Tactiques d'unités mixtes, vol. 3

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Combats à l'aide d'unités différentes lors de la Guerre de Cinq Ans, Vol. III
Par Codus Callonus


Le principal champ de bataille près de Dune était une longue étendue herbeuse entre les arbres du Val-Boisé et les sables d'Elsweyr. Après le va-et-vient chaotique de la première année, les Khajiits détinrent cette étendue pendant plusieurs mois et l'étendirent en coupant plus d'arbres de l'autre côté de l'ancienne frontière. Nombre de ces arbres furent transportés par les grands Senche-rahts ; quelques-uns furent emmenés dans la cité de Dune et leur usage devint apparent lors du siège.

Durant la guerre, ce processus fut rapide et aisément aperçu, mais les Khajiits et Bosmers au sein de la légion m'ont informé que cela se produisait déjà bien avant l'ère Troisième. C'est ainsi que la frontière officieuse entre Elsweyr et le Val-Boisé est marquée : les Khajiits coupent les arbres, les Bosmers les replantent, les Khajiits creusent des tunnels pour les saboter, les Bosmers inondent ceux-ci pour tuer les Khajiits et faire fleurir le désert, et ainsi de suite depuis des siècles.

Ce rapide passage du désert à la prairie puis à la forêt est unique sur Tamriel et pourrait être le résultat de ces coupes et replantages constants. J'ai interrogé Ja'Dhuzar, le seul Khajiit auquel je faisais confiance et un camarade légionnaire, à ce sujet le lendemain. Il commença par simplement répéter le proverbe bien connu en Elsweyr : "de vastes déserts font de bons voisins". Il finit ensuite par me dire, et je pense avoir écrit ceci exactement même si cela a peu de sens : "Ne pleurez pas les arbres. Le Val-Boisé est un sholath (une sorte de crabe qui s'enfouit sous le sable). Les arbres sont les doigts d'Y'ffre qui s'étendent, puis saisissent. Si la forêt devient trop vaste, c'est une nouvelle danse lunaire de souffrance, la formeuse pourrait achever ses sculptures, et Ja'Dhuzar est déjà assez rusé, vous ne trouvez pas ?"

Il semblait que les Bosmers commencèrent à se rendre compte que les Khajiits au nord ne représentaient pas une menace aussi sérieuse qu'ils semblaient l'être, et ils se mirent à déplacer leurs troupes vers le sud. Les Khajiits, de même, abandonnèrent l'abattage des arbres, les feux, et les escarmouches dans les régions septentrionales quand les Bosmers cessèrent de répondre avec des forces importantes. Les Khajiits s'en lassèrent bien vite et démantelèrent leurs plus grands campements, ne laissant qu'une force défensive et observatrice mineure dans la zone avec l'habituelle garnison de "temps de paix" (si cette province a jamais connu cela) dans la cité même.

Quelques mois après le départ des principales forces khajiites, les Bosmers menèrent une gigantesque attaque et s'emparèrent de tous les campements khajiits autour de Dune. Les Khajiits envoyèrent des éclaireurs dans la forêt régulièrement, mais malgré cela, leur campement fut pris par surprise. J'ai plus tard entendu des rumeurs selon lesquelles les Bosmers capturèrent les éclaireurs, les écorchèrent vifs, revêtirent leurs peaux, et à l'aide d'illusions, trompèrent les Khajiits pour qu'ils croient que ces éclaireurs continuaient à patrouiller et faire leurs rapports. J'ai aussi entendu dire que les Bosmers menaient des éclaireurs dans des embuscades et usaient d'arts interdits pour les réanimer assez longtemps pour qu'ils fassent leurs rapports. Quoi qu'il en soit, ceci démontre sans l'ombre d'un doute que l'Empire doit poursuivre ses efforts pour civiliser les Bosmers.

Le commandant du Fort de Cornevole, Gaius Apinius, voulait envoyer ses propres patrouilles et éclaireurs dans les environs, mais nous avions pour ordre strict de ne pas quitter le fort, sauf pour patrouiller sur la route entre Dune et Fort-Rivière et protéger les quelques intérêts impériaux dans la région. Bien sûr, nous avons tous appris plus tard qu'il s'agissait des ordres de l'usurpateur.

Par conséquent, ni les légions ni les Khajiits ne s'attendaient à ce que des centaines de Bosmers nus émergent en hurlant des arbres, couverts de symboles dessinés avec du sang, et suivis de toutes les viles créatures de la forêt qui hurlaient. La bataille eut lieu trop loin du fort pour l'observer sans une longue-vue, et la faible lumière de la gibbeuse Masser ne suffisait pas pour apercevoir toute celle-ci, mais les bruits impies réveillèrent tout le fort. Nous fûmes en alerte, nous partageant une demi-douzaine de longues-vues, et tentâmes de suivre le combat du mieux que nous le pouvions. Je ne suis pas un expert de la faune du Val-Boisé, et la vue était comme je le disais médiocre, mais nous fûmes tous d'accord sur le fait qu'il y avait là des bêtes qui ne ressemblaient à rien de ce qu'on avait jamais vu. L'attaque des Bosmers semblait sauvage et imprévue, mais ils usèrent de tactiques rusées, quoiqu'étranges et déshonorables.

Environ une cohorte d'archers et sorciers bosmers, ayant un bien meilleur contrôle d'eux-mêmes que les autres, escaladèrent les arbres restants pour se défendre et avoir une bonne portée avant l'attaque. Les Bosmers peints de sang portaient des sorts ou des enchantements ; ceux-ci, peut-être au moment de leur mort, pouvaient illuminer les symboles peints sur eux, ce qui faisait des Khajiits à proximité des cibles faciles pour les archers qui restaient dans les arbres. Les Bosmers s'éparpillèrent et coururent vers les plus vastes camps et groupes de Khajiits, brillant comme l'aube pendant un court instant, et toute cette zone fut rapidement couverte de flèches. Leurs sorciers les aidaient au combat en enchantant certaines de leurs flèches pour qu'elles brûlent ou explosent, ce qui embrasa les tentes des Khajiits. Le feu, à son tour, rendit encore plus folles les créatures de la forêt et engendra de multiples ruées de part et d'autre de chaque campement jusqu'à ce que tous les feux soient éteints et la plupart des Khajiits écrasés. L'aube nous montra que la cité de Dune était cernée et qu'il n'y avait aucun Khajiit survivant à l'extérieur de celle-ci.

Les Bosmers célébrèrent leur victoire avec une musique primitive et un grand festin qui dura quatre ou cinq jours. S'ensuivit une période de calme pendant quelques semaines, tandis que les Bosmers qui cernaient Dune construisaient de grands trébuchets et d'autres armes de siège. Malgré les superstitions ridicules des Bosmers, ils disposaient d'une vaste réserve de bois provenant des arbres que les Khajiits avaient abattus le long de la frontière. Nous plaisantions dans notre fort que Dune serait capturée avec le bois des arbres abattus par les Khajiits. Je ne pouvais rien voir dans la cité de Dune même, si ce n'est des archers qui tiraient périodiquement des volées de flèches depuis les murs.

Si perturbantes que furent les tactiques des Bosmers, ce que les Khajiits firent en retour fut presque trop ignoble pour être relaté. Peu de Khajiits avaient survécu à l'extérieur des murs, et ils n'usèrent d'aucunes tactiques. Quand ils quittèrent leurs cachettes dans le désert, ils chargèrent tout droit vers les Bosmers et furent promptement massacrés.

Mais ce qui semblait n'être qu'un agissement vain était une ruse si déplorable pour tout homme bien-pensant que j'hésite à la décrire. Comme tout le monde le sait, les Bosmers mangent souvent la chair de leurs ennemis. En tant que vétéran de la légion impériale, j'en ai moi-même été témoin. En effet, j'ai entendu plus d'un Bosmer prétendre durant la guerre que les Khajiits étaient un mets délicieux, prisés pour leur viande à la fois grasse et sucrée. Presque après la fin de la bataille, des feux de cuisine furent bâtis et les sons de flûtes en os et de tambours en carapaces annoncèrent une grande célébration dans les campements bosmers. Le lendemain matin, la plupart des Bosmers étaient morts et beaucoup plus étaient malades.

Avant leur charge suicidaire, les Khajiits avaient bu un poison à action lente préparé à partir de dards de scorpions géants, de pavot, et de Quaestro Vil. Il existe bien des leçons que les légions pourraient tirer de la Guerre de Cinq Ans, mais j'espère que l'Empire n'emploiera jamais celle-ci.

Cette vile ruse ne mit cependant pas fin au siège, car de nombreux Bosmers étaient encore en vie, même si leurs forces étaient grandement affaiblies. La percée du siège de Dune est relatée dans le quatrième volume.