TESO:Présentation d'un personnage/Arkasis
Date de publication : 23/07/2020
Extrait de la récente publication, L’Investigatrice Vale ne crie pas au loup : la vérité des Chiens de la Lande noire, par Adandora, Chroniqueuse itinérante Les Chiens de la Lande noire, l’un des premiers romans de l’Investigatrice Vale de la série, est considéré comme la pierre angulaire de sa grande popularité. Toutefois, les puristes le critiquent souvent pour le grand nombre de libertés qu’il prend, et l’absence d’inspiration réelle qui fait la force des aventures ultérieures de Vale. Eh bien, je suis là pour vous dire que ces accusations sont sans fondement. Il est digne de la réputation de la série de Vale, qui raconte des aventures « authentiques ». Pendant que je menais des recherches sur l’origine de cette série, que je présente en détail dans mon ouvrage La Véritable investigatrice Vale, j’ai découvert des récits concernant de mystérieuses disparitions présentant des similitudes saisissantes avec celles que décrit ce roman. Intriguée, j’ai préparé mon nécessaire de voyage pour partir pour Blancherive en toute hâte. Les événements en question avaient eu lieu vers 2E 577, alors que la ville était terrorisée par le hurlement d’étrangers devenus fous, et le hurlement des loups qui précédaient des disparitions chaque soir. Les tensions dans la ville atteignirent leur point culminant lorsqu’un membre de la famille Guerrier-Né fut découvert nu, couvert de sang et entouré de têtes de bétail mortes sur la propriété des Grisetoison. Des accusations de lycanthropie et des appels à l’exécution faillirent provoquer des conflits ouverts avant qu’un étranger ne propose d’enquêter sur l’affaire. Le jarl lui offrit sa bénédiction. Si vous connaissez bien le livre (ou ne vous offusquez pas qu’on vous révèle la fin d’un livre avant que vous ne l’ayez lu), l’Investigatrice Vale se retrouve plongée dans le pénible conflit qui oppose deux familles fictives dans des circonstances très proches. Grâce à ses déductions expertes, elle découvre qu’aucun des prétendus métamorphes et étrangers fous qui ont semé le chaos dans la ville comme des bêtes enragées ne souffraient de lycanthropie, mais tous avaient les mêmes taches sur les dents. Après bien des intrigues, des tromperies et des tentatives de meurtre, l’astucieuse Vale prend sur le fait l’alchimiste de la cour, Morhjartyr, alors qu’il empoisonne le jarl avec une concoction bestiale qui en faisait un loup-garou terrifiant. Elle poursuit son suspect jusqu’à son antre du Fort de la Lande Noire, tout en échappant au jarl enragé sur ses talons. Tout cela s’achève sur une confrontation dramatique sur les remparts du fort, où Vale attire l’orgueilleux Morhjartyr dans un piège qui les fait chuter, le jarl et lui, du haut des fortifications. Et l’on ne revoit jamais ni l’un, ni autre. Il est bien sûr impossible de vérifier l’essentiel de cette rencontre, mais suite à de longs entretiens et une inspection minutieuse des archives locales, j’ai découvert que l’étrange anonyme parvint à résoudre le différend entre les Guerrier-Né et les Grisetoison, sans faire peser le tort sur l’une ou l’autre famille. Le jarl et l’alchimiste de la cour disparurent dans des circonstances mystérieuses pendant cette agitation. On se demanda donc s’ils n’avaient pas été complices dans leur conspiration contre ces deux clans puissants. Cela reste une pure conjecture, mais le nouveau jarl n’en déclara pas moins Arkasis, le jeune alchimiste de la cour, fauteur de troubles. Dans le roman, nul ne revoit jamais Morhjartyr, et l’on présumait qu’il reviendrait dans un épisode ultérieur, pour devenir l’ennemi juré et formidable de l’adroite Vale, mais jusqu’à maintenant, ce jeune alchimiste n’est jamais réapparu dans ces œuvres. Le jeune fugitif Arkasis n’avait toutefois pas terminé son histoire. Ce nom me mena tour à tour jusqu’à trois forteresses de Bordeciel, où je trouvai à chaque fois une légende locale sur un alchimiste fou surpris à mener des expériences indicibles sur des sujets récalcitrants. Ces essais allaient de l’atroce au bizarre, à base de substances alchimiques étranges et de transformations terribles. Chaque fois, l’alchimiste fou échappa à la justice et reprit son œuvre, de plus en plus audacieux, jusqu’à ce que ses exactions le rattrapent inévitablement. Il continue d’échapper à ses poursuivants. Je pense que tous ces alchimistes fous sont la même personne, l’infâme Arkasis de Blancherive. Toutes ces sources populaires (et parfois sordides) me permirent d’assembler peu à peu la silhouette d’Arkasis, à partir des alluvions de vérité charriés par ce flot de fiction. Pour commencer, il s’agit bien d’un homme, un Nordique comme Morhjartyr pour être exacte. Il approche rapidement de l’âge moyen. De stature particulièrement imposante, sans doute suite à de nombreuses améliorations alchimiques, Arkasis est souvent décrit comme un universitaire solitaire. Il se comporte avec hauteur et mépris pour autrui, et ne considère personne comme son égal. Pourtant, il cherche toujours des sycophantes qui sauront louer sans cesse sa brillance. Ce besoin d’admiration finit toujours par faire éclater au grand-jour ses ignobles méfaits. Après avoir entendu les récits de la foule qui le chassa de sa forteresse torche au poing, je peux vous assurer que ses expériences consistent en d’ingénieuses concoctions centrées sur un effarant mépris pour la souffrance d’autrui. J’ajouterais que les événements décrits dans les Chiens de la Lande noire et ceux qui ravagèrent Blancherive elle-même coïncident avec un retard inexpliqué dans les voyages de dame Arabelle Davaux, alors en route vers Vvardenfell. Je soupçonne que si Morhjartyr n’a jamais repointé le bout de son nez dans la série de l’Investigatrice Vale, c’est que l’auteur n’a jamais découvert ce qu’il lui était arrivé. Si vous lisez ces lignes, dame Arabelle, et acceptez enfin de reconnaître que vous êtes à la fois l’auteur et l’inspiration de l’Investigatrice Vale, je serais tout à fait disposée à vous montrer ce que j’ai appris sur les infâmes crimes d’Arkasis, l’Alchimiste fou. Et tout cela pour le prix modique d’un aveu, et d’une mention de mon nom dans cet aveu. Jusqu’à ce jour, les secrets de Morhjartyr, et d’Arkasis l’Alchimiste fou, resteront bien à l’abri entre mes mains ! |