TESO:Présentation d'un personnage/Narilmor
Date de publication : 06/03/2019
Extrait des Biographies des rois ayléides, manuscrit inédit de feu Tjurhane Fyrre, avec l’aimable autorisation de l’Université de Gwilym. Garlas Malatar et son monarque, le roi Narilmor, sont depuis longtemps considérés chez les Ayléides comme un fanal de l’ouest, au propre comme au figuré. Narilmor était un fervent adepte de Méridia, et consacra sa vie et sa ville à la vénération de ce Prince. Au faîte de son règne, il était considéré comme son second favori, après Umaril le déplumé. De nombreuses preuves soutiennent cette affirmation, mais la preuve la plus catégorique était le grand fanal qui brillait sur Garlas Malatar, alimenté par la lumière intarissable de Méridia. On l’appelait le Phare, et si elle pâlissait devant la magnitude de la Tour d’or blanc, c’était clairement un point de repère visible à grande distance. Un capitaine déclara même pouvoir naviguer de Yokuda à Garlas Malatar avec cette simple lumière comme guide. Sous le règne du roi Narilmor, Garlas Malatar devint une cité portuaire cosmopolite, centre de l’empire ayléide. Contrairement à de nombreux royaumes de cette ère, la « Caverne du Haut bois » accueillait ses voisins derrière ses murs colossaux, à condition de respecter les lois méridiennes. Toute déviation du code de conduite de Narilmor était considérée comme un crime, et punie avec sévérité. Mais on jugeait ce monarque équitable, et il maintenait l’ordre sans favoritisme ni exception. L’exemple le plus notoire des jugements stricts de Narilmor fut l’exécution d’un monarque voisin qui n’avait pas montré à Méridia la déférence adéquate lors de sa visite diplomatique. Malgré son approche dure, ses sujets aimaient sincèrement Narilmor, et toutes les couches de la société vivaient dans la prospérité et l’abondance. Les pairs du monarque, eux, l’estimaient pour ses accords honorables et les termes équitables de ses traités. Mais les revirements d’opinion furent généralisés lors des dernières années de son règne. Après la chute de la Tour d’or blanc, qui marqua la fin de l’empire ayléide, le roi Narilmor se retira du monde hors des frontières de son royaume, et Garlas Malatar ferma ses portes aux étrangers. Les autres royaumes ayléides conclurent des alliances et livrèrent des guerres dans le vain espoir de repousser la rébellion alessienne, et Narilmor se contentait de politesses pour ses anciens alliés, sans leur offrir assistance ni asile. De nombreuses armées ayléides périrent en le maudissant. Nul ne sait ce qui se joua à Garlas Malatar pendant cette époque trouble, car le site est resté fermé depuis que les Alessiens ont mis à la ville à sac. Les rares correspondances qui ont pu sortir des murs de la ville parlaient d’une agitation croissante, et d’une répression implacable de la dissension. Certains récits du siège qui menèrent à la chute de la ville affirment qu’aucun Homme ne franchit ses murs avant que la cité ne soit en ruines. Si c’est vrai, cela signifie que la ville fut engloutie par des conflits intestins, ou un ultime acte de sabotage. Quelle que soit la vérité, ce jour-ci, le Phare et le règne du roi Narilmor s’éteignirent et ne revinrent jamais. |