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Par Terran Arminus, 2E 582
- « La seule chose définitive que j'aie jamais entendue dire concernant les Parchemins des Anciens, c'est qu'ils renferment un grand pouvoir, et sont souvent utilisés pour des prophéties. Et pourtant, le doute me taraude : a-t-on jamais entendu parler d'événements qui auraient contredit un Parchemin des Anciens, sans pour autant avoir été annoncés dans un autre ? Et dans ce cas, comment ce phénomène a-t-il eu lieu ? Fut-il causé par des mortels ? Par une intervention divine ? Ou, si un tel événement n'a jamais eu lieu, pensez-vous que nous soyons réellement libres, ou de simples esclaves du destin ? » - Drafo
- Sœur Terran Arminus : « Cette question nous offre un excellent point de départ, car sa réponse me permettra de dissiper certaines erreurs concernant les Parchemins des Anciens qui sont très courantes parmi les… euh… gens du peuple. Les Parchemins sont souvent utilisés comme supports de prophétie. De fait, certains les appellent même les « Prophéties aedriques ». Mais le fait que les Parchemins parlent d'événements à venir n'est qu'un effet secondaire de leur nature intrinsèque. Les Parchemins racontent notre avenir parce qu'ils font partie intégrante de cet avenir, tout autant que du présent, du passé ou de tout autre aspect de cette réalité que nous appelons Mundus. Il serait erroné de penser que les événements annoncés dans les Parchemins sont fixes et immuables. L'Ordre de la Phalène ancestrale a constaté un nombre incalculable de fois que ces prophéties s'altéraient en fonction des actes des mortels. Les événements futurs annoncés dans les Parchemins étaient peut-être probables, si probables qu'ils en paraissaient certains, mais aucun événement n'est immuable dans les Parchemins avant d'avoir effectivement eu lieu. »
- « Tout d'abord ma Sœur, j'espère que vous vous portez bien. J'ai cru comprendre que les tâches liées à l'appartenance à l'Ordre de la Phalène ne sont pas sans éprouver le corps et l'esprit. En tant que linguiste, j'ai étudié la langue d'Oblivion. J'ai pris des empreintes au charbon sur les dolmens même. Aussi, naturellement, la question s'est présentée à moi : quelqu'un dans votre ordre a-t-il jamais tenté de transcrire les Parchemins des Anciens ? » - D'arht-si, fille de la Ra Gada.
- Sœur Terran Arminus : « D'arht-si, votre écriture est très serrée, et difficile à déchiffrer pour mes yeux voilés. Peut-être en levant la feuille devant la flamme parviendrai-je à mieux distinguer… Ah, voyons… « Les taches liées à l'appartenance… » Oh, parce qu'appartenir à l'Ordre est considéré comme une souillure, de nos jours ? Nous n'avons jamais fait l'objet du respect qui nous était dû, mais cette fois, c'en est trop !
- Oh, pardon. « La TÂCHE… » Acceptez mes excuses, fille de Martelfell. De fait, un grand poids repose sur nos épaules de nos jours, et il peut se manifester par une certaine irritabilité. Je vais m'employer à vous répondre de manière satisfaisante.
- Quoique chaque Novice de l'Ordre soit mis en garde que rien ne sert de tenter de transcrire les Parchemins, nous succombons tous à la tentation, à un moment ou un autre. Pour découvrir en nous relisant que notre transcription est un charabia insensé et inutile. Les mots des Parchemins des Anciens ne s'inscrivent que dans l'âme et l'esprit, car il faut les comprendre par affinité, et non par calcul ou réflexion consciente. »
- « À l'estimée Terran Arminus,
- Il semblerait que même les Parchemins des Anciens ne soient pas épargnés par ce maudit conflit, où chaque faction tente de s'en emparer par la conquête. Ces légions brutales affirment que la détention de tel ou tel Parchemin leur apporte de fabuleux bienfaits en combat. Assurément, cela ne peut s'attribuer qu'au plaisir que ces soldats ont de profaner vos grands bastions de connaissance, n'est-ce pas ? Je n'ose imaginer que les Parchemins eux-mêmes consentiraient à prêter main-forte aux pillards qui souillent notre territoire. » - Querulus Praeco, érudite en exil
- « Ma chère Sœur,
- J'aimerais commencer par exprimer mes condoléances quant à la perte de plusieurs membres de notre Ordre, tués pendant les invasions du Temple par les troupes des trois Alliances qui s'enfuirent ensuite avec plusieurs Parchemins. Après cet infâme larcin, j'ai entendu des soldats affirmer qu'ils se sentaient plus puissants, ou plus résistants, grâce aux effets des Parchemins. Mais comment les Parchemins peuvent-ils conférer ces bonus particuliers, surtout si seuls les membres de l'Ordre sont à même de comprendre leur contenu ? » - Enodoc Dumnonii, Savant des Exploreurs unis des poursuites érudites
- Sœur Terran Arminus : « Je vais répondre à ces deux questions ensemble, car elles ne sont que les deux faces d'une même pièce. Toutefois, cela mettra mes nerfs à rude épreuve, car rien ne me fait autant enrager que l'appropriation récente des Parchemins par les armées des Alliances ! Certains jours, j'ai tout bonnement envie de tuer tous leurs chats. Pour leur apprendre. Maudits soldats !
- Mais je digresse. Lorsque les généraux et légats se sont pour la première fois présentés à nous en demandant à ce que nous leur confiions les Parchemins des Anciens, nous avons refusé, en soutenant que cette histoire de bienfaits conférés par la détention des Parchemins était un tissu d'absurdité. Cela ne les a pas empêchés de les prendre. Et sous peu, ils attribuaient leurs fortunes militaires, bonnes ou mauvaises, à la capture ou la perte des Parchemins sur le champ de bataille. Nous avons ri, mais l'un des prêtres, frère Euclidius Bonum, décida de se pencher sur la question. Il analysa dans le détail un mois d'histoire militaire en Cyrodiil – les batailles remportées ou perdues, les Parchemins capturés et repris – pour conclure qu'il existait une petite corrélation (petite, mais néanmoins sensible et évidente) entre les victoires militaires et la possession des Parchemins par telle ou telle Alliance.
- Comment l'expliquer ? Mon chat n'en sait rien. Il semble impossible que les Parchemins puissent effectivement apporter un soutien militaire à leurs détenteurs. Ce sont des objets puissants, peut-être les plus puissants que nous connaissions, mais leur pouvoir est passif et descriptif, jamais actif ou prescriptif. Frère Euclidius, qui admettons-le est un penseur atypique, émet la théorie que les soldats d'une armée détentrice d'un Parchemin des Anciens sont ouverts, à quelque niveau inconscient, à une absorption osmotique des prophéties qu'il renferme, et que dans la mesure où les objectifs desdits soldats coïncident tous avec la défaite de l'ennemi, ils ont tous tendance à prendre des décisions alignées avec les prophéties annoncées par le Parchemin. Baignée par le flot de l'histoire, en quelque sorte, l'armée qui détient le Parchemin prendra plus certainement des décisions conformes aux probabilités des événements, ce qui mène à une prépondérance des victoires.
- Ceci étant dit, les calculs de frère Euclidius reposaient sur un échantillon statistique assez ténu, aussi serait-il prématuré de les tenir pour certains. Notre bon frère estime que sans données suffisantes – comme trente ou quarante années de guerre – il ne pourrait arriver à des conclusions fiables. J'ose espérer que la guerre ne durera pas assez longtemps pour qu'il arrive au terme de ses statistiques. Mais peut-être est-ce égoïste de ma part »
- « Sœur de la Phalène Arminus, l'on raconte que les Parchemins des Anciens percent le voile du Temps, qu'ils contiennent la prophétie de tous les grands événements de Nirn. Si mes sources sont exactes, il doit aussi y avoir un héros pour cristalliser ces grands événements. Quelqu'un a-t-il étudié les Parchemins pour savoir si ce héros, ou son âme, est lié aux Parchemins des Anciens ? Ce héros est-il aussi immuable que les événements annoncés par les Parchemins ? » - Alessandra de Cyrodiil
- Sœur Terran Arminus : « Bien que les grands événements de l'histoire attirent davantage l'attention, n'allez pas croire que les Parchemins n'immortalisent que les actes conséquents. Les Parchemins des Anciens sont liés par des fils du temps au chaos et à la somme de ce qu'est le Mundus, et toutes les âmes, « grandes » ou autre, y ont leur place. On parle souvent des « héros » comme s'ils étaient nés dans la grandeur, et comme si les rôles clé de l'histoire étaient destinés à leur revenir. Mais est-ce bien le cas ? Une étude attentive des Parchemins me mène à croire qu'aucun mortel ne « naît grand », mais qu'il le devient plutôt en faisant certains choix et en accomplissant des actes spécifiques auxquels d'autres mortels se refusent. Les Parchemins ne choisissent pas ces personnes, mais enregistrent et reflètent leurs actes, ainsi que les changements qu'ils apportent au monde. »
- « À remettre à la Sœur de la Phalène Terran Arminus
- J'ai entendu raconter que les Parchemins des Anciens pouvaient se déplacer de leur propre chef. Dans quelle mesure sont-ils conscients de leur environnement ? Veuillez croire en l'expression de mes salutations distinguées, Rohais d'Auridia »
- Sœur Terran Arminus : « Bien qu'il nous arrive, à nous membres de l'Ordre, de les personnifier par fantaisie, il serait malvenu de les considérer comme des chats. Comme je l'ai appris lors de mes premiers jours au sein de l'Ordre, lorsque j'étais Rangeuse de Parchemins pour le bibliothécaire Strombus, si un prêtre veut étudier un Parchemin des Anciens, quelqu'un doit le lui apporter. »
- « Salutations, sœur Terran ! Cela fait des siècles que je n'ai pas eu de conversation avec un membre de votre Ordre, plus depuis l'incident avec… mais peu importe, c'était sans doute avant votre époque, très chère. Ma question pour vous en ce jour concerne les glyphes étranges qui composent les Parchemins des Anciens, si semblables à l'écriture employée par les mages et si différente dans le même temps. Ces symboles ésotériques semblent un instant associés aux constellations, puis aux planètes, avant de concerner les princes Daedra la seconde suivante. Et parfois, ce qui me paraît plus intrigant encore, ils semblent parfois liés à tout cela à la fois ! Comme nous les savons tous les deux, ces glyphes ont parfois tendance à tourbillonner, à disparaître ou à se réarranger, ce qui gêne énormément lorsqu'on chercher à les noter pour mieux les comprendre. Auriez-vous la moindre réflexion à partager sur ce langage mystique et peut-être indicible, ma sœur ? » - Eis Vuur Warden, érudit errant et à louer
- Sœur Terran Arminus : « Votre description des runes et alphabets étranges et imbriqués qui composent le texte des Parchemins des Anciens est exacte, mais ne reflète que l'expérience des lecteurs novices ou débutants. Plus un Prêtre de la Phalène ancestrale communie avec les Parchemins, plus ils deviennent lisibles, dans le même temps que notre vision décline et que les lettres se font plus obscures. En fait, les symboles et glyphes d'un Parchemin prennent peu à peu le caractère de la langue la plus familière au lecteur. Cela rend le déclin de notre vue d'autant plus tragique, car l'incapacité à lire les Parchemins revêt toute la tragédie du décès d'un ami intime. »
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