Le très magnanime roi Fahara'jad : Différence entre versions
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Version du 5 octobre 2014 à 21:12
Média d'origine : TES Online
Chapitre un : de sa louable jeunesse Par Anonyme
Où l'on narre, ô bienheureux lecteur, la vie trois fois bénie de Sa Majesté, comprenant un récit de l'accession de Sa Majesté au Trône de Sentinelle, récit ô combien exemplaire et édifiant, et quelque mention des excellences et vertus de Sa Majesté, qui sont innombrables. Sachez, ô bien aimé lecteur, que la lignée de notre Prodigieux Roi est aussi noble que royale, descendant patrilinéaire de Makala, de Ja-Fr, et même du haut-roi Ar-Azal en personne. Ses ancêtres matrilinéaires étaient les grandés d'Antiphyllos, comme le méritant Zizzeen, d'auguste mémoire. Du grandé Zizzeen, le poète Behrouz raconta un jour qu'il était d'une telle rectitude qu'onques, entrant par erreur dans la maison de bain des femmes, il se creva les deux yeux, afin de ne point commettre d'indécence. (Quant au Haut-roi Ar-Azal, le curieux n'aura qu'à parcourir le tome « Le Digne Ar-Azal, ses actes. ») Alors que le Très Magnanime roi Fahara'jad n'était qu'un prince à Antiphyllos, au jour des jours, il chassait les oiseaux dans le jardin des grandés avec son Arc d'ivoire, et par hasard vit un grand Corbeau perché dans un figuier. Lors, le prince Fahara'jad fit ce serment : « Par la lame de lumière d'Onsi, je tuerai ce Corbeau ! » Céans, il encocha une Flèche d'ivoire à son Arc d'ivoire, et la décocha, et le Corbeau fut frappé à l'œil et mourut sur l'instant. Lors chut du ciel une immonde harfreuse, en un juron à en faire pâlir tous les jurons ; et la diablesse entreprit de menacer le Jeune Prince de ses serres abjectes. « Vous avez tué l'enfant de mon sein, et pour cela, vous devez mourir ! Pour étancher mon chagrin, je vous arracherai les yeux, pour les gober tels des raisins ! » Ensuite de quoi, dans un grand cri, elle alla pour griffer les yeux du prince. Lors, un rai doré tomba en cascade depuis les cieux, sur lequel avançait comme sur quelque lame de lumière l'Éternel Glorieux, Onsi. « Halte, vile créature ! » Sur ce cri, il brisa les serres de la harfreuse, qui tombèrent au sol comme de la grêle. Ce voyant, la diablesse se prosterna au sol, et entreprit de le supplier de l'épargner. Onsi reprit la parole ainsi : « Les suppliques ne te seront d'aucun secours, acerbe mégère, car c'est le Prince du Destin que tu menaçais, mon pupille, que je dois nourrir et protéger. Car ce noble jeune homme est le Fahara'jad, dont la prophétie dit qu'il mènera notre peuple dans les Années de Péril ; ainsi, c'est toi qui dois mourir. » Ce disant, il lui trancha le cou. Et le Prince, hébété d'émerveillement, se couvrit les deux yeux. Et lorsqu'il osa les rouvrir, le dieu comme la diablesse avaient disparu. Lors, le prince ne sut si ses yeux ne l'avaient trompé, et il se pressa de rejoindre le Temple Sacré, où il relata toute cette rencontre au prêtre d'Onsi. Et le Prêtre jugea que c'était bel et bien une Véritable Vision. Telle fut la première des Prophéties de la Monarchie. |