Sinistres légendes de Morteroche
Média d'origine : TES Online
Par Nalana, conseillère de la maison Tamrith
Dans le lointain passé, la sombre et inquiétante flèche de pierre appelée Morteroche était un lieu d'érudition et d'adoration pour les Ayléides. Mais de mémoire récente, cet endroit est un pic hanté qui surplombe un col périlleux, plein d'ombre et de brume. En raison de l'intérêt actuel que suscite ce lieu souvent ignoré, la comtesse Tamrith m'a demandé de regrouper quelques légendes au sujet de ce lieu interdit. * * * Un sombre récit concerne l'héroïne de la maison Dorell, Brianna l'Impétueuse, qui se rendit au col voilé pour poursuivre le chef bandit, Rob le Rouge. Brianna et ses chevaliers traquèrent Rob le Rouge tout le long de la côte nord, décidés à le capturer pour le traduire en justice pour ses nombreux crimes – dont son exploit le plus récent, le pillage d'un navire de marchandise des Dorell. Malheureusement pour Rob le Rouge, la propre fille du baron de la maison voyageait sur ce navire quand ses cohortes l'avaient abordé. Pour ses blessures et ses insultes, elle réclamait la tête du brigand, et avait envoyé Brianna l'Impétueuse à ses trousses. Le temps que Brianna atteigne l'entrée du col voilé, tous ses chevaliers avaient été blessés ou tués. Elle était seule. Heureusement pour elle, Rob le Rouge n'était guère en meilleure posture. Il était seul lorsqu'il s'enfonça dans la brume épaisse pour éviter sa poursuivante. Brianna, fidèle à son nom, chargea à sa suite. Ce fut la dernière fois qu'on vit Brianna ou Rob le Rouge. Mais les riverains affirment que, par les nuits claires et froides, lorsqu'une fine brume rouge décore cette épine de pierre, on entend le choc de l'acier, tandis que Brianna et Rob le Rouge poursuivent leur lutte épique pour l'éternité. * * * Une autre légende populaire, assez dérangeante, raconte l'histoire de l'amante ayléide éconduite qui se languit tout au sommet de la montagne. Rejetée par un beau majordome au service d'une noble maison, l'amante grimpa au sommet de la Morteroche et refusa d'en descendre. Ses amis et sa famille essayèrent tout ce qu'ils purent imaginer pour la réconforter et lui faire quitter la tour. Le cœur brisée, au désespoir, elle ignora chaque supplique et parole chaleureuse. Et lorsque sa peine devint insurmontable, elle se jeta au bas de la Morteroche et disparut dans la mer en contrebas. Mais là ne s'arrête pas sa triste histoire. Les gens pensent que les voyageurs qui s'approcheront de trop près de Morteroche risquent encore d'attirer l'attention de l'Ayléide éconduite. On raconte que son esprit perturbé s'abat sur les voyageurs pour les amener avec elle au sommet de la montagne, où elle les garde comme jouets et animaux de compagnie. Mais même les captifs les plus patients finissent par avoir un mouvement de rejet envers l'esprit ayléide éconduit. Par ces nuits de solitude, dit l'histoire, on entend les cris entremêlés de l'esprit ayléide, qui se précipite une fois de plus dans les flots, emmenant son dernier compagnon en date vers un trépas sous-marin. * * * Mais l'histoire la plus répandue sur Morteroche est peut-être celle qui décrit la Mort Déambulante. Cette légende particulière tient davantage de la mise en garde que de l'histoire à faire frissonner, avec un début, un milieu et une fin. On raconte que quiconque tentera de gravir le col voilé finira inévitablement par y laisser la vie. À chaque pas, l'on perd une année de vie. Selon votre âge et votre santé relative, la mort pourrait vous prendre après quelques pas seulement, ou alors que vous arrivez au sommet – là où la rumeur place la chambre de la relique – avant que la Mort Déambulante vous rattrape. Quoi qu'il en soit, chaque pas apporte une mesure de douleur et de faiblesse tandis que vous vous approchez de votre trépas certain. Cette légende, plus que toute autre, entretient le mystère de Morteroche, car peu ont eu le courage de vérifier la véracité de cette histoire. En relisant mes notes, je comprends pourquoi la comtesse Tamrith avait peur de Morteroche lorsqu'elle était jeue fille. En vérité, même à mon âge avancé, ces légendes me donnent le frisson. |