Charwich-Koniinge, Volume 1 : Différence entre versions

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Charwich-Koniinge : correspondance, livre I
 
Charwich-Koniinge : correspondance, livre I
  

Version du 24 juin 2017 à 21:10

Média d'origine : Morrowind

Par Charwich


Charwich-Koniinge : correspondance, livre I




6 hautzénith 3E 411

Kambrie, Hauteroche


Mon cher Koniinge,


J'espère que cette lettre vous trouvera à Sadrith Mora. Voilà de nombreuses semaines que je n'ai plus de nouvelles de vous et je ne puis qu'espérer que l'adresse que vous m'avez fournie est toujours d'actualité. J'ai donné un pourboire au messager afin qu'il se renseigne sur votre nouvelle adresse s'il ne vous trouve pas. Comme vous le voyez, après une traversée pour le moins difficile depuis Bhoriane, j'ai enfin réussi à rallier ma principauté favorite d'Hauteroche, la fascinante et si cultivée Kambrie. Sans perdre de temps, je me suis enfermé dans l'une de ses bibliothèques afin de rattraper mon retard avec le savoir local. Au risque de me montrer trop optimiste, il me semble bien avoir découvert quelque chose de très intéressant au sujet du mystérieux Hadwaf Neithwyr.


Beaucoup de gens se souviennent de lui, ici, mais rares sont ceux qui le portent dans leur coeur. Quand il est parti, la terrible peste qui s'était abattue sur la principauté s'en est allée avec lui et nul ne pense qu'il s'agit d'une coïncidence.


S'il faut en croire mes contacts, Hadwaf Neithwyr n'obéirait pas qu'à Azura. Apparemment, quand il a appelé la Daedra pour accepter son Etoile, c'était sur ordre d'un certain Baliasir. Neithwyr travaillait donc pour ce Baliasir, mais je n'ai pas réussi à déterminer quelle était la profession ou l'occupation de ce dernier, ni ce que Neithwyr a fait pour lui. Zénithar, dieu du Travail et du Commerce, est le dieu le plus vénéré de Kambrie, ce qui m'a bien servi car les Kambriens se font une joie (et même presque un devoir !) d'accepter tous les pots-de-vin possibles et imaginables. Mais cela ne m'a en rien permis d'apprendre quoi que ce soit. Après de longues journées de recherches, une vieillarde m'a finalement conseillé de me rendre dans un proche village appelé Le Jardin de Grimtry et de m'entretenir avec le gardien du cimetière. Je me suis mis en route sans attendre.


Je sais que vous n'avez guère le goût du détail et moins encore celui de l'architecture brétonienne mais, si jamais vous passez en Hauteroche, faites en sorte d'effectuer un crochet par ce charmant village. Il est ceinturé par une haute muraille, comme de nombreuses localités de la province. Très intéressant sur le plan touristique, il permet également de mieux comprendre le passé turbulent de la région, tout en constituant un rempart efficace contre les créatures surnaturelles qui y rôdent. Mais j'y reviendrai dans quelques instants.


Le cimetière se trouve en dehors de la ville, comme je l'ai bien vite appris. Malgré les avertissements qui me conseillaient d'attendre le lendemain matin pour aller voir le gardien, j'ai été incapable de maîtriser mon impatience. J'ai donc traversé les bois pour me rendre au cimetière et j'ai immédiatement rencontré le vieil homme qui en avait la garde. Il m'a supplié de partir en me disant que les environs étaient hantés et que je courrais un terrible danger si je décidais de rester. Je lui ai répondu que je ne m'en irais pas tant qu'il ne m'aurait pas dit tout ce qu'il savait au sujet d'Hadwaf Neithwyr et de Baliasir. En entendant ces noms, le vieillard s'est enfui dans le dédale de pierres tombales ébréchées et de mausolées décrépits. Comme de bien entendu, je me suis aussitôt lancé à sa poursuite.


Le voyant pénétrer dans une vaste crypte souterraine, je lui ai emboîté le pas. Tout était noir à l'intérieur, mais j'avais pris la précaution de me munir d'une torche. Alors que je l'allumais, un terrifiant hurlement a déchiré le silence et j'ai compris que le gardien n'avait pas uniquement fui par peur de discuter de Neithwyr et de Baliasir. Avant d'apercevoir la créature, j'ai entendu le raclement de ses griffes sur la pierre ; le monstre se rapprochait de moi. Le loup-garou, car s'en était un, m'est soudain apparu, noir et brun, la gueule dégoulinant de bave. Mais ses yeux étaient ceux du vieux gardien, qui s'était abandonné à ses pulsions animales.


J'ai alors eu trois réactions distinctes et simultanées. La première me poussait tout naturellement à fuir, la seconde à me battre. Mais si je m'étais enfui, je n'aurais peut-être jamais revu le vieillard. Et si je l'avais affronté, je risquais de le blesser ou, pire, de le tuer, ce qui m'aurait empêché d'apprendre ce qu'il savait. J'ai donc décidé de choisir la troisième option qui m'était offerte : maintenir le loup-garou dans cette crypte jusqu'à ce que le soleil se lève et que le gardien redevienne humain.


J'ai souvent lutté à mains nues, mais jamais contre un si terrible adversaire et pour un enjeu aussi important. Chaque instant, je risquais la blessure et, surtout, l'infection. Voulant à tout prix éviter la lycanthropie, j'ai esquivé chacun de ses coups de griffes ou de gueule, m'écartant lorsqu'il se jetait sur moi, mais en prenant toujours bien garde de ne jamais lui laisser la possibilité de s'enfuir dans la nuit. Nous nous sommes battus de longues heures durant selon le même schéma : moi restant sur la défensive tandis qu'il essayait de fuir ou de m'éventrer. Je ne doutais pas que ses réserves d'énergie étaient bien plus importantes que les miennes, mais un loup-garou est un monstre assoiffé de sang et incapable de conserver ses forces. Quand l'aube s'est levée, nous avions tous deux du mal à rester debout tant nous étions fatigués. Et mes efforts ont finalement été couronnés de succès lorsqu'il est redevenu humain.


Par la suite, il s'est montré bien plus amical. En fait, quand il a pris conscience que je l'avais empêché d'aller semer la terreur dans les environs, il est même devenu positivement affable.


Voici ce qu'il m'a révélé : Neithwyr n'est jamais retourné en Hauteroche. Pour ce que le vieil homme en sait, il se trouve toujours en Morrowind. Je suis allé à la pierre tombale de sa soeur, Péryra, et j'ai appris que c'est sans doute elle qui lui a fait rencontrer Baliasir. Il semblerait que Péryra ait été une courtisane fort connue en son temps et qu'elle ait beaucoup voyagé, même si elle a choisi de rentrer chez elle pour mourir. Contrairement à Neithwyr, Baliasir se trouve près de moi. C'est un individu nébuleux mais, selon le gardien du cimetière, il se trouve depuis quelque temps à la cour de la reine Elysana de Refuge. Je m'y rends sans attendre.


Je vous en prie, écrivez-moi dès que possible pour me faire part de vos progrès. Je serai à Refuge, au domicile de mon amie dame Elysbetta Mourling dans une petite semaine. Si Baliasir a rejoint la cour, dame Mourling devrait pouvoir me le présenter.


Nous sommes tout près de l'Etoile d'Azura, je le sens.


Votre ami,

Charwich