La République de Hahd

Hahd serait un pays sous-marin situé en-dessous de la pointe de ce qui fut autrefois la péninsule de Dellesian. Son gouvernement n'est pas reconnu par qui que se soit sous l'autorité impériale. Comme son peuple, également appelé Hahd, n'a jamais causé de problèmes à quiconque au cours de l'histoire (sauf une fois), ce même gouvernement n'a jamais été contesté non plus. Si Hahd est documenté ici, c'est pour l'unique fois où la République a affecté les affaires de Tamriel (qui fut également la première fois que les peuples connus entendirent parler d'elle) et grâce aux propos édifiants d'un gentil cartographe.

Au début de la Troisième Ère, les Gardiens Altmeri du Planétaire de Primeterre payèrent soudainement des taxes à l'Empire au nom de la République de Hahd pour des "exportations submersibles de mnemolichite pour les Émirats de Nahd". Tandis que le régime des Septim était heureux de recevoir le montant non non-négligeable des droits de douane, il fit la demande afin de savoir trois choses : premièrement, où et ce qu'était Hahd, deuxièmement, ce qu'était exactement la mnemolichite, et troisièmement, où et ce qu'était Nahd.

Alors que les Altmers n’eurent aucune réponse à tout cela, le Trône de Rubis devint méfiant et rassembla son Armada afin de faire voile. Offensé, Alinor répondit en retirant tous ses Oiseaux Solaires de la ligne de Pyandonée pour répondre à l'Empire. Juste avant que les émissaires des deux côtés de la bataille imminente ne soient sur le point de renoncer à démêler la myriade d'accusations, un livre de Hahd arriva par un courrier confidentiel pour " tout expliquer afin que ces hostilités puissent cesser".

Cet ouvrage fut étudié par un Comité mixte de fonctionnaires Altmeri et Cyrodiliques surveillé par un Psijiique impartial de l’Île d'Artaeum récemment revenue. Il décrivait la République sobrement, avec seulement assez de détails pour donner son emplacement supposé loin au dessous des eaux de Dellesia. Le Comité convint qu'un habitat tel que décrit dans le livre était impossible (car la République de Hahd se décrivait comme peuplée d'êtres respirant de l'air mais qui n’avaient jamais besoin de briser la surface de la mer). Cette improbabilité a été finalement cimentée comme un mensonge pur et simple de dreughs civilisés vivant près de la région. Ils n'avaient jamais entendu parler de la République de Hahd et en ces temps aucun intellectuel de Tamriel n’avait discuté avec les cepholomers.

Sur les cas distincts des Émirats de Nahd et du minéral appelé mnemolichite, l’explication de la République étaient la même pour les deux : c'était des produits de l'imagination, un royaume et un trésor rendus populaires dans la République par leur récurrence dans de nombreuses fables, des histoires de feu de camp subaquatiques et de pièces de théâtre.

"Nous ne sommes pas un peuple très créatif", admit la République de Hahd, "mais nous entendons toujours parler des héros fantastiques du sableux Nahd et des pouvoirs merveilleux des mnemolichites, du plaisir que leurs impossibilités apportent à nos cœurs".

De toute évidence, ce que le livre ne permettait pas d'expliquer était l'impulsion première de Primeterre de payer des droits de douane. Après cinquante années d'étude du livre et de sa République, le Comité retourna analyser la seule chose qui pourrait faire la lumière sur cette affaire : les journaux financiers de ces paiements de Primeterre envoyés par les Gardiens du Planétaire pour la Trésorerie Impériale. À cette époque, cependant, les deux parties pertinentes - l'intendant Altmeri et le Secrétaire Impérial des Dîmes Submersibles - avaient depuis longtemps été remplacés, laissant seulement derrière eux leurs notes de cette transaction aujourd'hui ahurissante. Une autre enquête de cinquante ans sur ces ressources s'ensuivit. En fin de compte, découvrir davantage sur la République de Hahd et sa mystérieuse manipulation de Primeterre fut jugé futile par Cyrodiil et l’Archipel de l’Automne; les membres survivants du Comité mixte ont finalement été révoqués et renvoyés chez eux en 3E230.

La même année, l'île d’Artaeum disparaissait encore une fois. De réticentes opérations de sauvetage dans le Détroit d'Azur ne découvrirent aucun survivant de cette nouvelle version du phénomène et aucun signe de méfait profane ou magique; tous convinrent que c'étaient encore une fois le fait des Psijiques, et l'avènement de la Guilde des Mages fit de ces recherches un effort qu'il était superflu de poursuivre. Quelques jours plus tard, cependant, les marins à bord de la frégate NWN Colleen, qui retournait vers la baie d’llliaque pour mettre un terme à d'autres insurrections Haymoniques, découvrirent un livre dans ses filets de traîne. Il était intitulé "Le Derviche de Dellesia et la Vierge de Mnemolichite". Tout à fait par hasard, le capitaine de la Colleen, Davidius Eel, était un petit-neveu de l'un des membres de la Commission mixte qui fut obsédée pendant une centaine d’années par la République de Hahd.

Le capitaine Eel commença immédiatement à lire le manuscrit, dans une culpabilité de sang de restaurer l'honneur insatisfait de son ancêtre. Il avait lu seulement quelques paragraphes lorsqu'il réalisa, à son grand étonnement, la vraie nature du livre. Il n'était pas, comme son titre pourrait laisser entendre, une fable sur Nahd par les habitants de Hahd, mais plutôt une fable sur Hahd d'un auteur inconnu de Nahd. Le derviche éponyme était une sorte de "soldat-marin respirant de l'air, anciennement de la Garde Républicaine", qui avait soit protégé soit courtisé "cette vierge qui fit prime terre à des minéraux célestes". Peut-être l’auteur est-il plus troublant ("un humble Nahd de Nahd") ainsi que sa préface écrite par cœur, qui indiquait clairement, par sa non-créativité, que le livre faisait partie d'une grande série ou peut-être même d'un univers commun, dont les points d'ancrage jumeaux étaient toujours les mêmes : une obsession de Hahd et les "pouvoirs" de mnemolichite. Ces derniers n'ont jamais été convenablement expliqué dans le manuscrit, non-plus qu'ils ne l'ont jamais été.

C'est la croyance de cet Agent d'enquête que toute description de la véritable nature des mnemolichites était aussi inutile pour l'auditoire de l'histoire qu'une explication de la nature véritable du soleil le serait pour un citoyen de Tamriel. C'était également la croyance de cet Agent d'enquête que les régions de Hahd et Nahd ne furent jamais mentionnées ici, depuis aucune réponse véritable sur leurs peuples, terres ou cultures disparates (?) ne sera susceptible de faire surface, et que cette futilité n'est pas digne de notre société. C'est à mon grand ami et collègue, le Cartographe Sénior Rinmaut, que je dédie ce long passage pour lui et ses mots convaincants, "Ces lieux que nous ne pouvons pas cartographier, ils ne devraient jamais pleurer auprès de nos plumes qui s'arrêtent et ils devraient plutôt essayer".