Parchemin parfumé
Leurs hurlements et leurs cris de guerre sont incessants et le fracas du fer et des sacs de cuir sur lesquels ils s'entraînent est étourdissant. Depuis que je suis ici, ils ont amené bien d'autres prisonniers et leur soif de sang semble inextinguible.
Que vais-je faire ? Je n'ai jamais brandi ni épée ni hache de ma vie.
Peu après ma capture, un de mes ravisseurs, fort bien élevé, est venu me demander si je désirais quoi que ce soit. J'ai demandé de la nourriture et on m'a apporté du baliwog au vinaigre et du vin. Comment aurais-je pu savoir qu'il m'aurait fallu demander une arme ? Depuis ce jour, je n'ai reçu que du vin, du fromage et des vêtements de soie trop étroits.
Ils vont me tuer, mais pas en premier. Non, ils veulent d’abord éliminer les dangers les plus immédiats avant de s'occuper de moi. Me déchiqueter lentement, pour bien profiter de mes hurlements.
Le pire est que je crois que nous n'avons rien compris. Nos ravisseurs ne nous parlent plus, ils semblent même avoir peur de nous. Nous sommes bien nourris et ils nous procurent plus facilement de l'encre, du papier et des friandises que ces armures qui semblent tellement prisées par les autres.
J'espère qu'ils ne nous dresseront pas les uns contre les autres. Ils me tortureront sans doute avant de m'infliger le coup fatal. Sales païens. Shéogorath, sauve-moi.