TESO:Présentation d'un personnage/Cadwell : Différence entre versions
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Version actuelle datée du 1 juin 2019 à 09:03
Date de publication : 30/05/2019
Sieur Cadwell de Coquecigrue Mon frère, Aujourd'hui, en allant à la pêche dans mon coin favori prêt de Fort-Rivière, j'ai rencontré un énergumène des plus inhabituel. Un homme grand, élancé, voire décharné et habillé d'une manière des plus extravagantes. Imagine un peu, il portait une marmite sur la tête comme s'il s'agissait d'un heaume. Je l'ai approché en restant sur mes gardes, mais il avait l'air complètement perdu dans ses pensées, captivées par le courant de la rivière. « Oh, bonjour, s’est-il exclamé lorsqu'il m'a enfin remarqué. J'étais en train de contempler tous ces poissons dans votre rivière… Ils sont vivants, vous savez, c'est très déroutant ! » Puis il s'est présenté comme « Sieur Cadwell de Coquecigrue, vaillant chevalier, redresseur de torts et défenseur des sans-défenses ! » Je l’ai alors examiné de plus près, remarquant son accoutrement archaïque parsemé d'ustensiles de cuisine qui semblaient lui servir en quelque sorte d'armure. Tout dans son apparence semblait décalé et incongru. Y compris le petit guar basset qui ne le quittait pas d'une semelle. Il l'appelle Honneur et le qualifie de fidèle destrier. Je n'imagine pas qu’une créature aussi minuscule puisse transporter ce curieux énergumène où que ce soit, encore moins sur le Champ de bataille. Cadwell a beau être maigrichon, il ne l’est pas à ce point ! Je commençais à croire qu'il s'agissait d'une sorte de canular élaboré ou de piège conçu par les Euraxiens quand Cadwell entonna une chanson des plus étranges. « Havreglace, Havreglace, je me languis de tes rivages désolés. Havreglace, mon havre de paix, je danse parmi tes spores putréfiées. » Suivi d'un grand nombre de couplets chantant les louanges du royaume daedrique du désespoir. Je lui ai demandé s'il n'était pas fou à lier et sa réponse fut pour le moins déconcertante. « Non, pas à ma connaissance. La dernière fois que j'ai vérifié, j'étais ici. Vous ne pouvez pas me voir ? Ai-je de nouveau disparu ? Ça arrive de temps en temps. Vous pouvez répéter la question ? » À ce stade de la conversation, je commençais à en avoir marre de ses changements de sujets et son absence de réponse. J'ai donc exigé de savoir qu'il était vraiment et ce qu'il venait faire dans le Nord d'Elsweyr. Lui, en revanche, voulait savoir comment je pouvais supporter de vivre « parmi ces prairies luxuriantes et toutes ces vibrantes couleurs. Personnellement je les trouve plutôt rébarbatives, mais chacun ses goûts, j'imagine. » J'avoue, il me donnait envie de me griffer le front pour mettre fin à cette folie ! Cependant, je suis parvenue à refréner mes pulsions. Et puis, finalement, comme le soleil dissipant les nuages, l'exaspérant Cadwell a commencé à parler de manière sensée. Enfin, plus ou moins. Il m'a raconté l'histoire suivante. « J'étais un vaillant chevalier, un héros d'antan, un champion de la chevalerie… ou du moins, je me souviens vaguement d'avoir été quelque chose dans ce genre. C'était il y a si longtemps. Mais cela fait quelques siècles que je suis un Absous, à Havreglace. En fait, je suis probablement le plus ancien Absous de Havreglace. Le plus sain d'esprit en tout cas. Le reste de ces pauvres misérables m'admirent, voyez-vous. Je suis une sorte de modèle pour eux. » Je n'avais pas la moindre idée de ce dont Cadwell parlait. Un Absous ? Que cela pouvait-il bien être ? J'ai donc continué à l'interroger avec insistance. « Dites-moi ce qu'un monstre de Havreglace vient faire sur nos terres, ai-je exigé de savoir. Comme si nous n'avions pas déjà assez de problèmes avec les Euraxiens et maintenant les dragons par-dessus le marché… — Peut-on vraiment jamais avoir assez de problèmes ? Rétorqua Cadwell d’un ton innocent. Je n'ai aucune idée de ce que sont les Euraxiens… Quant aux dragons… non, non, je ne vois pas. Je n'ai plus croisé l'une de ses charmantes créatures depuis, eh bien, depuis le temps des dragons. On en voyait bien plus dans le ciel à l'époque, si ma mémoire est bonne. Ah, c’était le bon vieux temps. » Et comme ça, le vieil empoté, littéralement, fit mine de partir. J'ai lâché mon grognement le plus terrible. Celui que tu connais bien, mon frère, en ayant toi-même été la cible plus d'une fois depuis que Mère t'a ramené à la maison du pavillon de la guérisseuse. Cadwell s'est arrêté et s'est retourné vers moi avec une expression qui semblait dire « Y avait-il autre chose ? » J’en aurais feulé de frustration. « Quelle. Est. La. Raison. De. Votre. Présence. ICI ? » ai-je alors articulé m’assurant de prononcer chaque mot lentement et d'un ton suffisamment menaçant. Histoire que ce bougre d'Absous me prenne au sérieux, n'est-ce pas ? « La raison de ma présence ? répéta le vieux fou en clignant des yeux d'un air confus. Ne vient-on pas déjà d'en parler ? Ou est-ce la prochaine fois que nous nous rencontrerons ? Voyager via portail vous laisse complètement désorienté par moment. Soit, je vais vous expliquer dans ce cas. » J'ai ensuite dû attendre que Cadwell réajuste la marmite perchée sur son crâne, époussette sa tunique et secoue la boue de ses bottes. Il se décida enfin à parler, pour s'interrompre immédiatement. Se raviser. Et finalement reprendre. « Vous pouvez répéter la question ? » J’en suis restée bouche bée, incrédule. « Ah oui, ça me revient ! s'est-il exclamé. La raison de ma présence. Rien de bien méchant, je vous assure. Voyez-vous, j'ai fait un rêve. Ou eu une vision. Un rêve prémonitoire. Ou une vision onirique ? Bref, cela m'a guidé dans ce pays ensoleillé de sables chauds et d'hommes chats. J'adore les chats de votre espèce, d'ailleurs. Je suis venu en quête de… Hum, voyons, je ne sais plus trop. Mais je suis certain que ça me reviendra quand je le verrai ! » Et avec ça, Cadwell a fait un geste de la main et un portail s'est ouvert, juste en face de lui. Un véritable trou au milieu de nulle part ! Honneur, son guar basset, s'est rué au travers du portail chatoyant. Puis Cadwell l'a suivi en s'écriant joyeusement « taïaut ! » puis en un clin d'œil, le portail a disparu et Cadwell et sa monture avec, comme s'ils n'avaient jamais été là. Non, mon frère, je sais ce que tu te dis, ta sœur n'avait pas abusé du brandy ni du vin doux. Pas plus que d'habitude en tout cas. Si tu aperçois un homme émacié de grande taille portant une marmite sur la tête, garde tes distances. Ne lui adresse pas la parole. Et par les lunes, par-dessus tout ne le laisse pas te parler. Je crains que son genre de folie ne soit contagieux, vois-tu ? Ta sœur, Razala |