Charwich-Koniinge, Volume 3 : Différence entre versions

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Version du 24 mai 2014 à 16:09

Charwich-Koniinge : correspondance, livre III




13 vifazur 3E 411

Refuge, Hauteroche


Mon cher Koniinge,


Veuillez pardonner mon écriture, mais il ne me reste plus longtemps à vivre. Je ne puis répondre en détail qu'à une partie de votre lettre, pour vous informer que, contrairement à ce que vous avez appris, Baliasir existe bel et bien, je le crains. S'il était sorti tout droit de l'imagination du gardien du cimetière, nul doute que je ne sentirais pas ma vie me quitter tandis que j'écris ces lignes.


Dame Mourling a envoyé chercher des guérisseurs, mais je sais qu'ils n'arriveront pas à temps. Il me faut vous expliquer ce qui s'est produit afin de mettre de l'ordre dans les dernières affaires qui me retiennent en ce monde. L'avantage de mon état, c'est qu'il m'oblige à être bref et qu'il vous épargnera donc mes habituelles descriptions par trop fleuries. Je sais que vous apprécierez.


Tout a commencé quand je suis arrivé à Refuge et quand j'ai fait la connaissance de Baliasir grâce aux relations de dame Mourling. Il me fallait faire preuve de prudence, car je ne tenais pas à ce qu'il se doute que nous étions intéressés par l'Etoile d'Azura, que je pensais entre ses mains après que son serviteur Hadwaf Neithwyr la lui eût donnée. Comme la plupart des autres membres de la cour de la reine Elysana, il semblait n'être là que pour le décor, aussi n'ai-je pas eu de mal à me montrer moins insipide que les autres lorsque nous avons commencé évoquer l'école du Mysticisme. Nombreux sont les gens capables de parler magie à la cour de la reine, mais nous étions apparemment les deux seuls à maîtriser le sujet.


Beaucoup de nobles ou d'aventuriers qui ne sont pas mages de profession apprennent un sort ou deux des écoles de la Guérison ou de la Destruction, qui sont les plus utiles. J'ai dit à Baliasir que, personnellement, je ne m'étais jamais intéressé à ces deux écoles (et croyez que je regrette, aujourd'hui, de ne pas connaître de sorts de guérison !), mais que je possédais quelque talent dans celle du Mysticisme. Pas assez pour prétendre au titre de Psijique, bien sûr, mais suffisamment pour ne pas être ridicule dans les domaines de la télékinésie, des mots de passe et du renvoi des sorts. Il m'a chaudement félicité, ce qui m'a permis de dériver vers un autre sort de cette école, la capture d'âme.


Je lui ai dit que je ne connaissais pas ce sort mais qu'il m'intéressait, ce qui m'a tout naturellement permis d'évoquer l'Etoile d'Azura, le puits d'âmes sans fond.


Imaginez l'excitation que j'ai pu ressentir quand il s'est penché vers moi pour chuchoter : " Si cela vous passionne vraiment, rejoignez-moi demain soir au tertre de Klythic, à l'ouest de la cité. "


J'étais bien incapable de trouver le sommeil. Une seule chose me revenait sans cesse à l'esprit : comment ferais-je pour m'emparer de l'Etoile quand il me la montrerait ? Je ne connaissais presque rien du passé et de la puissance de Baliasir, mais impossible de laisser passer une telle occasion. J'avoue toutefois que je me suis pris à espérer vous voir arriver, comme vous m'en menaciez dans votre lettre, afin d'avoir à mon côté quelqu'un de musclé pour m'épauler.


Je m'affaiblis de minute en minute, aussi dois-je cesser de perdre du temps. Je me suis bien rendu à la crypte la nuit suivante, et Baliasir m'a guidé dans le labyrinthe permettant d'accéder à la salle où il conservait l'Etoile. Nous discutions fort amicalement et, comme vous le dites si souvent, l'instant était propice pour l'attaquer par surprise. Je me suis donc saisi de l'Etoile tout en dégainant mon épée.


Mais Baliasir s'est tourné vers moi et j'ai soudain eu l'impression de me mouvoir aussi lentement qu'un escargot. En une fraction de seconde, il a repris sa vraie forme, qui n'est pas celle d'un homme, mais d'un Daedra. Un prince daedra colossal qui m'a arraché l'Etoile sans le moindre effort et a éclaté de rire quand ma lame a rebondi sur sa peau impénétrable.


Voyant que je n'avais aucune chance, je me suis enfui dans le couloir. Ses griffes ont libéré un nimbe d'énergie bleutée et j'ai instantanément senti la mort m'envahir. Il possédait mille sorts différents pour m'éliminer, mais il en a choisi un qui me tuerait lentement, en me faisant souffrir et en me forçant à écouter son rire jusqu'au dernier instant. Au moins, ne lui aurai-je pas donné ce plaisir.


Il était déjà trop tard pour tenter un contre sort permettant de dissiper sa magie, de la renvoyer ou de l'absorber. Mais j'étais encore capable de me téléporter en un lieu où j'avais fixé une ancre spirituelle. J'avoue que sur le moment, il m'a été impossible de me rappeler où j'avais placé ma dernière ancre. Etait-ce à Bhoriane, en arrivant à la baie d'Iliaque, à Kambrie, au Jardin de Grimtry, après avoir fait la connaissance du gardien du cimetière ou encore au palais de mon hôtesse, à Refuge ? J'espérais juste ne pas l'avoir mise en Morrowind, la dernière fois que nous nous sommes vus, car on dit qu'il est possible de se retrouver bloqué entre deux dimensions lorsque la distance est trop importante. Mais plutôt prendre le risque que de rester à la merci de Baliasir.


J'ai donc lancé le sort et je me suis retrouvé à la porte du palais de dame Mourling. Avoir échappé à la crypte et au Daedra a été en soi un soulagement, j'ai regretté amèrement de ne pas avoir placé mon ancre près d'une école de la guilde des Mages ou d'un temple où j'aurais pu trouver un guérisseur. Par conséquent, je n'ai pu que tambouriner au battant jusqu'à ce que l'on ouvre pour me conduire dans mon lit, où j'écris cette lettre.


Ma chère Elysbetta, dame Mourling, vient d'entrer, en larmes, pour me prévenir que les guérisseurs devraient arriver d'ici quelques minutes. Mais je sais que ce sera trop tard. Je serai mort avant leur venue. Restez loin de ce lieu maudit, cher ami.


Votre ami,

Charw-


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