Cyrodiil subtropicale : spéculation

De La Grande Bibliotheque de Tamriel
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Média d'origine : TES Online

Par Dame Cinabre de Taneth


D'après « Le Cœur de Cyrodiil », de ce vieil escroc de Phraste d'Élinhir, la vallée du Nibenèse et les collines coloviennes ont toujours joui du climat tempéré qu'elles connaissent aujourd'hui, et les premières références à Cyrodiil en tant que jungle subtropicales n'étaient que des erreurs de l'un des Heimskrs.

Vraiment ! Que dire, alors, des « frondaisons agitées » dont parle Vahtacen dans les lais hosiriques ! Ou des « impénétrables jongles côtières de Rumare » dont parlent les Tractations tamriléennes ! Sont-ce là aussi des bourdes de copistes peu rigoureux ?

Non. Je pense plus probable que, plusieurs millénaires avant notre ère, le climat de Cyrodiil ait été plus chaud et plus humide qu'à notre époque. L'environnement du Cœur impérial a changé. Ce qui soulève la question de la manière de ce changement.

J'ai grandement et longuement réfléchi à cette question, et j'aimerais proposer une hypothèse. Toutefois, je ne suis pas adepte de la profonde mythohistoire que pratiquent Vanus Galérion ou Beredalmo le Signifieur, aussi appellerons-nous ce qui suit... une spéculation.

Tamriel se trouve au centre de Nirn. Cyrodiil est le centre de Tamriel. Et au centre de Cyrodiil se trouve la plus grande structure érigée de main mortelle, la Tour d'or blanc de la Cité impériale, façonnée à l'image de la tour adamantine (ou direnni), plus ancienne structure artificielle de Tamriel, qui aurait été bâtie par les Aedra eux-mêmes.

Ce n'était pas un simple hommage, un caprice ou une coïncidence. Or-blanc fut érigée à l'image de l'Adamantine pour reproduire les propriétés mystiques indéniables de la première Tour. Et fi de les reproduire, les amplifier, même, grâce à son emplacement central.

Quelles sont ces propriétés mystiques ! Cette question nous entraîne dans le domaine de la connaissance des tours, un sujet où les conflits abondent entre érudits, mais je vais tenter d'apporter un résumé simple et non controversé de la chose.

Lorsque Lorkhan convainquit les Aedra, par des moyens plus ou moins honnêtes selon les sources, de créer le Mundus, la chair physique de Nirn était tendue sur un squelette d'articulations, d'où irradiait une réalité palpable... l'ossature du monde, pour ainsi dire.

À l'une de ces articulations mystique, les Aedra érigèrent une grande structure, la Tour adamantine, où ils tinrent un conclave pour décider du sort de Lorkhan et du Mundus. En des époques plus proches de nous, les mages mortels découvrirent la Tour, et déduisirent ses propriétés d'affirmation sur la réalité. Les Elfes méréthiques l'imitèrent alors, érigeant les Tours d'or blanc et de cristal à d'autres articulations.

Ce faisant, qu'espéraient accomplir les Ur-Elfes ! J'émettrai que, par leur possession « collective » de ces tours dans leur royaume, les Elfes finirent par conformer leur réalité locale à leurs désirs. Ainsi apparut l'archipel du Couchant, dans la sphère de la Tour de cristal, un domaine chaud et paradisiaque, parfaitement adapté aux Altmers. Et Cyrodiil, dans la sphère de la Tour d'or blanc, puis puissante encore, devint une jungle chaude et subtropicale, à la convenance des Ayléides. Mais lorsque les esclaves des Hauts Elfes du Cœur se soulevèrent contre leur maître et conquirent la vallée du Nibenay, le règne des Ayléides fut renversé. Après quoi la tour d'Or-blanc siégea au centre d'un empire des hommes, peuplé de Nèdes et de Cyronordiques, originaires de climats plus frais, au nord. Lors, la tour de Cyrodiil répondit aux désirs de ses nouveaux maîtres.

Et là, m'est avis, se trouve la réponse du changement climatique du Cœur. Des Ayléides aux Hommes, du subtropical au tempéré, parce que la réalité avait changé pour s'adapter à ses nouveaux maîtres. Le changement fut lent, peut-être, presque imperceptible, mais inexorable... jusqu'à ce que Cyrodiil fut un domaine de forêts tempérées et de champs, tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Est-ce là la vérité ? Ai-je par déduction élucidé ce mystère ! Je ne puis en être certaine : je ne suis qu'une humble érudite, établie dans la tour de la Cinquième doctrine, qui n'est ni d'or blanc ni adamantine. La seule certitude en mon cœur est que toute théorie soutenue par Phraste d'Élinhir est presque certainement erronée.