Remanada
Média d'origine : TES 4 : Oblivion Commentaire : Le troisième chapitre provient de l'interview Fireside Chats de Michael Kirkbride, il a été traduit par la communauté. Le premier chapitre - et seulement celui-là - apparaît dans TES Online, avec une traduction française différente.
Par Anonyme
Chapitre 1 : Sancre Tor et la Naissance de Reman C'est à cette époque que mourut l'Empire des Cyrodiils, excepté dans leur souvenir, car du fait de la guerre, de la famine et des souverains iniques, l'Ouest fit sécession d'avec l'Est et la séparation colovienne dura pendant près de quatre cents ans. Et les terres furent malades de cette scission. Des rois occidentaux autrefois valeureux, ceux d'Anvil et de Sarchal, de Falkreath et de Delodiil, se transformèrent par orgueil et habitude en barons voleurs et oublièrent la convention. Les choses n'allaient pas mieux au coeur du pays où les mages et les faux princes de la Phalène se laissaient aller à une stupeur narcotique ou à l'étude de l'ignominie et où nul ne s'assit sur le trône poussiéreux pendant moult générations. Les serpents et les avertissements à leur égard furent ignorés et le pays fut envahi de fantômes et de trous profonds dans les havres glacés. Il est dit que même le Chim-el Adabal, la glorieuse amulette des rois, fut perdue, et que son peuple ne vit nulle raison de partir à sa recherche. Et c'est dans ces ténèbres que le roi Hrol se mit en route depuis les terres situées au-delà des territoires perdus de Twil, entouré de chevaliers en quête, au nombre de dix-huit moins un, tous fils et filles de l'Occident. Car dans ses visions Hrol avait vu la venue des serpents et désirait protéger les frontières de ses aïeux. A son groupe apparut enfin un esprit qui ne ressemblait à nulle autre qu'El-Estia, la reine des temps anciens, tenant dans sa main gauche le feu de dragon de l'aka-tosh et dans la droite les joyaux de la convention, avec sur son sein une blessure dont s'écoulait un néant souillant ses pieds mutilés. En voyant El-Estia et Chim-el Adabal, Hrol et ses chevaliers pleurèrent et tombèrent à genoux pour prier que toutes choses soient justement rétablies. L'esprit leur parla : "Je suis la guérisseuse de tous les hommes et la mère des dragons, mais comme vous m'avez si souvent fuie, je vais vous fuir à présent afin que vous puissiez faire l'expérience de ma douleur, qui vous tue vous et toutes ces terres." Et l'esprit s'enfuit loin d'eux, et ils s'éparpillèrent entre les collines et les forêts pour la retrouver, tous pleurant à présent leur appartenance à un peuple infâme. Hrol et son écuyer furent les seuls à retrouver l'esprit. Le roi s'adressa à elle en lui disant : je vous aime douce Aless, chère épouse de Shor et d'Auri-el et du Taureau sacré, et je voudrais rendre la vie à ces terres, non au travers de la douleur mais au travers du retour des feux de dragon de la convention, pour unir l'Est et l'Ouest et mettre fin à cette ruine. Et l'écuyer fut témoin du fait que l'esprit se révéla nu à son roi. Il grava dans la roche les mots ET HROL A SIGNIFIE SON AMOUR A UN MONTICULE avant de mourir à la vue de leur union. Lorsque les quinze autres chevaliers retrouvèrent le roi Hrol, ils le virent mort au terme de ses efforts sur un monticule de boue. Et tous se séparèrent pour suivre leur propre route, et certains devinrent fous, et les deux qui revinrent dans leur terre natale au-delà de Twil refusèrent de jamais prononcer un mot au sujet de Hrol, agissant comme s'ils avaient honte de lui. Mais au bout de neuf mois ce monticule de boue était devenu une petite montagne et il y eut des murmures parmi les pâtres et les bergers. Une petite communauté de croyants se rassembla autour de la colline grandissante durant les jours de ses premiers bouillonnements et ils furent les premiers à la nommer la Colline dorée, Sancre Tor. Ce fut la bergère Sed-Yenna qui osa grimper au sommet de la colline lorsqu'elle entendit le premier cri. Elle y découvrit l'être à qui la terre avait donné naissance, un nourrisson qu'elle baptisa Reman, qui signifie "Lumière de l'Homme". Et sur le front de l'enfant se trouvait le Chim-el Adabal, illuminé des feux de dragons d'autrefois et d'une promesse divine. Et nul n'osa s'interposer devant Sed-Yenna lorsqu'elle gravit les marches menant à la Tour blanche et or pour placer l'enfançon Reman sur le trône. Celui-ci ouvrit la bouche pour parler d'une voix d'adulte en annonçant JE SUIS CYRODIIL REFORME.
Et durant les jours de l'interrègne, le Chim-el Adabal fut de nouveau perdu lors des guerres mesquines de rois redevenus sauvages. L'Ouest et l'Est ne connurent alors nulle union et tous les pays extérieurs virent en Cyrodiil un nid d'hommes-serpents et de serpents. Et pendant quatre cents ans supplémentaires le siège de Reman resta divisé, ne devant qu'aux machinations d'un groupe de chevaliers loyaux de ne pas voir ses frontières exploser. Ces loyaux chevaliers n'avaient pas de nom, alors, mais on les reconnaissait à leurs épées orientales et à leurs yeux peints et on murmurait qu'ils étaient les descendants du garde du corps du vieux Reman. L'un d'eux, connu sous le nom de Chevalier Renald, découvrit les exploits de Cuhlecain et le soutint dans son ascension vers le trône. Ce ne fut que plus tard qu'il fut révélé que Renald n'avait agi ainsi que pour se rapprocher de Talos et du glorieux encore empereur Tiber Septim, et plus tard encore que l'on apprit qu'il suivait en cela les instructions d'un cochon. La gloire durable était épouse de tous les chevaliers porteurs de la bannière du dragon, lesquels ne fréquentaient qu'eux-mêmes. Ils avaient été frères autrefois au-delà des mers et redevenaient frères à présent sous une loi appelée la reddition de la lame de Col clair. Porteurs de sang vampire, ces frères chevaliers survécurent à Reman et devinrent les protecteurs de son agent, le roi écailleux, Versidue-Shaie. Le capitaine-serpent Vershu, devenu Renald, devint le protecteur du nord de l'occident lorsque le dard noir revint à Savirien-Chorak.
[...] Et alors le Dragon des Cieux apparut, le Roi du Temps les encerclait, dévorant symboliquement son antécédence, et il parla d'une voix de l'aether, comme un rêve, "Et cela, je l'ordonne : Car Reman a été conçu depuis la terre impériale, et par sa mesure sacrée, il devra être comme il le doit : d'un feu immortel qui lie les cieux au terrestre, Lumière devenue Homme, incarnant l'Ordre, pour toujours alimenté par la graine de la stase, anon Anu. Et ses femmes partageront à jamais la bénédiction de la Beauté s'il doit en être ainsi, leur beauté cristallisée pour l'éternité, d'une jeunesse radiante jusqu'à la fin des temps. Aad semblio aurbex, aad semblio ae ehlnokhan, ae na-sen-ae-mantella, dracochrysalisanu." [...] Ces chevaliers lourdauds de la Colovie n'avaient aucune chance, ils s’enfuyaient à moitié noyés alors que Shonni-Et répandait sa liqueur comme un manège de lames, ou ils pliaient, leur heaumes mortifiés entre les douces jambières de Sed-Yenna. Et, au lieu de demander la raison de la trahison de ses vassaux, Reman se leva pour leur éjaculer dessus, les faisant tomber un à un. Et après des années d'entrainement au Diblashuut, il était capable de le faire sans les mains. Cela permit aux sœurs de s'arrêter, laissant un seul chevalier en vie, écrasé et lacéré de rouge. Et Reman fut surprit de les voir toutes deux l'empêcher de collecter sa jouissance, mais il oublia sa surprise face à leur désir de le posséder tout-entier. Il s'agenouilla aux côtés du chevalier pendant que ses femmes s'occupaient de leur labeur. Il lui dit, "Tu as déshonoré ton rôle, tu m'as déshonoré, ainsi que la sagesse de nos dragons. Pourquoi avez-vous tenté cela, et pour qui ?" Pour toute réponse il reçu un rire empli de fierté ainsi que ces mots de l'infatigable Ouest : "Le Jeune Reman Couronné qui laisse des femmes de couvents se battre à sa place me demande cela ? C'est que vous n'avez aucune idée de pourquoi ou d'où provient ce heurt. Cela ne fait que souligner votre indigne prétention au trône et votre mauvaise naissance boueuse. Vous n'étiez qu'une autre rumeur de serpents pour nous, vous en aviez l'air, et après treize années, vous venez de le prouver ici même." Reman enleva le heaume du chevalier pendant l'accusation, afin de voir cette bouche vulgaire avec plus de détails, ces lèvres et dents qui le défiguraient dans des angles barbares. Et alors le Chim-el Adabal sur son front érupta en une boule de feu, qui dit "Personne Sauf Nous". Ensuite Reman mordit les dents du chevalier avec les siennes, grondant contre et avec ce nouveau pouvoir qui était sien, il déchira la joue inférieure, ses mains retenant avec force le chevalier qui s'affaissait et s'étouffait, privé de sa langue, et il continua à mordre avec vigueur, jusqu'à ce que le visage du chevalier explose. Reman avait maintenant deux côtés : un masque de l'Ouest, rouge et en lambeaux, qui pendait à son cou, et des larmes qui reflétaient la splendeur du Niben. A Sed-Yenna et Shonni-Et il dit, en ces mots : "Et maintenant dites-moi qui ne croit pas en moi, et ce qui ne m'appartient pas." [...] L'été de ses treize ans vit l'ensemble des seigneurs de la Colovie déposer leur épées sur les plus basses marches du trône de l'Or Blanc. Reman, nu, avec un chœur idiot à sa divine gauche, et avec un quartet de minotaures imposants à sa divine droite, et avec ses femmes entrelacées à ses pieds, et avec une couronne constituée d'un imposant arc de corbeaux, placée autour de son joyau frontal. Il faisait bien trop chaud dans la chambre, avec des servantes, des vizirs, des émissaires, des animaux, tous endormis ou même morts, dans les coins et recoins. Des choses battaient de leurs ailes insectoïdes, transformant en poussière collante l'odeur enivrante des nuages-phalènes. Nul n'avait dit mot depuis que les rois et comtes de l'Ouest ont proférés leurs serments ce matin là. Et alors l'Empereur s'éveilla, Shonni-Et vint pour lui montrer son amour, pendant que Sed-Yenna nettoyait ses pieds avec du feutre-spongieux de Pyadon. Reman consentit, faisant du vin de son sang pour que sa plus jeune femme puisse boire. Et quand un seigneur de la Colovie, le Kvetchi, siffla d’impatience, cela perturba le roi-mendiant de Bruhmaht, ce dernier le décapita, sans même se lever, avant de reposer rapidement son épée sur les marches. Le sang de l'étêté s’épandit autour des queues des minotaures. [Ici, des pages déchirées indiquent que le reste de cet antique ouvrage a été perdu.] |