Langue draconique : une réalité : Différence entre versions
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Version actuelle datée du 25 octobre 2022 à 18:00
Média d'origine : TES 5 : Skyrim
Par Hela Triplement-Érudite
Dragon. Ce seul mot est source d'images cauchemardesques de ciels obscurcis, de terribles rugissements et d'incendies impossibles à contenir. Et en effet, les dragons étaient autrefois des monstres terrifiants, aussi nombreux que mortels. Mais ce que les Nordiques ne semblent pas comprendre, c'est qu'il ne s'agissait pas de simples bêtes stupides. Au contraire, leur race était intelligente et avait pour but l'éradication ou la réduction en esclavage de toutes les autres civilisations du monde. Il était donc logique que les dragons puissent communiquer entre eux. Il leur fallait parler et les longues recherches menées par les érudits leur ont permis de déterminer que c'était exactement ce qu'ils faisaient. Car leurs puissants rugissements étaient en fait bien plus que cela, même quand ils s'accompagnaient de jets de flammes, de cônes de glace ou d'autres sorts dévastateurs. C'étaient des mots dans une langue ancienne, mais compréhensible. Impossible, dites-vous ? Pure folie de la part d'une chercheuse un peu trop enthousiaste ? C'est ce que j'ai moi aussi tout d'abord cru. Et puis, j'ai commencé à entendre des rumeurs, des bribes de conversations entre explorateurs ou chasseurs de trésors. Et toujours, toujours, le même mot revenait : Murs. Alors, j'ai continué d'écouter et j'ai peu à peu reconstitué le puzzle, ce qui m'a permis de dénouer ce mystère. Partout en Bordeciel, dans les donjons anciens, les tombeaux et autres endroits reculés, il y a des murs noirs et inquiétants sur lesquels sont écrit des textes dans une langue si ancienne et si incompréhensible que nul n'a ne serait-ce que pu commencer à la traduire. J'ai alors compris la vérité : j'avais là la preuve de l'existence d'une langue des dragons ! Qu'aurait-ce pu être d'autre ? La logique voulait que ces murs aient été érigés par les anciens Nordiques, ceux-là mêmes qui vivaient au temps des dragons, et qui avaient, par peur ou par respect, appris la langue de ces créatures majestueuses. Mais, à ce moment, je n'avais que ma conviction d'avoir raison. Il me fallait des preuves. C'est alors qu'a débuté la plus grande aventure de ma vie. Elle allait durer dix-sept mois et coûter la vie à trois guides courageux et à deux mercenaires chargés de ma protection. Mais mieux vaut ne pas s'appesantir sur ces macabres détails, car le résultat obtenu est tel qu'il justifie tous les sacrifices. Mes voyages m'ont en effet permis d'examiner un grand nombre de ces murs anciens et toutes mes certitudes se sont avérées exactes. Tout laissait penser que les anciens Nordiques avaient copié cette langue sur celle des dragons, car les lettres ressemblaient à des marques de griffes. Il est facile de se représenter un dragon majestueux utilisant ses grandes griffes acérées pour graver ces symboles dans la pierre. Et un humain, peut-être un serviteur ou un esclave, l'observant et apprenant peu à peu la langue, jusqu'à pouvoir en faire usage, lui aussi. En étudiant les murs que j'avais trouvés, j'ai découvert quelque chose d'étrange à propos de certains mots. On aurait dit qu'ils étaient animés de pulsations, comme s'ils étaient parcourus par une énergie inconnue qu'il était possible de libérer en les lisant. Cela semble ridicule, je sais, mais si vous aviez vu ces murs et ressenti cette impression de puissance, vous comprendriez ce que je veux dire. Fort heureusement, bien que fascinée, j'ai tout de même eu le bon sens de recopier les caractères que je voyais, et cela m'a permis de voir émerger certaines lignes directrices grâce auxquelles j'ai finalement pu traduire ce que je voyais. Prenons par exemple le passage suivant : HET NOK YNGNAVAR G1F KOD1V WO En assignant ces caractères à d'autres existants dans des langages connus de Tamriel, cela m'a permis d'arriver à la forme intermédiaire suivante : Het nok Yngnavar Gaaf-Kodaav, wo drey Yah moron au Frod do Krosis, nuz sinon siiv dinok ahrk dukaan. Qui se traduit par : Ci-gît Yngnavar Ours-Fantôme, qui vint sur le Champ de bataille des Tristesses en quête de gloire, mais qui n'y trouva que la mort et le déshonneur. Puis, dans une autre crypte, j'ai vu un mur sur lequel était écrit : HET NOK KOPR1N DO IGLIF 3E SOS Qu'il est possible de retranscrire en : Het nok kopraan do Iglif Iiz-Sos, wo grind ok oblaan ni ko morokei vukein, nuz ahst munax haalvut do liiv krasaar. Qui se traduit par : Ci-gît la dépouille d'Iglif Sang-de-Glace, qui périt non pas dans un combat glorieux, mais au terme d'une terrible maladie. Comme vous le voyez, ces deux phrases commencent par "ci-gît", ce qui signifie que ces murs ont été dressés en l'honneur de Nordiques défunts. Vous pouvez imaginer l'excitation qui s'empara alors de moi. Tout cela était en fait on ne peut plus logique. Les Nordiques d'antan utilisaient la langue des dragons sur ces murs pour des raisons spécifiques. Afin d'honorer des personnes importantes, bien sûr. Mais n'y avait-il pas autre chose ? Tous ces lieux étaient-ils des tombes, ou bien avaient-ils une autre raison d'être ? J'étais déterminée à le découvrir et je finis par y arriver. Voici ce que j'ai appris. Ce passage : HET M4 THAROD3S TAF3R SKORJI Peut être retranscrit en : Het mah tahrodiis tafiir Skorji Lun-Sinak, wen klov govey naal rinik hahkun rok togaat wah gahrot. Ce qui se traduit par : Ici périt le fourbe voleur Skorji Doigts-Sangsues, dont la tête fut détachée des épaules par la hache qu'il cherchait à dérober. Nous avons donc bien, dans ce cas, un mur indiquant un endroit où un Nordique célèbre a connu la mort. Ce passage : QETHSEGOL V4RUKIV D1NIK F4L3L Peut être retranscrit en : Qethsegol vahrukiv daanik Fahliil kiir do Gravuun Frod, wo bovul ko Maar nol kinzon zahkrii do kruziik hokoron. Ce qui se traduit par : Cette pierre commémore les enfants Elfes perdus du Champ de l'Automne, qui s'enfuirent, terrifiés, devant les épées acérées de leur ancien ennemi. Ce mur rappelle visiblement un évènement ancien de l'histoire de Tamriel, oublié depuis longtemps. Se produisit-il à cet endroit, ou ailleurs ? Nous ne le saurons probablement jamais. Et enfin, ce passage : AESA W4L1N QETHSEGOL BR3N43 Se retranscrit en : Aesa wahlaan qethsegol briinahii vahrukt, Thohild fin Toor, wen smoliin ag frin ol Sahqo Heim. Ce qui se traduit par : Aesa dressa cette pierre pour sa soeur, Thohild le Brasier, dont la passion brûlait tout autant que la Forge rouge. Ce mur (et j'en ai vu plusieurs du même genre) a manifestement été commandé ou construit par quelqu'un pour honorer une personne qui avait de l'importance à ses yeux. Quel était le but de cet endroit ? Pour la défunte, par exemple ? A-t-il été dressé là où elle a perdu la vie ? Encore une fois, les réponses à ces questions se perdent dans les brumes du temps. Comme vous le voyez, l'ancien langage des dragons n'est plus un mythe. Il a bel et bien existé. Et surtout, il existe toujours, et nul doute qu'il perdurera jusqu'à la fin des temps, grâce aux Nordiques d'antan et à ces nombreux "murs à parole" qu'ils ont érigés. Mais plutôt que de me croire, allez donc vérifier par vous-mêmes, car ces murs sont là pour être découverts, dans les endroits les plus secrets et les plus dangereux de Bordeciel. Ils sont une passerelle entre notre royaume et celui des Nordiques du temps jadis. Les dragons ne reviendront probablement jamais dans notre monde mais, aujourd'hui, nous avons, nous, la possibilité de redécouvrir le leur. Et un jour, peut-être parviendrons-nous à évoquer et à contrôler le pouvoir étrange et inconnu caché dans ces mots. |