état de 2E 342 à 401. Sa | + | {{Lettrine|L}}a famille royale des Deleyn occupe une place centrale dans l'histoire récente de Daguefilante. Leur lignée remonte au roi Donel, souverain de cette cité-état de 2E 342 à 401. Sa sœur Geneviève épousa Serge, du conglomérat minier d'Adlam de Nordlande, et il s'unit lui-même à Dame Sylvie Barclay de la Vieille Métaye de Glenumbrie. Ces deux mariages permirent de consolider leur pouvoir. Au roi Donel succédèrent Anton I, Donella et enfin Anton II avant que le roi Bergamot (neveu d'Anton II et dernier héritier vivant) accède au trône en 2E 515. |
Bergamot joua un rôle crucial aux côtés d'Émeric dans l'éradication des Crevassais lors de la révolte de Durcorach, au terme de laquelle il signa la première Alliance de Daguefilante. Il fut emporté par l'épidémie de Peste Knahataine qui suivit. Le roi Folbert le Grand lui succéda, aidant Haltevoie pendant la guerre de Ranser et devenant ainsi un acteur essentiel de la grande Alliance de Daguefilante ratifiée en 567.Folbert estime que la prééminence actuelle de Haltevoie n'est qu'une question de hasard. Au premier faux pas de sa rivale, il ne manquera pas de saisir sa chance pour rétablir la suprématie de Daguefilante à Hauteroche. | Bergamot joua un rôle crucial aux côtés d'Émeric dans l'éradication des Crevassais lors de la révolte de Durcorach, au terme de laquelle il signa la première Alliance de Daguefilante. Il fut emporté par l'épidémie de Peste Knahataine qui suivit. Le roi Folbert le Grand lui succéda, aidant Haltevoie pendant la guerre de Ranser et devenant ainsi un acteur essentiel de la grande Alliance de Daguefilante ratifiée en 567.Folbert estime que la prééminence actuelle de Haltevoie n'est qu'une question de hasard. Au premier faux pas de sa rivale, il ne manquera pas de saisir sa chance pour rétablir la suprématie de Daguefilante à Hauteroche. | ||
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Après avoir visité la guilde des guerriers et dessiné une fontaine brétonne, je me suis vu refuser l'accès au château de Daguefilante, et j'ai donc passé l'après-midi à peindre l'imposante mosaïque de la guilde des mages, vue depuis le premier étage du bâtiment. Je me dois de concéder un certain émerveillement : cette structure est presque aussi élégante et délicate que celle de la Cité impériale ! Mon admiration a toutefois été entachée par ma confrontation avec un archiviste, qui a refusé de reconnaître que mon érudition impériale était supérieure à son éducation quelque peu paroissiale. Ce petit rat de bibliothèque arrogant mériterait d'être remis à sa place. | Après avoir visité la guilde des guerriers et dessiné une fontaine brétonne, je me suis vu refuser l'accès au château de Daguefilante, et j'ai donc passé l'après-midi à peindre l'imposante mosaïque de la guilde des mages, vue depuis le premier étage du bâtiment. Je me dois de concéder un certain émerveillement : cette structure est presque aussi élégante et délicate que celle de la Cité impériale ! Mon admiration a toutefois été entachée par ma confrontation avec un archiviste, qui a refusé de reconnaître que mon érudition impériale était supérieure à son éducation quelque peu paroissiale. Ce petit rat de bibliothèque arrogant mériterait d'être remis à sa place. | ||
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L'âtre était rouge et crépitant. J'apposais la touche finale à ma peinture de l'auberge quand son propriétaire, Grégoire Lafont, a déposé un cuissot de bœuf rôti et sa garniture sur ma table. Alors que j'attaquais ce festin en commandant une nouvelle chope d'hydromel, un Rougegarde aux larges épaules s'est installé à côté de moi. « Quel superbe tableau ! » m'a-t-il dit en souriant. « Que buvez-vous ? ».<br> | L'âtre était rouge et crépitant. J'apposais la touche finale à ma peinture de l'auberge quand son propriétaire, Grégoire Lafont, a déposé un cuissot de bœuf rôti et sa garniture sur ma table. Alors que j'attaquais ce festin en commandant une nouvelle chope d'hydromel, un Rougegarde aux larges épaules s'est installé à côté de moi. « Quel superbe tableau ! » m'a-t-il dit en souriant. « Que buvez-vous ? ».<br> | ||
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Je me suis senti un peu hébété. D'étranges étincelles brouillaient ma vision. J'ai hoché la tête alors qu'Uwafa agitait son gantelet devant moi. « Bien, suivez-moi… » a-t-il ordonné. | Je me suis senti un peu hébété. D'étranges étincelles brouillaient ma vision. J'ai hoché la tête alors qu'Uwafa agitait son gantelet devant moi. « Bien, suivez-moi… » a-t-il ordonné. | ||
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Je ne garde qu'un souvenir confus de ce qui s'est passé ensuite. Des formes et des couleurs sombres ; des ruelles boueuses, les bas-fonds miteux de Daguefilante. J'avançais en titubant sans cesser de parler. Uwafa m'avait manifestement drogué. Je crois me rappeler l'avoir entendu dire de me préparer à « recevoir la marque du ver ». Il n'avait plus rien d'amical. Essayait-t-il de me faire monter dans un charriot ? Oui c'était bien cela, mais j'ai trébuché sur un chien. Je me suis baissé pour le caresser : je devais vraiment être perturbé. La bête a grogné vers Uwafa avant de se jeter sur lui. Je me suis assis et je l'ai regardée mordre l'adepte. Leur raffut a fini par attirer l'attention de la garde. J'ai entendu des « Au pied ! » Alors que ce scélérat d'Uwafa s'enfuyait. | Je ne garde qu'un souvenir confus de ce qui s'est passé ensuite. Des formes et des couleurs sombres ; des ruelles boueuses, les bas-fonds miteux de Daguefilante. J'avançais en titubant sans cesser de parler. Uwafa m'avait manifestement drogué. Je crois me rappeler l'avoir entendu dire de me préparer à « recevoir la marque du ver ». Il n'avait plus rien d'amical. Essayait-t-il de me faire monter dans un charriot ? Oui c'était bien cela, mais j'ai trébuché sur un chien. Je me suis baissé pour le caresser : je devais vraiment être perturbé. La bête a grogné vers Uwafa avant de se jeter sur lui. Je me suis assis et je l'ai regardée mordre l'adepte. Leur raffut a fini par attirer l'attention de la garde. J'ai entendu des « Au pied ! » Alors que ce scélérat d'Uwafa s'enfuyait. | ||
Ce chien m'a sauvé la vie. | Ce chien m'a sauvé la vie. | ||
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Les cercles cachés regroupant ces nécromanciens sont appelés Nids de Vers, et sont dirigés par des prêtres de la non-vie qui endossent le rôle d'anachorète du Ver. Certains prennent même une forme mort-vivante, auquel cas ils sont nommés ermites du Ver. Ils ne se séparent jamais de leurs protecteurs morts-vivants, invoqués ou ranimés. Le chef de ce culte est un mage altmer appelé Mannimarco, un nom que ses adeptes ne prononcent jamais à haute voix, préférant l'invoquer (dans un murmure) par son titre de roi des vers : son pouvoir et son influence s'étendent sur tout Tamriel. | Les cercles cachés regroupant ces nécromanciens sont appelés Nids de Vers, et sont dirigés par des prêtres de la non-vie qui endossent le rôle d'anachorète du Ver. Certains prennent même une forme mort-vivante, auquel cas ils sont nommés ermites du Ver. Ils ne se séparent jamais de leurs protecteurs morts-vivants, invoqués ou ranimés. Le chef de ce culte est un mage altmer appelé Mannimarco, un nom que ses adeptes ne prononcent jamais à haute voix, préférant l'invoquer (dans un murmure) par son titre de roi des vers : son pouvoir et son influence s'étendent sur tout Tamriel. | ||
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+ | {{LivreSerieBarre|titre=Nouveau guide impérial de Tamriel|precedent=Nouveau guide impérial de Tamriel/Cyrodiil{{!}}Cyrodiil|suivant=Nouveau guide impérial de Tamriel/Martelfell{{!}}Martelfell}} | ||
− | + | [[en:The Improved Emperor's Guide to Tamriel/High Rock]] |
Version actuelle datée du 14 novembre 2022 à 21:18
Média d'origine : Édition Impériale de TES Online
Par Flaccus Terentius, de la Société Géographique Impériale, 2E581
Les Brétons de l'Alliance de Daguefilante
Je garde peu de souvenirs de mon périple de la Cité impériale jusqu'à Haltevoie, tant ce premier voyage en haute mer m'a rendu malade. C'est avec un immense soulagement que j'ai vu notre navire atteindre enfin les eaux plus calmes de la Baie d'Iliaque. Le capitaine a mis une chaloupe à ma disposition pour rejoindre le rivage. Sitôt à terre, j'ai posé mes affaires sur la jetée avant de faire signe à un enfant crasseux. Motivé par la promesse d'une pièce d'or, il s'est empressé de m'indiquer le plus court chemin vers le centre d'Haltevoie. Confiant, j'ai emprunté son "raccourci", mais les pavés sous mes pieds ont rapidement laissé place à la boue, les bâtiments autour se faisant de plus en plus précaires et miteux. Des visages émaciés m'observaient depuis ces taudis lugubres. J'ai pressé le pas vers l'ouest, maudissant la malhonnêteté de mon guide. Quelque peu désorienté par la brume marine, je me suis retrouvé dans une frayère de dreughs. "Éloignez-vous des auges !", m'a crié un homme couvert de boue depuis sa cabane. Je me suis vite exécuté. "Du balai ! Évitez les matriarches et vous n'aurez rien à craindre !" J'ai réussi à contenir mon agacement et à dessiner ces créatures aux airs de crustacés. Revenant sur mes pas, j'ai retrouvé le petit menteur et je l'ai vertement sermonné sur ses méthodes.
J'ai passé un peu de temps à étudier et à peindre la campagne de Havre-tempête, un charmant domaine fait de collines vallonnées, de plaines alluviales, de saillies rocheuses et de boqueteaux anciens. L'endroit pourrait être enchanteur s'il n'était pas plongé dans une perpétuelle pénombre et fréquemment secoué par le tonnerre quand les éclairs de rage de Kynareth déchirent le ciel. Après ma visite imprévue des quartiers pauvres, j'ai rassemblé mon courage pour ma rencontre avec le haut-roi Émeric. Armé de mes lettres de créance, je me suis frayé un chemin à travers la foule de Haltevoie pour rejoindre le palais. Mon audience avec le roi (et ma requête pour l'exploration à travers sa province) ne tenait qu'à moi. "Émeric Premier, comte de Cumbrie, roi de Haltevoie, et par la grâce des Divins, haut-roi de l'Alliance de Daguefilante. Avancez et prosternez-vous." Un héraut imposant m'a fait signe d'approcher. Émeric a jeté un rapide coup d’œil à mes documents officiels avant de poser son regard sur moi. C'était un homme encore relativement jeune, mais ses yeux étaient déjà cernés de rides ; les guerres de sa province l'avaient manifestement usé.
"Voyons... Flaccus Terentius, c'est bien cela ? Vous êtes un émissaire du chancelier Tharn ? Je trouve l'homme déplaisant, mais c'est un des puissants de Cyrodiil. Pour le moment tout du moins. Il a alors fait signe à un Rougegarde portant les insignes de la Garde du lion. "Veillez à la sécurité de notre hôte. Terentius, vous pouvez retirer vos fonds à la banque de Haltevoie. Ce sera tout..." Et j'ai été mis dehors comme le dernier des domestiques. Ah, les rois !
En visitant avec émerveillement la grande cité de Haltevoie, j'ai réalisé toute l'emprise du roi Émeric sur ses sujets, pour la plupart loyaux. Mes chaperons de la Garde du Lion étaient polis, sans chercher pour autant à cacher leur mépris. J'ai dessiné leurs armes et armures malgré les questions sarcastiques qu'ils me posaient, comme "Êtes-vous vraiment un écrivain explorateur, ou simplement l'espion le plus maladroit de l'histoire ?". J'ai souri à leurs provocations, mais sous mon attitude respectueuse, je bouillais de colère.
Après mon expérience désagréable avec la Garde du Lion, j'ai été soulagé de trouver un moment de paix dans la cathédrale de Haltevoie. La prêtresse Gidric m'a appris que la noblesse de la ville venait prier ici, et que le couronnement d'Émeric avait eu lieu sous cette voûte. Cela ne m'a pas surpris : ces arcades de pierre sont certes loin d'avoir la magnificence de celles de la grande cathédrale de la Cité impériale, mais elles constituent une prouesse architecturale digne de respect. Les Brétons ont vraiment fait de leur mieux. Baigné par la lumière d'Aetherius qui filtrait à travers les vitraux du sanctuaire, j'ai senti la chaleur de Mara pour la première fois depuis mon arrivée à Haltevoie, et j'en ai profité pour reposer un peu mes os fatigués. Un dernier moment de répit avant mon départ.
Mis à part des fermes isolées, progressivement remplacées par des ravines et des monts escarpés, j'ai croisé très peu d'habitations avant d'atteindre l'Abbaye des parias. Ce monastère, qui porte bien son nom, est ouvertement consacré au culte d'Azura. Sœur Jerique, l'une de ses prêtresses, m'a même invité à « communier avec l'Ombre de lune ». J'ai poliment refusé, mais j'ai accepté le breuvage sucré qu'elle m'a proposé. Bien qu'hérétique, la présence d'Azura était étrangement réconfortante. Loin d'être rassasié, j'ai repris la route pour finir par trouver une petite auberge à l'âtre et au propriétaire fort accueillants. La bière qu'il m'a servie m'est rapidement montée à la tête, et j'ai décidé de faire une petite promenade au crépuscule pour m'éclaircir les idées. La signalisation et l'éclairage de ces maudits chemins de campagne sont déplorables. Le sol sous mes pieds s'est fait de plus en plus pentu et broussailleux, et je me suis retrouvé dans un profond ravin. Des contreforts rocheux encerclaient une clairière parsemée de buissons noueux et dominés par une effigie de Vaermina semblant tout droit sortie d'un cauchemar. L'esprit rempli d'images terrifiantes de sacrifices rituels, j'ai examiné prudemment ce monument dédié au prince des rêves. Les flammes des bougies étaient bien droites : le vent avait cessé de souffler. Je ne pouvais pas rester là. Tout à coup, j'ai entendu une voix : « Prenez garde, Flaccus Terentius. Les dangers sont nombreux sous le clair de lune ».
J'ai poussé un cri de surprise. Mais la voix était familière, rassurante. C'était Jerique. Je me suis alors rappelé ce qu'elle m'avait dit sur les Songeurs transcendants de Vaermina, de dangereux fanatiques actifs dans la région. Nerveux, j'ai sollicité son aide, et elle m'a raccompagné jusqu'à l'auberge. J'ai été réveillé le lendemain matin par l'aubergiste venu m'apporter mon petit-déjeuner. Une rose noire était posée sur la table à côté de moi. Un détachement de soldats brétons s'est joint à moi sur la route de Taillemont et m'a offert sa protection pendant notre marche (un peu trop soutenue à mon goût) vers le Nord depuis Nouesseuil, laissant Havre-Tempête derrière nous. Il convient ici de revenir un peu sur l'histoire sanglante de Brisecime. Le paysage tourmenté de Brisecime abrite une variété de vampires sauvages appelés Sanguinars. Par chance, leur mal ne semble pas très contagieux, ou la région en serait déjà infestée.
« C'est ici que nos chemins se séparent. » Mannick Noellaume m'avait conduit jusqu'à l'un des sites les plus sacrés de son peuple, et me faisait maintenant ses adieux. J'ai passé la soirée à noircir du parchemin au milieu des mausolées, avant de dresser mon camp en compagnie des nobles défunts de Hauteroche. L'étape suivante a été aussi longue qu'épuisante. Heureusement, ma traversée de Sorcemarr s'est faite sans incident. Les notes du guide sont pour la plupart exactes, et incluent une représentation fidèle de l'antre d'une Macrale, ainsi qu'un portrait effrayant de ces ermites verruqueuses. Mais comment nos brillants explorateurs ont-ils pu patauger dans ce marais et oublier d'en mentionner l'odeur ?
Après avoir manqué de perdre une botte dans ces marécages, j'ai finalement réussi à laisser la boue et la brume derrière moi pour pénétrer dans les bois touffus de Glenumbrie. Je m'efforçais d'allumer un feu de camp quand j'ai eu la surprise d'être réprimandé par une inconnue vêtue de vert et de marron. « Pas de feu ici, étranger. Maintenant suivez-moi. » J'ai ainsi été escorté dans le val des Wyresses de Beldama, une vaste clairière dominée par l'immense Wyrdarbor, un chêne colossal dont l'épais feuillage masquait le ciel. J'ai remarqué des feux, des petites huttes en bois drapées de mousse barbue et des tentes dispersées dans toute la vallée. La sorcière agile parlait d'une voix douce : « Prenez un peu de bouillon. Restez parmi les veilleuses du grand vert et surveillez vos manières ». Pour des primitives, ces sorcières se sont montrées polies et respectueuses. Du moins, jusqu'à ce que je leur demande de partager l'une de leurs huttes avec moi, une requête promptement rejetée. Et leurs doyennes ne m'ont même pas accordé un regard. Mais la soupe était bonne, et je me suis installé le plus confortablement possible contre une tente pour la nuit. Je me suis réveillé en sursaut peu après. Les bruits de la forêt étaient noyés par une mélopée rythmée. La lueur du Wyrdarbor était la seule source de lumière. Mon cou était douloureux et mes vêtements humides et froids, alors quand j'ai remarqué que la porte de la hutte voisine était ouverte, j'y ai vu une invitation à entrer. Le lit de la Wyresse avait l'air confortable, mais j'ai préféré jouer la carte de la prudence et m'installer près des braises encore chaudes de l'âtre. J'ai eu un sommeil agité. Je me souviens seulement d'une voix râpeuse :
A la lisière des bois, j'ai découvert une barrière et un panneau usé indiquant la direction de la scierie de Deleyn. J'ai suivi le chemin qui serpentait à travers les collines, heureux de sentir les rayons du soleil me réchauffer les os. Le hameau en vue, alors que je m'étais arrêté pour retirer un caillou de ma botte, j'ai été salué par un petit homme portant péniblement une énorme musette. "Vous achetez ?" m'a-t-il demandé. J'ai examiné l'assortiment de vieux pots, de coupes ébréchées et de breloques sans valeur qu'il me présentait en réprimant un fou rire. "Ces babioles ne valent rien, vieux fou !" me suis-je finalement exclamé, peut-être un peu trop méchamment. Je trouverais de meilleurs articles dans la tombe d'un mendiant. Du balai !" Le marchand s'est figé, abasourdi par mes paroles, et je me suis éloigné de lui à cloche-pied. J'avais à moitié remis ma botte quand un grand fracas m'a fait sursauter. J'ai cru que le vieux marchand s'était effondré, mais quand je me suis retourné, j'ai vu que ses yeux brûlaient d'une lueur sauvage. Il a fixé son regard sur moi et a commencé à grogner et à gesticuler comme un dément. Il m'a fallu un moment pour réaliser qu'il était en train de se transformer. Son corps s'est couvert de poils et ses vêtements miteux sont tombés. C'est en voyant son nez devenir un long museau noir et en entendant ses os craquer que je me suis enfin décidé à courir. J'avais offensé un loup-garou ! J'ai fui à toutes jambes, abandonnant ma botte dans un fossé, persuadé de sentir l'haleine fétide de la bête sur ma nuque Jetant un regard par-dessus mon épaule, je l'ai vue s'arrêter pour ramasser une cruche avant de se remettre à ma poursuite J'ai remercié les huit Divins (dans l'ordre) en voyant enfin les gardes de la scierie. Le loup-garou était à portée de flèche, il a hurlé avant de prendre la fuite, sa musette sous le bras, alors que je m'écroulais au pied d'un de mes sauveurs. Si ce monstre n'avait pas été aussi attaché à sa ferraille... Enfin, je préfère ne pas y penser.
J'ai récupéré ma botte avant de me retirer à la taverne locale. Une serveuse au visage couvert de taches de rousseur m'a servi des saucisses avant de pousser un hoquet de surprise en voyant ma plume d'écriture. « C'est une plume de harpie ! » s'est-elle exclamée avec un grand sourire. « Effectivement. Son bec est particulièrement résistant et permet d'écrire plus longtemps entre de trempage dans l'encre. » « Vous avez dû la trouver à Hurlefaille ! » a-t-elle ajouté avant de me poser des questions sur une reine harpie dénommée Malefala. Le lendemain matin, j'ai décidé de faire un petit détour pour observer ces mystérieuses créatures. J'ai suivi les indications de la serveuse, et après une petite heure de trajet, j'ai trouvé les nids de Hurlefaille. Les harpies étaient bien là, et en nombre. Je me suis caché dans un buisson pour esquisser à la hâte un spécimen vigoureux dans toute son impudeur. Ne laissez pas leur apparence humaine vous tromper : ces créatures n'ont rien de civilisé. Je les ai vues régurgiter un gruau infect pour nourrir leurs petits et se battre entre elles dans un tourbillon de cris stridents et de serres tranchantes. Je suis reparti avec trois plumes que j'avais ramassées, et une nouvelle estime pour mon fournisseur.
Après avoir visité la guilde des guerriers et dessiné une fontaine brétonne, je me suis vu refuser l'accès au château de Daguefilante, et j'ai donc passé l'après-midi à peindre l'imposante mosaïque de la guilde des mages, vue depuis le premier étage du bâtiment. Je me dois de concéder un certain émerveillement : cette structure est presque aussi élégante et délicate que celle de la Cité impériale ! Mon admiration a toutefois été entachée par ma confrontation avec un archiviste, qui a refusé de reconnaître que mon érudition impériale était supérieure à son éducation quelque peu paroissiale. Ce petit rat de bibliothèque arrogant mériterait d'être remis à sa place. L'âtre était rouge et crépitant. J'apposais la touche finale à ma peinture de l'auberge quand son propriétaire, Grégoire Lafont, a déposé un cuissot de bœuf rôti et sa garniture sur ma table. Alors que j'attaquais ce festin en commandant une nouvelle chope d'hydromel, un Rougegarde aux larges épaules s'est installé à côté de moi. « Quel superbe tableau ! » m'a-t-il dit en souriant. « Que buvez-vous ? ». "Uwafa. De Sentinelle. Mon maître cherche un décorateur. Vous feriez parfaitement l'affaire. » J'ai continué à mâcher sans rien dire. « Ah, mais où sont mes manières ? Mille excuses. Je vous laisse à votre assiette. Je serais au coin du feu ». J'étais intrigué. Beaucoup de ces Rougegardes étaient des marchands aux poches bien remplies, et je n'aurais jamais trop de pièces d'or pour mes futures noces. Une fois mon repas terminé, j'ai poussé un rot salutaire et rejoint Uwafa pour en savoir plus sur cet emploi potentiel. « Je pourrais interrompre mon périple quelques jours… Ah, mais que cet hydromel est amer ! Dites-moi, pourquoi ne pas engager un artisan local ? » Uwafa a grimacé. « Parce que mon maître veut un impérial ». Le regard intense, il s'est tout à coup penché vers moi. « Flaccus, vous voulez bien suivre mon doigt un instant ? » Je me suis senti un peu hébété. D'étranges étincelles brouillaient ma vision. J'ai hoché la tête alors qu'Uwafa agitait son gantelet devant moi. « Bien, suivez-moi… » a-t-il ordonné. Je ne garde qu'un souvenir confus de ce qui s'est passé ensuite. Des formes et des couleurs sombres ; des ruelles boueuses, les bas-fonds miteux de Daguefilante. J'avançais en titubant sans cesser de parler. Uwafa m'avait manifestement drogué. Je crois me rappeler l'avoir entendu dire de me préparer à « recevoir la marque du ver ». Il n'avait plus rien d'amical. Essayait-t-il de me faire monter dans un charriot ? Oui c'était bien cela, mais j'ai trébuché sur un chien. Je me suis baissé pour le caresser : je devais vraiment être perturbé. La bête a grogné vers Uwafa avant de se jeter sur lui. Je me suis assis et je l'ai regardée mordre l'adepte. Leur raffut a fini par attirer l'attention de la garde. J'ai entendu des « Au pied ! » Alors que ce scélérat d'Uwafa s'enfuyait. Ce chien m'a sauvé la vie.
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