La route d'or : itinéraire d'un marchand : Différence entre versions

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Version actuelle datée du 23 juin 2024 à 21:13

Média d'origine : TES Online - Gold Road

Par Tacitan Vano


J'ai été bien des choses au cours de ma vie. Soldat de fortune, aubergiste, joueur professionnel. Même courtisan pour certaines nobles Nibenaises. Mais il y a trois étés de cela, je me trouvai avec un besoin impérieux de quitter la cité impériale, sans aucun or en poche.

De désespoir, je m'engageai comme garde sur la première caravane que je trouvai pour partir à l'ouest. Mon nouvel employeur était une Argonienne borgne et bourrue appelée Teeba-Tei. Je sentais qu'elle était dubitative, mais elle se contenta de hausser les épaules. « Deux couronnes et deux repas par jour, » proposa-t-elle. « Si nous atteignons Cœur-enclume avec toute la cargaison intacte, je paierai une prime de vingt couronnes, et je vous engagerai pour le retour. »

J'avais espéré une meilleure solde, mais je n'étais pas en position de négocier. J'acceptai, et le départ se fit peu de temps après.

La caravane de Teeba-Tei était composée de trois chariots, de six guars et d'une demi-douzaine de conducteurs et de gardes. Huile d'olive, anguilles en saumure et rouleaux de soie des ancêtres, le tout emballé dans des malles de bois, composaient sa cargaison. J'appris vite que notre employeuse attendait que ses gardes marchent au lieu de se laisser porter. J'avais déjà mal aux pieds en arrivant au bout du pont sur le lac Rumare !

À Weye, nous prîmes vers le sud sur la Route du Cercle rouge, en suivant la berge du lac jusqu'à atteindre la Route d'or. Cette nuit-là, nous établîmes le camp autour d'une ancienne porte impériale, où Teeba-Tei m'apprit qu'elle attendait aussi que ses gardes montent la garde. Assez maussade à l'idée de passer mes journées à marcher et mes nuits à ne pas dormir, j'envisageai de renoncer. Mais au moins, on ne mangeait pas trop mal.

La Route d'or était une rivière de chariots et de voyageurs. J'avais mal aux pieds, oui, mais il faisait bon et le paysage était agréable. Le deuxième jour, nous fîmes escale près d'un endroit où des ruines à moitié effondrées dominaient le bas-côté, et je m'approchai pour mieux les regarder.

« Ce n'est pas une bonne idée, m'informa Teeba-Tei. La Route d'or est assez tranquille, mais le danger rôde de chaque côté. Des gobelins, des bêtes, des bandits. Et des choses encore plus étranges.
– Encore plus étranges ? C'est-à-dire ?
– Ça, c'est Ceyatatar, m'indiqua Teeba-Tei. Des fantômes ayléides hantent ces ruines, et ils brûlent les curieux tout vif.
– Je me sens tout de suite moins curieux, » assurai-je avant de retourner vers la route.

Au fil des jours, mes pieds s'endurcirent et j'en vins à apprécier la camaraderie de la caravane. Vlastarus, Skingrad, Ostumir, Kvatch… les unes après les autres, les villes de la vallée de la Stride défilèrent tandis que nous avancions vers l'ouest. La Route d'or traversait des champs infinis de grains mûrs, des vergers charmants et des courbes de forêts sombres.

À l'auberge de Gottshaw, nous quittâmes le Weald Occidental pour entrer dans la Côte d'or proprement dite. Pour la première fois depuis des jours, nous allions dormir sous un toit. Cela me changeait. Mais le lendemain matin, Teeba-Tei était troublée.
« Que se passe-t-il ?, lui demandai-je.
– Des étrangers à l'auberge, hier soir. Ils posaient des questions sur notre cargaison Restez sur vos gardes aujourd'hui. Il pourrait s'agir de bandits qui préparaient une embuscade. »

À l'ouest de l'auberge, la Route d'or se détourne de la vallée de la Stride pour entrer dans les contreforts des collines coloviennes. Peu de personnes vivent dans cette zone, et les voyageurs étaient bien plus rares. Je saisissais la poignée de mon épée à chaque bosquet que nous croisions, mais en vain. Les bandits que Teeba-Tei redoutait nous surprirent quelques heures plus tard, dans un ravin.

« Lâchez vos armes, abandonnez les chariots, et vous vivrez !, lança leur chef depuis les rochers en surplomb.
– Viens donc les prend, peau-sèche ! » cria Teeba-Tei avant que je ne puisse lui conseiller une réponse plus prudente.
Mais c'est exactement ce que firent les bandits. La vieille Teeba-Tei combattit comme une lionne avant d'être abattue d'un carreau dans le dos. Plusieurs de mes nouveaux camarades mordirent également la poussière, et les conducteurs de nos deux derniers chariots prirent la fuite. Ils firent claquer leur fouet comme si Dagon était à leurs talons pour rentrer à Kvatch. Les quelques brigands encore debout se lancèrent à leur poursuite. Je parvins à éviter toute blessure grave, plus par chance que par talent. Je fais l'amour, pas la guerre.

Lorsque la poussière retomba, on m'avait oublié dans le fossé près de notre chariot de tête, et je n'avais pour compagnie que les morts et les guars. Clairement, Teeba-Tei ne terminerait pas son trajet vers Cœur-Enclume, pas plus qu'elle ne me paierait. Mais il restait deux malles de soie fine dans le chariot, et la route était dégagée.

« Adieu, Teeba-Tei, » dis-je à mon ancienne employeuse.
Puis je pris les rênes et me rendit à Cœur-Enclume pour vendre la soie. Grâce à cet argent, je m'achetai un cargo. Et ainsi commença ma carrière de marchand.

Que voulez-vous ? Ce n'est pas pour rien que la Route de l'or porte ce nom !