TESO:Présentation d'un personnage/Ard Caddach
Date de publication : 28/10/2020
Lettre d’Helvar Tarperian, agent de la conseillère Itinia. Honorable conseillère Itinia, Je peux à présent rapporter que j’ai remis votre missive à Caddach du clan Dragon noir, le Despote de Markarth. Comme ma dame l’avait imaginé, le don d’un coffre rempli de joyaux me permit de présenter votre proposition au dirigeant de Markarth. Malheureusement, Ard Caddach n’envisage pas de s’impliquer dans nos problèmes actuels. Lorsque je vous relaterai la dernière conversation que j’ai eue avec le Despote de Markarth, ma dame admettra sans doute que je n’ai plus rien à faire ici. Comme ma dame me l’avait demandé, j’ai remis votre cadeau et votre lettre à Caddach dans la salle du trône de Fort Sous-roche. Caddach est un homme au physique imposant, un seigneur de guerre qui entre dans la fleur de l’âge, avec une barbe noire et des yeux agiles. Il s’habille de peaux de bêtes, de cuir et d’os, à la mode des Crevassais. Il conserve en tout temps à la taille une épée large, affectation aussi barbare qu’intimidante, surtout associée à son regard si noir. ─ Alors ? me demanda-t-il lorsque j’approchai du trône. Qui êtes-vous et quelles absurdités impériales amenez-vous dans ma cité ? ─ La Conseillère Itinia du Conseil aîné vous adresse ses salutations, commençai-je. Elle aimerait vous faire une proposition, qu’elle détaille dans cette lettre. Désirez-vous que je la lise, mon seigneur ? ─ Me pensez-vous arriéré au point de ne pas savoir lire ? Laissez-moi votre missive, et partez. De fait, j’ignorais que Caddach savait lire. Tant de Crevassais en sont incapables. Je jugeais préférable de n’en rien dire. Je m’estimais déjà heureux qu’il ne m’ait pas jeté la lettre de ma dame au visage. Caddach attendit huit jours avant de me convoquer, et je désespérais de jamais avoir audience. Mais enfin, l’une de ses Mains de pierre (comme on appelle sa garde personnelle) se présenta pour m’amener auprès de lui. À ma grande surprise, il me conduisit non pas à la salle du trône, mais vers les hauts remparts dwemers qui protègent la ville. J’y trouvai Caddach debout sur ses murs, votre lettre passée dans la ceinture. Un vent cruel soufflait depuis les sommets enneigés au nord, et je peinais à empêcher mes dents de claquer. ─ Seigneur Dragon noir, saluai-je en m’inclinant. ─ Alors cette Itinia voudrait me proclamer empereur ? demanda Caddach. Il avait apparemment pris connaissance de votre proposition. ─ Oui, mon seigneur. L’Impératrice régente a disparu depuis des mois. Le Trône de Rubis ne doit pas rester vide. Cyrodiil a besoin de vous, mon seigneur. Tout Tamriel a besoin de vous. Vous seul pouvez mettre un terme à cette Guerre des Trois étendards. ─ Cyrodiil a besoin de moi ? répéta Caddach avec un rire sonore. Mais moi, je n’ai pas besoin de Cyrodiil, croyez-moi. On m’aurait assassiné dans l’année si j’essayais de m’asseoir sur votre Trône de rubis. ─ Mais vous êtes le dernier des Dragons noirs, le plus proche parent de la dernière dynastie, protestai-je. Qui d’autre pourrait prétendre au trône ? ─ Le dernier des Dragons noirs ? Je vais vous montrer les derniers des Dragons noirs, répondit Caddach. Il me saisit alors par le bras et me tira jusqu’au bord du mur où nous nous trouvions. Je cherchais à reprendre mon équilibre, mais seule sa main de fer m’empêcha de basculer. Il tendit l’autre main vers la pierre noire en contrebas. ─ C’est là que gisent tous les Dragons noirs ! aboya-t-il. Mes oncles, mes cousins, tous ceux que j’ai pu attraper, brisés et morts au pied de ce mur. Je les ai faits jeter au bas de ces remparts parce qu’ils avaient la folie de vouloir devenir les pantins de vos seigneurs. Votre Maîtresse ne veut pas d’un nouvel Empereur des Longères. Elle veut un Crevassais domestiqué à qui elle pourra dicter sa loi. ─ Répondez à votre conseillère Itinia que je suis Caddach, l’ard de Markarth ! Oui, celui que vous traitez de Despote ! Je n’ai pas de clan, et la pierre sous mes pieds est un trône bien suffisant à mes yeux. Si je devais revenir en Cyrodiil, ce serait à la tête d’une nouvelle horde crevassaise. Est-ce là ce que désire votre dame Itinia ? J’avoue que j’ignorais la réponse à la question d’Ard Caddach. Cramponné à son bras, je balbutiais : ─ Non ! Oui ! Je ne sais pas ! Caddach me ramena à l’écart du précipice. J’en conclus que notre conversation était terminée et pris mes jambes à mon cou. J’espère que cette lettre parviendra rapidement à ma dame. J’attendrai vos instructions ici, à Markarth, tout en évitant l’attention de Caddach. Mais en toute honnêteté, j’avoue que je ne vois aucun moyen de relancer cette conversation avec Caddach. Le Despote de Markarth n’est pas de ceux que l’on peut provoquer deux fois. Votre serviteur dévoué, Helvar Tarperian |