TESO:Archives du maître du savoir/L'écriture

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Date de publication : 13/06/2024

Par Fervente Nahlia, de l'Ordre de la Lampe, 2E 582


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Bonjour à toutes et à tous ! Je suis Nahlia, chevaleresse fervente de l'Ordre de la Lampe et c'est la première fois que je fais ça ! Je suis installée dans la grande salle de la guilde des mages de Faneracine. Vous savez, celle avec les jolis petits jardins sur les côtés et le bel espace au centre pour les rituels. En théorie, je suis censée rendre visite à mes parents, mais je voulais vous apporter toutes vos réponses le plus vite possible.

Ça n'a pas été simple ! J'occupe un nouveau poste au Scholarium ; c'est passionnant, mais ça fait aussi un peu peur. Mais au quotidien, je reste une simple chevaleresse. J'ai fait le serment de défendre la guilde, d'enfoncer toutes les portes qui nous barrent la route et de répondre à vos questions tout en savourant un tonneau de vin que j'ai rapporté de l'Auberge du Dehors. Mais pas en même temps, bien entendu.

Mais entrons dans le vif du sujet !

Je vais commencer par quelques observations d'ordre général sur les Sommités et l'Écriture, car j'ai remarqué beaucoup de questions et de débats animés sur ces sujets. Franchement, des fois, j'ai l'impression que c'est moins dangereux d'aller se bagarrer dans un donjon que d'aller chercher des informations dans une bibliothèque. J'espère que ça suffira à satisfaire la curiosité des scribes comme Benefactor, C.E. Nex, Dabbles-in-Wizardry, Nhyla et Tribune Aquila.

Les origines de la magie

En tant que chevaleresse fervente au sein de la guilde, j'ai souvent fait office de garde du corps ou d'accompagnatrice pour des mages et sorciers de haut rang. Le travail de ces gens est, pour tout dire, déprimant : ils passent leur temps à lire de la paperasse et à écrire des lettres. Si vous deviez, comme eux, vous farcir à longueur de journée des thèses avec des titres comme « Les véritables et véridiques origines de la magie, par Oscar P. Fillibutty IV, mage in absentia », je ne sais pas combien de temps votre mental résisterait.

Si je vous dis ça, c'est parce que, autant que je sache, Ulfsild n'a jamais pensé avoir découvert la moindre vérité cachée au sujet de la magie, d'Aetherius ou de quoi que ce soit d'autre. C'était une personne très intelligente qui avait sa propre vision du monde et qui souhaitait comprendre ce qu'elle voyait. Ni plus ni moins. Ce qu'elle a accompli, ce que, j'espère, la guilde des mages va pouvoir partager avec le reste du monde, c'est un style de magie sans pareil. Si ça, ce n'est pas explorer le cœur de la magie, je ne sais pas ce que c'est.

La nature des Sommités

Comme toutes celles et tous ceux qui les ont vues ou leur ont parlé pourront vous le dire, les Sommités sont profondément étranges. Récemment, un érudit du Cercle des Antiquaires avec qui je discutais a utilisé un vieux mot bréton pour les décrire : « Alien ». Je trouve que ça leur va à la perfection. Tout comme « Daedra », ce mot évoque quelque chose qui n'est « pas comme nous », mais il se traduirait plutôt par « étranger ».

Tout ça pour dire que les Sommités ne sont absolument pas comme nous. Elles ont leurs propres objectifs, leurs propres intentions, et même si certaines d'entre elles ont presque l'air mignonnes, le temps que j'ai passé avec elles m'a bien fait comprendre qu'elles ne voient pas du tout le monde comme les simples mortels que nous sommes.

Je pense qu'une partie de cette altérité vient de leurs origines. J'ai pu m'entretenir avec des membres très intelligents de la guilde depuis que nous avons ouvert les portes du Scholarium, et il n'y en a pas deux qui soient d'accord quant à la nature des Sommités . Tout comme les intéressées elles-mêmes, en fait. J'ai griffonné quelques notes avant d'aller voir mes parents et voici les hypothèses que je trouve les plus probables, intrigantes ou intéressantes, dans le désordre :

  • Des Daedra déguisés. Celle-ci me laisse extrêmement sceptique, mais j'imagine qu'il faut tout de même l'envisager. Les Daedra sont étranges de la tête aux pieds, un peu comme les Sommités. On dit que certains d'entre eux, sans aller jusqu'à la sympathie, sont ouverts à l'idée de collaborer avec les mortels. Personnellement, j'ai du mal à avaler ça. J'ai affronté pas mal de Daedra de mon temps et croyez-moi, on les reconnaît. Il y a comme une sensation, quelque chose d'un peu dérangeant. Je n'ai jamais ressenti ça avec les Sommités. Et puis, les Daedra ont aussi une odeur. Elle n'est pas forcément désagréable, mais elle est bien là. J'ai passé beaucoup de temps à proximité des Sommités et je peux vous dire qu'elles n'ont pas d'odeur. À part le Netch, quand il a envie. Beurk.
  • Des assemblages aéthériques. Attendez, là, je ne veux pas dire de bêtises... « Les Sommités sont des assemblages aéthériques générés par l'incrustation d'eidolons sur la plus pure des magies, processus qui donne naissance à ce qui n'existait pas jusque-là, un reflet de la beauté de l'esprit qui adopte une forme et une voix. » C'est bien compliqué, tout ça ! Moi, je dirais que c'est un peu comme la question de l'invocatrice Vinielle sur les totems nordiques : et si les Sommités n'étaient rien d'autre que l'incarnation des attentes des mortels ?
  • Une nouvelle forme de vie. Celle-là, je la trouve particulièrement intéressante : elle a été suggérée par un chercheur du Cercle des Antiquaires. L'idée de base, c'est qu'on retrouve la vie à peu près partout. Même dans le domaine d'Oblivion, on ne peut pas faire dix pas sans tomber sur un insecte, une souris ou un truc du genre qui se sent parfaitement à son aise dans un endroit pareil. Alors, et si les Sommités étaient des êtres vivants composés de magie ? S'ils étaient, d'une manière ou d'une autre, nés de l'union de la vie et de l'énergie aéthérique ?
  • Les enfants des Aedra. Il faut savoir que certains des membres de ma guilde sont radicalement athées. Pour ma part, j'ai des doutes. Le monde est quand même un endroit drôlement bizarre, hein, je ne sais pas si vous avez remarqué. Alors, qu'il ait été créé exprès pour un but précis, ce n'est pas l'idée la plus insensée que j'ai entendue, mais ça n'en est pas très loin non plus. Quoi qu'il en soit, dire que les Sommités seraient les annonciatrices du retour des Aedra, ou les messagères des Divins... franchement, je ne sais pas. Je ne les trouve pas si divines que ça, moi. En tout cas, si ce sont vraiment les Aedra qui les ont envoyées sur Nirn, ils n'ont pas pris la peine d'expliquer au Dragon comment éviter de casser les pieds à tout le monde.
  • Des ancêtres transcendés. Celle-là, je la trouve très logique, même si je ne peux pas être sûre qu'elle soit correcte. Aux quatre coins de Tamriel, on raconte des histoires d'ancêtres qui abandonnent leur dépouille mortelle et reviennent sous une autre forme pour discuter avec leurs proches. Des animaux, des visions terrifiantes... J'ai même entendu parler d'un grand-père qui serait revenu sous la forme d'une plante ! Alors oui, je crois qu'il est possible que même si elles ne s'en souviennent pas, les Sommités étaient d'autres personnes, il y a bien longtemps. Mais n'allez pas insister là-dessus auprès d'elles, parce que celles à qui j'ai parlé détestaient toutes cette idée.

Ulfsild

Le temps que je passe au Scholarium à découvrir l'Écriture et à parler avec les Sommités renforce sans cesse mon admiration envers Ulfsild. C'était quelqu'un de très particulier et elle m'a beaucoup fait réfléchir à l'impact qu'une seule personne peut avoir sur l'histoire. Les chercheurs nous rebattent souvent les oreilles avec les forces de l'histoire, les guerres ou même les dieux qui auraient façonné la Tamriel que nous connaissons. Mais plus j'y pense et plus je me dis qu'au final, ce sont les gens qui font tout. Ulfsild voulait accomplir quelque chose et laisser une trace dans notre monde. Je suis vraiment très heureuse que notre guilde ait enfin décidé de faire connaître son œuvre.

L'avenir de l'Écriture

Pour être tout à fait honnête, il y a eu des tas de questions auxquelles je ne connaissais pas du tout la réponse ! Nous venons tout juste de découvrir le Scholarium, et on a à peine eu le temps d'ouvrir les portes et d'aérer un peu. Les adeptes fouillent chaque salle et parcourent le moindre volume. Comme vous l'avez peut-être constaté, du lever du soleil à la tombée de la nuit, et même après, il y a toujours quelqu'un en train d'examiner ou d'utiliser l'autel d'Écriture. Je sais que certains de nos chercheurs sont parvenus à apposer une inscription de focalisation en étant loin de l'autel. Au moment où ma plume trace ces mots sur le parchemin, nous n'avons pas encore pu utiliser l'Écriture en dehors du Scholarium, mais à mon avis, ça devrait arriver d'un jour à l'autre.

En ce qui concerne les grimoires, les inscriptions et tout le reste, les mages se bousculent pour créer un nouveau sort à personnaliser sur l'autel. Ou pour trouver de nouvelles façons d'utiliser les inscriptions dont nous disposons déjà. Je ne voudrais pas gâcher la surprise, mais je parie que nous aurons bientôt des nouvelles de ces projets de recherche !

Ça me donne le sourire. Après avoir passé si longtemps dans l'obscurité la plus totale, le nom d'Ulfsild est à présent sur toutes les lèvres dans la Deuxième Ère.

Dame Nahlia,

Pourquoi la guilde des mages affirme-t-elle que Sunnamere n'a que mille ans de plus qu'elle ? Cela impliquerait que l'endroit remonte au troisième millénaire de la Première Ère, alors que son architecture est censée être celle des anciens Aldmeris.

Je vous prie d'agréer mes salutations respectueuses,

Faenlidor Snow-Searcher

Le rôle qu'a joué Sunnamere dans la découverte du Scholarium lui a conféré une certaine notoriété au sein de la guilde. Auparavant, on le considérait juste comme un coin frisquet qui sentait le moisi et on n'aimait pas trop y aller à cause des problèmes de Soltenure. Le site de Sunnamere est plus ancien que la Première Ère, c'est certain. Je ne suis pas tout à fait sûre de la date de sa construction, mais c'était bien avant la naissance d'Ulfsild.

Les estimations que vous avez entendues se rapportent probablement à la période où Ulfsild travaillait là-bas, qui remonte en effet à environ mille ans avant la fondation de la guide. D'après les documents que nous avons retrouvés à cette heure, elle a créé l'Écriture seule, ou presque, mais elle a collaboré avec d'autres mages au début de sa carrière. L'un d'entre eux était un Haut-Elfe de Soltenure. Il a mis à sa disposition un espace dans le complexe dont elle pourrait se servir quand elle se rendrait sur l'archipel du Couchant.

C'est sur cet espace que je suis tombée au cours d'une de mes patrouilles. Et j'en remercie Magnus chaque jour !

Chère fervente Nahlia,

L'archimagistère Vanus Galérion est-il au courant de l'existence de l'Écriture ?

Bien à vous,

Corvancano de la maison Ravenwatch, historien

Il est au courant, oui, très au courant. Avant ma patrouille fatidique à Sunnamere, je crois que je n'avais adressé qu'une fois la parole à l'archimagistère, au cours d'une des fêtes les moins animées de ma mère. Au départ, c'était terrifiant, mais à présent, je lui ai tant parlé que ça fait presque partie du train-train quotidien. Presque. Je n'ai toujours pas l'habitude de l'entendre prononcer mon nom. Enfin bref, oui, l'archimagistère est informé de tout ce qui se passe dans le Scholarium. Et il est très enthousiasmé par son potentiel et celui de l'Écriture. Si vous l'entendiez décrire ses grands projets... Des conférences avec les Sommités. Des mages itinérants donnant des cours d'Écriture aux quatre coins de Tamriel. Des autels dans toutes les maisons de guilde ! Quand il est lancé, ce n'est pas évident de l'arrêter.

Je tiens à préciser que je ne sais pas du tout si ces projets vont se concrétiser. Mais, quand il a un peu de temps libre entre deux réunions, l'archimagistère nous apporte un grand soutien. C'est un vrai privilège d'avoir un tel expert de la magie à nos côtés pour nous conseiller.

Salutations, fervente Nahlia,

Parmi les grimoires qui sont actuellement connus, avez-vous un préféré ?

Bien à vous,

Lunetta Gleamblossom

Ça, c'est une question difficile !

Après avoir passé beaucoup trop de temps à contempler ma page blanche, je me force enfin à rédiger une réponse. Et je vais tricher un peu, en vous donnant mes deux préférés. Le deuxième, c'est « Brisure ». C'est vraiment agréable de fracasser des squelettes dans un ancien tombeau avec une bonne grosse arme et un sortilège fait maison. Je crois que si on s'était connues, Ulfsild et moi, on se serait très bien entendues.

Et mon préféré de chez préféré, c'est « Lancer de bouclier ». Il n'y a rien de plus satisfaisant que de rassembler sa magie et de balancer un bouclier spectral sur ses ennemis. Je ne peux même pas vous dire combien de fois j'aurais aimé pouvoir me servir de mon bouclier pour écraser une infestation de Daedra au fond d'une crypte poussiéreuse. Ou pour faire comprendre à des bandits de seconde zone que la guilde des mages ne se compose pas exclusivement d'intellos en robe qui ne savent pas manier autre chose que la plume. Et maintenant, grâce à l'Écriture, c'est possible !

Très honorable fervente Nahlia,

Compte tenu de l'étendue du Scholarium et des voyages et de la réputation d'Ulfsild, je me demande comment l'Écriture a pu être si totalement oubliée, à tel point qu'on ne la redécouvre qu'aujourd'hui ?

Je vous prie d'agréer mes salutations respectueuses,

Émissaire en chef Rohais, ambassade de Raidelorn

Un historien extraordinaire avec qui j'ai eu la chance de discuter à l'université de Gwylim aime dire : « L'histoire est une cible mouvante. » En sachant ce que nous savons aujourd'hui, il semble inimaginable que des travaux si exceptionnels aient pu être oubliés. Ulfsild est entrée dans l'histoire quand elle était enseignante et guérisseuse dans la Crevasse, bien après l'époque où elle a travaillé avec les Sommités. Et, d'après les informations dont nous disposons, elle n'aimait pas ressasser le passé, ce qui est plutôt compréhensible.

Ulfsild a passé des heures et des heures à travailler sans relâche dans sa bibliothèque. À mon avis, c'était parce qu'elle estimait que c'était son devoir, mais aussi parce qu'elle en avait envie. Quand l'accord entre Shéogorath et Shalidor a tourné au vinaigre, elle n'a eu que peu de temps pour rassembler quelques affaires, prendre des dispositions pour l'avenir et s'enfuir. Résultat : toute une discipline a été, comme vous le dites, totalement oubliée en Tamriel. Toutes ces connaissances auraient pu rester cachées à jamais sans un peu de chance et la prévoyance d'Ulfsild.

Chère fervente Nahlia,

Les grimoires ont-ils des inspirations culturelles ou religieuses ? Les écrits martiaux des Ra Gada, les bâtons des Ornim avec leurs runes tracées au sang, l'appel des prêtres de guerre qui se fait entendre à travers les miasmes de Fossendre ?

Respectueusement,

Lash gra-Bar, ornimythohistorienne et enchanteresse

Ça serait vraiment formidable et j'espère que ça arrivera un jour ! N'oubliez pas qu'Ulfsild travaillait à peu près seule sous les pierres d'Eyévéa. En lisant entre les lignes, on s'aperçoit que sa principale préoccupation était de créer quelque chose de fonctionnel, rien de plus. Je crois que c'est pour ça que beaucoup des sorts qu'on a découverts sur les étagères du Scholarium semblent si simples comparés à la magie d'aujourd'hui avec toutes ses fioritures. Mais maintenant que la guilde des mages s'intéresse à tout ça, qui sait ce qui nous attend ?


Merci infiniment à toutes et à tous ! Vos questions étaient passionnantes, et j'espère que mes réponses auront un peu égayé votre journée. La plupart du temps, quand je dois écrire des parchemins, c'est barbant et rébarbatif au possible. Avec l'Écriture et le Scholarium, c'est tout le contraire !

J'espère vous croiser bientôt dans notre petite enclave. En attendant, prenez bien soin de vous.

— Fervente Nahlia, de l'Ordre de la Lampe