L'homme à la hache : Différence entre versions

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L'Homme à la Hache
 
L'Homme à la Hache

Version du 24 mai 2014 à 14:21


L'Homme à la Hache

Auteur anonyme




De tous les membres de la Morag Tong avec lesquels j'ai parlé, aucun ne m'a plus troublé que Minas Torik. Homme paisible et réservé, n'ayant jamais bu, fréquenté une maison de passe ou prononcé une malédiction, il était célèbre pour faire disparaître les gens. Une fois qu'un individu était pris pour cible par la Confrérie et que Torik était chargé de l'affaire, cette personne cessait d'exister. Un jour, je lui ai demandé quelle était son arme de prédilection et je fus surpris de sa réponse.


" Je n'aime que les haches ", répondit-il de sa voix calme.


L'image de cet individu des plus simples et des plus taciturnes attaquant quelqu'un avec une arme si sanglante et si violente était tellement effrayante et intrigante que je voulus en savoir plus. C'était dangereux car les assassins n'apprécient pas trop de raconter leur histoire. La question ne sembla pas gêner Torik bien qu'il fallut du temps pour obtenir toute l'histoire à cause de sa timidité.


Il semble que Torik devint orphelin très jeune et qu'il vécut avec son oncle, un propriétaire terrien de Shéogorad au nord de Vvarfendell. L'homme promit à Torik de lui apprendre les ficelles du métier et d'en faire son associé quand il serait plus vieux. Pendant ce temps, le garçon fut mis au travail comme serviteur chez son oncle.


C'était une vie difficile, le vieil homme étant particulièrement pointilleux sur la manière dont il convenait de faire les choses. Le garçon dut tout d'abord nettoyer tous les sols de la maison, de la cave au grenier. Quand le sol n'était pas assez bien nettoyé au goût de l'oncle, ce qui était fréquent, Torik était corrigé et devait recommencer.


La deuxième tâche du garçon était de faire sonner la cloche pour appeler les ouvriers dans la demeure. Il fallait le faire au moins quatre fois par jour, une fois pour chaque repas, mais si son oncle avait des nouvelles ou des instructions à communiquer à ses employés, ce qui était fréquent, il fallait sonner la cloche au moins une bonne douzaine de fois. C'était une énorme cloche en fer dans la tour et le garçon découvrit rapidement qu'il devait peser de tout son poids pour qu'elle sonne suffisamment fort. S'il était fatigué et qu'il ne sonnait pas assez fort, son oncle arrivait pour le battre jusqu'à ce qu'il y parvienne.


La troisième tâche de Torik était de faire la poussière dans la grande bibliothèque de son oncle. Les étagères étant vieilles et profondes, il devait travailler avec un long bâton très lourd. Pour atteindre le fond des étagères, il devait tenir l'outil dépoussiérant à hauteur d'épaules. Encore une fois, si son oncle trouvait de la poussière ou estimait que le garçon n'avait pas travaillé assez dur, la punition était rapide et sévère.


Après plusieurs années, Minas Torik devint un jeune homme mais ses responsabilités n'avaient pas changé. Son oncle lui promettait de lui apprendre son métier une fois qu'il aurait maîtrisé ses tâches serviles. Ignorant tout de ce qui se passait hors de son travail, Torik ne sut jamais à quel point son oncle était endetté et à quel point les recettes de la ferme étaient maigres.


Quand il eut dix-huit ans, Torik fut appelé à la cave par son oncle. Il pensait qu'il n'avait pas assez bien nettoyé le sol et il était effrayé à l'idée d'être battu. Il découvrit, cependant, son oncle en train de mettre ses affaires dans des caisses.


" Je quitte Morrowind, dit-il. Les affaires vont mal, alors je vais tenter ma chance en montant une affaire de caravanes à Bordeciel. Il paraît qu'il y a de l'argent à se faire en vendant de faux artefacts dwemers aux Nordiques et aux Cyrodiléens. J'aurais aimé t'emmener avec moi, mon garçon, mais là où je vais, il n'y a pas de sol à nettoyer, de cloche à faire sonner et de poussière à enlever.


- Mais, mon oncle, dit Torik. Je ne sais pas lire et j'ignore tout des affaires que vous m'aviez promis de m'apprendre. Que vais-je devenir seul ?


- Je suis certain que tu trouveras un travail en tant que domestique, répondit l'oncle en haussant les épaules. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour toi. "


Torik ne s'était jamais opposé à son oncle auparavant. Il ne ressentait aucune colère, uniquement le froid qui lui étreignait le coeur. Parmi les affaires de son oncle, il y avait une vieille hache de fer très lourde, certainement dwemer. Il la prit et fut surpris de constater qu'elle n'était pas plus lourde que le bâton avec lequel il faisait la poussière. En fait, elle était facilement maniable songea-t-il en la levant par-dessus son épaule et en l'abattant sur le bras droit de son oncle.


Le vieil homme hurla de douleur et de rage mais, étrangement, Torik ne se sentait pas effrayé. Il éleva la hache au-dessus de son autre épaule et frappa de nouveau. Il ouvrit la poitrine du vieil homme qui s'effondra.


Torik hésita avant de lever la hache au-dessus de sa tête. C'était une position qui lui paraissait naturelle, comme s'il sonnait une cloche. Il abaissa ses bras encore et encore comme quand il appelait les ouvriers. Mais, cette fois-ci, il n'y avait pas d'autre bruit que celui de la hache pénétrant la chair et aucun ouvrier ne venait des champs. Son oncle les avait renvoyés des heures plus tôt.


Après quelque temps, il ne restait rien de son oncle qui ne puisse être lavé. Le fait de nettoyer s'imposa naturellement à Torik. Le sang partait beaucoup mieux que les saletés habituelles qui souillaient le sol de la cave.


Tout le monde savait que l'oncle de Torik envisageait de quitter Morrowind, sa disparition ne souleva aucune suspicion. La maison, et tout ce qu'elle contenait, fut vendue aux collecteurs de dettes mais Torik conserva la hache. En fait, son oncle lui avait certainement légué des talents qui auraient de la valeur.