Tactiques d'unités mixtes, vol. 5

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Texte de développeur
Média d'origine : Morrowind - AFFresh
Commentaire : traduction communautaire

Combats à l'aide d'unités différentes lors de la Guerre de Cinq Ans, Vol. V
Par Codus Callonus


J'ai passé les deux années suivantes de la guerre à Dune, où la légion capturée dut forger des armes, réparer les murs de la cité, bâtir un système d'égouts (un meilleur que ce que les Khajiits auraient pu accomplir par eux-mêmes, j'oserais dire) et travailler sur d'autres améliorations civiques. En vérité, nous n'étions pas aussi mal traités qu'on pourrait l'imaginer. Nous étions bien nourris et on ne nous battait que si l'un d'entre nous tentait de s'enfuir, attaquait un Khajiit, ou refusait de travailler. Les Khajiits nous ont même offert des soins (de la part d'une demi-douzaine des plus pompeux et suffisants Alfiqs que j'aie jamais rencontrés) quand la mort rouge ravagea notre campement. L'expérience la plus exaspérante fut le comportement de l'ancien légionnaire, Ja'Dhuzar, qui se faisait désormais appeler Dro'Dhuzar : il se dandinait dans la prison quand il était en ville, habituellement avec une femelle de sa race sur chaque bras.

Nos ravisseurs prétendaient avoir envoyé un message à la Cité impériale et demandaient une fort modeste rançon, mais n'avaient jamais reçu de réponse. Ceci pourrait très bien être vrai. Les Khajiits semblaient plus ravis de leur "victoire" sur les légions invulnérables que d'une récompense. En effet, l'histoire sur la façon dont ils ont capturé le Fort de Cornevole crût et crût lors des récits jusqu'à devenir celle avec laquelle nous sommes familiers aujourd'hui. Et la Cité impériale sous le Simulacrum, racontait-on, était corrompue et incapable de gouverner, aussi, la nouvelle de notre capture a pu être ignorée, ou la rançon volée par un des nombreux nouveaux offices de ce temps. Je n'en connais pas la vérité, et l'on m'a dit que l'essentiel des archives des légions durant ces années fut perdu dans un incendie vers la fin du Simulacrum.

En tant que prisonnier, je n'ai pas été témoin de la phase suivante de la bataille près de Dune. J'en ai seulement entendu parler, et ce dont on m'a fait part est difficile à croire. Les Khajiits nous ont dit que les Bosmers faisaient pousser des racines creuses depuis le Val-Boisé jusque sous la cité et tentaient de l'envahir par-dessous. Il est plus probable que les Bosmers aient creusé de bien plus courts tunnels depuis l'extérieur des murs sous les sables qu'ils renforçaient avec du bois. En tout cas, les Khajiits se moquaient de tels efforts et leur jouaient souvent des tours, par exemple en remplissant les sorties des tunnels avec des bulbes empesteurs, des oeufs pourris, des sholaths, ou encore des insectes piqueurs. Parfois, nous entendions des cris étouffés pendant que l'on travaillait sur les égouts ou reconstruisait les murs. Les Khajiits à proximité éclataient tous de rire en entendant cela et planifiaient quoi faire ensuite. Pourquoi ils n'ont jamais tenté de sceller les tunnels ni ne les prenaient au sérieux comme menace, je ne le comprendrai jamais.

Les Bosmers eurent néanmoins le dernier mot. Nous avions entendu que la guerre dans le sud se déroulait mal pour le Val-Boisé et que les Bosmers n'avaient pas les forces nécessaires pour s'emparer de Dune. Ils ne pouvaient même pas tenir leur propre territoire. Cela était en grande partie dû aux positions que les Khajiits avaient capturées et détenues le long du Xylo au début de la guerre. Les Bosmers firent s'introduire un très petit groupe de pas plus d'une vingtaine d'entre eux dans la cité. Au lieu d'une attaque, ils se sont simplement tenus près de la sortie d'un de leurs tunnels et présentèrent un défi.

J'ai pu être personnellement témoin de ce défi. Dro'Dhuzar vint me trouver tôt ce matin-là. "Homme aux haillons", me dit-il (je prenais des notes sur des chiffons et de la toile de jute, et pensais les avoir bien cachées), "un opposant arrive. Tu devrais voir un chevalier de la Crinière sablonneuse vaincre un chevalier du Bois-araignée. Observe le destin de ton Empire."
Il cracha au sol, et utilisait le mot "chevalier" pour se moquer de la légion. Néanmoins, il me mena là où se tenaient les Bosmers. L'une d'entre eux était petite et vêtue d'une étrange armure cérémonielle faite de lamelles de bois, clairement enchantée.

Il y eut quelques négociations, principalement en ta'agra, que je ne pouvais comprendre. Bien vite, un énorme Khajiit s'approcha, un Pahmar-raht en armure cérémonielle lui aussi. Les Khajiits l'appelaient Dro'Zaska et le tenaient clairement en grande estime. Il y avait une atmosphère de fête dans la foule et les Khajiits pensaient être sur le point d'assister à une victoire facile. J'étais pour ma part plus appréhensif. La chevaleresse bosmer était très brave ou très stupide et ne montrait aucune peur quant au duel à venir.

Les négociations s'achevèrent. J'en avais compris que les Bosmers prendraient Dune et le Fort de Cornevole s'ils étaient victorieux, et que les Khajiits prendraient une "colline vivante" s'ils l'étaient. Un espace fut fait pour les combattants. Dro'Zaska était armé seulement de pointes de griffes en ébonite et portait, à défaut d'un meilleur terme, une lourde barde. Il était bien protégé à l'avant et sur la moitié avant de ses flancs, mais n'avait aucune protection pour ses pattes, sa tête, ou ses jambes. La chevaleresse du Bois-araignée dégaina une très fine lame, à peine une rapière, et était couverte entièrement d'une armure légère faite de lamelles de bois et d'une sorte de tissu.

Ils tournèrent l'un autour de l'autre, estimant leurs forces respectives. Dro'Zaska attaqua le premier, envoyant la Bosmer voler jusqu'à l'autre bout de l'arène. Il bondit ensuite sur elle, mais la Bosmer l'esquiva d'une roulade et se redressa. Elle porta plusieurs attaques contre Dro'Zaska, mais elles ne purent percer son armure. Ce dernier gagna en confiance et je dois dire que je ne voyais pas comment la Bosmer pouvait remporter ce combat. Dro'Zaska porta un puissant coup contre sa fine lame et la brisa en deux ; il continua avec une série de coups agressifs, dont la plupart furent esquivés par la Bosmer.

La minute suivante de la bataille consista en des bonds et coups portés contre la Bosmer par le Pahmar-raht tandis que cette dernière battait en retraite en cercle, esquivant les coups avec des roulades, des sauts, et des contorsions. Dro'Zaska semblait ralentir quelque peu, et il y avait des taches de sang partout sur le sol de l'arène. A un moment, il regarda sa patte, et vit que la lame l'avait profondément entaillée quand il l'avait brisée. Cela le mit en colère, et il attaqua avec encore plus de sauvagerie et de férocité.

Les Khajiits commençèrent alors à devenir nerveux. Ils n'obtenaient pas la victoire facile et rapide à laquelle ils s'attendaient. La Bosmer se concentrait sur l'esquive et parvint à éviter presque tous les coups, mais elle fut clairement blessée quand Dro'Zaska arriva à la frapper. L'armure en bois de la Bosmer était couverte de marques de griffes et les enchantements qu'elle portait commençaient à se dissiper.

Bien vite, la Bosmer se balada presque dans l'arène tandis que Dro'Zaska titubait et glissait dans son propre sang. Perfide jusqu'au bout, le Khajiit parvint presque à frapper la Bosmer en prétendant être plus faible qu'il ne l'était vraiment mais après cela, le résultat fut incertain. "Le poison de saignement", dit Dro'Dhuzar à mes côtés. "Astucieux."

La "chevaleresse" bosmer ôta son casque et arbora un sourire inquiétant et féroce puis commença, pour dire les choses sans détour, à découper le Pahmar-raht avec son épée cassée. Les quelques Bosmers qui l'accompagnaient l'acclamèrent.

Je m'attendais à ce que les Khajiits attaquent les Bosmers en faisant fi de l'accord, mais ils rangèrent leurs affaires paisiblement, quoique de façon peu soignée, et quittèrent la cité.

Les Bosmers prirent Dune et le Fort de Cornevole. Ils ne nous gardèrent pas comme prisonniers, mais nous laissèrent partir en même temps que les Khajiits. Nous sommes retournés jusqu'à Villederme pour faire notre rapport et nous réorganiser. Nous avons par la suite appris que le Val-Boisé s'était rendu. Les Bosmers rendirent Dune aux Khajiits en échange de territoires dans le sud. Quand le Simulacrum prit fin, les provinces rebelles, encourant enfin le châtiment auquel elles auraient dû faire face depuis le début, rejoignirent l'Empire, et le Fort de Cornevole fut pareillement rétabli. Je fus assigné à Narsis et Fort-Tempête pour le reste de mon service et n'y connus que de petites et simples batailles contre des bandits et rebelles désorganisés.