TESO:Présentation d'un personnage/Le seigneur et le magus ascendants
Date de publication : 10/05/2022
Par Adandora, chroniqueuse itinérante Qui sont les chevaliers de l’Ordre Ascendant ? Les déclarations provocatrices et les protestations organisées par des radicaux alarment les autorités dans tout Tamriel. Les sombres rumeurs évoquant des actions secrètes alignées avec leurs propos incendiaires sont encore plus inquiétantes. Mais grâce à la persistance de votre humble servante, les dirigeants masqués de l’Ordre Ascendant vous parlent directement, mes fidèles lecteurs ! Ma rencontre avec les dirigeants de l’Ordre Ascendant impliqua de me placer un bandeau sur les yeux ainsi qu’un long périple en chariot sur une route tortueuse. Lorsqu’on finit par me retirer le bandeau, je me trouvai dans la cave d’une ferme, encadré par des gardes encagoulés. Devant moi étaient assis un noble seigneur et un mage fier, tous deux vêtus d’une armure de plaques finement ouvragée, le visage caché derrière un heaume à la visière baissée. Le seigneur fut le premier à prendre la parole. « Vous pouvez user de mon titre de Seigneur Ascendant, madame Adandora. J’ai appris que vous désiriez nous rencontrer. Que puis-je pour vous ? « Je suis chroniqueuse » répondis-je. « Mais aucune chronique n’est complète lorsque l’on n’entend qu’une version des faits. Les autorités vous qualifient d’agitateurs et d’anarchistes. Je veux vous donner l’occasion de leur répondre. » « Transmettrez-vous notre message sans les enjolivures typiques et spéculations oiseuses caractéristiques de votre travail ? » intervint le Mage avec un rictus audible. « Ces enjolivures ne sont que le style d’un journaliste » expliquai-je. « Les gens ne lisent pas ce qui les ennuie, vous savez. » Et je suis sûre que vous serez de mon avis, chers lecteurs ! Le Seigneur Ascendant leva sa main gantée. « Magus, vous la condamnez avant qu’elle n’ait écrit le moindre mot. J’accepte de voir si madame pourra tenir parole. Posez vos questions, chroniqueuse. » « Qui êtes-vous ? » demandai-je puisque cela me paraissait le plus élémentaire. « Ah, l’anonymat est notre bouclier, notre armure. Nous sommes tout autour de vous. Parents, voisins, habitants ordinaires de Tamriel. Comme je l’ai dit, vous pouvez m’appeler le Seigneur Ascendant. Et voici mon lieutenant, le Magus Ascendant. » Des habitants ordinaires, donc ! Clairement, le Seigneur Ascendant était d’origine noble. Ses manières et son élocution ne laissaient aucun doute sur la question. Et le Magus, lui aussi, s’exprimait comme une personne éduquée et fortunée. Je passai à la question suivante. « Quelles sont vos aspirations, Seigneur ? » « La fin des empires » répondit-il. « Combien de sang et de malheur devons-nous aux ambitions des rois et reines de Tamriel ? Les riches et les puissants nous forcent à combattre afin d’accroître leur pouvoir et leur richesse personnels. Il est temps de mettre un terme à ces guerres insensées. » « Et de traduire ces tyrans en justice » ajouta le Magus avec véhémence. « Ils doivent payer les générations d’oppression que nous avons subies ! » « Oui, c’est bien ce que disent vos affiches » confirmai-je. « Mais pourquoi vous, le Seigneur et le Magus, les hommes derrière ces visières, pourquoi souhaitez-vous cela ? » « À moins d’être dénué de conscience, nul ne peut laisser l’oppression prospérer » répondit le Magus avec un rire sans joie. « Ah ! Donc, vous êtes un idéaliste » résumai-je en prenant mes notes à toute vitesse. « D’aucuns vous qualifieraient de fanatique, vous savez. Et vous, Seigneur ? Êtes-vous un idéaliste, vous aussi ? » Bien sûr, je ne voyais pas le visage du Seigneur Ascendant, mais je sentis son amusement. « Un idéaliste ? Pas exactement. J’ai fondé l’Ordre Ascendant parce que je voyais un monde qui pouvait être différent. Meilleur. Et je possédais la volonté et les ressources nécessaires pour concrétiser cette vision. L’injustice ne disparaîtra jamais. Mais nous pouvons donner au peuple les moyens de lutter eux-mêmes contre cette injustice, au lieu de supplier un trône distance de résoudre leurs problèmes. » « On raconte que les chevaliers de l’Ordre Ascendant tuent parfois des gardes qui leur barrent la route. Et qu’ils dévalisent des marchands ou des fermiers. En quoi cela rend-il le monde meilleur ? » Le Seigneur et le Magus se turent sous leur heaume sans expressions. Je me demandai si je n’étais pas allée trop loin. « Je vous avais dit que c’était une mauvaise idée » dit le Magus au Seigneur. « Quel genre de tribune équitable pensez-vous qu’elle va nous offrir ? Mieux vaut qu’elle ne dise rien du tout. » Le Seigneur Ascendant secoua la tête, d’un mouvement infime, son heaume se pencha. Je compris que ma survie même dépendait peut-être de ses prochaines paroles ! Je tentai de masquer ma peur. « Si nous la faisons taire, ce sera simplement la preuve des hideuses rumeurs qu’entendent déjà ses lecteurs. Et puis, je lui ai promis un sauf-conduit. Je ne reviens pas sur mes promesses. » En silence, je poussai un soupir de soulagement. « Avez-vous une réponse, Seigneur Ascendant ? » insistai-je. « Il faut se garder d’écouter les rumeurs sans fondement, madame Adandora. Mais aucun changement ne survient sans effort. Plus grand est le changement, plus grand en sera le coût. J’espère qu’un jour, les chroniqueurs se pencheront sur ce que nous avons accompli en voyant que la fin en justifiait les moyens. » « Que comptez-vous… » Avant que je n’aie pu finir ma question, le Seigneur fit un geste de la main. Les gardes encapuchonnés avancèrent. « Bandez les yeux de notre chroniqueuse, et veillez à ce qu’elle soit reconduite saine et sauve à l’endroit où vous l’avez trouvée » leur ordonna le Seigneur Ascendant. « Bonne journée, ma chère. Si nous avons d’autres choses à dire à l’avenir, nous saurons vous trouver. » Et voilà, chers lecteurs, toute l’histoire de ma rencontre avec le Seigneur et le Magus Ascendants. Choisiront-ils de me parler à nouveau ? Seul l’avenir nous le dira ! |
