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Par Haskill, chambellan
Mon seigneur Shéogorath m’a demandé de compiler un guide pour ceux qui souhaiteraient créer des armes et des armures du Sinistre Arlequin, afin que les serviteurs mortels du dieu puissent avoir une façon d’uniformiser davantage leur équipement. Bien sûr, cette standardisation va à l’encontre de toutes ses pratiques culturelles, et tient donc de la douce folie. (Ahem). Mon seigneur a sans doute oublié qu’il me l’avait demandé, mais ai-je mieux à faire de mon temps que d’écrire des manuels pour les mortels ?
À la réflexion, oui. Je ne vois pas pire occupation.
- Haches
- Les lames en croissant sont spécifiées, avec un fil à la profondeur variée, et un agrégat complexe de … trucs recourbés et pointus sur la hampe. Vous savez, les bidulomachins, là. Et des crânes ricanant. Ça, vous pouvez en mettre partout.
- Ceintures
- La ceinture sera composé d’une, deux, trois, quatre lanières de cuir, en peau humaine ou elfe, tannée si possible. Un crâne ricanant pour la boucle, bien sûr. Des tassettes sur les hanches, également ornées de crânes, avec des bonnets de fou ou la langue tirée. La langue tirée est capitale. Une sorte de marque de fabrique.
- Bottes
- Les orteils pointus sont nécessaires. Cela n’est pas négociable. Le dessus peut-être en camaïeu de cuirs sombre, comme il vous sierra. Mais personne ne le remarquera. Si vous réussissez les orteils pointus, le reste, c’est du gâteau. NOTE : pas du vrai gâteau. Les chaussures en gâteau se sont avérées… incommodes.
- Arcs
- Si c’est pas magnifique : nacre pour l’avant, et des branches recourbées qui s’achèvent sur les ailerons recourbés autour de grosses perles laiteuses. Un instrument de mort orné d’excrétions nacrées ; tout bonnement splendide, vous ne trouvez pas ?
- Plastrons
- Des lanières, des sangles, des boucles… et de nombreuses couches. Mais pas trop rigides, pas trop serré, on ne veut pas empêcher un beau saut périlleux. Un Sinistre Arlequin doit virevolter, après tout. Le contraire serait inconvenant. (Vous saurez quand il convient de le faire.) Et une broche de crâne ricanant sur la poitrine. Capital !
- Dagues
- On recherche plus ou moins un poignard recourbé. Pointu, bien sûr, mais avec un véritable fil en croissant, pour rappeler les épées et haches. Le dos cranté est pratique pour vider les poissons ou râper le fromage. Mais pénible comme tout à laver.
- Gants
- Son dérangement a décrété que la mode des gants du Sinistre Arlequin cette saison sera des mitaines. Les doigts resteront libres et agiles, afin de, comme le dit le docteur Déraison, « danser comme de petits lapins de la lame à l’arc pour revenir à la lame. » La métaphore est limite, mais l’image est parlante, je trouve.
- Casques
- Votre coiffe doit être une capuche qui évoquera tant le bonnet de fou du roi que la cagoule du bourreau : joyeuses mais sinistre, mortel, voilà l’effet que vous cherchez. Et si vous ajoutez un masque de bandit en bandelettes aux versions légères, ou un masque aux versions lourdes, vous ne ferez pas forcément fausse route.
- Jambières
- Elles doivent être assorties aux bottes. J’imagine, De vous à moi, pour être honnête, je n’ai reçu aucunes instructions du Désaxé sur les jambières, cénides et autres pantalonnades. Pas un mot. Comme s’il se moquait que vous enfiliez ou pas. Faites-en ce que vous voudrez.
- Masses
- La masse du Sinistre Arlequin a une tête en forme de crâne ricanant (naturellement) portant un bonnet de fou, avec une longue langue qui s’enroule sur le haut du manche. C’est très malin, à vrai dire. Si j’étais mortel, je voudrais la version à une main et celle à deux. Mais je ne suis pas mortel.
- Boucliers
- Des crânes ricanant, des visages de bouffons sinistres, des losanges, ces motifs incurvés tranchantes qui s’appellent je ne sais pas plus comment… le Sinistre Arlequin porte tout cela sur son bouclier. Sanglez-vous ça sur le bras, et vous ne ferez plus jamais la queue à l’épicerie, croyez-moi.
- Épaulières
- Pour votre épaulière gauche, un visage de bouffon ricanant avec une barbe en forme de pique inversé, bien sûr. Oh, et une autre sur la droite. Enfin, si vous cherchez la symétrie. Ça arrive.
- Bâtons
- J’ai déjà parlé du crâne ricanant avec sa calotte de bouffon sur la masse. Répéter la même jovialité à propos du même motif, sur le bâton du Sinistre Arlequin, serait assez laborieux. Je préfère m’abstenir.
- Épées
- Les épées devraient être longues, des lames à simple tranchant incurvées. Presque des cimeterres, en fait. La garde sera là encore constituée de superposition des machins incurvés, là, enfin, vous les reconnaîtrez en les voyant. Et voilà, le guide du Sinistre Arlequin est terminé, et je ne sais pas à quoi ça servira, et heureusement je m’en moque.
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