Nouveau guide impérial de Tamriel/Hauteroche : Différence entre versions
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'''Le cycle de vie répugnant des dreughs (version abrégée). Notes de terrain de Fronto Maecilius.'''<br /> | '''Le cycle de vie répugnant des dreughs (version abrégée). Notes de terrain de Fronto Maecilius.'''<br /> | ||
− | + | {{Lettrine|C}}ontrairement aux croyances locales sur leurs origines, les dreughs ont migré depuis la Mer abécéenne vers les lacs et les criques de la Baie d'Iliaque. En plus de leurs pinces et des nombreuses pattes griffues rattachées à un torse de taille et de forme humaine, ces créatures possèdent une carapace épaisse et sécrètent une nacre très prisée dans certains milieux. Ce sont des charognards aquatiques, qui passent la majeure partie de leur temps au fond de l'océan. Les pêcheurs se plaignent souvent de cette espèce (notamment pour sa propension à couper leurs filets pour voler leur poisson), mais les dreughs sont généralement placides, sauf pendant leur phase de transformation, ou "karvinasim". | |
Pendant cette période, ils quittent l'océan pour la terre ferme, en s'installant dans les rivières et les marais du littoral. Les jeunes sont bien gardés et les matriarches se montrent extrêmement territoriales, répondant prestement et férocement à toute intrusion. Ceci tend à confirmer l'idée selon laquelle le karvinasim décuple les instincts belliqueux du dreugh. Après avoir assisté impuissant à l'éviscération de notre géographe en chef Pulcherius Pomptinus, notre groupe y a réfléchi à deux fois avant de capturer ou d'abattre d'autres spécimens... | Pendant cette période, ils quittent l'océan pour la terre ferme, en s'installant dans les rivières et les marais du littoral. Les jeunes sont bien gardés et les matriarches se montrent extrêmement territoriales, répondant prestement et férocement à toute intrusion. Ceci tend à confirmer l'idée selon laquelle le karvinasim décuple les instincts belliqueux du dreugh. Après avoir assisté impuissant à l'éviscération de notre géographe en chef Pulcherius Pomptinus, notre groupe y a réfléchi à deux fois avant de capturer ou d'abattre d'autres spécimens... | ||
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− | + | {{Lettrine|L}}a province de Havre-tempête est composée de trois régions principales : Alcaire, Ménévia et Gavaudon. Dans l'ouest, les fermiers et les villages de pêcheurs d'Alcaire sont dépendants du temps et des récoltes pour subsister. Certains locaux vénèrent Zénithar, mais nos géographes estiment que c'est surtout à la Baie d'Iliaque qu'ils doivent la clémence de leurs conditions climatiques. Ces hameaux occidentaux jurent tous allégeance aux légendaires chevaliers de la Flamme du Château Alcaire, et leurs mythes prétendent qu'un grand souverain naîtra un jour derrière les remparts de ce bastion. | |
Située au cœur de Havre-tempête, Ménévia est dominée par le vaste port marchand de Haltevoie. C'est le domaine du clan mercantile des Cumbrie, que l'exploitation de l'orichalque a récemment rendu aussi riche qu'envié. Après la découverte du plus grand gisement de l'histoire dans les mines proches de la ville, la production de minerai a dépassé les deux tonnes par mois et propulsé Émeric de Cumbrie sur le devant de la scène du pouvoir, lui permettant d'accéder rapidement au trône en 2E 563. Ainsi a commencé la seconde dynastie de Haltevoie. | Située au cœur de Havre-tempête, Ménévia est dominée par le vaste port marchand de Haltevoie. C'est le domaine du clan mercantile des Cumbrie, que l'exploitation de l'orichalque a récemment rendu aussi riche qu'envié. Après la découverte du plus grand gisement de l'histoire dans les mines proches de la ville, la production de minerai a dépassé les deux tonnes par mois et propulsé Émeric de Cumbrie sur le devant de la scène du pouvoir, lui permettant d'accéder rapidement au trône en 2E 563. Ainsi a commencé la seconde dynastie de Haltevoie. | ||
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− | + | {{Lettrine|P}}our les Brétons, le roi Émeric de Cumbrie est l'incarnation même de la réussite. Au lieu de paresser dans un palais et de maltraiter ses serviteurs, il a passé sa jeunesse à apprendre le commerce auprès de son père tout en suivant un entraînement martial rigoureux chez les dragons lourds de Ménévia. L'été, il escortait la caravane d'Abondance, mettant à l'épreuve son courage contre les gobelins et les Crevassais. Il n'avait que vingt ans lorsque les envahisseurs de Durcorach l'ont contraint à se retrancher derrière les murailles de Haltevoie avec d'autres guerriers-marchands. | |
Confronté au siège des ces sauvages, Émeric s'est révélé aussi patient qu'ingénieux. Réussissant à convaincre le roi Gardner d'utiliser la flotte marchande de Haltevoie pour transporter ses dragons d'élite le long de la côte, il a pris à revers les pillards cherchant à investir Daguefilante. Il a lui-même mené la charge contre les Crevassais déroutés, brisant leurs rangs pour trouver et abattre Durcorach et son étendard, avant de laisser au roi Bergamot le soin d'achever l'ennemi. | Confronté au siège des ces sauvages, Émeric s'est révélé aussi patient qu'ingénieux. Réussissant à convaincre le roi Gardner d'utiliser la flotte marchande de Haltevoie pour transporter ses dragons d'élite le long de la côte, il a pris à revers les pillards cherchant à investir Daguefilante. Il a lui-même mené la charge contre les Crevassais déroutés, brisant leurs rangs pour trouver et abattre Durcorach et son étendard, avant de laisser au roi Bergamot le soin d'achever l'ennemi. | ||
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− | + | {{Lettrine|L}}es récents conflits commerciaux dans la Baie d'Iliaque ont engendré une alliance puissante, conséquence de périodes de troubles répétées. En 2E 541, un puissant Crevassais du nom de Durcorach, le "Dragon noir", a uni les tribus de la Crevasse et envahi Hauteroche, pillant une grande partie de la province. Ce n'est qu'aux portes de Daguefilante que son avancée a finalement été stoppée et ses troupes renvoyées vers Bordeciel. Réalisant à quel point leurs royaumes indépendants étaient vulnérables, les rois de Daguefilante, Haltevoie, Camlorn, Abondance et Taillemont ont alors conclu l'alliance de Daguefilante, s'engageant à unir leurs forces pour répondre de manière rapide et brutale à toute nouvelle tentative d'invasion de leurs terres fertiles. | |
Normalement, la cité de Daguefilante aurait dû occuper une position dominante au sein de cette entente, mais c'était sans compter sur l'expansion fulgurante de Haltevoie, soutenue par les efforts d'un jeune et charismatique prince marchand, Émeric de Cumbrie. En 2E 561, quand le plus important gisement d'orichalque de l'histoire a été découvert dans les mines de son clan, près des murs de la ville, Daguefilante la rivale a perdu encore un peu de sa suprématie. L'habile Émeric a investi ces nouvelles richesses avec sagesse, et quand la terrible Peste Knahataine a fauché l'intégralité de la famille royale des Gardner, son accession au trône s'est imposée comme une évidence. La dynastie des Cumbrie était née. | Normalement, la cité de Daguefilante aurait dû occuper une position dominante au sein de cette entente, mais c'était sans compter sur l'expansion fulgurante de Haltevoie, soutenue par les efforts d'un jeune et charismatique prince marchand, Émeric de Cumbrie. En 2E 561, quand le plus important gisement d'orichalque de l'histoire a été découvert dans les mines de son clan, près des murs de la ville, Daguefilante la rivale a perdu encore un peu de sa suprématie. L'habile Émeric a investi ces nouvelles richesses avec sagesse, et quand la terrible Peste Knahataine a fauché l'intégralité de la famille royale des Gardner, son accession au trône s'est imposée comme une évidence. La dynastie des Cumbrie était née. | ||
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− | + | {{Lettrine|L}}es ordres de chevaliers militants existent dans Hauteroche depuis que les Bretons se sont libérés du joug des Direnni. Avant la signature de l'Alliance de Daguefilante, la Garde du lion faisait partie de ces ordres autonomes, qui servent la province sans pour autant se soumettre à la moindre autorité. Leur doctrine est simple et inébranlable : combattre pour le bien de Hauteroche et de tous les Brétons. Même si à l'origine, ces guerriers d'élite avaient pour ambition irréaliste de rendre la justice et d'imposer la paix, ils ont su s'adapter pour devenir des gardiens vigilants, toujours prêts à repousser les menaces de toute nature. Chacun des rois de la province peut faire appel à ces combattants exceptionnels pour renforcer les rangs de son armée. | |
La Garde du lion est extrêmement populaire à travers Hauteroche, et bien que certains seigneurs soient contrariés par son autonomie, et par l'infériorité de leurs propres troupes, ils gardent le silence ou se montrent ouvertement enthousiastes quand vient le moment de solliciter son aide pour faire face à une catastrophe. La plupart des chevaliers de l'ordre ont approuvé la fusion des différentes régions de la province décidée par l'Alliance, y voyant la consécration de leur mission originelle de réunification du peuple bréton. C'est donc sans surprise que le seigneur général de la Garde du lion a juré allégeance à la nouvelle alliance. Depuis, ses chevaliers servent de garde d'élite aux souverains locaux, et font preuve d'un dévouement sans faille. | La Garde du lion est extrêmement populaire à travers Hauteroche, et bien que certains seigneurs soient contrariés par son autonomie, et par l'infériorité de leurs propres troupes, ils gardent le silence ou se montrent ouvertement enthousiastes quand vient le moment de solliciter son aide pour faire face à une catastrophe. La plupart des chevaliers de l'ordre ont approuvé la fusion des différentes régions de la province décidée par l'Alliance, y voyant la consécration de leur mission originelle de réunification du peuple bréton. C'est donc sans surprise que le seigneur général de la Garde du lion a juré allégeance à la nouvelle alliance. Depuis, ses chevaliers servent de garde d'élite aux souverains locaux, et font preuve d'un dévouement sans faille. | ||
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− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|L}}es Brétons forment un peuple grincheux et querelleur, mais aussi très versatile et potentiellement dangereux pour l'empire. Leur ascendance nède, teintée d'un soupçon de sang altmer, leur confère une grande affinité pour la magie. La Guilde des mages est extrêmement puissante dans cette région de Tamriel. Ils n'ont certes pas la force des Nordiques ou la prestance des Rougegardes, mais les Brétons sont nerveux et résistants. Ils honorent le culte des huit Divins et sont presque aussi dévots que les Impériaux coloviens. |
La guerre et la violence font partie de la vie à Hauteroche ; leurs séquelles sont gravées sur les bâtiments et sur le visage des anciens. Pour les Brétons, le fond passe avant la forme, comme en témoigne la simplicité de leur architecture et de leur style vestimentaire. Leur gouvernement féodal, qui divise la province en cités-États, encourage le nationalisme mesquin et les conflits frontaliers, un frein regrettable à la prospérité de la région. Les individus sont répartis selon trois classes sociales bien distinctes : la paysannerie pauvre, puis la classe moyenne des marchands et des artisans, et enfin un imbroglio de nobles et de familles régnantes. Ajoutez à cela quelques ordres de chevalerie autonomes, ainsi qu'une petite élite de magiciens qui s'estime au-dessus du lot, et vous aurez une idée assez précise de la société brétonne. Mais attention : toutes les rivalités internes s'évanouissent quand des forces extérieures menacent ce système. | La guerre et la violence font partie de la vie à Hauteroche ; leurs séquelles sont gravées sur les bâtiments et sur le visage des anciens. Pour les Brétons, le fond passe avant la forme, comme en témoigne la simplicité de leur architecture et de leur style vestimentaire. Leur gouvernement féodal, qui divise la province en cités-États, encourage le nationalisme mesquin et les conflits frontaliers, un frein regrettable à la prospérité de la région. Les individus sont répartis selon trois classes sociales bien distinctes : la paysannerie pauvre, puis la classe moyenne des marchands et des artisans, et enfin un imbroglio de nobles et de familles régnantes. Ajoutez à cela quelques ordres de chevalerie autonomes, ainsi qu'une petite élite de magiciens qui s'estime au-dessus du lot, et vous aurez une idée assez précise de la société brétonne. Mais attention : toutes les rivalités internes s'évanouissent quand des forces extérieures menacent ce système. | ||
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''La cathédrale de Haltevoie ; malgré toute sa splendeur, la plupart des Brétons préfèrent vénérer l'argent sur la place du marché.''</center> | ''La cathédrale de Haltevoie ; malgré toute sa splendeur, la plupart des Brétons préfèrent vénérer l'argent sur la place du marché.''</center> | ||
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− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|L}}e Premier empire a soumis les Brétons et les a convertis au culte des huit Divins. Et pourtant, même sous le joug impérial, des divinités mineures ont gardé une grande influence sur les plus superstitieux d'entre eux : |
Magnus, « le Mage » : ce dieu de la sorcellerie s'est retiré de la création du monde au dernier moment, laissant derrière lui I'éther que les mortels manipulent pour faire de la magie. On dit que c'est de lui que les mages tirent leur pouvoir. | Magnus, « le Mage » : ce dieu de la sorcellerie s'est retiré de la création du monde au dernier moment, laissant derrière lui I'éther que les mortels manipulent pour faire de la magie. On dit que c'est de lui que les mages tirent leur pouvoir. | ||
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|texte='''La guerre du roi Ranser, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)''' | |texte='''La guerre du roi Ranser, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)''' | ||
− | C'est en l'an 563, suite à l'avènement de la seconde dynastie de Haltevoie, que le jeune roi Émeric se mit en quête d'une épouse. Son premier choix se porta sur Rayelle, la fille du roi Ranser de Taillemont, mais il choisit finalement de s'unir à Maraya, princesse rougegarde de Sentinelle. Cette décision stupéfia les courtisans et inspira les bardes, qui composèrent sur la beauté ensorcelante de l'heureuse élue. Toutefois, les stratèges y virent surtout une manœuvre destinée à consolider les liens commerciaux entre Hauteroche et Martelfell. Au lendemain des noces, célébrées en 566, la province abordait l'avenir avec optimisme. Trois mois plus tard, elle se préparait à affronter une sanglante guerre civile. | + | {{Lettrine|C}}'est en l'an 563, suite à l'avènement de la seconde dynastie de Haltevoie, que le jeune roi Émeric se mit en quête d'une épouse. Son premier choix se porta sur Rayelle, la fille du roi Ranser de Taillemont, mais il choisit finalement de s'unir à Maraya, princesse rougegarde de Sentinelle. Cette décision stupéfia les courtisans et inspira les bardes, qui composèrent sur la beauté ensorcelante de l'heureuse élue. Toutefois, les stratèges y virent surtout une manœuvre destinée à consolider les liens commerciaux entre Hauteroche et Martelfell. Au lendemain des noces, célébrées en 566, la province abordait l'avenir avec optimisme. Trois mois plus tard, elle se préparait à affronter une sanglante guerre civile. |
A l'époque, Brisecime était considérée comme une région de moindre importance. Ranser était un fils du nord typique, un homme acariâtre au règne brutal. Il ne put tolérer l'affront que lui avait fait Émeric. À la tête d'un contingent de mercenaires hargneux du nord de Tamriel et d'une armée de ses propres soldats, il descendit des montagnes pour ravager la Baie d'Iliaque. Émeric fut totalement pris de court. Seule la défense héroïque de sa Garde du lion permit de sauver Haltevoie. Ranser avait espéré une victoire rapide. Au lieu de cela, il s'enlisa dans un siège prolongé. | A l'époque, Brisecime était considérée comme une région de moindre importance. Ranser était un fils du nord typique, un homme acariâtre au règne brutal. Il ne put tolérer l'affront que lui avait fait Émeric. À la tête d'un contingent de mercenaires hargneux du nord de Tamriel et d'une armée de ses propres soldats, il descendit des montagnes pour ravager la Baie d'Iliaque. Émeric fut totalement pris de court. Seule la défense héroïque de sa Garde du lion permit de sauver Haltevoie. Ranser avait espéré une victoire rapide. Au lieu de cela, il s'enlisa dans un siège prolongé. | ||
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<center>''J'ai déroulé la peinture de Brisecime que j'avais achetée à Haltevoie. L'artiste mériterait d'être renvoyé, de préférence par catapulte, pour cette œuvre fantasque ; il n'a manifestement jamais mis les pieds au nord de Vieusseuil.''</center> | <center>''J'ai déroulé la peinture de Brisecime que j'avais achetée à Haltevoie. L'artiste mériterait d'être renvoyé, de préférence par catapulte, pour cette œuvre fantasque ; il n'a manifestement jamais mis les pieds au nord de Vieusseuil.''</center> | ||
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− | + | |texte={{Lettrine|L}}es monts arides du sud de Brisecime, les plateaux abrupts et déchiquetés alentour et les montagnes infranchissables encerclant Ruineroc (un pic à la triste réputation) constituent un terrain difficile que des troupes impériales ou des convois de ravitaillement auraient bien du mal à franchir. Au nord, ce chaos géologique cède la place aux landes, de vastes étendues parsemées de ruines lugubres abritant de féroces créatures. | |
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Ce paysage anarchique semble avoir affecté l'humeur des Brétons locaux. Moroses et laconiques, ils se méfient des étrangers, même s'ils les mettent toujours en garde contre les « Sanguinars », une espèce endémique de vampire. Prudents et furtifs, ces êtres féroces sont rarement vus. Ils rôdent dans les zones reculées en quête de victimes dont ils pourront boire le sang. En général, ils lacèrent leurs proies pour les affaiblir avant de les dévorer. | Ce paysage anarchique semble avoir affecté l'humeur des Brétons locaux. Moroses et laconiques, ils se méfient des étrangers, même s'ils les mettent toujours en garde contre les « Sanguinars », une espèce endémique de vampire. Prudents et furtifs, ces êtres féroces sont rarement vus. Ils rôdent dans les zones reculées en quête de victimes dont ils pourront boire le sang. En général, ils lacèrent leurs proies pour les affaiblir avant de les dévorer. | ||
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|style="width:400px;" |{{Cadre NGI | |style="width:400px;" |{{Cadre NGI | ||
− | |texte=L'ancien cimetière de Cath Bedraud consiste en une série d'anneaux concentriques rassemblés autour d'une colline centrale. Les raisons derrière cet agencement demeurent un mystère pour les érudits impériaux, mais il a peut-être été élaboré pour que les rayons du soleil tombent directement sur certaines tombes pendant les jours saints du calendrier bréton. La noblesse et les dynasties royales de Hauteroche y enterrent leurs morts dans de somptueux mausolées depuis des temps immémoriaux. Les tombeaux les plus anciens et les plus prestigieux sont situés au centre de cette nécropole ; c'est là que reposent les Cumbrie et les Gardner, ainsi que de nombreux courtisans de la cour du roi Joile. Méfiez-vous des ronces épaisses qui ont envahi les lieux ; les membres de l'Ordre d'Arkay viennent régulièrement les élaguer. | + | |texte={{Lettrine|L}}'ancien cimetière de Cath Bedraud consiste en une série d'anneaux concentriques rassemblés autour d'une colline centrale. Les raisons derrière cet agencement demeurent un mystère pour les érudits impériaux, mais il a peut-être été élaboré pour que les rayons du soleil tombent directement sur certaines tombes pendant les jours saints du calendrier bréton. La noblesse et les dynasties royales de Hauteroche y enterrent leurs morts dans de somptueux mausolées depuis des temps immémoriaux. Les tombeaux les plus anciens et les plus prestigieux sont situés au centre de cette nécropole ; c'est là que reposent les Cumbrie et les Gardner, ainsi que de nombreux courtisans de la cour du roi Joile. Méfiez-vous des ronces épaisses qui ont envahi les lieux ; les membres de l'Ordre d'Arkay viennent régulièrement les élaguer. |
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− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|L}}e marais central de Glenumbrie, Sorcemarr, est un marécage primitif qui se caractérise par plusieurs espèces uniques de roseaux et de mousses, ainsi que par des arbres noueux et rabougris au feuillage lourd et bas. Cet environnement hostile est difficile à cartographier avec précision ; les topographes impériaux sont gênés par la brume pesante et les vapeurs toxiques émanant de ses nappes stagnantes. Le caractère inaccessible de ce marais et la grande richesse de sa flore sont peut-être ce qui pousse les Macrales à vivre dans d'aussi sordides conditions. |
Les Macrales de Sorcemarr sont des créatures craintives et solitaires, rarement vues par les voyageurs. Les aubergistes locaux racontent souvent qu'elles sont les premières disciples d'Y'ffre, ou qu'elles dévorent les os des enfants turbulents, mais ces légendes absurdes ne sont destinées qu'à impressionner ces derniers. L'explorateur Amphion Gargilius a survécu à sa rencontre avec l'une de ces sorcières, la décrivant comme « une femme sauvage, grande et émaciée, vêtue de haillons et s'occupant du marais comme un fermier de ses champs... » Les Macrales sont aussi puissantes que repoussantes. Elles n'hésitent pas à démembrer les aventuriers imprudents (ainsi qu'en atteste le bras coupé d'Amphion) ou à les brûler de leur magie destructrice. Si leur nature est clairement détestable, leurs origines demeurent un mystère. | Les Macrales de Sorcemarr sont des créatures craintives et solitaires, rarement vues par les voyageurs. Les aubergistes locaux racontent souvent qu'elles sont les premières disciples d'Y'ffre, ou qu'elles dévorent les os des enfants turbulents, mais ces légendes absurdes ne sont destinées qu'à impressionner ces derniers. L'explorateur Amphion Gargilius a survécu à sa rencontre avec l'une de ces sorcières, la décrivant comme « une femme sauvage, grande et émaciée, vêtue de haillons et s'occupant du marais comme un fermier de ses champs... » Les Macrales sont aussi puissantes que repoussantes. Elles n'hésitent pas à démembrer les aventuriers imprudents (ainsi qu'en atteste le bras coupé d'Amphion) ou à les brûler de leur magie destructrice. Si leur nature est clairement détestable, leurs origines demeurent un mystère. | ||
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|texte='''Les cultes de sorcières du nord de Hauteroche, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)''' | |texte='''Les cultes de sorcières du nord de Hauteroche, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)''' | ||
− | + | {{Lettrine|P}}armi la dizaine de Cercles de Wyrds recenses à travers Tamriel, celui de Beldama présente un intérêt particulier pour les érudits impériaux. Ses sorcières vivent dans les épaisses forêts du cœur de la Glenumbrie, un milieu difficile d'accès en raison de son terrain accidenté et de sa végétation étouffante. Très peu d'explorateurs ont pu rencontrer les Wyresses de Beldama (un autre nom pour désigner les sorcières), mais ceux qui ont eu cette chance parlent de campements sombres tapis au pied d'anciens chênes, et de rituels joyeux en l'honneur de Jephre, un avatar d'Y'ffre, le dieu le plus vénéré du panthéon bosmer. | |
L'origine du Cercle exclusivement féminin de Beldama remonte à l'époque ou Y'ffre se serait transformé pour devenir le premier Ehlnofey (ou « os de la terre ») et établir les lois de la nature. Bien qu'il s'agisse là d'un simple mythe, ces Wyresses sont fermement convaincues d'être les descendantes des Ehlnofeys. On ignore encore aujourd'hui si ces sorcières sont bienveillantes ou maléfiques, mais elles sont assurément mystérieuses et déterminées ; elles se considèrent les protectrices des forêts, et leur admiration pour la nature est absolue. La plupart des Brétons les voient néanmoins comme une menace. Rien d'étonnant donc à ce qu'elles vivent dans les régions les moins peuplées de la province de Hauteroche. | L'origine du Cercle exclusivement féminin de Beldama remonte à l'époque ou Y'ffre se serait transformé pour devenir le premier Ehlnofey (ou « os de la terre ») et établir les lois de la nature. Bien qu'il s'agisse là d'un simple mythe, ces Wyresses sont fermement convaincues d'être les descendantes des Ehlnofeys. On ignore encore aujourd'hui si ces sorcières sont bienveillantes ou maléfiques, mais elles sont assurément mystérieuses et déterminées ; elles se considèrent les protectrices des forêts, et leur admiration pour la nature est absolue. La plupart des Brétons les voient néanmoins comme une menace. Rien d'étonnant donc à ce qu'elles vivent dans les régions les moins peuplées de la province de Hauteroche. | ||
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|texte='''Survivre aux loups-garous, de Venustinius Perquitienus'''<br /> | |texte='''Survivre aux loups-garous, de Venustinius Perquitienus'''<br /> | ||
− | + | {{Lettrine|Q}}u'il soit en poste dans une garnison de Camlorn ou victime de l'inhospitalité de Bordeciel, tout Impérial se doit de connaître les terribles symptômes de la lycanthropie. Les attaques de créatures contaminées par la Sanies Lupinus se faisant de plus en plus fréquentes, il est de votre devoir d'apprendre ce qui suit et d'agir en conséquence. | |
Constatez-vous une surabondance de racines de canis sur les marchés ? Avez-vous vu des civils frotter cette racine contre les arbres et les clôtures autour de leurs maisons ? Avez-vous suivi des traces d'animaux étranges, pour les voir mystérieusement disparaître ? Les temples locaux hébergent-ils des mendiants victimes de terribles cauchemars ou souffrant de profondes lacérations sur le corps et le visage ? Si c'est le cas, alors des loups-garous (ou pire, des ours-garous) sévissent peut-être sur votre territoire. | Constatez-vous une surabondance de racines de canis sur les marchés ? Avez-vous vu des civils frotter cette racine contre les arbres et les clôtures autour de leurs maisons ? Avez-vous suivi des traces d'animaux étranges, pour les voir mystérieusement disparaître ? Les temples locaux hébergent-ils des mendiants victimes de terribles cauchemars ou souffrant de profondes lacérations sur le corps et le visage ? Si c'est le cas, alors des loups-garous (ou pire, des ours-garous) sévissent peut-être sur votre territoire. | ||
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− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|S}}i les origines et le mode de reproduction des harpies sont encore mal connus (et font d'ailleurs l'objet de débats houleux entre les érudits de la Cité impériale), il semble certain que ces viles créatures sont apparentées aux oiseaux. On ignore comment ces abominations ont pu apparaître, mais le festival de Riglametha (célébré à Martelfell) les présente comme des femmes qui se seraient unies à des corbeaux dans l'ancien temps. |
Violentes et agressives, les harpies constituent un réel danger pour les voyageurs imprudents. Elles font leurs nids sur les pics et les falaises de l'ouest de Tamriel. Lorsqu'elles sont dérangées, provoquées ou prêtes à l'accouplement, elles communiquent en alternant cris stridents et gazouillis. Elles semblent en fait suffisamment intelligentes pour utiliser un langage rudimentaire, parfois amplifié par les petites caroncules sous leur menton. | Violentes et agressives, les harpies constituent un réel danger pour les voyageurs imprudents. Elles font leurs nids sur les pics et les falaises de l'ouest de Tamriel. Lorsqu'elles sont dérangées, provoquées ou prêtes à l'accouplement, elles communiquent en alternant cris stridents et gazouillis. Elles semblent en fait suffisamment intelligentes pour utiliser un langage rudimentaire, parfois amplifié par les petites caroncules sous leur menton. | ||
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''J'ai choisi de me rendre à Daguefilante car la section correspondante du guide était soi-disant erronée. Étrange : ces informations semblent au contraire parfaitement exactes.'' | ''J'ai choisi de me rendre à Daguefilante car la section correspondante du guide était soi-disant erronée. Étrange : ces informations semblent au contraire parfaitement exactes.'' | ||
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− | |texte= | + | |texte={{Lettrine|L}}a famille royale des Deleyn occupe une place centrale dans l'histoire récente de Daguefilante. Leur lignée remonte au roi Donel, souverain de cette cité-état de 2E 342 à 401. Sa soeur Geneviève épousa Serge, du conglomérat minier d'Adlam de Nordlande, et il s'unit lui-même à Dame Sylvie Barclay de la Vieille Métaye de Glenumbrie. Ces deux mariages permirent de consolider leur pouvoir. Au roi Donel succédèrent Anton I, Donella et enfin Anton II avant que le roi Bergamot (neveu d'Anton II et dernier héritier vivant) accède au trône en 2E 515. |
Bergamot joua un rôle crucial aux côtés d'Émeric dans l'éradication des Crevassais lors de la révolte de Durcorach, au terme de laquelle il signa la première Alliance de Daguefilante. Il fut emporté par l'épidémie de Peste Knahataine qui suivit. Le roi Folbert le Grand lui succéda, aidant Haltevoie pendant la guerre de Ranser et devenant ainsi un acteur essentiel de la grande Alliance de Daguefilante ratifiée en 567.Folbert estime que la prééminence actuelle de Haltevoie n'est qu'une question de hasard. Au premier faux pas de sa rivale, il ne manquera pas de saisir sa chance pour rétablir la suprématie de Daguefilante à Hauteroche. | Bergamot joua un rôle crucial aux côtés d'Émeric dans l'éradication des Crevassais lors de la révolte de Durcorach, au terme de laquelle il signa la première Alliance de Daguefilante. Il fut emporté par l'épidémie de Peste Knahataine qui suivit. Le roi Folbert le Grand lui succéda, aidant Haltevoie pendant la guerre de Ranser et devenant ainsi un acteur essentiel de la grande Alliance de Daguefilante ratifiée en 567.Folbert estime que la prééminence actuelle de Haltevoie n'est qu'une question de hasard. Au premier faux pas de sa rivale, il ne manquera pas de saisir sa chance pour rétablir la suprématie de Daguefilante à Hauteroche. | ||
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|texte=''La nécromancie en Tamriel, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)'' | |texte=''La nécromancie en Tamriel, de Wafimeles Masteret (gardien du savoir)'' | ||
− | + | {{Lettrine|L}}e repos éternel était jadis tenu pour acquis. Mais la nécromancie est maintenant présente dans de nombreuses régions de Tamriel. Des espions anonymes ont identifié la source de ce fléau : le Culte du Ver noir. Cette secte autrefois secrète est en pleine expansion, et offre aux esprits faibles un accès en apparence garanti au pouvoir. La guilde des mages était son principal adversaire, mais depuis sa disgrâce et son bannissement de Cyrodiil, plus rien ne semble pouvoir s'opposer à l'ascension du culte. | |
Les cercles cachés regroupant ces nécromanciens sont appelés Nids de Vers, et sont dirigés par des prêtres de la non-vie qui endossent le rôle d'anachorète du Ver. Certains prennent même une forme mort-vivante, auquel cas ils sont nommés ermites du Ver. Ils ne se séparent jamais de leurs protecteurs morts-vivants, invoqués ou ranimés. Le chef de ce culte est un mage altmer appelé Mannimarco, un nom que ses adeptes ne prononcent jamais à haute voix, préférant l'invoquer (dans un murmure) par son titre de roi des vers : son pouvoir et son influence s'étendent sur tout Tamriel. | Les cercles cachés regroupant ces nécromanciens sont appelés Nids de Vers, et sont dirigés par des prêtres de la non-vie qui endossent le rôle d'anachorète du Ver. Certains prennent même une forme mort-vivante, auquel cas ils sont nommés ermites du Ver. Ils ne se séparent jamais de leurs protecteurs morts-vivants, invoqués ou ranimés. Le chef de ce culte est un mage altmer appelé Mannimarco, un nom que ses adeptes ne prononcent jamais à haute voix, préférant l'invoquer (dans un murmure) par son titre de roi des vers : son pouvoir et son influence s'étendent sur tout Tamriel. |
Version du 13 janvier 2015 à 13:04
Média d'origine : Édition Impériale de TES Online
Par Flaccus Terentius, de la Société Géographique Impériale, 2E581
Les Brétons de l'Alliance de Daguefilante
Après mon expérience désagréable avec la Garde du Lion, j'ai été soulagé de trouver un moment de paix dans la cathédrale de Haltevoie. La prêtresse Gidric m'a appris que la noblesse de la ville venait prier ici, et que le couronnement d'Émeric avait eu lieu sous cette voûte. Cela ne m'a pas surpris : ces arcades de pierre sont certes loin d'avoir la magnificence de celles de la grande cathédrale de la Cité impériale, mais elles constituent une prouesse architecturale digne de respect. Les Brétons ont vraiment fait de leur mieux. Baigné par la lumière d'Aetherius qui filtrait à travers les vitraux du sanctuaire, j'ai senti la chaleur de Mara pour la première fois depuis mon arrivée à Haltevoie, et j'en ai profité pour reposer un peu mes os fatigués. Un dernier moment de répit avant mon départ. Il était temps pour moi de quitter Haltevoie et de partir vers le nord, plus loin dans la province. La Garde du Lion m'a proposé une monture, mais ma peur des gros animaux m'a contraint à refuser. Le sac plein de provisions, je suis parti à pied sur la route de la cité de Taillemont, dans la région de Brisecime. Mis à part des fermes isolées, progressivement remplacées par des ravines et des monts escarpés, j'ai croisé très peu d'habitations avant d'atteindre l'Abbaye des parias. Ce monastère, qui porte bien son nom, est ouvertement consacré au culte d'Azura. Soeur Jerique, l'une de ses prêtresses, m'a même invité à « communier avec l'Ombre de lune ». J'ai poliment refusé, mais j'ai accepté le breuvage sucré qu'elle m'a proposé. Bien qu'hérétique, la présence d'Azura était étrangement réconfortante. Loin d'être rassasié, j'ai repris la route pour finir par trouver une petite auberge à l'âtre et au propriétaire fort accueillants. La bière qu'il m'a servie m'est rapidement montée à la tête, et j'ai décidé de faire une petite promenade au crépuscule pour m'éclaircir les idées. La signalisation et l'éclairage de ces maudits chemins de campagne sont déplorables. Le sol sous mes pieds s'est fait de plus en plus pentu et broussailleux, et je me suis retrouvé dans un profond ravin. Des contreforts rocheux encerclaient une clairière parsemée de buissons noueux et dominés par une effigie de Vaermina semblant tout droit sortie d'un cauchemar. L'esprit rempli d'images terrifiantes de sacrifices rituels, j'ai examiné prudemment ce monument dédié au prince des rêves. Les flammes des bougies étaient bien droites : le vent avait cessé de souffler. Je ne pouvais pas rester là. Tout à coup, j'ai entendu une voix : « Prenez garde, Flaccus Terentius. Les dangers sont nombreux sous le clair de lune ». J'ai poussé un cri de surprise. Mais la voix était familière, rassurante. C'était Jerique. Je me suis alors rappelé ce qu'elle m'avait dit sur les Songeurs transcendants de Vaermina, de dangereux fanatiques actifs dans la région. Nerveux, j'ai sollicité son aide, et elle m'a raccompagné jusqu'à l'auberge. J'ai été réveillé le lendemain matin par l'aubergiste venu m'apporter mon petit-déjeuner. Une rose noire était posée sur la table à côté de moi. Un détachement de soldats brétons s'est joint à moi sur la route de Taillemont et m'a offert sa protection pendant notre marche (un peu trop soutenue à mon goût) vers le Nord depuis Nouesseuil, laissant Havre-Tempête derrière nous. Il convient ici de revenir un peu sur l'histoire sanglante de Brisecime. Le paysage tourmenté de Brisecime abrite une variété de vampires sauvages appelés Sanguinars. Par chance, leur mal ne semble pas très contagieux, ou la région en serait déjà infestée.
Après avoir manqué de perdre une botte dans ces marécages, j'ai finalement réussi à laisser la boue et la brume derrière moi pour pénétrer dans les bois touffus de Glenumbrie. Je m'efforçais d'allumer un feu de camp quand j'ai eu la surprise d'être réprimandé par une inconnue vêtue de vert et de marron. « Pas de feu ici, étranger. Maintenant suivez-moi. » J'ai ainsi été escorté dans le val des Wyresses de Beldama, une vaste clairière dominée par l'immense Wyrdarbor, un chêne colossal dont l'épais feuillage masquait le ciel. J'ai remarqué des feux, des petites huttes en bois drapées de mousse barbue et des tentes dispersées dans toute la vallée. La sorcière agile parlait d'une voix douce : « Prenez un peu de bouillon. Restez parmi les veilleuses du grand vert et surveillez vos manières ». Pour des primitives, ces sorcières se sont montrées polies et respectueuses. Du moins, jusqu'à ce que je leur demande de partager l'une de leurs huttes avec moi, une requête promptement rejetée. Et leurs doyennes ne m'ont même pas accordé un regard. Mais la soupe était bonne, et je me suis installé le plus confortablement possible contre une tente pour la nuit. Je me suis réveillé en sursaut peu après. Les bruits de la forêt étaient noyés par une mélopée rythmée. La lueur du Wyrdarbor était la seule source de lumière. Mon cou était douloureux et mes vêtements humides et froids, alors quand j'ai remarqué que la porte de la hutte voisine était ouverte, j'y ai vu une invitation à entrer. Le lit de la Wyresse avait l'air confortable, mais j'ai préféré jouer la carte de la prudence et m'installer près des braises encore chaudes de l'âtre. J'ai eu un sommeil agité. Je me souviens seulement d'une voix râpeuse :
"Uwafa. De Sentinelle. Mon maître cherche un décorateur. Vous feriez parfaitement l'affaire. » J'ai continué à mâcher sans rien dire. « Ah, mais où sont mes manières ? Mille excuses. Je vous laisse à votre assiette. Je serais au coin du feu ». J'étais intrigué. Beaucoup de ces Rougegardes étaient des marchands aux poches bien remplies, et je n'aurais jamais trop de septims pour mes futures noces. Une fois mon repas terminé, j'ai poussé un rot salutaire et rejoint Uwafa pour en savoir plus sur cet emploi potentiel. « Je pourrais interrompre mon périple quelques jours… Ah, mais que cet hydromel est amer ! Dites-moi, pourquoi ne pas engager un artisan local ? » Uwafa a grimacé. « Parce que mon maître veut un impérial ». Le regard intense, il s'est tout à coup penché vers moi. « Flaccus, vous voulez bien suivre mon doigt un instant ? » Je me suis senti un peu hébété. D'étranges étincelles brouillaient ma vision. J'ai hoché la tête alors qu'Uwafa agitait son gantelet devant moi. « Bien, suivez-moi… » a-t-il ordonné.
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