Motifs culturels 9 : les Argoniens : Différence entre versions
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Desh-Wulm fit claquer sa mandibule deux fois, puis répondit : | Desh-Wulm fit claquer sa mandibule deux fois, puis répondit : | ||
− | - Vous êtes capable. Vous devez les arrêter. Vous y parviendrez. Sinon... (Trois épines pointues se hérissèrent sur son front. Sinon, les cauchemars et les serrations seront le lot de tous ceux qui nagent dans la rivière. Kaoc ! Theilul ! | + | - Vous êtes capable. Vous devez les arrêter. Vous y parviendrez. Sinon... (Trois épines pointues se hérissèrent sur son front. Sinon, les cauchemars et les serrations seront le lot de tous ceux qui nagent dans la rivière. Kaoc ! [[Theilul]] ! |
Le vieil Argonien s'agita soudain dans sa baignoire. Lève-la-Queue leva prestement un pichet qui semblait aménagé dans la carapace d'un seul insecte, le déboucha et versa quelque liqueur marron dans le gosier du vieil homme. | Le vieil Argonien s'agita soudain dans sa baignoire. Lève-la-Queue leva prestement un pichet qui semblait aménagé dans la carapace d'un seul insecte, le déboucha et versa quelque liqueur marron dans le gosier du vieil homme. |
Version du 23 septembre 2017 à 15:49
Média d'origine : TES Online
Par Alfidia Lupus, Ethnographe impériale du potentat Savirien-Chorak de 2E 418 à 431
Ce matin, ma gouvernante Dariella est venue me voir tout agitée, avec la nouvelle qu'une femme-lézard se présentait à ma porte et demandait à me voir urgemment. La ville compte peu d'Argoniens, et il me vint l'idée que c'était quelque parente de Seif-ij, porteuse de terribles nouvelles au sujet de Morian. J'enfilai mes robes de l'Université et me pressai de la rejoindre. Il se trouvait bien une jeune femme-lézard à ma porte, vêtue d'une ravissante salopette de soie d'araignée, ornée de subtils motifs en spirale. Elle se présenta sous le nom de Lève-la-Queue (et je pris cela pour une plaisanterie, mais comment en être certaine, avec le flegme de ces reptiles), et m'annonça venir m'escorter jusqu'auprès de son maître, Desh-wulm le Perspicace. Elle ajouta ignorer de quoi il était question, mais que la question semblait urgente, et qu'elle devait m'amenera son côté au plus tôt. Nerveuse, je hochai la tête et lui emboitai le pas. L'Argonienne me mena à la porte du temple puis le long des quais, au bout desquels nous trouvâmes une étrange et vieille maison que je n'avais jamais remarquée, porteuse d'une enseigne sombre près de la porte, « le Xanmeer ». Le mot m'était inconnu. Nous entrâmes dans cette longue maison, entièrement occupée par une dizaine d'Argoniens qui semblaient se partager les pièces de manière communale. Où que je regarde, je vis des mobiles, fétiches et sculptures argoniennes, toutes faites de matériaux naturels comme des coquillages, des os et des plumes. J'y retrouvai les motifs en spirale de la robe de la jeune femme. Si ces objets étaient représentatifs de ce que les Argoniens employaient dans leur région natale, alors la peau de serpent, l'écaillé de tortue, les crocs, la turquoise et le jade, autant de matériaux exotiques pour nous, doivent être très courants dans le marais noirs. Lève-la-Queue me conduisit jusqu'à une rampe inclinée qui semblait remplacer l'escalier de la maison. Au niveau supérieur, elle me fit entrer dans une pièce humide qui, du moins pour moi, sentait la moisissure et la putréfaction. J'y entrai, la gorge serrée, et découvris une pièce entièrement remplie de plantes de la jungle, en pots - certaines étaient visiblement mortes et pourrissaient. Je marchai sur quelque chose qui éclata sous ma sandale et reculai en sursaut, mais la lézarde me prit par la main avec douceur, me mena devant un mur de fougères et jusqu'au centre de la pièce. Là, contre toute attente, je découvris une grande baignoire nibénèse, comme celle de ma propre salle de bain, quoique celle-ci était remplie à ras-bord d'une boue verdâtre. Et dans cette boue, submergé presque jusqu'au nez, se trouvait le plus vieil Argonien que j'eus jamais vu. En fait, cet homme-lézard, ridé et plissé, semblait tellement momifié que j'en sursautai lorsqu'il ouvrit la bouche et prit la parole. D'une voix comme un grincement de cuir, le reptile dit lentement : - Je suis Desh-Wulm. Vous êtes Al-Phid, plus vive étoile de la cité. Vous êtes la bienvenue dans mon uxith... mon repos. Il semblait regarder par-dessus mon épaule, et je vis que les yeux du vieux lézard étaient voilés d'une cataracte. Il était aveugle. Cette infirmité me rassura, me permit de me reprendre et de retrouver mes habitudes d'étiquette. Je m'inclinai, quoiqu'il ne put le voir, et répondis : - C'est un honneur d'être reçue dans votre foyer, vénérable Desh-Wulm. Comment pourrais-je être utile à un Ancien de sagesse ? - Vous pouvez prendre garde ! coassa-t-il en posant ses mains écailleuses sur le bord de la baignoire. Vos mages à la peau sèche... la trame se découd autour d'eux. C'est une abomination. Les faisceaux aurbiques ne devraient pas êtres séparés avec de mauvaises intentions. Après son éclat initial sa voix était retombée, et il accompagna ses paroles d'un geste étrange, en spirale, au-dessus de l'eau. Fort heureusement, j'avais assez fréquenté de vieux sorciers pour comprendre le sens de son propos. - Morian ! Hoquetai-je. Et Divayth ! Ils sont en danger ! Que puis-je faire î Desh-Wulm fit claquer sa mandibule deux fois, puis répondit : - Vous êtes capable. Vous devez les arrêter. Vous y parviendrez. Sinon... (Trois épines pointues se hérissèrent sur son front. Sinon, les cauchemars et les serrations seront le lot de tous ceux qui nagent dans la rivière. Kaoc ! Theilul ! Le vieil Argonien s'agita soudain dans sa baignoire. Lève-la-Queue leva prestement un pichet qui semblait aménagé dans la carapace d'un seul insecte, le déboucha et versa quelque liqueur marron dans le gosier du vieil homme. - Partez, siffla-t-elle en indiquant la porte. Faites ce qu'il dit ! Tout de suite ! Je me détournai, sortis de la maison en courant, pour me presser de retourner à la cité impériale.
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