Utilisateur:Goultard/Brouillon4
Le codex psijique Rapport de Razum-dar sur la Cour reflétée de la vice-reine
Pour Sa Majesté Royale Ayrenn première, aigle primarque du Domaine aldmeri, Haute reine de l'Archipel du Couchant, et cetera, et alias : Salutations, ô ma reine, de votre humble serviteur Razum-dar des Yeux de la reine, qui malgré son talent éminent pour l'intrigue ne possède nul titre officiel, car lorsque l'on est titré, l'on se doit d’assister à de nombreuses réunions. Quel ennui ! Ainsi, pour éviter une autre réunion, je vous présente ici ce Rapport officiel que je rédigeai au nom de Sa Majesté sur l'Affaire de la Cabale secrète de la Cour reflétée de la vice-reine (Mélodramatique, n'est-ce pas ? Mais véridique, comme vous l'apprendrez !)
Après la conclusion de l'Affaire de la Reine-liche Imga de Meirvale, je profitais de vacances bien méritées à la Consolation de Rid-Thar, au Perchoir de Khenarthi avec mon élégante amie Ronronnette, lorsque je fus interrompu par l'agent Cariël, qui devrait se dispenser des approches furtives lorsqu'elles sont superflues, si elle veut rester aussi saine et vigoureuse. Cariël m'informa de l'inquiétant état de fait d'Étincelance, qu'elle me décrivit en termes si urgent que j'adressai à regrets une caresse d'adieux à Ronronette, pour me rendre au plus vite au Couchant afin d'y enquêter. La manière aussi astucieuse qu'expéditive avec laquelle je réglai la question d'Étincelance fut décrite avec clareté et élan dans mon rapport précédent, et je ne le mentionne ici que comme raison de ma présence sur l'Île des Grands Elfes, qui m'amena peu de temps après à Alinor, à la cour de la vice-reine, l'estimable cousine de Votre Majesté, Alwinarwë.
Pour en venir droit au but : j'ai un nez très sensible au parfum musqué de la trahison, et je le sentais flotter dans le palais royal. Mais je suis si occupé avec les affaires nées sur le pas de Votre Majesté à Auridia et sur le continent que je n'ai pas eu le temps de m'attarder à Alinor pour me familiariser avec l'entourage de notre si convenable vice-reine. À défaut, je cherchai un visage connu, et vis celui de mon vieil ami Télenger l'Artificier. Il descendait le grand escalier, sa mine austère rendue encore plus sombre par une barbe noire en grand besoin de taille.
Je sais d'expérience que lorsqu'un Haut-Elfe aussi hautain que Télenger néglige sa toilette, c'est signe de grande mélancolie. J'emmenai donc le sinistre Artificier dans une taverne, pour lui payer un verre bien corsé et demander à mon vieil ami ce qui le troublait. Télenger raconta une longue est triste histoire : fruit de ses longues études et de son talent certain, il est à présent (dit-il) le plus grand mage vivant en matière de téléportation, mais ne peut se qualifier pour le poste si désiré de Sapiarque des Voyages transliminaux tant que Camilonwë occupe ce siège dans la Tour de Cristal. Et ladite Camilonwë refuse obstinément d'admettre que Télenger la surclasse dans le sort de circumpénétration transpontine. (Je possède une excellente mémoire en matière de jargon ésotérique.) Selon les normes altmeries, Télenger est presque aussi impulsif que Votre Majesté, aussi décida-t-il de procéder à un exploit de téléportation pour proouver son adresse sans égale ! Et quel meilleur moyen pour cela que de se rendre à, puis revenir de, l'île disparue d'Artæum, retirée mystiquement de Nirn par la magie mystérieuse de l'Ordre psijique ?
La question étant rhétorique, je me contentai de commander une deucième tournée, tandis que Télenger me décrivait le mois passé dans son laboratoire pour assembler un appareil appelé Déterminateur locationnel hypergonal, ce qui est une vraie boule de poils entre les crocs, et que j'appellerai donc ci-après le Trouveur. Parce que Télenger m'expliqua enfin que l'appareil pouvait situer n'importe quel lieu désiré dans tout le Centre Gris, même ceux cachés par des défenses magiques. Votre Majesté imagine à quel point cette affirmation me fit dresser l'oreille. Car quel bienfait ce serait dans mon domaine...
Bref, ce Trouveur, associé à un autre appareil au nom alambiqué que par souci d'économie je nommerai le Projecteur, permettait à Télenger de localiser Artæum la disparue, et de se projeter jusque dans la légendaire Tour de Céporah. Il se trouva dans les quartiers utilisés par le demi-dieu elfe noir Sotha Sil lorsqu'il se rendit chez les Psijiques. Télenger emprunta une partie des recherches du Tribun, pour preuve de sa visite, et rentra à Alinor avant que les Psijiques importuns ne découvrent son arrivée et ne l'enquiquinent.
Votre Majesté se demande donc le rapport entre tout ceci et la trahison au sein de la Cour reflétée de la vice-reine ? Ayez la patience d'un chat traquant une hirondelle, et je vous l'expliquerai. Télenger était face à un dilemme : il avait accompli une exploit magique époustouflant, mais enfreint ce faisant nombre de lois hautes-elfes, explicites comme tacites. Alors à qui pouvait-il se confier ? Il semble qu'une Haute-Elfe d'Alinor, la conseillère Penewën, ait acquis l'admiration de Télenger, qui souhaitait l'impressionner. Aussi lui fit-il jurer le secret avant de lui narrer son aventure, puis de lui montrer les écrits de Sotha Sil. Prise alors de ce que les Hauts-Elfes qualifient d'excitation, Penewën proposa d'aider Télenger. Si celui-ci la projetait en un lieu caché, elle pourrait témoigner à son retour du génie de l'Artificier. Mais au lieu d'Artæum, protégée par la loi du Couchant, elle proposa que Télenger l'envoyât à la Cité mécanique, aussi difficile à pénétrer, mais appartenant aux déplaisants Elfes noirs, cible légitime des Aldmeris aventureux.
Télenger accepta avec un enthousiasme idiot, trouva la Cité mécanique avec son Trouveur et y projeta Penewën avec son Projeteur. Elle y passa plusieurs jours avatn d'envoyer le signal du retour.
À son retour, elle tourna la tête de Télenger à force de louanges, puis disparut essentiellement de sa vie, d'où sa morosité.
Pour accompagner ma troisièem tournée, je dis au mage de se réjouir, car c'était là un mystère, et qui était le meilleur ami de Télenger an matière d'éclaircissement de mystères ? Je lui dis que pour résoudre ledit mystère, je devais suivre dans les pas de la conseillère. Mais avant cela, j'aurais aimé voir les notes du semi-divin Sotha-Sil, et merci beaucoup. Lames Noires § De lire les notes de recherches du Dieu mécanique, j'en eus la queue tremblante. Car soudain, les pièces de mosaïque se mettaient en place. Je me laissai intrépidement projeter dans la Cité mécanique, où je découvris de nombreuses choses, que je vous raconterai après cette brève digression. J'aimerais auparavant faire remarquer que, conscient des intérêts de Votre Majesté, je collectai dans la Cité mécanique un grand nombre de documents et d'images que je suis las de transporter, et que j'inclus donc ici pour apporter du contexte à ma narration hors-apir, que je reprendrai un peu plus loin.
~Razum-dar
J'arrivai à la Cité mécanique dans une ruelle insalubre, d'un petit quartier peu fréquenté de la Forteresse d'airain, qui est la cité dans la Cité mécanique, si vous voyez ce que je veux dire. J'apprendrai par la suite que j'eus de la chance d'arriver dans la Forteresse. Si l'on m'avait projeté dans le Rayon, j'aurais dû argumenter pour entrer dans la ville. Cela n'aurait pas été un problème, mais j'avais gagné du temps. La loi de l'espionnage, dans un endroit nouveau et étranger, veut que l'on se familiarise rapidement à l'endroit en trouvant la taverne la plus proche. Je suivis donc une personne à la mine assoiffée, et dotée d'un bras de métal, vers une auberge affairée appelée Les Cloîtres. C'est un nom amusant pour une taverne, puisque la boisson n'a rien de monastique, mais c'est peut-être dû à la mainmise des Apôtres mécaniques sur la ville. S'ils choisissent de prier en descendant du whisky aux Cloîtres, j'accompagnerai leurs dévotions.
Je compris rapidement que les habitants de la Ciré mécanique sont parfois des gens, parfois des assemblages appelés factotums, et parfois un mélange : les Apôtres précipités. Après une heure dans les Cloîtres, je n'avais ni vu ni entendu d'autre charmant Khajiit, et recevais des regards perpendiculaires des gardes Apôtres, aussi décidai-je qu'il était temps de m'intégrer. J'avais déjà appris que les drakes d'or se dépensaient aussi bien dans la Forteresse d'airain qu'ailleurs en Tamriel, aussi trouvai-je un tailleur dans la Salle des techniques raffinées pour achter une tenue locale. Puis je posai quelques questions.
Ces sermons sont très excentriques, n'est-ce pas ? Même pour les Elfes noirs si facétieux, qui veulent tant être révolutionnaires qu'ils établissent des règles pour les y aider. Mais j'admets qu'en lisant six ou sept de ces écrits d'affilée, on commence à les comprendre, et j'en viens presque à douter de la doctrine de Libre Arbitre sous les Lunes de Mys'thar. Mais mieux vaut comprendre celui que l'on surveille, aussi excentrique soit-il. Et les Apôtres mécaniques ne sont pas faciles à comprendre.
Votre majesté se rappellera l'intérêt qu'éveillèrent en moi les notes de Sotha Sil, que je n'ai pas expliqué. Le suspense améliore toujours un récit, mais seulement s'il finit par retomber. D'une main précise et mécanique, le Dieu mécanique décrivait un appareil mécanico-magique visant à investir d'émotions motelles des êtres mécaniques et sans cœur, les Factotums suscités. Mais si le Tribun nourrissait de grands espoirs pour cet " inducteur d'affect ", pour des raisons personnelles obscures, il avait abandonné l'expérience après son échec sur les factotums. L'objet n'éveillait d'émotions que chez les mortels.
Eh oui, cela ne fonctionnait que sur les gens ! J'imagine déjà les royaux sourcils de Votre Majesté se hausser à ces mots, car vous comprenez à présent ce qui m'avait alarmé. Un objet magique capable d'instiller à son sujet une émotion spécifique possède des applications pratiques évidentes, surtout pour ceux qui voudraient brouiller le jeu politique. Et voilà ce qui m'amène dans cette Cité mécanique aux odeurs si étranges, où même les rats sont des machines (ce qui est un mauvais tour joué par Sotha Sil spécifiquement pour les pauvres Khajiits).
Je commençai donc à poser quelques questions discrètes pour trouver Penewën, l'amie de Télenger, qui l'avait convaincu de la projeter dans la Cité mécanique après avoir lu les notes de Seht. Et j'y parvins, car je uis si astucieux et aimable que même les glaciaux Apôtres mécaniques me trouvèrent charmant ! Je rencontrai un adjoint de la Basilique mécanique, une robuste Apôtre encore principalement organique nommé Alveno Apo. Elle répugnait à parler de Penewën, aussi décidai-je de devenir son très bon ami.
Devenir le très bon ami d'Alveno prit du temps, mais elle possédait des vertus cachées qui me rendirent la tâche sympathique. Il est toujours préférable de s'amuser en travaillant, n'est-ce pas ? Dans l'intimité de son logement, Alveno finit par me révéler qu'elle avait illicitement laissé Penewën entrer dans un endroit pompeusement baptisé planisphère mnémonique, sorte de bibliothéque ou d'archive. À sa sortie, Penewën avait demandé si, contre un encouragement approprié, Alveno pourrait la mener à un autre site, au nom plus terre à terre de Huitième laboratoire de Barilzar. Et Alveno avait accepté. Bien sûr, je désirais à présent visiter ce même laboratoire, aussi persuadai-je Alveno de m'y mener, quoiqu'avec un encouragement sans doute différent de celui de Penewën. Qui que soit Barilzar, il ne se trouvait pas dans son laboratoir lorsque j'y entrai. J'y trouvai en son lieu une charmante assistante appelée Alarvynë, fort marrie car un équipement important confié à ses soins avait disparu. Sa Majesté devinera sans peine lequel.
je pris le temps de consoler Alarvynë, très chagrinée par le vol de l'Inducteur d'affect, tout en me demandant que faire. Suivre Penewën, certes, mais je n'avais aucune envie d'errer dans l'étrange Rayon comme un chaton aveugle. Heureusement, l'aimable Alarvynë avait un conseil, qui était de chercher un sage des terres perdues appelé l'Ermite flétri, qui réside dans une grotte près de la Vallée de lames. Les Apôtres donnent des instructions claires et précises, aussi me retrouvai-je rapidement devant ladite demeure.
"Dix-sept, " dit une voix dans la caverne. Et à ma surprise, en sortit un oiseau, un corbeau noir qui - surprise ! - ne possédait aucune pièce mécanique. " Huit Divins, Huit Divins, " reprend-il. Je réfléchis à une réponse lorsqu'une silhouette encapuchonnée sort de l'obscurité et parle avec un bourdonnement typique. " Il dit s'appeler le Comte des Nombres. Si vous cherchez l'ermite, cest moi. " Je ne vois pas le visage de cette personne, mais j'entends les cliquetis et vrombissements de ses mouvements. J'en nourris le sentiment de parler à une Apôtre très mécanique, voire un factotum. " Mais cet oiseau, d'où vient-il ? ", demandai-je. " Du dehors, répond l'ermite. Très loin. Il m'a trouvée, et m'a menée au cadavre d'un homme de la Cité, près d'ici. Mort de sa propre main. " À ces mots, je m'inclinai et me présentai. " Je suis Razum-dar, et je fais négoce de renseignements. Si vous avez la même vocation, commercons. " Dans sa grotte, nous parvînmes à un accord poli, autour d'un thé âcre et infâme.
l'ermite me parla des Ombres murmurantes, des adeptes de la Nocturne introduits dans la Cité mécanique pour rallier à leur cause des habitants dépités comme feu Romien Garvette. Ils semblaient communier avec Oblivion en un leu appelé Fissure d'ombre. L'Ermite me donna des instructions pour m'y rendre. En échange, je lui exposai certaines pratiques des prêtresses de Dibella, dont j'étais familier. l'ermite ne m'expliqua pas quel besoin elle en avait, et je ne posai aucune question. Naturellement, le Comte des Nombres m'accompagna à la Fissure d'ombre. Après tout, je me fais des amis partout. " Penewën ! " L'oiseau opina énergiquement du chef. Dans une grotte peu profonde, je vis des serres de pierre autour d'un bassin noir empestant l'Oblivion. Je repensai au Perchoir de Khenarthi et à Ronronette, et me demandai s'il était pas temps de quitter le service de votre Majesté. Mais le corbeau croassa " On ne meurt qu'une fois ! " et plongea dans le bassin. Intrépide, je le suivis.